Musique pour un dimanche après-midi : Édition d'automne

Musique de chambre au Centre Carleton Dominion-Chalmers

2024-11-03 15:00 2024-11-03 17:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Musique pour un dimanche après-midi : Édition d'automne

https://nac-cna.ca/fr/event/36074

Événement en personne

Émerveillement garanti quand le tuba est mis à l'honneur! Conçu par Chris Lee, tuba solo de l'OCNA et véritable virtuose, ce concert de chambre met en valeur la palette expressive de l'instrument comme vous ne l'avez jamais entendue auparavant. Vivez un après-midi de musique rare et captivante mettant en vedette le tuba, avec des œuvres de la légende du jazz Wynton Marsalis, de l'étoile montante Jessie Montgomery, de...

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Centre Carleton Dominion-Chalmers ,355 rue Cooper,Ottawa
dim 3 novembre 2024
dim 3 novembre 2024
Centre Carleton Dominion-Chalmers 355 rue Cooper Ottawa

≈ 1 heure et 30 minutes · Avec entracte

Dernière mise à jour: 31 octobre 2024

Mot de Chris Lee, tuba solo de l’Orchestre du CNA

Cher public,

Je suis ravi de vous présenter ce programme de musique de chambre pour tuba, qui comprend les premières canadiennes d’œuvres de Jesse Montgomery, Quinn Mason et David Baker.

Notre concert débute avec « Romanza » de Ralph Vaughan Williams, tiré du tout premier concerto pour tuba, écrit en 1954. Vient ensuite un trio de Gary Kulesha (écrit en 1981 et revu en 2024), une envolée virtuose dans un langage musical inédit, qui prend fin abruptement après un troisième mouvement tumultueux. In Color de Jessie Montgomery (2014) est une série de cinq vignettes, dont deux font ici le pont entre « Lament », tiré du Concerto pour tuba de Wynton Marsalis (2021) et On Life (2018) de Quinn Mason, pièce débordante d’optimisme.

En deuxième partie de programme, les trois autres mouvements de In Color seront magnifiquement juxtaposés à la Sonate pour tuba et quatuor à cordes de David Baker (1971).

J’espère que ce programme vous plaira!

Programme

Chris Lee, tuba
Emily Westell, violon
Jeffrey Dyrda, violon
Jethro Marks, alto
Leah Wyber, violoncelle
Karen Donnelly, trompette
Frédéric Lacroix, piano

RALPH VAUGHAN WILLIAMS « Romanza » (2e mouvement), extr. du Concerto pour tuba (4 minutes)

GARY KULESHA Passacaglia, Cadenzas, and Finale pour trompette, tuba et piano (12 minutes)
I. Passacaglia
II. Cadenzas
III. Finale

Les quatre pièces suivantes seront jouées sans interruption.

JESSIE MONTGOMERY « Red » (5e mouvement), extr. de In Color pour tuba et quatuor à cordes (1 minute)

WYNTON MARSALIS (arr. Chris Lee) « Lament » (3e mouvement), extr. du Concerto pour tuba (5 minutes)

JESSIE MONTGOMERY « Aqua » (1er mouvement), extr. de In Color (1 minute)

QUINN MASON On Life pour tuba et quatuor à cordes (7 minutes)

ENTRACTE

La deuxième moitié du programme sera jouée sans interruption.

JESSIE MONTGOMERY « Purple » (3e mouvement), extr. de In Color (1 minute)

JESSIE MONTGOMERY « Makina » (4e mouvement), extr. de In Color (1 minute)

DAVID BAKER Sonate pour tuba et quatuor à cordes (20 minutes)
I. Slow – Moderato [Lentement – Moderato]
II. Easy swing “blues” [« Blues » au rythme swing modéré]
III. Very slow [Très lentement]
IV. Fast [Rapidement]

JESSIE MONTGOMERY « The Poet » (2e mouvement), extr. de In Color (1 minute)

JESSIE MONTGOMERY « Red 2 », extr. de In Color (1 minute)

Répertoire

RALPH VAUGHAN WILLIAMS

« Romanza » (2e mouvement), extr. du Concerto pour tuba

Au cours de sa dernière période créative, à partir de 1951, le compositeur anglais Ralph Vaughan Williams (1872-1958) s’est intéressé à des timbres et des instruments inusités. Il était particulièrement attiré par les instruments qui sont très rarement mis de l’avant en solo, comme l’harmonica, pour lequel il a écrit une romance en 1952. Deux ans plus tard, Vaughan Williams a achevé un concerto pour tuba, la première œuvre du genre pour cet instrument. Il a demandé qu’il soit créé par le tubiste Philip Catelinet et l’Orchestre symphonique de Londres, dans le cadre d’un des concerts du jubilé de l’Orchestre. Philip Catelinet, qui avait appris l’instrument en autodidacte, et en avait joué dans l’harmonie militaire de la BBC avant de devenir tuba solo du BBC Theatre Orchestra, a d’abord été troublé par la perspective d’être propulsé sous les feux de la rampe. « Comme musicien, je ne pouvais pas vraiment apprécier l’idée que le tuba soit au centre de l’attention en tant que soliste d’un concerto dans le cadre d’un concert d’orchestre », se remémorait-il au sujet de cette expérience. « Le tuba était trop souvent associé par le public à l’humour et au ridicule pour être apprécié avec sérieux sur une scène de concert. »

Le Concerto pour tuba fut un succès, notamment parce que Vaughan Williams, comme l’a noté l’historien de la musique Eric Saylor dans sa récente biographie du compositeur, « a traité l’instrument sérieusement comme un instrument soliste, en explorant des sonorités et des techniques qui révèlent ses capacités sonores et ses profondeurs expressives. » L’œuvre a depuis inspiré d’autres compositrices et compositeurs qui ont apporté leur propre contribution au répertoire solo pour le tuba.

Vaughan Williams décrivait la musique de ce concerto en trois mouvements comme étant « assez simple et évidente, pouvant probablement être écoutée sans beaucoup d’explications préalables. » Le mouvement médian, « Romanza » [romance], est le cœur émotionnel de l’œuvre, dans le style pastoral anglais caractéristique du compositeur. Tout au long du mouvement, le tuba médite de façon rhapsodique, démontrant les capacités de l’instrument en matière de lyrisme chantant et d’agilité fluide, pour un effet poignant.

Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)

Gary Kulesha

Passacaglia, Cadenzas, and Finale pour trompette, tuba et piano

I. Passacaglia
II. Cadenzas
​III. Finale

Récemment nommé membre de l’Ordre du Canada, Gary Kulesha (né en 1954) est l’un des musiciens les plus en vue de notre pays. Bien qu’il soit surtout connu comme compositeur, il est également très actif en tant que chef d’orchestre et pianiste de concert. Sa carrière étonnamment éclectique l’a mené du monde de la musique classique à la radiodiffusion en passant par le théâtre, le cinéma et l’opéra.

Selon le compositeur lui-même, « Passacaglia, Cadenzas, and Finale est une œuvre écrite en 1981, revue et corrigée en septembre 2024. Elle fait suite à ma Sonate pour trompette, tuba et piano, et est l’une des nombreuses pièces que j’ai écrites en utilisant le tuba dans la musique de chambre. » Comme il le décrit plus loin :

La Passacaglia [passacaille – une forme musicale qui comporte des variations sur un thème dans la ligne de basse] est en fait une réinvention du premier mouvement de mon premier Concerto de chambre, que j’ai écrit immédiatement avant cette œuvre. Mais cette version diffère du Concerto de chambre à bien des égards, et la révision de 2024 l’en éloigne encore plus.

Le thème principal de la passacaille est énoncé dès le début, et les variations qui suivent deviennent de plus en plus complexes sur le plan rythmique. Le thème n’est jamais absent, bien qu’il soit fortement masqué par moments. Il passe par tous les registres des instruments tandis que le mouvement gagne en intensité. Après le point culminant, la musique s’apaise et se termine par un simple énoncé du thème sur une tonalité soutenue.

Les Cadenzas [cadences] sont en deux sections, l’une pour la trompette et le tuba ensemble, l’autre pour le piano seul. Ce sont de véritables cadences, très virtuoses, avec une certaine qualité d’improvisation.

Le Finale est très rapide et exaltant. Le thème de la passacaille, qui apparaît également dans les cadences, est une fois de plus la source du matériau principal. Le mouvement commence avec une très grande énergie, se détend quelque peu pour une section médiane plus lyrique, puis s’enflamme à nouveau pour une course effrénée jusqu’à la conclusion.

Notice biographique et note de programme compilées et mises en forme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)

JESSIE MONTGOMERY

In Color pour tuba et quatuor à cordes

(Mouvements énumérés dans l’ordre d’interprétation)

V. Red
I. Aqua
III. Purple
IV. Makina
II. The Poet
V. Red 2

Jessie Montgomery (née en 1981), comme l’indique sa notice biographique, est la compositrice de l’année 2023 de Musical America, et une « compositrice, violoniste et éducatrice acclamée, lauréate d’un prix Grammy, dont l’œuvre entremêle la musique classique avec des éléments de musique vernaculaire, d’improvisation, de poésie et de conscience sociale, ce qui fait d’elle une interprète aiguë des sons et de l’expérience américaines du XXIe siècle. » En 2014, le tubiste Bob Stewart lui a commandé une pièce pour son instrument avec un quatuor à cordes. Ainsi qu’il l’expliquait dans un entretien accordé à Jazz Speaks, « je ne voulais pas d’une pièce conventionnelle pour tuba solo, comme une étude ou quelque chose du genre, mais une composition qui explore les qualités sonores de l’instrument, en ayant recours aux multiphoniques (une technique instrumentale étendue qui fait sonner plusieurs notes comme une seule), en utilisant les partiels des extrémités de l’instrument – toutes sortes de techniques différentes. Il en a résulté la pièce In Color, qui est en cinq mouvements. Chaque mouvement explore une texture distincte que peut produire le tuba. »

Pour la compositrice, In Color représentait un défi intéressant…

[…] parvenir à un mélange satisfaisant du timbre si particulier du tuba avec celui des cordes, trouver un point de rencontre entre les deux où ces timbres opposés pourraient se rejoindre. En songeant à la manière dont je pourrais amener le tuba et le quatuor à cordes à bien s’entendre entre eux, j’ai tout de suite pensé à la couleur, ce lieu entre la mélodie et le rythme où des choses intéressantes peuvent se produire. Mon objectif était de trouver une couleur sonore composite qui serait unique pour ce type d’ensemble.

Jessie Montgomery a effectué plusieurs séances d’écoute avec Bob Stewart pour déterminer le type d’harmonies qui sont naturellement créées en jouant des multiphoniques sur le tuba, puis elle a écrit pour les cordes autour de ces harmonies. En décembre 2014, le tubiste a lancé son album intitulé Connections – Mind the Gap, qui inclut In Color avec ses cinq mouvements réagencés, faisant place à d’autres pièces insérées entre eux, ce qui a créé un précédent qui explique la façon dont ils sont présentés dans le concert d’aujourd’hui.

Comme dans l’enregistrement de Bob Stewart, le cinquième mouvement, le rhapsodique « Red », encadre ce programme. « Aqua » évoque les profondeurs océaniques, le flux et le reflux des vagues et la circulation de l’eau. À la suite de l’atmosphérique « Purple », « Makina », un jeu de mots sur le terme espagnol pour « machine », comme le souligne la compositrice, « élargit le spectre [...] de sorte que l’idée du mélange est remplacée par une cacophonie collective d’effets superposés. Cette section joue sur le corps de métal du tuba et sur ses mécanismes; dans ce mouvement, le tuba et le quatuor à cordes utilisent presque exclusivement des techniques étendues pour représenter les interrupteurs, les pistons et les roues métalliques d’une mégamachine imaginaire. » Dans le deuxième mouvement « The Poet », interprété en avant-dernière position dans ce concert, Jessie Montgomery met le tuba de l’avant comme partie soliste, à laquelle l’instrumentiste apporte ses propres improvisations.

Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)

WYNTON MARSALIS

« Lament » (3e mouvement), extr. du Concerto pour tuba

Wynton Marsalis (né en 1961) s’est distingué en tant que compositeur d’œuvres qui sont des hybrides inventifs de la musique savante occidentale et des traditions du jazz. Il adapte et fusionne notamment les formes et les supports de la musique « sérieuse » (orchestre, quatuor à cordes, etc.) avec le jazz et ses nombreux styles, ainsi qu’avec d’autres idiomes de la musique noire, notamment les chants de travail et les spirituals. Dans cette veine, son Concerto pour tuba élargit la notion de virtuosité pour l’instrument soliste – il ne s’agit pas seulement de prouesses techniques, mais aussi de jouer de manière expressive, et d’être capable d’interpréter habilement une gamme variée de styles musicaux noirs et latino-américains.

Fruit d’une commande conjointe de plusieurs ensembles, y compris l’Orchestre du CNA, le Concerto pour tuba de Wynton Marsalis a été composé en 2021. Écrit à l’origine pour Carol Jantsch, tuba solo de l’Orchestre de Philadelphie, celle-ci a créé la pièce avec cet orchestre sous la direction de Yannick Nézet-Séguin le 9 décembre 2021. L’œuvre a été interprétée par plusieurs autres tubistes et orchestres depuis, dont Chris Lee, tuba solo de l’Orchestre du CNA, qui en a donné la première canadienne le 16 juin 2022.

Dans une conversation vidéo avec Carol Jantsch, le compositeur évoque le tuba comme « un instrument tellement chantant ». Pour « Lament », il a voulu écrire une partie qui « commence par une introspection [...] le genre de choses que l’on assimile à Bill Evans et à Wayne Shorter ». De l’introspection, le mouvement passe au lyrisme romantique du XIXe siècle, le tuba jouant « une sorte de récitatif d’opéra » auquel l’orchestre répond. Après un autre passage introspectif, une marche apparaît; se basant sur une ligne de basse répétée et agrémentée de tambourins, le compositeur explique qu’il s’agit d’une référence aux spectacles de ménestrels. « Je voulais que le tuba exprime tout le pathos qui accompagne ce type de parodie... le caractère doux-amer de devoir se parodier soi-même. » La section médiane comporte des traits « burlesques » avec « des dissonances extrêmes […], et quand vous chantez votre partie, vous prenez progressivement conscience que, quoi que vous fassiez [...] vous êtes un personnage tragicomique. Un clown triste. » Pour enfoncer le clou, il demande au tuba, au point culminant du mouvement, de « crier comme si les lamentations ne suffisaient pas ».

Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)

QUINN MASON

On Life pour tuba et quatuor à cordes

Quinn Mason (né en 1996) est un compositeur et chef d’orchestre établi à Dallas, au Texas. Sa musique a été jouée et commandée par de nombreux ensembles renommés, notamment les orchestres symphoniques de San Francisco, Dallas, Seattle, Cincinnati, Detroit et Kansas City, le National Symphony Orchestra, l’Orchestre du Minnesota et bien d’autres sur la scène nationale et internationale, ainsi que par des orchestres d’harmonie et des ensembles de chambre acclamés dans le monde entier. Il a reçu maintes récompenses de la part de plusieurs organisations, dont l’American Composers Forum et Voices of Change de l’ASCAP, et il a dirigé de nombreux orchestres à travers les États-Unis à titre de chef invité.

Composé en 2018, On Life pour tuba et quatuor à cordes lui a été commandé par le tubiste américain Evan Zegiel, qui souhaitait une nouvelle œuvre du compositeur basée sur un thème intitulé « Young at Heart », écrit pour un concert présenté au début du mois de mars 2019. L’œuvre s’articule en trois parties, avec deux sections extérieures rapides qui semblent évoquer la verve et l’agitation de la vie, encadrant un épisode central plus réfléchi, quelque peu rêveur. Tout au long de la pièce, Quinn Mason, qui affirme avoir voulu représenter le côté plus léger et humoristique de la vie dans cette composition, utilise pleinement le paysage sonore caractéristique d’un tuba et d’un quatuor à cordes, mettant en valeur leurs timbres distinctifs avec une variété de textures et de sonorités contrastées.

La première section, très animée, s’ouvre sur les cordes, qui se livrent à des changements ludiques de mesure musicale et à des accents décalés, auxquels le tuba ne tarde pas à se joindre. Dans la section plus lente qui suit, le tuba entonne des phrases lyriques, sur un fond de sons fluctuants allant de trémolos chatoyants à des figures ondulantes. Un solo expressif de l’alto menant à une ligne en roue libre est ensuite imité par le tuba, après quoi les instruments chantent brièvement en contrepoint sur le reste des cordes. Après un solo de violoncelle méditatif, le tuba nous ramène à l’énergie du début. L’ensemble progresse ensuite à vive allure à travers divers rebondissements, pour s’achever dans la fougue et la bonne humeur.

Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)

DAVID BAKER

Sonate pour tuba et quatuor à cordes

I. Slow – Moderato [Lentement – Moderato]
II. Easy swing “blues” [« Blues » au rythme swing modéré]
III. Very slow [Très lentement]
IV. Fast [Rapidement]

Né à Indianapolis, David Baker (1931-2016) était un compositeur, chef d’orchestre et musicien de renommée mondiale (il jouait principalement du trombone et du violoncelle). Professeur émérite de jazz à l’École de musique Jacobs de l’Université de l’Indiana de 1966 à 2016, il a également été chef d’orchestre et directeur musical et artistique du Smithsonian Jazz Masterworks Orchestra de 1991 à 2012. Compositeur fécond, il a écrit plus de 2 000 pièces allant du jazz à la musique classique en passant par les musiques de film, honorant plus de 500 commandes de solistes et d’ensembles.

David Baker a composé sa Sonate pour tuba et quatuor à cordes en 1971, pour son ami et collègue de l’Université de l’Indiana Harvey Phillips (1929-2010), célèbre tubiste connu pour sa défense de l’instrument. Si l’association du tuba et du quatuor à cordes peut sembler singulière, ce choix, expliquait David Baker dans sa description de l’œuvre, était « très délibéré et destiné à placer le tuba dans un contexte différent de celui dans lequel il se trouve habituellement ». Notamment, le quatuor à cordes est le « groupe compagnon » du tuba (plutôt qu’un simple accompagnement). Comme le soulignait le compositeur, « en raison du grand talent artistique et de la sensibilité de Harvey [Phillips], ainsi que des vastes possibilités de combinaisons de tonalités inhérentes à cette alliance inusitée, le quatuor à cordes constituait le complément idéal. »

Chacun des quatre mouvements de la sonate, notait David Baker, est « conçu pour explorer un aspect différent de la combinaison quatuor/tuba. Les quatre mouvements font un usage intensif de l’ostinato [figure ou rythme musical répété], d’une écriture virtuose pour le tuba et les cordes, et d’une activité rythmique et dramatique intense. »

Le premier mouvement se caractérise par un « schéma rythmique à plusieurs niveaux, un usage intensif de l’imitation, des arrêts multiples et de la fragmentation. » La fragmentation du matériau musical entre les instruments est aussi la technique qui prévaut dans le deuxième mouvement, lequel s’inspire largement du blues en termes « de climat, d’harmonie et de choix de notes », précisait David Baker, le tuba solo introduisant un « blues du XXIe siècle » au début du mouvement. 

Le troisième mouvement, lent et lyrique, fait appel à la strette (chevauchement des énoncés d’un thème), ainsi qu’aux « glissements, aux liaisons et aux changements soudains de volume, de climat, de rythmes ». Un « passage virtuose de cordes tout en strettes », joué « sur le chevalet » des instruments, ouvre le finale, sur lequel le tuba s’envole avec le premier thème. Un ostinato rythmique dans les cordes se combine à la ligne de tuba pour le deuxième thème. Plus loin apparaît un court duo mettant en scène le violoncelle et le tuba, « dans lequel les deux instruments exécutent des doubles-cordes (extrêmement difficiles à réaliser sur des cuivres, elles font appel à une technique moderne appelée multiphonie) », ainsi que le précisait le compositeur. Après un épisode énigmatique, l’ouverture virtuose des cordes revient, avec le tuba sur le premier thème, et mène à « une coda fortement rythmée » qui culmine avec une ligne ascendante au tuba, avant de s’achever sur un do grave soutenu.

Notes de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)

Artistes

  • Préparé par/Tuba Chris Lee
  • Violon Emily Westell
  • Violon Jeffrey Dyrda
  • Alto Jethro Marks
  • Violoncelle Leah Wyber
  • Trompette Karen Donnelly
  • Piano Frédéric Lacroix
  • Avec Musiciens de l'Orchestre du CNA