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Dernière mise à jour: 22 février 2023
Gregory Maqoma a plusieurs cordes à son arc : interprète, chorégraphe, directeur artistique, enseignant et producteur de grand talent, et, conséquemment, source d’inspiration pour des centaines de ses collègues artistes de l’Afrique du Sud. Né à Soweto, il s’est découvert une passion pour la danse à la fin de l’adolescence et, au cours des trois dernières décennies, s’est établi comme un véritable visionnaire dans le domaine. L’œuvre de Gregory est à la fois personnelle et universelle. Son style chorégraphique singulier éclaire l’esprit humain avant tout, qu’il s’agisse d’une création pour le Ballet de l’Opéra de Lyon ou le Ballet Black du Royaume-Uni, d’une collaboration avec l’acteur Idris Elba ou d’une contribution à la vision artistique de la récente comédie musicale Mandela. Dans Broken Chord, créé avec le compositeur Thuthuka Sibisi, Gregory Maqoma remet en question la relation entre le colonisateur et le colonisé, et propose un œuvre qui célèbre, essentiellement, le triomphe de l’être humain. Chez lui, la beauté de la voix et de la danse se conjugue avec la responsabilité morale de faire face à des questions sociétales urgentes.
Bon spectacle!
Entre 1891 et 1893, un groupe de jeunes chanteurs africains a voyagé en bateau vers la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis. Cet ensemble de l’élite noire éduquée par les missionnaires, appelé The African (Native) Choir, avait pour mission de collecter des fonds pour une école technique à Kimberley, en Afrique du Sud. À partir de styles de danse traditionnels xhosa et contemporains, et de paysages sonores atmosphériques, nous tissons ensemble des récits personnels enregistrés par des membres de ce chœur africain, révélant un drame aux dimensions véritablement mondiales, tout en examinant simultanément le corps noir en tant que lieu politique. En outre, nous nous interrogeons sur la relation entre le colonisé et le colonisateur, ainsi que sur la complicité de l’un et l’autre dans l’élaboration et la modification d’un récit sud-africain – passé et présent. Broken Chord ne se borne pas à valoriser une archive, mais vise à déclencher, à critiquer et à commenter les questions pressantes de migration, de dépossession, de frontières fermées et de blocages – un geste délibéré et inquiétant de l’Occident contre l’autre.
Nous venons d’une tradition de musique et de mouvement dans laquelle nous avons été formés, et qui s’affirme dans le cadre de cette opposition binaire entre l’Occident et l’autre. Ce qui est alors mis de l’avant, c’est la manière dont le monde occidental se protège concrètement et garde ses frontières. Nous voulons perturber ce positionnement en nous situant au centre de cette dichotomie, incarnant de ce fait la tension féconde qui peut convoquer, envisager et générer une conversation nouvelle et originale sur les univers à la fois gestuels et sonores : à qui nous adressons-nous en les créant? De qui devons-nous raconter les histoires à travers ces mouvements, ces sons et ces mots? En fin de compte, cette œuvre est un acte délibéré et farouchement subjectif d’auto-béatification.
Dans cette production, nous nous concentrons sur la voix, non seulement en tant que porteuse de perte, de deuil, de sagesse et d’affection, mais aussi comme instrument de témoignage, de vision et de mémoire. Ce qui rend cette démarche unique, c’est l’origine du matériau musical – des rendus et des esquisses adoptés à partir d’un programme de chants modeste et ténu. Il en découle une forte provocation, qui incite à danser, à s’élancer, à onduler jusqu’à se briser; un désir de plonger loin dans l’imaginaire pour reconstituer l’aspect, le goût, le son et le parfum de ces chants. Au cœur de tout se trouve notre instigateur : le messager, le sauveur, le destructeur, figure désincarnée d’un passé rompu.
Gregory Maqoma et Thuthuka Sibisi
Né à Soweto en 1973, Gregory Maqoma s’intéresse à la danse à la fin des années 1980 pour échapper aux tensions politiques croissantes dans son pays natal. Il entame sa formation de danseur en 1990 auprès de la compagnie Moving into Dance, dont il deviendra directeur artistique associé en 2002. Il fait sa marque comme danseur, chorégraphe, professeur, metteur en scène et scénariste de renommée mondiale. En 1999, il fonde le Vuyani Dance Theatre (VDT) et entreprend, en parallèle, une formation comme boursier à la Performing Arts Research and Training School (PARTS), en Belgique, sous la houlette d’Anne Teresa De Keersmaeker.
M. Maqoma jouit d’une solide réputation pour ses collaborations avec des artistes de sa génération. Depuis 2000, il a collaboré avec des chorégraphes d’exception comme Akram Khan, Vincent Mantsoe, Faustin Linyekula, Dada Masilo, Shanell Winlock et Sidi Larbi Cherkaoui.
Plusieurs œuvres de son répertoire pour le VDT lui ont attiré des récompenses et une reconnaissance internationale. Il a notamment remporté le prix FNB Vita du chorégraphe de l’année en 1999, 2001 et 2002, respectivement pour Rhythm 1.2.3, Rhythm Blues et Southern Comfort. Il a reçu le prix « jeune artiste » pour la danse de la Standard Bank en 2002. Il a aussi été finaliste pour le prix de chorégraphie Daimler Chrysler en 2002 et pour le programme de mentorat Rolex en 2003. Il est le lauréat du prix Tunkie pour le leadership en danse 2012, décerné chaque année à un·e artiste d’Afrique du Sud qui a élevé le niveau et la visibilité de la danse dans son pays.
En 2017, le gouvernement français lui a décerné le titre honorifique de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.
L’éducation musicale de Thuthuka Sibisi a commencé à la Drakensberg Boy’s Choir School, de renommée mondiale, où sa passion pour la pratique des arts du spectacle a pris naissance. Il a ensuite obtenu une licence en musique de l’Université de Stellenbosch en 2011. Parallèlement à ses études de musique, il a suivi une formation en théâtre physique et en mouvement auprès de Sam Prigge et Estelle Olivier. Il est diplômé du programme d’interprétation de Goldsmiths, un établissement affilié à l’Université de Londres, au Royaume-Uni.
M. Thuthuka a effectué de nombreuses tournées, se produisant dans toute l’Afrique du Sud ainsi qu’en Asie et en Amérique du Sud. Il a aussi œuvré comme directeur musical de l’opéra Between A Rock and A Hard Place de Philip Miller lors de la création de l’œuvre à Stockholm, en collaboration avec le Cape Town Opera. Il a également été chef d’orchestre associé et chef de chœur pour l’oratorio Credo de Bongani Ndonana-Breen, écrit pour commémorer le 140e anniversaire de la fondation de l’UNISA (Université d’Afrique du Sud). Parmi ses autres engagements, citons la direction du chœur de l’école d'opéra de l’Université du Cap pour Dialogues des Carmélites de Poulenc, Il Viaggio a Reims de Rossini, et Four:30 – quatre 1opéras de 30 minutes chacun, écrits et composés par des tandems d’artistes d’Afrique du Sud.
Dans le champ des arts visuels, il a notamment collaboré avec le photographe et sculpteur Jake Singer, basé à Johannesburg, sur Joburg City Hustle (2015) et Intersections To This City (2014) – présenté à Sustainable Empires (Venise, Italie) et au Los Angeles Centre for Digital Art (É.-U.). Parmi ses autres travaux ayant fait l’objet d’une exposition, mentionnons la reprise du court opéra Between A Rock and A Hard Place, converti en installation-performance artistique et rebaptisé Extracts from The Underground (2013), présenté à l’hôtel de ville du Cap, en collaboration avec le Gordon Institute of Creative Arts. Cette installation s’est ensuite transportée au Wits Art Museum, en 2014, dans le cadre de la série The Migrant Journey. En 2016, une nouvelle œuvre, une installation audiovisuelle intitulée The African Choir 1891 Re-imagined, a été présentée dans le cadre de l’exposition Black Chronicles Archive Laboratory à la galerie Autograph ABP (Londres).
En Chine, en 2016, il a assuré la direction musicale de Pulling Numbers de Philip Miller à sa création, ainsi que celle du Ciné-Concert présenté dans le cadre de Notes Toward a Model Opera de William Kentridge. C’est aussi en 2016 qu’il a fait ses débuts en Italie, comme directeur musical de Triumphs and Laments de William Kentridge, présenté à Rome. Par la suite, il a notamment reçu une commande du Cape Town Opera dans le cadre de Musiques sacrées d’Afrique et d’Europe, en résidence au Festival international d’Aix-en-Provence (France).
Plus récemment, il a œuvré comme directeur musical et co-compositeur, aux côtés de Philip Miller, pour The Head and The Load de William Kentridge, créé en juillet 2018 à la Tate Modern de Londres. Lauréat du prix 200 Young South Africans du Mail & Guardian 2017, il est également boursier de la Fondation Ampersand 2018.
Le Capital Chamber Choir (CCC) est un ensemble d’interprètes de niveau avancé de la région de la capitale nationale qui recrute ses membres sur audition. Le chœur et son directeur artistique, Jamie Loback, s’attachent à présenter au public un éventail diversifié de musique chorale – en particulier des œuvres modernes, canadiennes et locales – en offrant des prestations attrayantes et de haut calibre. Fondé par Sara Brooks en 2009, le chœur s’appuie sur une véritable collaboration, qui met l’accent sur l’importance de la collégialité pour produire un son choral intégré. Le CCC est une organisation dirigée par des bénévoles, dont les membres du conseil d’administration et de ses comités proviennent de l’ensemble lui-même.
Chaque saison, le CCC présente sa propre série de concerts en plus d’entreprendre des projets de collaboration avec d’autres interprètes. Le chœur a collaboré avec des ensembles prestigieux, dont l’Orchestre du Centre national des Arts, l’Orchestre de chambre Thirteen Strings, les Elmer Iseler Singers et le Chœur de chambre canadien, et a organisé des classes de maître ou des concerts avec des compositeurs comme John Rutter, Morten Lauridsen, Ola Gjeilo et Ēriks Ešenvalds.
Le CCC a lancé son premier album entièrement canadien, The Delight of Paradise, en avril 2017. L’année suivante, le chœur a donné un concert Spotlight à St. John’s (Terre-Neuve) dans le cadre du Podium Choral Conference & Festival. Le CCC a remporté le deuxième prix dans la catégorie « chœurs d’adultes, voix mixtes » du Concours national pour chœurs amateurs canadiens en 2019, et il a été invité à se produire à Rideau Hall pour les récipiendaires de l’Ordre du Canada.
Bien que la pandémie de COVID-19 ait mis un terme aux concerts en direct en 2020 et 2021, le CCC a profité de cette pause pour produire deux séries d’enregistrements vidéo diffusées sur YouTube. Le chœur est remonté sur scène à l’automne 2021 et n’a cessé depuis d’enchaîner les saisons. Le CCC se réjouit à la perspective de présenter une programmation complète pour la saison 2024-2025, comprenant des œuvres novatrices sur la scène Southam du Centre national des Arts, des explorations sonores avec une connexion locale, un concert reprise, et la célébration de notre 15e anniversaire!
Conception
Gregory Maqoma and Thuthuka Sibisi
Chorégraphe
Gregory Maqoma
Compositeur et directeur musical
Thuthuka Sibisi
Dramaturgie
Shanell Winlock
Ingénieur technique
Oliver Hauser
Ingénieur de son
Nthuthuko Mbuyazi
Création des costumes
Maxhosa by Laduma Ngxokolo
Production générale
Gregory Maqoma Industries
Gestionnaire de production
Siyandiswa Dokoda
Assistant au compositeur
Mhlaba Buthelezi
Danseur remplaçant
Katleho Lekhula
Wardrobe Assistant
Nathi Mnisi
Co-Producteurs
Festival Grec – Barcelona
Manchester International Festival
Théâtre de la Ville – Paris
Weimar Arts Festival (National Theater) Festpielhaus St Pölten
Torinodanza Festival / Teatro Stabile di Torino - Teatro Nazionale
Festival Aperto / Fondazione I Teatri – Reggio Emilia
Stanford Live at Stanford University
Sadler’s Wells
Le Market Theatre Foundation, Tshwane University of Technology Performing Arts (Arts vocaux) et Carlos Cansino Pérez.
Chœur
Capital Chamber Choir
Productrice générale
Cathy Levy
Productrice principale
Tina Legari
Coordonnatrice des projets spéciaux et adjointe de la productrice générale
Mireille Nicholas
Chargée de compagnies
Sophie Anka
Associée en éducation et artiste-enseignante
Siôned Watkins
Directeur technique
Brian Britton
Stratège communication
Julie Gunville
Stratège marketing
Marie-Chantale Labbé-Jacques
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre