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Dernière mise à jour: 30 octobre 2020
Fruit d’une commande de la soprano américaine Eleanor Steber, Knoxville: Summer of 1915 est une « rhapsodie lyrique » de Samuel Barber. Steber a créé l’œuvre en 1949, avec l’Orchestre symphonique de Boston dirigé par Serge Koussevitsky. Le texte, tiré d’un poème autobiographique en prose de James Agee (1909-1955), constitue une réflexion nostalgique sur un été d’enfance à Knoxville, l’année précédant la mort de son père. Barber s’est étroitement identifié au poème, notant : « Il m’a particulièrement frappé parce que la soirée d’été qu’il décrit dans sa ville natale du Sud m’a tellement rappelé des soirées semblables de mon enfance. » De plus, le texte faisait écho à son expérience de la longue maladie et de la mort subséquente, en août 1947, de son propre père, à qui il a dédié cette œuvre.
Barber a utilisé un tiers du poème original d’Agee, choisissant spécifiquement les derniers paragraphes, qu’il a « placés en lignes pour que le schéma rythmique soit clair ». Sur le plan musical, comme le musicologue Benedict Taylor l’a décrit avec justesse, « la nostalgie et le ton mélancolique du poème d’Agee se traduisent dans la musique de Barber par plusieurs marqueurs de l’enfance, du temps passé et de la nostalgie musicale ». Ces éléments comprennent un refrain récurrent de berceuse et une ligne vocale simple, évoquant une chanson folklorique. Les différents timbres des instruments de l’orchestre évoquent avec vivacité les divers sons et images décrits dans le poème. Pour vous guider dans l’audition de l’œuvre, une version française du texte intégral est reproduite ci-dessous, avec un bref commentaire sur la musique.
L’introduction, avec les sons du cor anglais, de la clarinette, du basson et de la harpe, crée un cadre pastoral, évoquant une époque et un lieu d’innocence. La voix fait son entrée, réglant les mots sur le thème principal de la berceuse, avec un accompagnement doux et apaisant.
Voici le moment du soir où les gens s’assoient sur leur porche, se berçant doucement, parlant tout bas, observant la rue et laissant entrer dans leur bulle les grands arbres dressés, refuges d’oiseaux perchés, hangars. Les gens passent; les choses passent. Un cheval, tirant un buggy, fait éclater le son caverneux d’une musique métallique sur l’asphalte : une voiture bruyante : une voiture silencieuse : des gens par deux, pas pressés, qui se chamaillent, transfèrent le poids de leur corps estival, parlent avec désinvolture, tandis que planent au-dessus d’eux des parfums de vanille, de fraise, de carton-pâte et de lait d’amidon, et se superpose à eux l’image d’amoureux et de cavaliers, semblables à des clowns dans de l’ambre incolore.
Un épisode empreint d’urgence vient interrompre la rêverie par l’irruption du bruit et de l’agitation de la vie urbaine, représentée ici par les sons d'un tramway, émulés par des vents joués en staccato et des cordes pincées, entre autres effets.
Un grincement métallique s’élève d’un tramway; il s’arrête; carillonne et repart; souffle bruyamment; fait entendre à nouveau son cri métallique, de plus en plus fort, tournant ses fenêtres dorées et ses sièges de paille vers le passé, le passé et encore le passé, une étincelle lugubre crépitant et jurant par-dessus lui comme un esprit malin qui se lance sur ses traces; le grincement métallique monte de plus en plus vite; toujours aigu, s’évanouit; s’interrompt; la cloche tinte faiblement; s’élève à nouveau, plus faible encore; s’évanouit, s’élève, s’évanouit, s’élève, s’efface : oublié.
Suit un épisode bref qui, avec les cordes en sourdine, présente un caractère magique et mélancolique, alors que la voix évoque tendrement ce souvenir :
Voici maintenant la nuit de la rosée bleue, mon père a drainé, il a enroulé le tuyau.
Bas le long des pelouses, un feu follet respire…
La musique retombe ensuite dans le refrain de la berceuse.
Les parents sur les porches se bercent et se bercent. Suspendues à des fils humides, les belles-de-jour montrent leurs visages de vieilles.
Le bruit sec et exalté des sauterelles remplissant tout l’air à la fois ravit mes tympans.
Le troisième épisode introduit un nouveau motif mélodique, et la musique se trouble quelque peu et s’intensifie – par de grands sauts dans les violons et l’infusion d’harmonies plus chromatiques – tandis que la voix contemple « son monde » qui l’entoure et la brièveté de la vie.
Sur l’herbe rêche et humide de la cour, mon père et ma mère ont étendu des courtepointes. Nous sommes tous allongés là, ma mère, mon père, mon oncle, ma tante, et moi aussi, je suis allongé là. […] Ils ne parlent pas beaucoup, avec le plus grand calme, et de rien en particulier, de rien du tout. Les étoiles sont grosses et vivantes, toutes semblables à un sourire d’une grande douceur, et elles ont l’air très proches. Tout mon monde a des corps plus grands que le mien, […] avec des voix douces et anodines comme celles d’oiseaux endormis. L’un est un artiste, il vit à la maison. L’une est musicienne, elle vit à la maison. L’une est ma mère qui est bonne pour moi. L’un est mon père qui est bon pour moi. Par bonheur, ils sont tous là, sur cette terre; et qui dira jamais le chagrin d’être sur cette terre, allongés sur des courtepointes, dans l’herbe, un soir d’été, parmi les sons de la nuit.
La musique pastorale de l’introduction revient; la voix entonne une prière passionnée, à laquelle l'orchestre répond en atteignant un intense paroxysme.
Que Dieu bénisse mon monde, mon oncle, ma tante, ma mère, mon bon père, oh, souviens-toi d’eux avec bonté au moment de leur détresse, et à l’heure de leur disparition.
La berceuse se fait entendre à nouveau, pour la dernière fois. Sur les derniers mots, qui, selon Barber, « expriment le sentiment de solitude, d’émerveillement et de manque d’identité d’un enfant dans cet intervalle entre le crépuscule et le sommeil », la voix s’élève à des hauteurs éthérées au-dessus de l’orchestre.
Au bout d’un moment, on me prend et on me met au lit. Le sommeil, doux et souriant, m’attire à lui : et je suis reçu, traité avec douceur, comme un être familier et bien-aimé dans cette maison; mais ils ne veulent pas, oh, ne veulent pas, ni maintenant, ni jamais, ne voudront pas me dire qui je suis.
Sur le motif chaloupé de la berceuse, l’orchestre amène la rhapsodie à sa méditative conclusion.
Libretto pour Knoxville: Summer of 1915 (PDF 188,91 KB)
Récit pour Portrait of a Queen (PDF 107,8 KB)
George Teophilus Walker (1922–2018) est né à Washington (D.C.) le 27 juin 1922 de parents d’origine antillaise et américaine.
Walker bouleversa les conventions tout au long de sa carrière : il fut le premier instrumentiste afro-américain à présenter un récital au Town Hall de New York (des débuts qualifiés de « notables » par le New York Times); à se produire avec l’Orchestre de Philadelphie en 1945; à être représenté par une agence artistique majeure (the National Concert Artists) en 1950; à obtenir, en 1956, un doctorat de l’École de musique Eastman (il y obtint également un diplôme d’artiste de piano); à remporter le prestigieux prix Pulitzer en musique pour Lilacs (1996); et à voir ses œuvres interprétées au Festival Cabrillo (2011).
Walker a composé plus de 90 œuvres pour orchestre, ensembles de chambre, piano, cordes, voix, orgue, clarinette, guitare, cuivres, vents et chœur. Elles ont été interprétées par pratiquement tous les orchestres les plus importants des États-Unis ainsi que par plusieurs ensembles du Royaume-Uni et d’ailleurs. Intitulé « Lyric for Strings », le deuxième mouvement de son Quatuor à cordes no 1 (1946) est aujourd’hui l’une des pièces symphoniques d’un compositeur américain les plus fréquemment jouées dans les salles de concert.
Intronisé au Panthéon de la musique classique à Washington en 2003, George Walker reçut également un prix du Conseil national des femmes noires américaines et de l’École des arts Newark en 2011.
« Ce compositeur est enfin reconnu à sa juste valeur » Zubin Mehta, chef d’orchestre (Star Ledger, 14 avril 1996)
Jessie Montgomery est une compositrice, violoniste et éducatrice primée. Lauréate du prix Leonard-Bernstein de la Fondation ASCAP et de la médaille d’excellence Sphinx, elle a composé des œuvres qui sont fréquemment interprétées par des musiciens et ensembles de premier plan partout dans le monde. Fine interprète de la vie et de l’expérience sonore des Américains au XXIe siècle, elle entremêle dans ses compositions musique classique, musique populaire, improvisation, poésie et conscience sociale. Le Washington Post a qualifié ses œuvres de « turbulentes, merveilleusement colorées et débordantes de vie ».
Montgomery est née et a grandi dans le Lower East Side de Manhattan. Dans les années 1980, ce quartier en pleine effervescence était le foyer par excellence de l’expérimentation artistique et du développement communautaire. Les parents de la compositrice – son père, musicien, et sa mère, conteuse et artiste de théâtre – participaient activement à la vie de leur quartier et emmenaient fréquemment leur fille aux manifestations, spectacles et soirées où se rassemblaient artistes, activistes et membres de la communauté pour faire la fête et appuyer les idées du temps. Forte de cette expérience inusitée, Montgomery s’est créé une existence qui allie composition, prestation, éducation et militantisme.
Montgomery collabore depuis 1999 avec l’organisation Sphinx, qui appuie les jeunes cordistes d’origine afro-américaine et latino-américaine. Elle est actuellement compositrice en résidence auprès de Sphinx Virtuosi, l’ensemble professionnel de tournées principal de l’organisation. Elle a d’ailleurs deux fois remporté le Concours Sphinx annuel et a obtenu sa plus haute distinction, la médaille d’excellence Sphinx. Montgomery a en outre reçu des récompenses de la Fondation ASCAP, de l’organisation Musique de chambre États-Unis, de l’Orchestre des compositeurs américains, de la Fondation Joyce et de l’organisation Sorel, notamment.
Jessie Montgomery a été choisie comme compositrice-vedette pour le Projet 19 du New York Philharmonic, qui soulignera le 100e anniversaire de la ratification du 19e amendement de la Constitution des États-Unis, lequel accorde aux femmes le droit de vote. Parmi ses autres projets en cours, notons un nonette évoquant la grande migration afro-américaine selon le point de vue de l’arrière-grand-père de la compositrice, William McCauley, qui sera interprété par Imani Winds et le quatuor Catalyst; un concerto pour violoncelle écrit pour Thomas Mesa dans le cadre d’une commande conjointe de Carnegie Hall, de l’Orchestre symphonique New World et de l’organisation Sphinx; et une nouvelle œuvre orchestrale pour le National Symphony.
Né à Trois-Rivières, Jacques Hétu commence le piano à l’adolescence et s’inscrit en musique à l’Université d’Ottawa en 1955. Il entre ensuite au prestigieux Conservatoire de musique à Montréal, qui lui décerne le premier prix de composition en 1961. Diplôme et bourse d’études en poche, il poursuit sa formation à Paris.
Le catalogue de Hétu comprend quelque 70 oeuvres – symphonies, opéras, pièces chorales, musique de chambre et concertos pour un éventail d’instruments – lesquelles font de lui l’un des compositeurs canadiens les plus respectés et les plus joués dans le monde.
Décrite comme « l’une des créations les plus dignes d’intérêt qu’un compositeur canadien aient écrites depuis plus d’une décennie » (Montreal Star, 1977), sa Symphonie no 3 fut interprétée par l’Orchestre du Centre national des Arts au cours de sa tournée européenne de 1990.
Le compositeur a obtenu de nombreuses récompenses, y compris le Prix Jan V. Matejcek de la SOCAN à sept reprises ainsi que le prix JUNO de l’enregistrement de l’année et un Prix de la musique canadienne de la côte ouest pour son album Jacques Hétu : Concertos. Il a été nommé membre de la Société royale du Canada en 1989 et Officier de l’Ordre du Canada en 2001.
C’est à partir de l’âge de 6 ans que Christ Habib (né 1996) commence l’apprentissage de la guitare classique. Il fait son entrée au Conservatoire de musique de Gatineau dès l’âge de 10 ans.
Ce musicien passionné s’est distingué à plusieurs occasions, notamment lors de nombreux concours. Par exemple, il a remporté la 2e place au Concours international de guitare classique du Domaine Forget en 2016 et 2019. Il a aussi gagné la 1re place en guitare classique et en musique de chambre, en duo avec le guitariste Félix Dallaire, au Concours de musique de Pierre-de-Saurel en 2018. Il a aussi remporté la 3e place au Concours international de l’Académie de guitare de Boston en 2018. Plus récemment, il a gagné le premier prix dans la catégorie guitare classique au Concours national de Musique (FCMF) à Saskatoon (2019).
Sa carrière est en plein essor. Il a enregistré plusieurs vidéos et a fait ses débuts à la Place des Arts de Montréal dans le cadre de la série Les Mélodînes (janvier 2020). De plus, il fait partie de la liste 30 Canadian classical musicians under 30 de CBC (édition 2020). À la fin de son parcours au Conservatoire de musique de Gatineau, il a obtenu la mention « Prix » en musique de chambre et la mention « Prix avec grande distinction » pour son récital de fin de maîtrise (classe de Patrick Roux).
Christ joue sur une guitare classique traditionnelle en cèdre de Douglass Scott (2017).
Samuel Barber (1910–1981) s’appuie sur l’esprit et l’architectonique romantiques pour produire magistralement une musique lyrique aux rythmes complexes et aux riches harmonies. Né le 9 mars 1910 à West Chester, en Pennsylvanie, Barber composa sa première pièce à 7 ans et son premier opéra, trois ans plus tard. Entré à l’Institut Curtis à 14 ans, il y étudia le chant, le piano et la composition. Il fut aussi l’élève de Fritz Reiner en direction orchestrale.
À l’Institut Curtis, Barber noua des liens personnels et professionnels avec Gian Carlo Menotti qui durèrent tout au long de sa vie. Ce dernier rédigea le livret de ses opéras Vanessa (lauréat du prix Pulitzer) et A Hand of Bridge. Une remarquable gamme d’artistes, musiciens et chefs d’orchestre réputés – tels Vladimir Horowitz, John Browning, Martha Graham, Arturo Toscanini, Dmitri Mitropoulos, Jennie Tourel et Eleanor Steber – contribuèrent à faire connaître sa musique. Son opéra Antony and Cleopatra fut le fruit d’une commande du Lincoln Center pour l’inauguration du Metropolitan Opera en 1966.
Barber a reçu de nombreuses récompenses, y compris le Prix de Rome américain et deux prix Pulitzer. Il a aussi été élu à l’Académie américaine des arts et lettres. L’Adagio pour cordes de Samuel Barber, magnifiquement lyrique, est aujourd’hui l’une de ses compositions les plus appréciées et les plus interprétées, tant en concert qu’au cinéma.
D’après : https://www.wisemusicclassical.com/composer/72/Samuel-Barber/
Saluée pour sa voix « pleine, chaleureuse et malléable » (Shmopera), la soprano canadienne Jonelle Sills est au nombre des « Trente artistes classiques de moins de 30 ans les plus en vue » en 2020, selon CBC Music.
À l’opéra, elle a notamment interprété Mimì et Musetta (La Bohème), la comtesse (Les Noces de Figaro), Rosalinde (La Chauve-Souris) et Micäela (Carmen); elle a aussi été du chœur féminin dans The Rape of Lucretia. Sills et la distribution de Kopernikus de Vivier (Against the Grain Theatre) ont remporté le prix Dora de la meilleure prestation d’ensemble en 2019.
La soprano qui réside actuellement à Toronto est titulaire d’un diplôme d’artiste de l’École Glenn Gould (Conservatoire royal de musique) et d’un baccalauréat en beaux-arts de l’Université York. Dans le cadre de la résidence artistique Opera in the 21st Century du Centre des arts de Banff, elle a créé le rôle d’Esther dans Silent Light de Prestini, Vavrek et Strassberger. Jonelle Sills se réjouit de participer au Programme des jeunes artistes Yulanda M. Faris de l’Opéra de Vancouver pour la saison actuelle.
Natif d’Atlanta, Carlos Simon compose des œuvres variées allant des pièces de concert pour petits et grands ensembles aux trames sonores de films, et puisant au jazz, au gospel et au néoromantisme. Il a obtenu la médaille d’excellence Sphinx 2021.
Intitulé My Ancestor’s Gift, le plus récent album de Simon est paru sous étiquette Navona Records en avril 2018. Qualifié de « grande force motrice » (Review Graveyard) et figurant au palmarès des albums à surveiller d’AppleMusic, il allie création parlée et enregistrements anciens, donnant ainsi vie à des œuvres musicales uniques d’hier et d’aujourd’hui.
Simon a été compositeur en résidence à l’Institut Sundance en 2018. La même année, il a obtenu le soutien de l’ambassade des États-Unis au Japon et de la Fondation États-Unis/Japon pour participer à l’Institut de musique nouvelle Asie/Amérique; il a alors présenté des récitals dans des salles de concert et quelques-uns des temples les plus sacrés du Japon. Son quatuor à cordes Elegy – qui rend hommage à Trayvon Martin, Michael Brown et Eric Garner – a récemment été interprété au Kennedy Center dans le cadre de la série Mason Bates JFK Jukebox.
Simon est titulaire d’un doctorat de l’Université du Michigan, effectué sous la direction de Michael Daugherty et Evan Chambers. Il est aussi diplômé de l’Université d’État de Georgie et du Collège Morehouse. Carlos Simon a poursuivi sa formation auprès de Conrad Pope à l’Atelier de musique hollywoodienne de Baden (Autriche) et à l’Atelier estival de trame sonore cinématographique de l’Université de New York.
La regrettée Jocelyn Morlock (1969-2023) était l’une des compositrices les plus en vue du Canada. On lui doit une œuvre fascinante qui a fait l’objet d’un grand nombre d’enregistrements et a été jouée et diffusée à de nombreuses reprises en Amérique du Nord et en Europe. Née à Winnipeg, elle a étudié le piano à l’Université de Brandon, avant d’obtenir une maîtrise et un doctorat en musique de l’Université de la Colombie-Britannique, où elle a récemment œuvré comme chargée de cours et enseigné la composition. Première compositrice en résidence de la Music on Main Society de Vancouver (2012-2014), elle a assumé le même rôle auprès de l’Orchestre symphonique de Vancouver de 2014 à 2019.
Jocelyn entretenait des liens étroits avec l’Orchestre du Centre national des Arts qui, en 2015, lui avait commandé My Name is Amanda Todd, une œuvre puissante sur l’adolescente de Port Coquitlam, en Colombie-Britannique, qui s’est enlevé la vie après avoir subi de la cyberintimidation. L’œuvre a ensuite remporté le prix JUNO 2018 à titre de composition classique de l’année.
Ses « harmonies chatoyantes » (Georgia Straight) et son approche « adroitement personnelle » (Vancouver Sun) ont valu à Jocelyn Morlock de nombreux prix, au pays comme à l’étranger : classement parmi les 10 finalistes à la Tribune internationale des compositeurs en 2002; le Mayor’s Arts Award dans la catégorie Musique, à Vancouver (2016); et le Prix JUNO de la Composition classique de l’année pour My Name Is Amanda Todd (2018).
La plupart des compositions de Jocelyn Morlock sont destinées à de petits ensembles, plusieurs d’entre elles pour des combinaisons inhabituelles, telles piano et percussions (Quoi?), violoncelle et vibraphone (Shade), ou basson et harpe (Nightsong). Velcro Lizards a été composée pour un ensemble formé d’une clarinette ou d’une clarinette basse, d’une trompette, d’un violon et d’une contrebasse. Cobalt, sa première œuvre commandée par l’Orchestre du Centre national des Arts, a été créée par ce dernier en 2009; ce concerto pour deux violons et orchestre figure sur son premier album complet, aussi intitulé Cobalt, paru sous étiquette Centrediscs en 2014.
Yosuke Kawasaki est violon solo de l’Orchestre du CNA et premier violon invité de l'orchestre symphonique NHK à Tokyo. Sa polyvalence artistique lui a permis de faire carrière en musique symphonique, en musique de chambre et comme soliste. Comme musicien d’orchestre, il a fait ses débuts à l’Orchestre symphonique de Montgomery. Il a ensuite été violon solo à l’Orchestre de chambre Mito, à l’Orchestre Saito Kinen et au Japan Century Orchestra. Comme artiste solo et chambriste, il a fait carrière sur cinq continents. Il a collaboré avec des musiciens comme Seiji Ozawa, Pinchas Zukerman et Yo-Yo Ma, et s’est produit dans les plus prestigieuses salles du monde, dont le Carnegie Hall, le Suntory Hall et le Royal Concertgebouw.
Yosuke est actuellement membre de deux ensembles, Trio Ink et Mito String Quartet. Passionné de musique de chambre, il est directeur musical du Festival de musique Affinis au Japon. Il est aussi conseiller artistique d’un festival de musique de chambre bulgare appelé Off the Beaten Path.
En tant qu’enseignant, Yosuke a œuvré partout au Canada, offrant des classes de maître et jouant avec des élèves dans leurs écoles. Spécialiste du répertoire pour quatuor à cordes, il est devenu à 26 ans le plus jeune enseignant de l’académie internationale de musique de chambre Ozawa, un poste qu’il s’est vu confier par Seiji Ozawa. Il a aussi été professeur adjoint de violon à l’Université d’Ottawa de 2013 à 2022, aux côtés du très aimé pédagogue Yehonatan Berick.
Yosuke a commencé le violon à l’âge de six ans, d’abord sous la tutelle de son père Masao Kawasaki, puis sous celle de Setsu Goto. Il a par la suite été accepté dans la section précollégiale de l’école Juilliard, et a été diplômé de cette institution en 1998. Il y a étudié auprès de Dorothy DeLay, Hyo Kang, Felix Galimir et Joel Smirnoff.
Assistante violoncelle solo de l’Orchestre du Centre national des Arts depuis 2014, Julia MacLaine joue aux quatre coins du monde, dans un répertoire allant du classique au contemporain et de la musique globale à ses propres arrangements et compositions.
Elle aime explorer les juxtapositions de la musique et des autres formes d’art, des différents styles musicaux, et du classique et du contemporain. Son premier album, Preludes, paru chez Analekta en janvier 2022, comprend six créations canadiennes composées pour elle, ainsi que les six préludes des Suites pour violoncelle de Bach qui ont inspiré ces pièces.
Pendant les 10 années qu’elle a passées à New York, Julia MacLaine a collaboré fréquemment avec des compositeurs, donnant une voix à de nouvelles pièces de musique de chambre et de violoncelle solo. Elle a entre autres créé des œuvres d’Ingram Marshall, de James Blachly et de Mauricio Pauly, et s’est faite la promotrice de la pièce pour violoncelle solo Pachamama’s Catharsis de Pedro Malpica. Avec trois autres membres de l’Ensemble ACJW, elle a créé et interprété un hommage immersif aux baleines et à la vie océanique au Musée d’histoire naturelle, entremêlant nouvelle musique américaine, poésie originale et peinture en direct. De 2005 à 2014, elle a été membre de The Knights, avec qui elle a joué le Concerto pour violoncelle de Schumann dans Central Park.
Julia MacLaine s’est produite aux festivals du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, de Lanaudière et du Bic, aux festivals Mostly Mozart, Tanglewood et Ravinia, ainsi qu’à Abu Dhabi, à Tokyo et un peu partout en Europe, aux États-Unis et au Canada. Elle a joué avec le Deutsche Kammerphilharmonie de Brême et Les Violons du Roy et compte Itzhak Perlman, Pinchas Zukerman, James Ehnes, Cynthia Phelps, Inon Barnatan, Jamie et Jon Kimura et l’Orion String Quartet parmi ses partenaires de musique de chambre.
Originaire de l’Île-du-Prince-Édouard, elle a étudié auprès d’Antonio Lysy à l’Université McGill et de Timothy Eddy au Collège de musique Mannes et à Juilliard. Elle vit à Wakefield, au Québec, avec son partenaire (également musicien) et leur fils.
L’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) du Canada est reconnu pour la passion et la clarté de son jeu, ses programmes d’apprentissage et de médiation culturelle visionnaires et son soutien indéfectible à la créativité canadienne. Situé à Ottawa, la capitale nationale, il est devenu depuis sa fondation en 1969 l’un des ensembles les plus encensés et les plus dynamiques du pays. Sous la gouverne du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du CNA reflète le tissu social et les valeurs du Canada, nouant des liens avec des communautés de tout le pays grâce à sa programmation inclusive, ses récits puissants et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a façonné la vision artistique de l’Orchestre depuis qu’il en a pris les rênes en 2015, poursuivant sur la lancée de son prédécesseur, Pinchas Zukerman, qui a dirigé l’ensemble pendant 16 saisons. Le maestro Shelley jouit par ailleurs d’une belle renommée qui s’étend bien au-delà des murs du CNA, étant également premier chef d’orchestre associé de l’Orchestre philharmonique royal au Royaume-Uni ainsi que directeur artistique et musical d’Artis—Naples et de l’Orchestre philharmonique de Naples aux États-Unis. Au CNA, Alexander Shelley est épaulé dans son rôle de leader par le premier chef invité John Storgårds, un maestro et violoniste de renommée internationale qui a dirigé certains des plus grands ensembles du monde, et par le premier chef des concerts jeunesse Daniel Bartholomew-Poyser, connu pour ses programmes communautaires audacieux et mobilisateurs. En 2024, l’Orchestre a ouvert un nouveau chapitre avec la nomination d’Henry Kennedy au nouveau poste de chef d’orchestre en résidence.
Au fil des ans, l’Orchestre a noué de nombreux partenariats avec des artistes de renom comme James Ehnes, Angela Hewitt, Renée Fleming, Hilary Hahn, Jeremy Dutcher, Jan Lisiecki, Ray Chen et Yeol Eum Son, assoyant ainsi sa réputation d’incontournable pour les talents du monde entier. L’ensemble se distingue à l’échelle internationale par son approche accessible, inclusive et collaborative, misant sur le langage universel de la musique pour communiquer des émotions profondes et nous faire vivre des expériences communes qui nous rapprochent.
Depuis sa fondation en 1969, l’Orchestre du CNA fait la part belle aux tournées nationales et internationales. Il a joué dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada et a reçu de nombreuses invitations pour se produire à l’étranger. Avec ces tournées, l’ensemble braque les projecteurs sur les artistes et les compositeurs et compositrices du Canada, faisant retentir leur musique sur les scènes de l’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, de l’Europe et de l’Asie.
L’Orchestre du CNA possède une riche discographie qui comprend notamment plus de 80 œuvres de commande, dont :
Par ses initiatives d’éducation et de médiation culturelle, l’Orchestre du CNA cherche à créer des programmes inclusifs et accessibles pour les publics de la région de la capitale nationale et de tout le Canada. Pour ce faire, il propose des spectacles pour toute la famille, le programme Cercle musical, dont les ateliers sont conçus pour les personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme, et des concerts adaptés aux sensibilités sensorielles. L’Orchestre propose en outre une programmation riche pour les élèves, les pédagogues et les publics curieux de tous les âges, dont des matinées scolaires, des répétitions publiques, des ateliers de musique et des ressources en ligne, veillant ainsi à ce que l’éducation artistique et le contact avec la musique demeurent une priorité pour les jeunes publics et pour toute la communauté. Enfin, le Programme de mentorat annuel de l’Orchestre rassemble 50 instrumentistes en début de carrière provenant des quatre coins du monde pour une expérience de perfectionnement de trois semaines aux côtés d’un orchestre de calibre mondial. Avec ces initiatives, l’Orchestre du CNA continue de créer des liens puissants avec divers publics, faisant de la musique une expérience commune et inclusive.
Décrit comme « un communicateur né, sur scène comme dans la vie » (The Telegraph), Alexander Shelley se produit sur six continents avec les plus grands ensembles et solistes de la planète.
Reconnu pour sa technique de direction « impeccable » (Yorkshire Post) et pour « la précision, la distinction et la beauté de sa gestique […] quelque chose que l’on n’a plus vraiment vu depuis Lorin Maazel » (Le Devoir), le maestro est aussi célébré pour la clarté et l’intégrité de ses interprétations et pour la créativité et l’audace de sa programmation. Il a à ce jour dirigé plus de 40 premières mondiales d’envergure, des cycles acclamés des symphonies de Beethoven, de Schumann et de Brahms, des opéras, des ballets et des productions multimédias novatrices.
Il est depuis 2015 directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada et premier chef associé de l’Orchestre philharmonique royal de Londres. En avril 2023, il a été nommé directeur artistique et musical d’Artis—Naples en Floride, prenant ainsi les rênes artistiques de l’Orchestre philharmonique de Naples et de tous les volets de cette organisation multidisciplinaire. La saison 2024-2025 est sa première à ce poste. Alexander Shelley ajoute également à ses autres fonctions de chef d’orchestre une nomination au poste de directeur artistique et musical de l’Orchestre symphonique du Pacifique (dans le comté d’Orange, à Los Angeles). Il sera directeur musical désigné à compter de septembre 2025 avant d’entamer son premier mandat de cinq ans à la saison 2026-2027.
Alexander Shelley se produira également cette saison avec l’Orchestre symphonique de la Ville de Birmingham, l’Orchestre symphonique du Colorado, l’Orchestre philharmonique de Varsovie, l’Orchestre symphonique de Seattle, le Chicago Civic Orchestra et l’Orchestre symphonique national d’Irlande. Il est régulièrement invité par les plus grands orchestres d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Australasie, dont l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, les orchestres philharmoniques d’Helsinki, de Hong Kong, du Luxembourg, de Malaisie, d’Oslo, de Rotterdam et de Stockholm et les orchestres symphoniques de Sao Paulo, de Houston, de Seattle, de Baltimore, d’Indianapolis, de Montréal, de Toronto, de Munich, de Singapour, de Melbourne, de Sydney et de Nouvelle-Zélande.
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en septembre 2015, devenant le plus jeune chef à occuper ce poste dans l’histoire de l’ensemble. Ce dernier a depuis été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen) et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord pour sa programmation (Maclean’s). Le maestro a mené ses troupes dans des tournées d’envergure au Canada, en Europe et au Carnegie Hall, où il a dirigé la première de la Symphonie no. 13 de Philip Glass.
À la tête de l’Orchestre du CNA, Alexander Shelley a commandé des œuvres révolutionnaires, dont Réflexions sur la vie et RENCONTR3S, et fait paraître plusieurs albums finalistes aux prix Juno. En réaction à la pandémie et aux questions de justice sociale qui dominent notre époque, il a lancé les séries vidéo L’OCNA en direct et INCONDITIONNEL.
En août 2017 se concluait le mandat du maestro Shelley à la direction de l’Orchestre symphonique de Nuremberg, période décrite comme un âge d’or par la critique et le public.
Sur la scène lyrique, Alexander Shelley a dirigé La veuve joyeuse et le Roméo et Juliette de Gounod (Opéral royal danois), La bohème (Opera Lyra / Centre national des Arts), Louis Riel (Compagnie d’opéra canadienne / Centre national des Arts), Iolanta (Deutsche Kammerphilharmonie de Brême), Così fan tutte (Opéra Orchestre National Montpellier), Les noces de Figaro (Opera North), Tosca (Innsbruck) ainsi que Les noces de Figaro et Don Giovanni en version semi-scénique au CNA.
Lauréat du prix ECHO et du Deutsche Grunderpreis, le chef s’est vu décerner en avril 2023 la Croix fédérale du Mérite par le président allemand Frank-Walter Steinmeier en reconnaissance de ses services à la musique et à la culture.
À titre de fondateur et directeur artistique de la Schumann Camerata et de sa série avant-gardiste 440Hz à Düsseldorf et de directeur artistique du projet Zukunftslabor de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, ainsi que par ses nombreuses tournées à la tête de l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne, il cherche constamment à inspirer les futures générations d’instrumentistes et d’adeptes de musique classique.
Alexander Shelley fait régulièrement des présentations instructives et passionnées sur ses programmes avant et après les concerts. Il participe aussi à de nombreuses entrevues et produit des balados sur le rôle de la musique classique dans la société. Seulement à Nuremberg, il a accueilli en neuf ans plus d’un demi-million de personnes aux concerts annuels du Klassik Open Air, le plus grand événement de musique classique d’Europe.
Né à Londres en octobre 1979 et fils de célèbres pianistes concertistes, Alexander Shelley a étudié le violoncelle et la direction d’orchestre en Allemagne. Il s’est d’abord signalé en remportant à l’unanimité le premier prix au Concours de direction d’orchestre de Leeds en 2005. La critique l’a décrit comme « le jeune chef d’orchestre le plus passionnant et le plus doué à avoir récolté ce prix hautement prestigieux ».
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre