≈ 90 minutes · Sans entracte
I. Andantino ma energico
II. Larghetto piacevole
III. Allegro molto con brio
La compositrice canadienne Violet Archer avait une prédilection pour la musique orchestrale. Bien qu'elle ait reçu une formation de pianiste et d’organiste, elle a œuvré pendant près de huit ans (1940-1947) comme percussionniste au sein de l’Orchestre symphonique des femmes de Montréal, jouant de tous les instruments à percussion, à l’exception des timbales. Elle attribuait à cette expérience son amour et sa compréhension de l’écriture pour orchestre. « Appartenir à cet ensemble m’a permis d’apprendre à connaître le son de l’orchestre ‘de l’intérieur’ », expliquait-elle dans un essai autobiographique. « Cela m'a également fait prendre conscience de l'importance de la valeur dynamique des instruments à percussion dans le tissu orchestral. »
Sa Sinfonietta de 1968, qui lui avait été commandée par l’Orchestre symphonique de Saskatoon, offre un bel exemple de son style et de son art caractéristique de l’écriture pour grand ensemble instrumental. Dans chacun de ses trois mouvements, des groupes d’instruments se voient attribuer divers motifs mélodiques qu’ils présentent, développent et recombinent en dialogue les uns avec les autres. La trame étant relativement dépouillée plutôt que dense, les timbres distinctifs des instruments – ainsi que l’art consommé des musiciens et des musiciennes de l'orchestre – sont mis en lumière.
L'énergique premier mouvement présente un aspect grandiose, cérémoniel, avec ses fanfares de trompettes et les roulements de la caisse claire. Il progresse tout d’abord en mettant individuellement en valeur, tour à tour, trois sections principales de l'orchestre et leurs motifs respectifs – les cordes, puis les bois qui dialoguent et, plus tard, les cuivres qui émettent des énoncés audacieux. Dans l’intervalle, on trouve des épisodes de contrepoint ludique. À mesure que les motifs se déploient, les sections se combinent progressivement, augmentant l'intensité et le volume du son pour culminer dans un cri final endiablé.
Le deuxième mouvement est une tendre sérénade, avec une mélodie lyrique dont les phrases se transmettent d’un instrument à l’autre. Les tintements cristallins du triangle évoquent une atmosphère nocturne et onirique. Dans la section médiane, les cordes introduisent un motif envoûtant, semblable à un chant, qu’elles portent à un sommet passionné. Ensuite, la sérénade revient, le triangle prenant de plus en plus de place avant de s’éteindre avec la flûte à la fin.
Enjoué et ponctué de touches humoristiques, la finale comporte un air sautillant, un motif excentrique de notes alternées, et une phrase majestueuse de notes soutenues répétées sur un trémolo vigoureux. Un point culminant quelque peu angoissant est atteint et freine l’orchestre dans son élan, pour céder la place à une cadence de clarinette solo. Cependant, les violons ne tardent pas à interrompre la rhapsodie de la clarinette en reprenant l’air fugace du début, aboutissant à une audacieuse conclusion sur le motif des notes alternées.
Hillary Simms, trombone
Hillary Simms est une jeune et dynamique tromboniste originaire de Torbay (T.-N.-L.). Saluée comme « l’une des étoiles montantes du monde du trombone grâce à sa personnalité engageante, son brillant jeu et sa grande sensibilité musicale » (Jens Lindemann), elle a été sacrée Artiste émergente 2020 par l’Orchestre symphonique de Stratford. En 2020, elle a aussi cofondé le Canadian Trombone Quartet, premier quatuor de trombone au Canada à être exclusivement formé d’instrumentistes féminins dont la prestation inaugurale a été donnée en janvier dernier.
Simms s’est produite sur scène lors de la première édition du Colloque des cuivristes canadiennes à Toronto et à titre d’artiste invitée au « Paddi-versary Extravaganza », un événement consacré au trombone qui s’est déroulé à l’Université Mémorial de Terre-Neuve. Elle a notamment remporté le concours solo (division II) de l’Atelier américain de trombone, le deuxième prix des cuivres au Concours OSM Manuvie et le prix de la Fondation de musique Sylva-Gelber. Elle a également été finaliste du concours solo du Festival de trombone Latzsch et de celui du Festival international de trombone Robert Marstellar.
On a pu récemment voir Simms sur scène avec la Compagnie d’opéra canadienne, l’Orchestre symphonique de Thunder Bay et l’Orchestre symphonique de Windsor. On peut aussi l’entendre à titre de trombone solo sur le CD Then Is Now, paru le 21 janvier 2020 et enregistré avec Jens Lindemann et Matt Catingub au Centre des arts et de la créativité de Banff.
Simms est titulaire d’un baccalauréat en interprétation musicale de l’Université McGill et d’une maîtrise dans le même domaine de l’Université Yale. Elle a récemment obtenu un diplôme d’artiste de l’École Glenn Gould sous la direction de Gordon Wolfe. Hillary Simms est actuellement étudiante au doctorat en arts musicaux à l’Université Northwestern.
Jessie Montgomery est une compositrice, violoniste et éducatrice primée. Lauréate du prix Leonard-Bernstein de la Fondation ASCAP et de la médaille d’excellence Sphinx, elle a composé des œuvres qui sont fréquemment interprétées par des musiciens et ensembles de premier plan partout dans le monde. Fine interprète de la vie et de l’expérience sonore des Américains au XXIe siècle, elle entremêle dans ses compositions musique classique, musique populaire, improvisation, poésie et conscience sociale. Le Washington Post a qualifié ses œuvres de « turbulentes, merveilleusement colorées et débordantes de vie ».
Montgomery est née et a grandi dans le Lower East Side de Manhattan. Dans les années 1980, ce quartier en pleine effervescence était le foyer par excellence de l’expérimentation artistique et du développement communautaire. Les parents de la compositrice – son père, musicien, et sa mère, conteuse et artiste de théâtre – participaient activement à la vie de leur quartier et emmenaient fréquemment leur fille aux manifestations, spectacles et soirées où se rassemblaient artistes, activistes et membres de la communauté pour faire la fête et appuyer les idées du temps. Forte de cette expérience inusitée, Montgomery s’est créé une existence qui allie composition, prestation, éducation et militantisme.
Montgomery collabore depuis 1999 avec l’organisation Sphinx, qui appuie les jeunes cordistes d’origine afro-américaine et latino-américaine. Elle est actuellement compositrice en résidence auprès de Sphinx Virtuosi, l’ensemble professionnel de tournées principal de l’organisation. Elle a d’ailleurs deux fois remporté le Concours Sphinx annuel et a obtenu sa plus haute distinction, la médaille d’excellence Sphinx. Montgomery a en outre reçu des récompenses de la Fondation ASCAP, de l’organisation Musique de chambre États-Unis, de l’Orchestre des compositeurs américains, de la Fondation Joyce et de l’organisation Sorel, notamment.
Jessie Montgomery a été choisie comme compositrice-vedette pour le Projet 19 du New York Philharmonic, qui soulignera le 100e anniversaire de la ratification du 19e amendement de la Constitution des États-Unis, lequel accorde aux femmes le droit de vote. Parmi ses autres projets en cours, notons un nonette évoquant la grande migration afro-américaine selon le point de vue de l’arrière-grand-père de la compositrice, William McCauley, qui sera interprété par Imani Winds et le quatuor Catalyst; un concerto pour violoncelle écrit pour Thomas Mesa dans le cadre d’une commande conjointe de Carnegie Hall, de l’Orchestre symphonique New World et de l’organisation Sphinx; et une nouvelle œuvre orchestrale pour le National Symphony.
Henri Tomasi (1901-1971)
Henri Tomasi est né à Marseille le 17 août 1901 de parents corses. Cet enracinement méditerranéen est le trait distinctif aussi bien de l’homme que de l’œuvre.
En 1927, il obtint à la fois un Premier second Grand Prix de Rome et un Premier Prix de direction d’orchestre à l’unanimité. Il débuta aussitôt sa carrière de chef aux Concerts du Journal et dans l’une des premières stations de radio créées en France, Radio-Colonial (1931). Il devint membre en 1932 du groupe de “Musique contemporaine ” TRITON, dont le Comité d’honneur comptait Ravel, Roussel, Schmitt, Stravinsky, Bartok, Enesco, de Falla, Schoenberg, R. Strauss. Il abandonna sa carrière de chef vers 1956, autant en raison d’une surdité qui assombrit toute la fin de sa vie, que pour se consacrer totalement à la composition. Le 13 janvier 1971, alors qu’il terminait un arrangement a cappella de ses Chants populaires de l’Ile de Corse, il mourut à Paris, qui était resté pour lui, durant toute sa carrière, une ville d’exil.
Son oeuvre – plus de cent-vingt opus – aussi abondante et diverse dans le domaine lyrique et scénique que dans le domaine symphonique, fut couronnée en 1952 par le Grand Prix de la musique française, ainsi que par le Grand Prix musical de la Ville de Paris en 1960.
« Musicien protéiforme » selon Emile Vuillermoz, Henri Tomasi a élaboré un langage inséparable de la civilisation méditerranéenne : sensoriel, coloré, tissé d’ombres et de lumière, vibrant de chaleur mélodique, il exalte tour à tour la chair et l’esprit.
Hannah Kendall (née en 1984)
Née à Londres en 1984, Hannah Kendall réside actuellement à New York, où elle est boursière l’Université Columbia (doctorat en composition musicale).
Qualifiée de « complexe et savamment ouvrée » (Sunday Times), sa musique captive les auditoires partout au Royaume-Uni. Ses œuvres ont été diffusées à la radio de la BBC dans le cadre des émissions Composer of the Week (mars 2015) et Hear and Now (octobre 2016). La compositrice a remporté le prix des Femmes de l’avenir dans la catégorie « Arts et culture » (2015).
L’opéra de chambre solo The Knife of Dawn, créé au Roundhouse de Londres en octobre 2016, est l’un de ses récents projets. Cet opéra dont le libretto est signé Tessa McWatt s’inspire de la vie du poète et activiste politique d’origine guyanienne et antillaise Martin Carter. Mise en scène par John Walton, l’œuvre a été décrite comme « un aperçu intense, dramatique et évocateur de l’incarcération d’un poète en Guyane britannique » (The Stage). Par ailleurs, la pièce symphonique The Spark Catchers, écrite expressément pour l’Orchestre Chineke! et créée au Royal Albert Hall en août 2017 dans le cadre des BBC Proms, a été qualifiée de « complexe et imaginative » (Financial Times). Le Daily Telegraph a de son côté salué la « forme remarquablement saisissante » de Verdala, interprété par le London Sinfonietta sous la direction de George Benjamin aux BBC Proms 2018. Disillusioned Dreamer, composé pour l’Orchestre symphonique de Berkeley, « fourmille, selon le San Francisco Chronicle, de passages remplis de brillantes couleurs instrumentales […] et d’harmonies aux contours surprenants qui témoignent d’une riche vie intérieure. »
Hannah Kendall a à cœur de faire connaître la culture d’aujourd’hui et collabore régulièrement avec des artistes de diverses disciplines.
Gorizia, Italy | né en 1948
Le compositeur canadien Marjan Mozetich est né à Gorizia (Italie) en 1948 de parents d’origine slovène et a émigré au Canada en 1952.
De 1977 à 1979, il a été directeur artistique de l’ensemble de musique actuelle ARRAYMUSIC, qu’il a cofondé. Ses œuvres primées ont été interprétées par les plus grands ensembles de musique nouvelle d’ici et d’ailleurs.
Au fil des ans, le style de Mozetich a évolué, passant de l’expressionnisme d’avant-garde au minimalisme, puis au romantisme postmoderne. Facile d’accès, sa musique se caractérise toujours par l’authenticité et l’individualisme artistique. Depuis les années 1980, elle allie tradition et modernité pour le plus grand plaisir des mélomanes. On a pu entendre les œuvres de Mozetich dans des salles de concert et à la radio au Canada, à l’échelle internationale et même dans les airs dans le cadre des programmes de musique offerts sur les vols d’un transporté aérien canadien.
The Passion of Angels, riche et romantique pièce pour deux harpes et orchestre, a été créé par l’Orchestre symphonique d’Edmonton en 1996; la même année, Thirteen Strings faisait de même à Ottawa avec Postcards from the Sky. À sa création par l’Orchestre de chambre du Manitoba en 1997, le concerto pour violon Affairs of the Heart a été ovationné, et lors de sa diffusion par la radio de la CBC, la société a été inondée d’appels de tous les coins du pays. Plusieurs mélomanes ont rapporté avoir vécu ce que le monde de la radio appelle « l’expérience du stationnement » : les auditeurs sont si captivés par l’émission qu’ils écoutent qu’ils demeurent dans leur véhicule jusqu’à ce que cette dernière se termine, souvent longtemps après avoir atteint leur destination.
Mozetich réside à Kingston (Ont.) et enseigne la composition à l’Université Queen’s depuis 1991. L’Orchestre du CNA et Amanda Forsyth lui ont récemment commandé un concerto pour violoncelle.
Duncan McDougall, violon
Originaire d’Uxbridge (Ont.), Duncan McDougall est un violoniste âgé de 17 ans. Il a récemment participé à l’Académie des arts du spectacle pour jeunes talents Phil & Eli Taylor grâce à la bourse Mary Jean Potter. Il effectue actuellement un baccalauréat en interprétation du violon au Conservatoire Colburn de Los Angeles sous la direction de Martin Beaver.
McDougall s’est produit à titre de soliste avec l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO), l’Orchestre philharmonique de Calgary, le Canadian Sinfonietta, l’Orchestre de chambre d’Oakville, l’Orchestre symphonique de Cathedral Bluffs et l’Orchestre philharmonique du grand Toronto. Il a par ailleurs été violon solo de l’Orchestre symphonique des jeunes de Toronto (TSYO), de l’ensemble de cordes du festival Morningside Music Bridge et de l’ensemble de chambre sans chef d’orchestre de l’Académie Taylor. On a également pu le voir en récital au Festival de musique de Toronto (série Shuffle Hour) en 2019.
McDougall s’est récemment illustré au Concours de musique du Canada 2019 en remportant le Grand Prix et la bourse du groupe Canimex. Demi-finaliste au Concours OSM Manuvie 2019, il y a obtenu le prix Orford Musique. La même année, la bourse Geringas et le prix Stingray de l’Étoile montante du TSYO lui ont aussi été attribués. Lauréat du Concours de concerto de cet ensemble en 2017, il s’est alors produit comme soliste avec le TSO.
À titre de chambriste, McDougall a remporté le premier prix au Concours de musique du Canada 2019 pour un duo de cordes. On a pu le voir sur scène dans le cadre de la série de musique de chambre 5 at the First ainsi qu’avec des membres du TSO et de l’Orchestre du CNA. Duncan McDougall a participé au Programme des jeunes musiciens Szekely-Rolston à l’occasion du Concours international de quatuors à cordes de Banff 2016; il y a alors étudié auprès de Joel Krosnick, ancien membre du quatuor à cordes de l’École Juilliard.
Violet Archer (1913–2000)
Née à Montréal, Violet Louise Archer, M.C., a été compositrice, enseignante, pianiste, organiste et percussionniste. Elle est largement reconnue pour sa maîtrise des techniques propres à la musique traditionnelle et à la musique contemporaine, et pour son œuvre considérable et diversifiée. Elle a composé plus de 330 pièces musicales, dont un grand nombre a été interprété dans une trentaine de pays. Son Concerto pour piano (1956) est considéré comme l’une des plus grandes œuvres du genre composées au Canada. Figure de proue de la composition féminine, Archer doit également sa renommée internationale à son dévouement à faire connaître aux jeunes la musique classique du XXe siècle. Membre de l’Ordre du Canada, Violet Archer a reçu le Prix d’excellence de l’Alberta, le prix du Compositeur de l’année du Conseil canadien de la musique, la médaille du 125e anniversaire de la Confédération canadienne et celle du jubilé d’argent de la reine Elizabeth II.
Depuis sa création en 1969, l’Orchestre du CNA reçoit des éloges pour la passion et la clarté de ses interprétations, pour ses programmes éducatifs novateurs et pour son apport à l’expression de la créativité canadienne. Sous la direction du Directeur musical Alexander Shelley, l’ensemble propose chaque saison une série complète de concerts d’abonnement au Centre national des Arts qui mettent en vedette des artistes de réputation internationale, tels James Ehnes, Angela Hewitt, Joshua Bell, Xian Zhang, Gabriela Montero, Stewart Goodyear, Jan Lisiecki et le premier chef invité John Storgårds.
Alexander Shelley a amorcé son mandat à la direction musicale de l’Orchestre du CNA en 2015, succédant à Pinchas Zukerman, qui a été aux commandes de l’ensemble pendant 16 saisons. Premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra, Shelley a été le premier chef de l’Orchestre symphonique de Nuremberg de 2009 à 2017. Demandé partout dans le monde, il a dirigé entre autres la Philharmonie de Rotterdam, DSO Berlin, le Leipzig Gewandhaus et la Philharmonie de Stockholm, et il maintient des liens avec la Deutsche Kammerphilharmonie et l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne.
Les tournées nationales et internationales sont depuis toujours une caractéristique distinctive de l’Orchestre du CNA. L’ensemble a fait 95 tournées depuis sa création, ce qui comprend des arrêts dans 120 villes canadiennes, 20 pays et 138 villes du monde. Au cours des dernières années, l’Orchestre a effectué des tournées de concerts et d’activités éducatives au Canada, au Royaume-Uni et en Chine. En 2019, il a célébré son 50e anniversaire par une tournée européenne de sept villes en Angleterre, en France, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suède, où il a mis en valeur le travail de six compositeurs canadiens et offert une série de concerts et d’activités éducatives.
Depuis son inauguration, l’Orchestre du CNA a commandé plus de 80 nouvelles œuvres, la plupart à des compositeurs canadiens. L’Orchestre a enregistré pour la radio plusieurs de ses 80 œuvres de commande, et en a diffusé plus d’une quarantaine à des fins commerciales. Parmi celles-ci, citons le disque des concertos pour piano de Mozart enregistré avec Angela Hewitt et primé aux JUNO en 2015, l’œuvre révolutionnaire Réflexions sur la vie, qui comprend la pièce My Name is Amanda Todd de Jocelyn Morlock, couronnée Composition classique de l’année aux JUNO 2018, et l’album finaliste aux JUNO 2019 Nouveaux Mondes, sur lequel paraît Golden Slumbers Kiss Your Eyes… d’Ana Sokolović, lauréate du JUNO de la Composition classique de l’année (2019).Son concert-midi sur la Colline du Parlement pour la fête du Canada l’an dernier a été diffusé en direct sur les ondes de CBC.
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en septembre 2015. Depuis, l’ensemble a été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen), et classé, du jour au lendemain, parmi les plus audacieux en Amérique du Nord (magazine Maclean’s) pour sa programmation.
Né à Londres en octobre 1979, Alexander Shelley, fils de célèbres pianistes concertistes, a étudié le violoncelle et la direction d’orchestre en Allemagne. Il s’est d’abord signalé en remportant à l’unanimité le Premier prix au Concours de direction d’orchestre de Leeds en 2005. La critique l’a décrit comme « le jeune chef d’orchestre le plus passionnant et le plus doué à avoir récolté ce prix hautement prestigieux. Sa technique de direction est sans faille; tout dans son approche est d’une clarté cristalline et s’inscrit dans une musicalité innée. » En août 2017, M. Shelley a terminé son mandat à la direction du Nürnberger Symphoniker, poste qu’il occupait depuis septembre 2009. La critique aussi bien que le public ont salué cette association, la qualifiant de période glorieuse au cours de laquelle le jeu, le volet éducatif et les activités de tournée de l’orchestre ont subi une véritable transformation. L’ensemble a notamment donné des concerts en Italie, en Belgique et en Chine, en plus d’accepter de retourner au Musikverein de Vienne.
En janvier 2015, M. Shelley a été nommé premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra de Londres, pour qui il est le conservateur d’une série annuelle de concerts au Cadogan Hall et avec qui il effectue des tournées nationales et internationales.
Décrit comme « un communicateur né sur le podium comme dans la vie civile » (Daily Telegraph), il œuvre régulièrement avec les plus grands orchestres d’Europe, des Amériques, d’Asie et d’Australasie, dont l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Deutsche Symphonie-Orchester Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, les orchestres symphoniques de Göteborg, São Paulo, Melbourne et la Nouvelle-Zélande, et les orchestres philharmoniques de Stockholm, et Hong Kong. Cette saison, il fait ses débuts avec l’Orchestre symphonique de Sydney, l’Orchestre National de Belgique, l’Orchestre Métropolitain de Montréal, l’Orquesta Sinfonica de Valencia et l’Orchestre symphonique de Milwaukee, en plus de retourner diriger le MDR Sinfonieorchester de Leipzig, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg et l’Orchestre symphonique de Tasmanie. Il entamera aussi, à la barre de l’Orchestre du CNA, une importante tournée en Europe qui fera escale, entre autres, à Londres, Paris, Stockholm et Copenhague.
Au cours de la dernière saison, il a notamment fait ses débuts avec les orchestres philharmoniques d’Helsinki et de Varsovie et l’Orchestre symphonique de Bamberg, et il est apparu pour la première fois au Festival d’Aspen au Colorado. Il était aussi de retour au podium du Konzerthausorchester de Berlin et du RTE National Symphony Orchestra, en plus de se produire de nouveau au Festival Tivoli avec l’Orchestre philharmonique de Copenhague.
Sur la scène lyrique, M. Shelley a dirigé en 2015 La Veuve joyeuse ainsi que le Roméo et Juliette de Gounod (Opéra royal danois), La Bohème (Opéra Lyra/Centre national des Arts), Iolanta (Deutsche Kammerphilharmonie de Brême), Così fan tutte (Montpellier) et Les Noces de Figaro (Opera North). En 2017, il a été à la tête d’une coproduction de l’opéra Louis Riel de Harry Somers avec l’Orchestre du CNA et la Compagnie d’opéra canadienne.
M. Shelley a remporté en 2016 le prix ECHO pour son deuxième enregistrement sous l’étiquette Deutsche Grammophon, Peter and the Wolf, de même que le prix ECHO et le Deutsche Grunderpreis à titre de directeur artistique du projet visionnaire d’engagement local Zukunftslabor, du Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, qui utilise la musique comme source de cohésion sociale et d’intégration. À titre de fondateur et directeur artistique de la Schumann Camerata et de la série avant-gardiste 440Hz à Düsseldorf, et à la faveur du rôle de leadership qu’il a joué à Nuremberg, Brême et Ottawa, M. Shelley cherche constamment à inspirer les futures générations de musiciens et les auditeurs de musique classique. Il a dirigé l’Orchestre national des jeunes de l’Allemagne lors de nombreuses tournées et travaille tous les ans avec des milliers de jeunes dans le cadre de projets de rayonnement. Il fait régulièrement des présentations instructives et passionnées sur ses programmes avant et après les concerts. Il participe aussi à des entrevues et produit des fichiers balados sur le rôle de la musique classique dans la société. Il a en outre dirigé et présenté de nombreux concerts en plein air. À Nuremberg notamment, au cours des neuf dernières années, il a attiré plus d’un demi-million de personnes aux concerts annuels du Klassik Open Air, le plus grand événement de musique classique d’Europe.
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc)