Rose in the Machine

Récit documentaire 100% cathartique (Présenté en anglais)

2024-05-01 19:30 2024-05-04 21:30 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Rose in the Machine

https://nac-cna.ca/fr/event/33676

Événement en personne

Une production de Porte Parole, présentée par le Théâtre anglais du CNA et le Théâtre français.   Basée sur la propre expérience de l’auteure, Rose in the Machine (Rose et la machine) pose un regard intimiste sur le parcours d’une mère cherchant à comprendre le trouble du spectre de l’autisme de sa fille, et dépeint avec compassion l’expérience polychromatique des parents...

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Théâtre Babs Asper ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
1 - 4 mai 2024
1 - 4 mai 2024

≈ 2 heures et 5 minutes · Sans entracte

Dernière mise à jour: 30 avril 2024

Mot de la dramaturge et directrice artistique de Porte Parole

Il y a six ans maintenant, Maude Laurendeau est entrée dans mon bureau animée d’un profond sentiment d’urgence. Elle m’a lu des extraits de documents qu’elle avait recueillis dans les mois suivant le diagnostic d’autisme de sa fille. J’ai réalisé à ce moment-là que Maude essayait d’imposer un ordre à une expérience réelle et extrêmement chaotique. Elle s’était tournée vers le théâtre documentaire comme un moyen d’orienter sa réalité.

Le sentiment d’urgence de Maude m’a parlé ce jour-là parce que, moi aussi, il m’arrive souvent ces jours-ci d’être désorientée par la réalité. Sa description de Rose a aussi résonné dans mon esprit. Bien que je sois neurotypique, il m’arrive de ne pas être en mesure de discerner les messages importants dans la masse d’informations que je reçois chaque jour. Ils se perdent dans un bruit ambiant excessif. Et parfois, j’ai envie de m’enfuir loin, très loin, toute seule, pour échapper à la pression des normes de la société.

Je salue Maude pour son courage de raconter sur scène une histoire si personnelle, et je remercie les artistes et l’équipe de production qui ont réuni leurs talents et leurs sensibilités pour accompagner Maude dans son processus de création.

J’espère que cette pièce de théâtre documentaire de Porte Parole vous touchera et que vous y entendrez le même appel pressant et chaleureux qui traverse toutes nos productions : un appel à vous joindre à nous dans une conversation sur notre monde à la fois dur et merveilleux.

Mot de la metteuse en scène

La mise en scène d’une pièce de théâtre documentaire exige autre chose de soi que le processus connu. Le cœur du projet bat à tout rompre chez la personne qui a fait enquête, encore davantage quand cette recherche s’inscrit à travers et autour de sa vie. Prendre soin du spectacle prend alors un tout autre sens.

Il faut faciliter, accompagner, rendre visible. J’ai voulu dégager ce que je pouvais des épaules de Maude, lui offrir un univers dans lequel elle saurait naviguer, qui serait sensible et la soutiendrait, auquel elle pourrait s’accrocher le temps de vous parler. Parce que ce qui compte par-dessus tout est le contact entre Maude et vous. Qu’entre vous, un canal d’écoute se crée, solide et honnête. Ce que Maude a à raconter prend naissance dans son expérience personnelle de mère, mais ses ramifications nous englobent. Nous vivons dans le même monde, nous sommes prisonnier·ère·s des mêmes systèmes nés de bonnes intentions, ces machines qui ont perdu leur âme à force de chercher la performance plutôt que la dimension humaine.

Maude a le courage de se raconter, de témoigner de sa traversée de ces systèmes, mais aussi de son propre rapport à l’autisme de sa fille. Les combats sont multiples et ne sont pas terminés. Nous, la majorité, serions resté·e·s chez nous à aimer notre famille, incapables de rien d’autre, écrasé·e·s par le poids de ces chemins de croix, de ces maisons des fous. Maude, elle, a trouvé l’énergie, malgré les exigences quotidiennes, malgré les transformations constantes, de marcher vers nous. D’écrire, de porter, d’être là, ce soir, pour nous. J’applaudis sa force et espère qu’elle fera des petits. J’espère que le récit généreux de Maude sera pour nous une des bougies d’allumage dont un peuple a besoin pour se regarder avec franchise, se reconnaître et évoluer.

Description du spectacle

Si les défis de la parentalité sont multiples, un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme (TSA) vient les décupler. À l’annonce de ce verdict, Maude cherche à comprendre et à soutenir sa fille. C’est alors qu’elle réalise rapidement que d’énormes difficultés se dressent devant elle.

Un regard ouvert sur la différence

En documentant sa recherche exténuante de ressources et les interminables listes d’attente, Maude prend conscience des limites du système. Et peu à peu, elle prend aussi la mesure de ses propres limites. Comment écouter et comprendre sa fille? Comment l’aider tout en acceptant sa différence? Que peut-elle apprendre de cette différence?

« Depuis quelques jours, j’te regarde différemment. C’est comme si mes lectures te dépossèdent de tout ce que j’aime de toi. Comme si ton trouble te dicte chacun de tes gestes, te résume, t’avale. Même mes souvenirs sonnent faux. »

Défricher le terrain d’un spectre méconnu

Sur son chemin, Maude Laurendeau rencontre une foule de spécialistes, de parents d’enfants autistes et de proches, tous⸱tes campé⸱e.s par la comédienne Julie Le Breton. Peu à peu, à force de discussions et de questionnements, mais aussi tout simplement en vivant chaque jour avec Rose, une forme de compréhension et d’acceptation s’installe. Après le choc initial et le tumulte d’émotions provoqué par le diagnostic, les particules en suspension retombent. Tout doucement, derrière la bête noire du TSA, Maude retrouve son enfant.

« Avec ma fille, à partir d’un moment, j’ai accepté que ce n’est pas moi qui la tiens par la main pour l’emmener quelque part. C’est elle qui me montre son chemin et qui m’apprend à son rythme. »

Un appel au changement des perceptions sur l’autisme et la neuroatypie

Poussée par la nécessité de faire bouger les choses, Maude se met à écrire. Elle prend d’abord parole pour dénoncer les lacunes de nos infrastructures, puis, peu à peu, l’urgence se transforme en un désir profond : celui de montrer la réalité vue de l’intérieur et de faire évoluer les perceptions sur l’autisme de manière significative.

*

Rose et la machine a été créée le 17 novembre 2021 au Théâtre Duceppe, à Montréal.

Le texte est publié aux éditions de L’instant même, dans la collection « L’instant scène » (2022).

Entrevue avec l’autrice Maude Laurendeau

Dans cette entrevue réalisée par Porte Parole, Maude Laurendeau nous parle de ses motivations et du processus créatif de Rose et la machine.

Qu’est-ce qui t’a motivée à démarrer le projet?

J’étais dans un grand tumulte émotif. Ce parcours-là, c’est vraiment un parcours de combattant : essayer d’aller chercher de l’aide et des ressources qui n’arrivent pas, tout en essayant de comprendre son enfant à travers tout ça… On se bute à beaucoup de refus et beaucoup d’absurdités. On se rend rapidement compte des limites du système et de ce qui ne fonctionne pas bien, ce qui devient un peu aliénant. C’est ce qui m’a poussée à écrire : un besoin de prendre la parole pour faire entendre cette réalité-là et changer les choses.

Ça a commencé par « il faut changer le système, ça n’a pas de bon sens ». Mais maintenant, on dirait que ma fille fait davantage partie de notre société, qu’elle est une petite citoyenne à part entière et existe dans le monde, ce qui était moins le cas quand elle avait trois ans. Alors aujourd’hui, je ressens plus une urgence de changer notre façon de percevoir ce qu’elle est. Et j’ai davantage de pouvoir là-dessus. C’est plus faisable que de changer des systèmes.

Mon urgence s’est transformée, elle n’est plus la même. L’urgence pour moi, maintenant, c’est de changer les perceptions.

Qu’as-tu appris à travers l’écriture de la pièce?

À partir du moment où j’ai commencé à écrire, c’est comme si j’avais eu le recul nécessaire pour approfondir mes connaissances autour de l’autisme. Dans ce contexte-là, je n’apprenais pas les choses seulement pour moi en fonction de mon enfant, mais bien avec l’objectif de les transmettre. On dirait que ça rend le tout plus digeste.

Quand tu reçois un diagnostic, tu es tellement mal encadré, tu ne reçois tellement pas de documentation que ton premier réflexe est de te tourner vers internet… et là, c’est la jungle! Il y a de tout. On se met à lire sur les défis que notre enfant va rencontrer à 35 ans, ce qui est absurde : on n’est pas censé se projeter si loin dans le futur en sachant d’emblée à quel point le chemin sera difficile! C’est comme si tu t’asseyais en te disant « tiens, aujourd’hui, je vais lire sur les cancers que mes enfants pourraient avoir dans leur vie ». On ne vit pas comme ça!

Avec ma fille, à partir d’un moment, j’ai accepté que ce n’est pas moi qui la tiens par la main pour l’emmener quelque part. C’est elle qui me montre son chemin et qui m’apprend son rythme. Ça ne sert à rien de me projeter ou de me faire des idées sur ce qui s’en vient, parce que je suis tout le temps surprise.

Tu t’es tournée vers Porte Parole assez tôt dans le processus. Pourquoi?

J’ai l’impression que quand j’ai approché Annabel, ça ressemblait vraiment plus à un appel à l’aide qu’à une présentation de projet! [Rires] Avec le recul, je pense qu’elle m’a simplement donné les outils, dont une simple enregistreuse, pour que je puisse commencer à me structurer et à avancer vers ce qui allait pouvoir m’aider, me sauver, me sortir d’où j’étais. Son enregistreuse, ça a été comme une bouée!

Annabel s’insurge contre les injustices et les absurdités du système depuis toujours et d’une certaine façon, je pense que je suis allée valider mon sentiment d’injustice auprès d’elle. Je n’avais pas de prise autour de moi.

Le système te renvoie toujours l’image que c’est comme ça que ça fonctionne et qu’il n’y a pas d’autres possibilités. J’imagine que j’avais besoin de me tourner vers quelqu’un qui avait assez de recul sur la société pour me dire « tu as raison, ça n’a pas de bon sens ».

Et aussi, c’est peut-être un peu naïf, mais j’avais l’impression qu’en optant pour le théâtre documentaire, j’aurais un stage et un micro devant moi deux semaines plus tard pour m’exprimer. Que je pourrais rencontrer des gens et dire « ça n’a pas de bon sens! ». J’avais zappé le fait que ça allait prendre trois ans…

Te demandes-tu parfois pourquoi tu t’es embarquée dans un projet aussi exigeant?

Complètement! Je me pose cette question-là tous les jours. Surtout en ce moment, en fait, parce que ça se passe vraiment bien pour ma fille. Il y a beaucoup de choses qui se sont déposées, qui se sont placées. Et j’aimerais pouvoir savourer ça sans repasser quotidiennement à travers tous les moments qui ont été difficiles…

Je pense que j’avais sous-estimé l’implication émotive, le fait que le show me demanderait de revivre des moments douloureux. Je pense que la pièce va vers de la lumière, mais on passe par beaucoup de noirceur pour y arriver. Et même quand le récit sort de mon vécu, ce qui arrive souvent pendant le spectacle, le sujet n’est jamais extérieur à moi.

Mais chaque fois que je parle à des parents qui vivent la même chose, à des gens qui sont sur le terrain, j’ai le rappel immédiat de l’urgence de faire quelque chose. Chaque fois, je me dis « voici pourquoi j’ai commencé à écrire. Et rien n’a changé, donc c’est important de continuer ». D’un autre côté, je me fais aussi rappeler constamment à quel point rien ne change et tout le monde me dit que ça ne changera jamais. Alors des fois, je me demande « est-ce que c’est vraiment moi qui vais réussir à faire bouger les choses? » Je me promène entre ces deux extrêmes-là.

Espérais-tu mieux comprendre ta fille à travers l’écriture?

Non, pas du tout. Je ne suis pas allée chercher dans l’écriture de l’information pour mieux la comprendre. Les recherches que je fais ne sont pas sur l’autisme, d’ailleurs. Elles portent plutôt sur les systèmes de santé et d’éducation, sur les professionnels qui y travaillent, sur les parents…

L’autisme est un spectre, il y a autant de formes d’autisme que d’autistes. C’est très complexe. Donc je ne pense pas que j’aurais pu écrire une pièce sur l’autisme en tant que tel. Et en tant que neurotypique, ce que j’aurais pu dire n’aurait pas été représentatif.

Mais le projet m’a amenée à rencontrer des gens qui ont changé ma perception de ce qu’est l’autisme. Maintenant, quand je regarde mon enfant, je ne vois plus une enfant autiste. Ce que je vois, c’est ma fille, avec tout ce qu’elle est.

Quand tu reçois un diagnostic, ton enfant devient ce diagnostic. Ma mission est devenue de donner à ma fille tout ce qu’il fallait pour qu’elle puisse fonctionner un jour dans notre société. Parce que ce qu’on me disait, c’est qu’elle n’y arriverait jamais.

Ce que l’écriture de la pièce m’a apporté, c’est peut-être la prise de conscience de mes propres limites à moi. J’ai réalisé qu’en réagissant mal au début, je n’ai pas aidé ma fille dans tout ça. Et il y a une partie de ce choc-là dont je suis responsable, à cause de mes limites d’humain qui doit dealer avec la différence. Je crois que le processus d’écriture et toutes les personnes que je rencontre me permettent de me repositionner et de voir les choses différemment.

Le spectacle est sur ma réflexion. Je ne cherche pas tant à montrer toutes les facettes d’une problématique, je montre plutôt l’évolution de ma réflexion. Et à travers ça, je pense qu’on peut voir plusieurs facettes et plusieurs angles possibles, plusieurs façons de le vivre, parce que je suis passée par là.

Remerciements

Porte Parole

Porte Parole tient à remercier personnellement tous ceux et celles qui ont accordé des entrevues à Maude Laurendeau dans le cadre des recherches qui ont mené à la création de Rose et la machine. Leur générosité et leur ouverture ont alimenté nos réflexions et permis la création de cette pièce. Un merci tout particulier à Jérémie Dufour et Maëlle Adenot.

Porte Parole remercie également le Conseil des arts de Montréal, le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada, l’équipe du théâtre Duceppe, l'équipe du théâtre Espace GO, le Théâtre de la Ville, les Productions Spectrum et Jasmine Catudal.

Enfin, Porte Parole remercie Claire Léger et la Fondation de la Famille Léger, Andrew Molson ainsi que l’ensemble de ses donateurs et donatrices sans qui nous ne pourrions poursuivre nos activités. Nous remercions également les membres du conseil d’administration de Porte Parole : Matthieu Sauvé, François Prénovost, François Lemoine, Lili de Granpré, Anne Emanueli, Mathieu Johnson, Mary-Dailey Desmarais et Fortunat Nadima Nadima; et bien sûr les membres du comité externe de développement : Judy Martin, Leslie Raenden, Delia Cristea et Alexandra Bonnefoy.

Maude Laurendeau

Merci à toutes les personnes interviewées dans le cadre de ce projet. Si j’ai envie de faire entendre ce texte, c’est grandement parce qu’il est fait de vos mots, de vos histoires. Merci mille fois de m’en avoir fait don.

Merci Annabel Soutar de m’avoir tendu la main (et une enregistreuse) à un moment où plus rien n’avait de sens. Merci d’éclairer si brillamment mon chemin dramaturgique depuis maintenant quatre ans.

Merci à Julie Le Breton, Édith Patenaude et Caroline Boucher-Boudreau de porter si solidement, si généreusement ce projet avec moi, d’y croire et de me donner confiance.

Merci à toute l’équipe de création de Rose et la machine pour votre travail de feu! Merci de faire résonner mon texte, de lui donner de l’amplitude, d’y ajouter votre sensibilité, vos nuances, vos couleurs.

Merci à l’équipe de Porte Parole de tout mettre en œuvre pour que des cris du cœur soient entendus; merci de donner vie à nos projets et de si bien les défendre.

Merci à l’équipe de Duceppe de nous avoir offert une si grandiose tribune, une solide rampe de lancement.

Merci Raphaël Roussel, Delphine Bienvenu et Fred Lavallée pour votre écoute, vos conseils et vos grands cœurs.

Merci à ma famille, ma belle-famille, mes précieux·ses ami·e·s pour vos bons mots et vos encouragements, mais surtout merci de former cette puissante communauté autour de Rose et de prendre soin de son bonheur.

Merci à toutes les éducatrices de la petite enfance, les psychoéducatrices, les intervenantes, les travailleuses sociales, les orthophonistes, les ergothérapeutes, les éducatrices de service de garde, les techniciennes en éducation spécialisée, les orthopédagogues et les enseignantes qui ont accompagné Rose ou qui l’accompagnent toujours. Merci de voir bien au-delà des diagnostics, de chercher sans relâche les clés qui mènent à l’épanouissement des petits humains qui se trouvent devant vous, merci d’inventer les outils et les ressources qu’il vous manque. Vous tricotez de la belle humanité!

Merci Rose, Estelle et Den de toujours me ramener à l’essentiel. Sans vous, rien de tout ça n’existerait.

Et bien sûr merci à vous, indispensable public.

Dans ce monde où tout va si vite, merci de prendre le temps de venir vous poser et réfléchir avec moi, avec nous.

Merci d’être là.

J’ai très hâte de vous rencontrer.

Artistes

  • Texte et idée originale Maude Laurendeau
  • Traduction anglaise Annabel Soutar
  • Mise en scène Édith Patenaude
  • Interprète Natalie Tannous
  • Interprète Julie Trépanier
  • Décor Patrice Charbonneau-Brunelle
  • Lumière Julie Basse
  • Conception sonore Frédéric Auger

Crédits

Texte
Maude Laurendeau

Traduction
Annabel Soutar

Mise en scène
Édith Patenaude

Avec
Natalie Tannous, Julie Trépanier

Dramaturgie
Annabel Soutar

Scénographie
Patrice Charbonneau-Brunelle

Assistance au décor
Margot Lacoste

Costumes
Estelle Charron

Lumière
Julie Basse

Conception sonore
Frédéric Auger

Direction de production
Merissa Tordjman

Direction technique
Normand Vincent

Direction technique (en tournée)
Jean Duchesneau

Alliance internationale des employés de la scène

L’Alliance internationale des employés de la scène. La section locale 471 représente les techniciens de scène et les habilleuses. 

L'équipe de production du CNA

Chef machiniste 
Charles Martin  

Chef accessoiriste 
Michel Sanscartier  

Chef électrician 
Eric Tessier   

Électricien adjoint 
Martin Racette  

Chef du son 
Doug Millar  

Son  
Sarah Waghorn

Chef des costumes  
Linda Dufresne  

Alliance internationale des employés de scène et de théâtre