Session WolfGANG #19

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2023-03-31 21:00 2023-03-31 22:30 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Session WolfGANG #19

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Les Sessions WolfGANG au Club SAW sont des concerts qui ne manquent pas de mordant. Invitez vos amis les plus aventureux et embarquez-les dans une soirée de Musique de Chambre surprenante avec vos musiciens préférés de l'Orchestre du CNA.

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ven 31 mars 2023
ven 31 mars 2023
Diffusion en direct

Dernière mise à jour: 24 mars 2023

Programme

ESA-PEKKA SALONEN Homunculus pour quatuor à cordes 

ANDREW STANILAND Flute vs Flute pour deux flûtes 

KIMMO HAKOLA A même les échos I pour violon seul

VALENTIN SILVESTROV Postlude pour violon seul 

FREYA WALEY-COHEN Snap Dragon pour quatuor à cordes 

Répertoire

Esa-Pekka Salonen

Homunculus pour quatuor à cordes

Esa-Pekka Salonen (né en 1958) ne cesse d’innover et de repositionner la musique classique au XXIe siècle. Réputé à la fois comme compositeur et en tant que chef d’orchestre, il occupe actuellement le poste de directeur musical de l’Orchestre symphonique de San Francisco. Il est chef d’orchestre lauréat du Philharmonia Orchestra de Londres, dont il a été chef principal et conseiller artistique de 2008 à 2021, de l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, dont il a été le directeur musical de 1992 à 2009, et de l’Orchestre symphonique de la radio suédoise. Il est présentement à mi-parcours du Multiverse Esa-Pekka Salonen, une résidence de deux saisons à titre de compositeur et chef d’orchestre à l’Elbphilharmonie de Hambourg. Il a cofondé le Festival annuel de la mer Baltique, dont il a assuré la direction artistique de 2003 à 2018. Lauréat de nombreux prix prestigieux, il a été nommé récemment, en 2020, Chevalier Commandeur honoraire de l’Ordre de l’Empire britannique (KBE). 

 Homunculus est une courte pièce pour quatuor à cordes qu’Esa-Pekka Salonen a écrite à l’automne 2007 pour le Quatuor Johannes. L’ensemble en a donné la création mondiale en 2008. Le compositeur l’évoque en ces termes :

« Je voulais composer une pièce très compacte dans sa forme et sa durée, mais qui n’en contiendrait pas moins plusieurs textures et ‘personnages’ distincts. Autrement dit, une petite pièce qui se comporte comme une grande. 
 
« Dans Homunculus, les quatre principaux ‘personnages’ (par ordre d’apparition) sont le Scherzo, une musique irrégulière et déchiquetée; le Mouvement lent, métamorphose continue d’une phrase lente aisément identifiable; le Mouvement principal, réseau complexe densément tissé de quatre voix sur un tempo moyen; et le Choral, une progression statique et quelque peu mélancolique d’accords. Ces ‘personnages’ qui, dans un quatuor à cordes traditionnel, formeraient chacun leur propre mouvement, sont ici interrompus les uns par les autres et intercalés dans l’unique mouvement d’Homunculus. Cependant, ils ne cessent de se développer et de changer tout au long de la pièce, de sorte que lorsqu’un personnage réapparaît, il s’agit rarement, voire jamais, d’une répétition exacte de son apparition précédente. 
 
« À la fin, la musique du Scherzo amène la pièce à un point culminant explosif sur un accord de do majeur, dans un registre incroyablement aigu, suivi d’un long glissando descendant. Tous les autres personnages réapparaissent une fois de plus. Homunculus se termine par un choral prolongé qui, à mes oreilles, rend un son un peu triste et profondément nostalgique. 
 
« Le titre de la pièce fait référence à la théorie obscure des spermatistes, qui croyaient que le sperme était en fait un ‘petit homme’ (homoncule) placé à l’intérieur d’une femme pour qu’il grandisse et devienne un enfant. À leurs yeux, cette théorie expliquait parfaitement les nombreux mystères de la conception. 
 
« J’ai décidé d’intituler ma pièce Homunculus, malgré les faiblesses évidentes de la théorie du XVIIe siècle, car mon but était d’écrire une composition de taille modeste qui contiendrait néanmoins tous les éléments d’un quatuor à cordes ‘à part entière’. » 

Andrew Staniland

Flute vs Flute pour deux flûtes

Dépeint comme un « visionnaire de la musique nouvelle » (Centre national des Arts), le compositeur Andrew Staniland (né en 1977) s’est imposé comme l’une des voix musicales les plus importantes et les plus novatrices du Canada. Sa musique est jouée et diffusée dans le monde entier, et elle a été décrite par Alex Ross dans The New Yorker comme « tour à tour belle et terrifiante ». Il a reçu d’importantes récompenses, notamment trois nominations aux prix JUNO, un prix de l’Association de la musique de la Côte est (AMCE), le prix Terra Nova 2016 des jeunes innovateurs, le grand prix national d’EVOLUTION (présenté en 2009 par CBC Radio 2/Espace Musique et le Centre Banff), et le prix Karen Keiser de musique canadienne en 2004. Au nombre des compositeurs les plus en vue de sa génération, il a été élu au sein de la cohorte inaugurale du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la Société royale du Canada. Il se produit également en tant que guitariste et avec les nouveaux médias (ordinateurs et lutherie électronique), et fait actuellement partie du corps professoral de l’Université Memorial à St. John’s, Terre-Neuve, où il a fondé le MEARL (Memorial ElectroAcoustic Research Lab).

Andrew Staniland a écrit l’œuvre Flute vs Flute en 2012. Il la décrit comme un « capricieux duo de flûtes, ou peut-être même un concours de flûtes » et la qualifie de « virtuose, légère, capricieuse, compétitive et amusante, et destinée à contraster avec la pléthore de musique sérieuse contemporaine qui est, trop souvent peut-être, dépourvue de ces caractéristiques. » Les flûtes s’affrontent de manière ludique avec une gamme de techniques de jeu traditionnelles et étendues, ces dernières comprenant des percussions de clés, des sifflets à jet (jet-whistles), des sons éoliens, et des slaps avec des bruits de clés. Elle s’ouvre sur une section « dramatiquement compétitive », suivie d’un épisode central « obsédant et expressif », avant de s’achever dans un élan « de plus en plus frénétique ». 

Kimmo Hakola

A même les échos I pour violon seul 

Le compositeur finlandais Kimmo Hakola (né en 1958) a étudié à l’Académie Sibelius auprès d’Einojuhani Rautavaara et d’Eero Hämeenniemi. Il s’est fait connaître à la fin des années 1980 après avoir remporté le prix international Rostrum, en 1987 avec son Quatuor à cordes, puis en 1991 avec sa Capriole pour clarinette basse et violoncelle. À ce jour, son catalogue comprend six opéras, un large éventail d’œuvres orchestrales, dont plusieurs concertos pour divers instruments solistes (clarinette, hautbois, flûte, kantele électrique, guitare, violon), deux oratorios, de la musique vocale et chorale, ainsi que des œuvres de chambre (quatre quatuors à cordes, un quintette de clarinettes, un quintette à vent, entre autres). Sa musique a été jouée dans le cadre de plusieurs événements et festivals musicaux majeurs, dont le festival international des compositeurs de Stockholm en 2008, et des « concerts-portraits » de ses œuvres ont été organisés à Los Angeles (Monday Evening Concerts) et à New York (Miller Theatre, Broadway).

Le compositeur présente sa musique comme étant « pluraliste », englobant la « totalité » de la tradition dans laquelle il a grandi, laquelle « contient tout, de la musique de la Renaissance à la musique plus récente ». Comme le souligne l’éditeur de musique finlandais Fennica Gehrman, la musique de Kimmo Hakola « est connue pour son caractère théâtral et sa fascinante inventivité, car il pose sur le monde un regard d’une insatiable curiosité. Ses paysages musicaux présentent des changements soudains et inattendus ainsi que des surprises occasionnelles qui ajoutent des dimensions supplémentaires pour élever la musique à des hauteurs inouïes et déroutantes. » Notamment, « les contacts avec des musiciens dont l’art a profondément interpellé [Kimmo] Hakola ont abouti à plusieurs œuvres qui sont autant d’exemples de son style communicatif. »

John Storgårds est l’un des musiciens pour lesquels M. Hakola a composé des œuvres, comme À même les échos  I, que le violoniste a créée en avril 1988. La pièce se déploie avec férocité et une intensité foudroyante, le violon réalisant des prouesses musicales virtuoses d’une audace digne de Paganini, jouant de techniques traditionnelles et étendues (y compris des sons produits sans l’instrument, comme la podorythmie) pour créer, dans les mots du compositeur, une expérience musicale à la fois « déchaînée et subtile ».

VALENTIN SILVESTROV

Postlude pour violon seul

Né en Ukraine en 1937, Valentin Silvestrov est l’un des plus éminents compositeurs de notre temps. Dans les années 1960, il comptait parmi les principaux représentants de l’« avant-garde de Kiev », dont la musique avait été férocement critiquée par l’establishment soviétique conservateur. Ses œuvres étaient alors rarement interprétées dans sa ville natale, mais un petit groupe de partisans dévoués veillait à ce qu’elles soient jouées, dans la mesure du possible, en Russie ou à l’Ouest. Les circonstances ont fini par changer, et le compositeur et sa musique se sont imposés dans son pays d’origine ainsi que dans de nombreux festivals internationaux. En 2017, M. Silvestrov a célébré son 80e anniversaire en donnant de nombreux concerts à travers le monde pour présenter ses œuvres, lesquelles couvrent un large éventail de genres dont neuf symphonies (à ce jour) et de nombreux concertos, œuvres de chambre et pièces chorales. En mars 2022, il s’est réfugié en Allemagne, où il vit actuellement, en raison de la guerre (toujours en cours) que la Russie livre à l’Ukraine. 

Le compositeur en est venu à qualifier son style d’écriture de « méta-musique », déclarant : « Je n’écris pas de nouvelle musique. Ma musique est une réponse et un écho à ce qui existe déjà. » Cette perspective s’applique à sa conception de la coda – la section finale d’une œuvre musicale – comme un écho ou une allusion à ce qui a déjà été dit auparavant. Ainsi, plus qu’une simple fin, il considère la coda comme « l’une des parties les plus importantes d’une composition, ou du moins tout aussi importante que les autres sections », comme l’explique Tatjana Frumkis, critique musicale et spécialiste de Valentin Silvestrov. Elle ajoute : « Ses cantates et ses symphonies comportent toutes de longues codas, tout comme ses mélodies, dans lesquelles les postludes semblent parfois prendre une vie propre. Ces ‘postludes’ prolongés ont par la suite évolué vers un nouveau genre musical. » 

Ce Postlude pour violon seul (1981) est le deuxième d’un triptyque de postludes pour divers instruments que M. Silvestrov a composé en 1981 et 1982. Joué en sourdine du début à la fin, le violon exécute une improvisation lyrique de style baroque, parcourant deux fois un thème qui se poursuit par fragments, comme un écho érodé de la mélodie originale. Le thème devient son propre postlude, après quoi le violon se lance dans une toccate virtuose, avec des traits et des arpèges vif-argent et son propre motif mélodique entêtant. Plus tard, la musique lyrique revient, mais cette fois, sa progression est interrompue par intermittence par les éléments étincelants de la toccate.

FREYA WALEY-COHEN

Snap Dragon pour quatuor à cordes

Décrite comme « à la fois intime et visionnaire », la musique de la compositrice britannico-américaine Freya Waley-Cohen (née en 1989) se caractérise par des contrastes entre jeux rythmiques telluriques et fragilité, espaces lumineux et atmosphère surnaturelle. Bon nombre de ses œuvres récentes ont recours aux mythes, à la magie et à l’occultisme comme autant de perspectives sur le monde actuel. Des institutions et des ensembles comme l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, les BBC Proms, Wigmore Hall, le Philharmonia Orchestra, l’Orchestre de chambre de Londres, le Britten Sinfonia, The King’s Singers, The Hermes Experiment et la Royal Academy of Music, sans oublier les festivals d’Aldeburgh, Presteigne, Santa Fe et Cheltenham, lui ont commandé des œuvres musicales, et sa musique a été enregistrée par les marques Signum, Nimbus, Nonclassical, Delphian et NMC. 

Écrit en 2017, Snap Dragon pour quatuor à cordes lui a été commandé par le Festival de musique de chambre de Santa Fe, et le Flux Quartet l’a créé en première mondiale en août de la même année au New Mexico Museum of Art. Ainsi qu’elle l’explique elle-même, le titre de l’œuvre provient de la « fleur aux couleurs vibrantes et plutôt toxique ainsi nommée parce qu’elle ressemble un peu à la face d’un dragon » (en français, cette fleur se nomme muflier ou gueule-de-loup). Musicalement, la pièce « joue sur l’idée de conversations animées entre proches comme point de départ de la structure musicale; souvent enjouées, elles peuvent passer d’un sujet à l’autre de manière inattendue dans l’excitation des idées échangées, s’échauffent parfois dans le débat, et s’apaisent facilement par une plaisanterie amicale. Ce quatuor à cordes fait ressortir l’interaction entre les interprètes comme solistes et en tant qu’ensemble dans cette pièce, permettant des moments où des personnes peuvent s’éloigner les unes des autres avant de se retrouver. » 

Notes de programme compilées et rédigées par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais) 

Artistes

  • Violon Jessica Linnebach
  • violon & alto Carissa Klopoushak
  • Violoncelle Rachel Mercer
  • Flûte Stephanie Morin
  • flute Lara Deutsch
  • Invité spécial - violon John Storgårds