I. Lebhaft
II. Scherzo: Sehr mässig
III. Nicht schnell
IV. Feierlich
V. Lebhaft
Au début du mois de septembre 1850, Robert et Clara Schumann s’installent à Düsseldorf, en Rhénanie, pour permettre à Robert (1810-1856) de prendre son poste de directeur musical de l’orchestre et du chœur de l’Allgemeiner Musikverein. Peu après son arrivée, le couple se rend à Cologne où il visite la monumentale cathédrale gothique de la ville qui, en 1850, environ 600 ans après sa fondation, est en cours d’achèvement selon ses plans d’origine. Le monument fait une forte impression sur Robert et, comme le confirmera le violoniste Josef von Waiselewski, violon solo de l’orchestre de Schumann, devient une source d’inspiration pour sa Troisième symphonie (la quatrième qu’il écrit, en fait). Peu après son retour à Düsseldorf, Robert se met au travail. Quelques mois plus tard, le 6 février 1851, il dirige la création de l’œuvre au Musikverein, où elle est chaleureusement accueillie, avec suffisamment de succès pour mériter d’être rejoué un mois plus tard.
Parmi les œuvres orchestrales de Schumann, la Troisième Symphonie reste l’une des préférées du public pour ses qualités pittoresques, tout en étant admirée par les musicologues et les critiques pour l’approche distinctive de Robert à l’égard de la structure symphonique et du cadre formel. Son sous-titre, « Rhénane », bien qu’il ne soit pas de la main du compositeur, fait référence à la toile de fond qui a manifestement inspiré les aspects picturaux de la symphonie. En même temps, Schumann utilise le rappel et le développement d’éléments motiviques pour créer un sentiment de cohérence à travers les mouvements de la symphonie, d’une manière purement structurelle qui était jusqu’alors sans précédent. Cette méthode influencera considérablement la technique d’« expansion de la variation » qui caractérisera les symphonies de Johannes Brahms trois décennies plus tard.
Les cinq mouvements de la « Rhénane » se déploient comme une série de « peintures sonores » ou, comme le dit si bien le musicologue John Daverio, comme un groupe de tableaux dans une exposition organisée avec soin. Chaque mouvement offre un contenu dynamique qui est intérieurement unifié dans les limites de son « cadre », et qui est relié aux autres dans la « galerie » symphonique davantage par des allusions motiviques que par une progression narrative. Le mouvement d’ouverture semble dépeindre le début d’une grande aventure – il se lance immédiatement (sans introduction lente) dans un thème entraînant et exubérant, propulsé par des rythmes croisés énergiques. Les vents introduisent brièvement une mélodie gracieuse et sinueuse, avec une touche de mélancolie, mais l’énergie domine. Plus tard, dans la section centrale, le thème sinueux s’affirme au milieu de passages vigoureux. L’air entraînant revient bientôt, mais ce n’est pas encore la vraie reprise. Après la proclamation d’une version élargie de l’air à quatre cors, la musique atteint son apogée lors de la véritable récapitulation. Les thèmes principaux se poursuivent comme précédemment, et le mouvement, dont l’énergie ne faiblit jamais, s’achève en apothéose.
Robert a d’abord appelé le deuxième mouvement « Matinée sur le Rhin »; la mélodie principale évoque peut-être l’écoulement du fleuve, qui ressemble davantage à une danse légère et délicate qu’à un scherzo vif-argent. S’ensuit une variation dans une figuration vive, après quoi une nouvelle idée mélodieuse dans le mode mineur est présentée par les cors, sur des cordes discrètes. D’autres réapparitions du thème mélodieux (sous une forme brillante et audacieuse) et de l’air sinueux des cors suivent, menant à une reprise complète du scherzo.
La fluidité se maintient dans le troisième mouvement, qui présente trois éléments principaux apparaissant d’abord successivement : 1) une mélodie chantante à la clarinette dont les intervalles bondissants font allusion au thème d’ouverture de la symphonie, accompagnée par des figures ondoyantes jouées par les altos; 2) un motif tout en délicatesse avec des phrases plaintives jouées par les violons et les cors; 3) une ligne descendante de caractère dévotionnel jouée par les altos et les bassons. Après le développement de ces deux derniers éléments, la mélodie de la clarinette revient, cette fois combinée avec les cordes délicates. Dans un acte de synthèse, les trois éléments apparaissent dans la coda, qui s’achève sur le motif tout en délicatesse aux accents plaintifs.
Avant le finale, Schumann insère un remarquable quatrième mouvement. En novembre, alors qu’il travaillait sur cette symphonie, il était retourné avec Clara à la cathédrale de Cologne pour assister à l’élévation de l’archevêque Johannes von Geissel au rang de cardinal. Cette expérience se retrouve dans ce mouvement, qu’il avait initialement intitulé « À la manière d’une procession solennelle », bien qu’il l’ait ensuite remplacé par le mot « feierlich » (« solennellement »). Les bassons, trombones et cors entonnent un choral contrapuntique, auquel les vents et les cordes ajoutent leurs voix. Comme l’a décrit le musicologue Michael Musgrave, « la forme de la partie principale [...] ne suggère pas tant le drame d’un office que la métaphore d’un édifice : ses sections en développement et son fonctionnement ouvertement contrapuntique semblent suggérer la création des niveaux et travées successifs d’une immense structure », en effet, comme celle de la cathédrale de Cologne elle-même.
Renouant avec la légèreté, le finale est un résumé inventif de tout ce qui a précédé. Plusieurs motifs – le premier thème extraverti, la fanfare des cors et un arpège ascendant des cors – font subtilement référence à ceux qui sont apparus dans les mouvements précédents : la figure tout en délicatesse du mouvement lent, la mélodie bondissante du premier mouvement et le premier thème du scherzo, respectivement. Dans la réexposition, une fanfare de cuivres en apothéose rappelle celles du quatrième mouvement, après quoi la musique s’accélère et se précipite vers une exubérante conclusion.
Note de programme par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
I. Allegro non troppo
II. Adagio
III. Allegro giocoso, ma non troppo vivace
La plupart des concertos pour violon du XIXe siècle que nous entendons dans les salles de concert de nos jours ont été écrits pour les plus remarquables virtuoses de l’époque (dans certains cas, la composition et l’interprétation étaient le fait d’une seule et même personne). Cependant, bien peu ont collaboré aussi étroitement que Johannes Brahms (1833-1897) et le grand violoniste hongrois Joseph Joachim (1831-1907) pour créer une œuvre sur laquelle l’interprète a laissé une empreinte aussi indélébile. À ce titre, le Concerto pour violon de Brahms reste un exemple unique du genre datant de cette époque, brouillant les frontières entre composition et interprétation, soliste et orchestre, concerto et symphonie.
En août 1878, alors qu’ils sont déjà amis depuis vingt-cinq ans, Brahms surprend Joachim en lui présentant le premier mouvement d’un concerto pour violon auquel il travaillait en secret, lui demandant de lui faire part de tout ce que le violoniste trouvera « difficile, maladroit, impossible ». Ravi, Joachim répondra : « La plus grande partie est jouable, une grande partie est tout à fait originale sur le plan violonistique; mais je ne peux pas confirmer si [l’œuvre] sera agréable à jouer dans une salle surchauffée, à moins de la jouer en entier. »
Au cours des mois suivants, ils travaillent ensemble sur le concerto, en personne et par correspondance, jusqu’à sa création, le jour de l’An, au Gewandhaus de Leipzig, avec Joachim au violon et Brahms sur le podium. Cette première tentative se révélera décevante : n’ayant reçu la partie de violon complète que quatre jours auparavant, Joachim n’était pas suffisamment préparé et Brahms était nerveux, tandis que le public s’est montré froidement poli et l’opinion critique, mitigée. Deux semaines plus tard, à Vienne, Joachim joue de nouveau le concerto (cette fois sous la direction de Joseph Hellmesberger) et obtient de bien meilleurs résultats, même si les critiques demeurent réservées. Tirant des leçons de ces interprétations, Brahms et Joachim continuent à peaufiner ensemble la partition, réglant des problèmes d’équilibre (par exemple en amincissant l’orchestration par endroits) et affinant les détails violonistiques, alors même que Joachim interprète régulièrement l’œuvre. En août, après une dernière consultation en personne (au cours de laquelle ils la jouent intégralement pour Clara Schumann), ils se mettent d’accord sur la version finale du concerto, qui est publiée en octobre.
Comme l’ont révélé plusieurs spécialistes, Brahms n’a pas seulement écrit son concerto pour violon pour Joachim, il l’a écrit avec lui. Il a consulté Joachim non seulement pour s’assurer que son écriture violonistique était d’un naturel idiomatique, mais aussi pour créer une partie soliste qui incarnait au mieux le style d’interprétation pour lequel le grand violoniste était vénéré. Au-delà de ses compétences techniques exceptionnelles, Joachim était célébré pour son attitude intransigeante à l’égard de la qualité musicale et de la fidélité à la partition originale. De plus, comme l’a découvert la musicologue Karen Leistra-Jones, il était particulièrement admiré pour sa « troublante capacité à présenter des œuvres musicales composées comme si elles étaient improvisées, créées sur place par une mystérieuse fusion entre Joachim lui-même et l’esprit d’où l’œuvre avait émergé ». Comme on pourra l’entendre, c’est cette qualité de spontanéité improvisée dans le jeu de Joachim que Brahms, en travaillant avec lui, a captée dans la partie de violon. Par ailleurs, l’orchestre n’est pas une simple toile de fond, mais il est façonné par des procédés symphoniques rigoureux, dans lesquels le solo de violon intervient et s’entrelace avec la trame musicale.
La tension entre ces deux univers expressifs est particulièrement palpable dans le substantiel premier mouvement du concerto. L’orchestre commence par l’introduction de plusieurs motifs importants : 1) une ligne arpégée descendante puis ascendante de caractère paisible; 2) des octaves robustes et audacieuses; 3) des phrases doucement sinueuses; 4) des rythmes rapides et affirmés qui conduisent à l’entrée du violon solo. Tout au long du mouvement, chacun de ces éléments revient et subit des transformations, tandis que le violon, de façon générale, rumine et ornemente ce matériau de manière libre et expansive. Dans la partie lyrique du second thème, le violon interjette un nouveau thème expressif qui ne figurait pas dans l’exposition orchestrale. Le conflit entre les deux univers s’intensifie dans la section du développement, mais culmine finalement dans un retour exubérant du thème d’ouverture pour la réexposition. Au point traditionnel de la cadence, Brahms a demandé à Joachim de créer la sienne, et ce dernier, fait à signaler, l’a écrite au lieu d’en improviser une (aujourd’hui, c’est sa cadence qui est encore la plus souvent jouée). Solide composition en soi, la cadence reprend tous les thèmes et motifs principaux du mouvement. À la fin, le violon réexpose tranquillement le thème d’ouverture, que la clarinette et le hautbois reprennent ensuite, tandis que le violon poursuit avec une sublime expansion qui l’amène à s’élever toujours plus haut. (Nous devons ce moment exquis au fait que Brahms a suivi le conseil de Joachim, qui lui suggérait de rendre sa conception originale du thème moins « inconfortable » pour le violon.) Peu à peu, le violon émerge de son idylle, fondant sa ligne dans des phrases d’improvisation fluides, après quoi l’énergie reprend le dessus et clôt le mouvement avec emphase.
Le concerto est complété par deux mouvements plus courts de caractères contrastés. Prolongeant l’« idylle » de la fin de l’Allegro, l’Adagio s’ouvre sur une magnifique mélodie entonnée par le hautbois solo. Comme dans le premier mouvement, le violon reprend le thème et l’approfondit, explorant à fond ses possibilités lyriques et émotionnelles. Après une section médiane rhapsodique, la mélodie réapparaît au hautbois, enveloppée par le violon. Les deux instruments poursuivent un tendre dialogue jusqu’à la sereine conclusion du mouvement. Le finale est un affectueux hommage à Joachim. Dans le « style hongrois » (mélange d’éléments musicaux hongrois et de la virtuosité fluide des interprètes roms), le violon se déchaîne pleinement dans ce rondo endiablé qui alterne des rythmes de danse rigoureux, des séries d’ornementations et des mélodies délicates et charmantes.
Note de programme par Hannah Chan-Hartley, Ph. D. (traduit de l’anglais)
Décrit comme « un communicateur né, sur scène comme dans la vie » (The Telegraph), Alexander Shelley se produit sur six continents avec les plus grands ensembles et solistes de la planète.
Reconnu pour sa technique de direction « impeccable » (Yorkshire Post) et pour « la précision, la distinction et la beauté de sa gestique […] quelque chose que l’on n’a plus vraiment vu depuis Lorin Maazel » (Le Devoir), le maestro est aussi célébré pour la clarté et l’intégrité de ses interprétations et pour la créativité et l’audace de sa programmation. Il a à ce jour dirigé plus de 40 premières mondiales d’envergure, des cycles acclamés des symphonies de Beethoven, de Schumann et de Brahms, des opéras, des ballets et des productions multimédias novatrices.
Il est depuis 2015 directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada et premier chef associé de l’Orchestre philharmonique royal de Londres. En avril 2023, il a été nommé directeur artistique et musical d’Artis—Naples en Floride, prenant ainsi les rênes artistiques de l’Orchestre philharmonique de Naples et de tous les volets de cette organisation multidisciplinaire. La saison 2024–2025 est sa première à ce poste.
Alexander Shelley se produira également cette saison avec l’Orchestre symphonique de la Ville de Birmingham, l’Orchestre symphonique du Colorado, l’Orchestre philharmonique de Varsovie, l’Orchestre symphonique de Seattle, le Chicago Civic Orchestra et l’Orchestre symphonique national d’Irlande. Il est régulièrement invité par les plus grands orchestres d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Australasie, dont l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, les orchestres philharmoniques d’Helsinki, de Hong Kong, du Luxembourg, de Malaisie, d’Oslo, de Rotterdam et de Stockholm et les orchestres symphoniques de Sao Paulo, de Houston, de Seattle, de Baltimore, d’Indianapolis, de Montréal, de Toronto, de Munich, de Singapour, de Melbourne, de Sydney et de Nouvelle-Zélande.
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en septembre 2015, devenant le plus jeune chef à occuper ce poste dans l’histoire de l’ensemble. Ce dernier a depuis été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen) et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord pour sa programmation (Maclean’s). Le maestro a mené ses troupes dans des tournées d’envergure au Canada, en Europe et au Carnegie Hall, où il a dirigé la première de la Symphonie no 13 de Philip Glass.
À la tête de l’Orchestre du CNA, Alexander Shelley a commandé des œuvres révolutionnaires, dont Réflexions sur la vie et RENCONTR3S, et fait paraître plusieurs albums finalistes aux prix JUNO. En réaction à la pandémie et aux questions de justice sociale qui dominent notre époque, il a lancé les séries vidéo L’OCNA en direct et INCONDITIONNEL.
En août 2017 se concluait le mandat du maestro Shelley à la direction de l’Orchestre symphonique de Nuremberg, période décrite comme un âge d’or par la critique et le public.
Sur la scène lyrique, Alexander Shelley a dirigé La veuve joyeuse et le Roméo et Juliette de Gounod (Opéral royal danois), La bohème (Opera Lyra / Centre national des Arts), Louis Riel (Compagnie d’opéra canadienne / Centre national des Arts), Iolanta (Deutsche Kammerphilharmonie de Brême), Così fan tutte (Opéra Orchestre National Montpellier), Les noces de Figaro (Opera North), Tosca (Innsbruck) ainsi que Les noces de Figaro et Don Giovanni en version semi-scénique au CNA.
Lauréat du prix ECHO et du Deutsche Grunderpreis, le chef s’est vu décerner en avril 2023 la Croix fédérale du Mérite par le président allemand Frank-Walter Steinmeier en reconnaissance de ses services à la musique et à la culture.
À titre de fondateur et directeur artistique de la Schumann Camerata et de sa série avant-gardiste 440Hz à Düsseldorf et de directeur artistique du projet Zukunftslabor de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, ainsi que par ses nombreuses tournées à la tête de l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne, il cherche constamment à inspirer les futures générations d’instrumentistes et d’adeptes de musique classique.
Alexander Shelley fait régulièrement des présentations instructives et passionnées sur ses programmes avant et après les concerts. Il participe aussi à de nombreuses entrevues et produit des balados sur le rôle de la musique classique dans la société. Seulement à Nuremberg, il a accueilli en neuf ans plus d’un demi-million de personnes aux concerts annuels du Klassik Open Air, le plus grand événement de musique classique d’Europe.
Né à Londres en octobre 1979 et fils de célèbres pianistes concertistes, Alexander Shelley a étudié le violoncelle et la direction d’orchestre en Allemagne. Il s’est d’abord signalé en remportant à l’unanimité le premier prix au Concours de direction d’orchestre de Leeds en 2005. La critique l’a décrit comme « le jeune chef d’orchestre le plus passionnant et le plus doué à avoir récolté ce prix hautement prestigieux ».
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
James Ehnes est l’un des musiciens les plus recherchés sur la scène internationale. Possédant une rare combinaison de virtuosité époustouflante, de lyrisme serein et de musicalité à toute épreuve, il se produit régulièrement dans les plus grandes salles de concert de la planète.
Parmi ses collaborations récentes, on peut citer : l’Orchestre du Royal Concertgebouw, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestre philharmonique de Londres, l’Orchestre symphonique de la NHK, l’Orchestre symphonique de Boston et celui de Chicago ainsi que l’Orchestre de Cleveland. Pour la saison 2024–2025, James Ehnes est artiste en résidence avec l’Orchestre symphonique de Melbourne et fait une tournée en Asie, dans le cadre de laquelle il jouera l’intégrale des sonates de Beethoven au Kioi Hall de Tokyo et se produira avec l’Orchestre philharmonique de Hong Kong et l’Orchestre symphonique de Singapour.
En plus de ses concerts, il jongle avec un programme chargé de récitals. Il donne régulièrement des concerts au Wigmore Hall (notamment le cycle complet des sonates de Beethoven en 2019–2020 et l’intégrale des œuvres pour violon ou alto de Brahms et Schumann en 2021–2022), au Carnegie Hall, au Symphony Center de Chicago, au Concertgebouw d’Amsterdam, au Festival Ravinia, à Montreux, au Verbier Festival, au Festival de musique de Dresde et au Festival de Pâques à Aix. Chambriste passionné, il est aussi violon solo du Quatuor Ehnes et directeur artistique de la Seattle Chamber Music Society.
James Ehnes a remporté de nombreux prix pour sa riche discographie, dont deux prix GRAMMY, trois prix Gramophone et douze prix JUNO. En 2021, il a reçu le prestigieux titre d’artiste de l’année aux Gramophone Awards, en remerciement pour ses récentes contributions à l’industrie du disque, dont le lancement en juin 2020 d’une série de récitals en ligne, « Recitals from Home », pour pallier la fermeture des salles de spectacle pendant la pandémie de COVID-19. C’est dans ce cadre domestique, équipé de matériel de pointe, qu’il a enregistré les six Sonates et partitas de Bach et les six Sonates d’Ysaÿe, publiant six épisodes en deux mois. Ces enregistrements sont acclamés par la critique et le public du monde entier, Le Devoir qualifiant même cette initiative de « symbole absolu de cette évolution [vers la diffusion en continu] ».
James Ehnes se met au violon à l’âge de cinq ans. À neuf ans, il devient le protégé de Francis Chaplin et, à treize, il fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Il poursuit sa formation auprès de Sally Thomas à la Meadowmount School of Music, puis à Juilliard, dont il sort en 1997 avec le Prix Peter-Mennin en reconnaissance de ses réalisations exceptionnelles et de son leadership en musique. Décoré de l’Ordre du Canada et de l’Ordre du Manitoba, il est membre de la Société royale du Canada et membre honoraire de la Royal Academy of Music, où il est également professeur invité. Depuis l’été 2024, il enseigne le violon à la Jacobs School of Music de l’Université de l’Indiana.
James Ehnes joue sur un Stradivarius « Marsick » de 1715.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.