≈ 60 minutes · Sans entracte
Dernière mise à jour: 29 mars 2023
Je me souviens encore de la première fois où j’ai vu Louise Lecavalier se projeter dans les airs dans les années 1980! À cette époque, j’ai aussi assisté à sa première chorégraphie présentée dans une petite salle, où on pouvait déjà voir poindre son style si particulier. Aujourd’hui, bien des années plus tard, nous avons la chance inouïe d’accueillir de nouveau Louise à Danse CNA, où elle a tenu l’affiche plusieurs fois dans le cadre de divers projets, notamment de magnifiques duos avec Frédéric Tavernini, Robert Abubo et le regretté Tedd Robinson. Pour sa dernière œuvre, Stations, Louise atteint le summum de son exploration créative en nous livrant ici sa première création solo. Stations, considérée comme son œuvre la plus personnelle à ce jour, est un amalgame impeccable de force et de vitesse, d’émotion et de passion. Nous admirons non seulement sa performance spectaculaire, mais aussi ses prouesses dramatiques et sa musicalité. Toujours curieuse et aventurière, Louise se lance dans chacun de ses projets avec toute la sensibilité et la minutie qu’on lui connaît. Je suis enchantée d’assister à ce spectacle en votre compagnie!
Bon spectacle!
« Au fil du temps, je deviens de plus en plus l’objet de ma recherche et je risque le pari que mes différentes batailles existentielles de danseuse peuvent ressembler à celles des autres, que les nouvelles difficultés que je rencontre dans le mouvement m’offrent toujours une réponse et peut-être un vrai espace de liberté. Je retourne en studio pour découvrir les mouvements inédits qui me permettront de renouveler et de préciser ce dont mon corps a besoin et ce qui m’anime maintenant. Je m’empare des nouveaux pas comme d’une nourriture vitale pour survivre.
La forme du solo s’est finalement imposée à moi. Les danses se sont créées au fil de jours fastes d’improvisations, des grandes lignes de mouvements, lancés ou creusés, accumulés, puis répertoriés. Des gestes près du corps qui l’encadrent, le contraignent ou des gestes qui dessinent l’air autour du corps, comme s’il était rempli de particules que je pouvais sculpter et que je devais inventer sans cesse de nouveaux tracés dans le quotidien d’un studio blanc…
J’ai trouvé une fluidité des hanches et du torse, parfois une sinuosité des jambes. J’ai exploré des vagues de mouvements, des déplacements par glissements, le travail des bras, du torse et des mains avec des marches simples et rythmées… un travail en lenteur et en fluidité, des mouvements plus circulaires, ou bien entre équilibre et suspension, des mouvements ancrés dans le sol, avec une densité dans la légèreté et du vif dans la retenue. Tendue entre le haut et le bas, entre l’oiseau et l’éléphant, le désir d’envol et celui de peser dans le présent.
La pièce est construite en quatre sections, quatre stations, comme autant de saisons ou de points cardinaux. Un cycle qui, comme les saisons, ne s’arrête jamais : partir, revenir… Chaque station correspond à des thèmes précis que j’ai explorés dans la gestuelle : fluidité, contrôle, méditation et obsession. Je me suis moins provoquée, j’ai accepté ce qui était là, j’ai pris ce qui a surgi… Ces mouvements racontent la suite d’une histoire personnelle, mon esprit révélé ou entravé par le corps, et pourtant, parfois encore, souvent même, libre des plus belles excursions.
Pour la musique, j’ai voulu un univers musical différent de mes deux dernières productions. Le souffle puissant de différentes musiques, à la fois lancinantes et répétitives, notamment celles du saxophoniste virtuose Colin Stetson, a irrigué en profondeur cette recherche.
L’apport du concepteur lumières Alain Lortie dans les deux dernières créations a été très important; il a su leur insuffler une signature visuelle singulière. Quatre colonnes mobiles cernent l’espace, créant ainsi un cadre lumineux sur la scène à l’intérieur duquel les danses évoluent. Cette pièce est une énième tentative de renouveler cette expérience primitive qui s’appelle danser. »
Danseuse et chorégraphe, Louise Lecavalier est associée à Édouard Lock et à La La La Human Steps de 1981 à 1999, des années d’une rare intensité, jalonnées d’œuvres devenues mythiques et de rencontres-chocs : David Bowie, Frank Zappa… Elle incarne alors une danse extrême qui marquera l’imaginaire de toute une génération. Depuis, avec sa compagnie Fou glorieux, fondée en 2006, elle poursuit une recherche gestuelle emblématique de toute sa carrière, fondée sur le dépassement de soi et la prise de risque, une quête d’absolu où elle tente de débusquer « le plus qu’humain dans l’humain ». Elle signe, en 2012, sa première œuvre chorégraphique intégrale, So Blue, suivie en 2016 de Mille batailles, deux pièces qui connaissent une large diffusion internationale. La première de Stations a eu lieu en 2020 à Düsseldorf en Allemagne. Après plus d’une soixantaine de représentations, la tournée de Stations se poursuit au Québec, au Canada et à l’international. De nombreux prix ponctuent sa trajectoire.
De formation classique, France Bruyère élargit très tôt ses champs d’intérêt à la danse contemporaine et au jazz. À dix-sept ans, elle fait ses débuts professionnels avec le Groupe Nouvelle Aire à Montréal. Elle danse par la suite pour de nombreux chorégraphes et fait partie de plusieurs compagnies de danse, notamment le Groupe Nouvelle Aire, le Groupe Axis, la troupe de danse Louise Latreille, Pointépiénu et la Danny Grossman Dance Company, à Toronto. Après avoir été répétitrice pour la compagnie La La La Human Steps pendant dix ans, elle enseigne à l’UQAM jusqu’en 2017 et travaille également comme répétitrice et assistante artistique pour Louise Lecavalier.
Depuis plus de trente ans, Alain Lortie se passionne pour son métier. D’abord associé aux artistes multidisciplinaires Michel Lemieux, Marie Chouinard et Édouard Lock, il collabore avec des artistes de la chanson du Québec et d’Europe : Jean-Pierre Ferland, Diane Dufresne, Robert Charlebois, Daniel Bélanger, Peter Gabriel, Francis Cabrel et Eros Ramazzotti. Plusieurs fois nommé « concepteur d’éclairages de l’année » à l’ADISQ, il reçoit aussi le Masque des éclairages pour Les âmes mortes (1996) et un prix Dora Mavor Moore à Toronto pour Œdipus Rex (1997). On compte parmi ses grandes créations Starmania (1993), Notre-Dame de Paris (1998), Arturo Brachetti (1999), Cavalia (2003) et Odysseo (2011). Il a conçu les éclairages de plusieurs spectacles musicaux en Asie ainsi que les spectacles permanents du Shanghai Circus World : Era (2005) et Kaleido (2010). En 2014, il s’associe avec Franco Dragone pour le spectacle Han Show (2014) à Wuhan, en Chine. Il collabore également aux productions du Cirque du Soleil, Soleil de minuit (2004), Delirium (2006), Zarkana (2011) ainsi que Toruk, The First Flight (2015), inspirée du film Avatar de James Cameron. De 2001 à 2005, il est directeur artistique de la Fête de la lumière au Festival Montréal en Lumière.
Montréalais d’origine, Antoine Berthiaume est un guitariste et compositeur actif dans le milieu de l’improvisation, de la musique contemporaine, de la danse et du théâtre. Son travail s’est enrichi de collaborations avec des créateurs tels que Gilles Poulin-Denis, Mélanie Demers, Annie Gagnon, Thierry Huard, Aurélie Pédron, Audrey Bergeron, Louis-Élyan Martin, Jessica Serli, Alan Lake, Louise Lecavalier, Cavalia et le Cirque du Soleil. Il a participé à une douzaine d’albums sur les étiquettes Ambiances Magnétiques, Audiogram, Vos Records (Japon), Incus Records (Angleterre), Sainte-Cécile, SONY et Starkland (États-Unis). Chroniqueur à l’occasion pour le Classical Guitar Magazine, il vient de terminer une thèse en musique numérique à l’Université de Montréal sous la direction de Robert Normandeau.
Création : 14 février 2020, tanzhaus nrw, Düsseldorf
Chorégraphie et interprétation
Louise Lecavalier
Assistante à la chorégraphie et répétitrice
France Bruyère
Conception lumières
Alain Lortie
Conseiller à la scénographie
Marc-André Coulombe
Musiques
Colin Stetson
Suuns and Jerusalem in My Heart
Teho Teardo and Blixa Bargeld
Musique originale et arrangements
Antoine Berthiaume
Costumes
Yso, Marilène Bastien
Coproduction
Fou Glorieux, tanzhaus nrw, Düsseldorf; HELLERAU – European Centre for the Arts, Dresden; Festival TransAmériques Montréal; Usine C, Montréal; Harbourfront Centre, Performing Arts, Toronto ; Centre national des Arts, Ottawa; SFU Woodward’s Cultural Programs, Vancouver; Diffusion Hector-Charland, L’Assomption et Repentigny.
Direction de tournée et Communications
Ginette Prévost
Directeur administratif
Cyrille Commer
Directeur technique
François Marceau
Agent international (sauf l’Europe)
Menno Plukker
Agente Europe
Anne-Lise Gobin, Alma Office
Louise Lecavalier est soutenue par le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des arts de Montréal.
Productrice générale
Cathy Levy
Productrice principale
Tina Legari
Coordonnatrice des projets spéciaux et adjointe de la productrice générale
Mireille Nicholas
Chargée de compagnies
Sophie Anka
Associée en éducation et artiste-enseignante
Siôned Watkins
Directeur technique
Brian Britton
Stratège communication
Julie Gunville
Stratège marketing
Marie-Chantale Labbé-Jacques
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre