≈ 2 heures · Avec entracte
Dernière mise à jour: 5 janvier 2024
*La première partie sera jouée sans pause. Nous vous demandons de retenir vos applaudissements jusqu’à l’entracte.*
JEAN-SÉBASTIEN BACH Sélection de préludes et fugues du Clavier bien tempéré, Livre 1
Prélude et fugue en do majeur, BWV 846
Prélude et fugue en do mineur, BWV 847
Prélude et fugue en ré majeur, BWV 850
Prélude et fugue en ré mineur, BWV 851
Prélude et fugue en do dièse majeur, BWV 848
Prélude et fugue en do dièse mineur, BWV 849
FELIX MENDELSSOHN Prélude et fugue en mi mineur, op. 35, no 1
DMITRI CHOSTAKOVITCH Prélude et fugue no 18 en fa mineur
SAMUEL BARBER Fugue tirée de la Sonate pour piano en mi bémol mineur, op. 26
ENTRACTE
ROBERT SCHUMANN Sonate no 1 en fa dièse mineur, op. 11
I. Introduzione : Un poco adagio – Allegro vivace
II. Aria
III. Scherzo e Intermezzo : Allegrissimo – Lento
IV. Finale : Allegro un poco maestoso
Bien que j’adore interpréter les préludes et fugues du Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), il n’est pas le seul compositeur à s’être adonné à ce genre pour le clavier. J’ai donc pensé qu’il serait intéressant d’entendre une suite d’œuvres comprenant Bach, bien sûr, mais aussi des préludes et fugues de Felix Mendelssohn (1809-1847), de Dmitri Chostakovitch (1906-1975) et du compositeur américain Samuel Barber (1910-1981) – joués sans interruption, ce qui, je l’espère, en renforcera l’effet.
Les pièces de Mendelssohn et Barber sont des œuvres que j’ai souvent interprétées pendant mon adolescence, et mon admiration pour elles ne s’est pas démentie avec le temps. La fugue de Mendelssohn commence tout en douceur, puis atteint un point culminant avec l’introduction d’un choral qui fait beaucoup songer à Ein feste Burg istunser Gott (« C’est un rempart que notre Dieu »). C’est un moment vraiment inspiré, de même que la paisible conclusion.
Celle de Chostakovitch est un ajout plus récent à mon répertoire, appris à l’occasion d’une soirée de paroles et musique que j’ai donnée il y a plusieurs années à Vienne avec l’écrivain britannique Julian Barnes, dont le roman The Noise of Time (Le Fracas du temps, en VF) est consacré à Chostakovitch. La Sonate pour piano de Barber (écrite en 1949 pour Vladimir Horowitz) s’achève sur une fugue jazzy – une brillante pièce d’écriture pianistique dont Barber disait qu’elle pouvait être interprétée à part. La musique de Bach ayant été une puissante source d’inspiration pour un grand nombre d’artistes de jazz, l’inclusion de cette fugue dans le programme de ce soir semble tout à fait appropriée.
La grande Sonate n° 1 en fa dièse mineur, op. 11, de Robert Schumann (1810-1856) a également été l’un de mes « chevaux de bataille » en tant que jeune pianiste. Je me souviens l’avoir interprétée lors du concours Schumann de 1977 à Zwickau (alors en Allemagne de l’Est). Schumann l’a décrite à sa bien-aimée Clara comme « un cri de mon cœur vers le tien », et c’est en effet l’une de ses œuvres les plus ouvertement passionnées. C’est une pièce que j’aime de tout mon cœur et qui a joué un rôle crucial dans mon propre développement émotionnel, tant comme pianiste que sur le plan personnel. C’est avec plaisir que je partagerai avec vous le grand souffle de cette œuvre.
Au début de leur mariage, Robert et Clara ont étudié ensemble les préludes et fugues de J.S. Bach. Robert a écrit un jour : « Que le Clavier bien tempéré soit votre pain quotidien. Ainsi vous deviendrez certainement un musicien solide. » Je pense que les Schumann seraient heureux de voir la Sonate opus 11 présentée dans le même programme que les œuvres glorieuses de Bach.
© Angela Hewitt 2023
Angela Hewitt occupe une place unique parmi les pianistes en vue d’aujourd’hui. Forte d’un répertoire des plus variés et de multiples prestations en récital, notamment avec de grands orchestres de partout en Europe, en Amérique —et en Asie, elle est également une artiste de studio primée. Depuis la parution de son cycle pour Hyperion Records réunissant les plus importantes œuvres pour clavier de J. S. Bach, décrit comme « l’un des fleurons des enregistrements de notre temps » (The Sunday Times), elle est reconnue comme l’une des plus importantes interprètes du compositeur. Elle a également endisqué l’ensemble des 32 sonates de Beethoven ainsi que des œuvres de Couperin, Rameau, Scarlatti, Chopin, R. Schumann, Liszt, Fauré, Debussy, Chabrier, Ravel et Messiaen.
En novembre 2022, Angela a lancé le premier de trois albums consacrés à l’intégrale des sonates de Mozart; le deuxième est paru en octobre 2023, année où l’entièreté de son catalogue est devenue accessible sur les grandes plateformes de diffusion en continu.
Pour la saison 2023-2024, Angela partage la scène avec des orchestres en Italie, en Finlande, en Pologne, en Estonie et en Suisse, en plus de faire une tournée du Royaume-Uni avec le Kammerorchester Basel et une tournée du nord-est de l’Angleterre avec le Royal Northern Sinfonia. Elle présente entre autres des récitals à Boston, à Baltimore, à Toronto, à Ottawa, à Rome, à Zurich, à Copenhague, à Cambridge et à Stresa, en plus d’être artiste en résidence au Wigmore Hall de Londres.
Angela Hewitt est née à Ottawa dans une famille musicienne. Son père Godfrey a été organiste et chef de chœur à la cathédrale Christ Church pendant un demi-siècle. Sa mère Marion a commencé à lui donner ses premières leçons de piano à l’âge de trois ans. Angela a ensuite étudié auprès de Jean-Paul Sévilla à l’Université d’Ottawa, avant de remporter le Concours international de piano Bach de Toronto en 1985, victoire qui a lancé sa carrière. En 2018, Angela a reçu le Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle pour l’ensemble de sa carrière et, en 2015, elle été nommée Compagnon de l’Ordre du Canada, la plus haute distinction de son pays d’origine (honneur qui ne peut être détenu que par 165 Canadiennes et Canadiens vivants à la fois). En 2006, l’Ordre de l’Empire britannique lui a été décerné par la reine Elizabeth II. Membre de la Société royale du Canada, Angela est titulaire de sept doctorats honorifiques et est membre invitée du Peterhouse College de Cambridge. En 2020, elle a reçu la médaille Wigmore en reconnaissance de ses services à la musique et de ses liens de plus de 35 ans avec le Wigmore Hall. Elle recevait la même année la médaille Bach de la ville de Leipzig : un immense honneur remis pour la première fois à une femme en 17 ans d’histoire.
Angela vit à Londres, mais possède aussi des résidences à Ottawa et en Ombrie, en Italie. C’est là, il y a 18 ans, qu’elle a fondé le Festival de musique du Trasimène – un événement annuel d’une semaine qui attire un public du monde entier.
Angela Hewitt joue sur un piano Fazioli
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre