Pesaro, 29 février 1792
Paris, 13 novembre 1868
Le répertoire pour contrebasse seule ou en formation de chambre est assez limité, et davantage celui des duos de contrebasse et violoncelle. La liste des œuvres de ce type nées d’un compositeur célèbre se résume à un seul titre : le Duetto (ou Duo) de Rossini. Les Deux mouvements pour violoncelle et contrebasse d’Edgar Meyer, les Bagatelles d’Harald Genzmer, les Deep Dances de John Harbison et le Duo concertante sur des thèmes d’I Puritani de Bellini (avec orchestre) de Bottesini constituent d’autres apports à ce maigre répertoire.
Synonyme d’opéra dans l’ensemble du monde civilisé, Rossini a pourtant composé de nombreuses œuvres de musique de chambre, dont certaines pour des combinaisons d’instruments fort inusitées. Il avait tout juste 12 ans quand il a écrit, en l’espace de trois jours, ses premières œuvres du genre, les six Sonate a quattro. Rossini se refusait à parler de « quatuors à cordes », bien que ce soit techniquement le terme qui convient, puisque la contrebasse remplace ici l’alto dans la combinaison classique d’instruments (deux violons, un alto et un violoncelle). Parmi ses compositions singulières, on trouve aussi un Andante con variazioni pour harpe et alto ainsi qu’une Serenata pour quatuor à cordes, flûte, hautbois et cor anglais.
Le Duetto a été composé en 1824 pour sir David Salomons, riche violoncelliste amateur qui cherchait alors une pièce à jouer en duo avec le célèbre contrebassiste et compositeur Domenico Dragonetti (1763–1846). La seule exécution connue de l’œuvre avant le XXe siècle a eu lieu lors d’un concert privé à la résidence londonienne de Salomons, le 21 juillet 1824.
Le Duetto est demeuré presque inconnu jusqu’à ce que la famille Salomons en mette aux enchères le manuscrit chez Sotheby’s, en 1968. Depuis, elle a vivement impressionné les auditeurs qui ont eu la chance d’assister à l’une de ses rares interprétations; son invention mélodique (le mouvement final à la polonaise est tout à fait délicieux), ses sonorités richement étoffées, l’égalité absolue des partenaires ainsi que la souplesse et les qualités mélodiques étonnantes de la contrebasse en font une œuvre remarquable.
Traduit d’après Robert Markow
Toronto, 25 février 1978
Vit actuellement à Toronto
Stewart Goodyear se produit régulièrement au Centre national des Arts depuis l’âge de 12 ans. Il comptait alors déjà près de dix ans de piano à son actif, ayant découvert l’instrument à 3 ans et jouant d’oreille, à 4 ans, sur un piano jouet. La discothèque de son père, riche en enregistrements d’œuvres de Beethoven, a éveillé sa fibre musicale et orienté sa carrière. Après avoir remporté le Concours de musique du Canada à 11 ans et interprété son premier concerto en public (le Concerto no 1 de Chostakovitch) avec l’Orchestre de chambre du Manitoba deux ans plus tard, il a obtenu à 15 ans son diplôme du Conservatoire royal de musique de Toronto (École Glenn-Gould), où il a été l’élève de James Anagnoson. Il a poursuivi ses études à l’Institut de musique Curtis de Philadelphie, où il a eu pour maîtres Leon Fleisher, Gary Graffman et Claude Frank, puis à l’École Juilliard de New York, où il a étudié auprès d’Oxana Yablonskaya et obtenu une maîtrise en interprétation au piano.
Son marathon emblématique, l’intégrale des 32 sonates pour piano de Beethoven interprétée en une seule journée, a fait sa renommée; il a notamment accompli cet exploit au Koerner Hall de Toronto. Son coffret de ces œuvres a été cité pour le prix Juno du meilleur enregistrement solo de musique classique (2014). Goodyear est aussi reconnu comme improvisateur, arrangeur et compositeur. Quand il interprète les concertos de la période classique, il invente ses propres cadences sur le vif, différentes chaque fois, à l’exemple des pianistes de l’époque. Comme arrangeur, il a transcrit l’intégrale du ballet Casse-Noisette de Tchaïkovsky pour piano seul. Composant depuis l’âge de 8 ans, il est l’auteur d’une douzaine d’œuvres; certaines portent des titres aussi énigmatiques que Baby Shark Fugue (« Fugue du bébé requin »), Count Up (« Dénombrement »), Dogged by Hell Hounds (« Poursuivi par les chiens de l’Enfer ») ou Callaloo (nom d’un plat antillais typique; la pièce est un hommage symphonique à Trinidad, d’où une partie de sa famille est originaire), tandis que d’autres ont des titres plus conventionnels, telles la Sonate pour piano (créée lors de son récital de fin d’études à l’Institut Curtis), le Concerto pour piano et le Concerto pour violoncelle (qui sera créé par Rachel Mercer, violoncelle solo de l’Orchestre du CNA, le 14 février 2020).
La discographie de Stewart Goodyear comporte en particulier sa transcription pour piano de Casse-Noisette, sa Sonate pour piano et Callaloo; les Variations Diabelli de Beethoven; un programme consacré à Ravel; des œuvres américaines (dont les deux rhapsodies de Gershwin); des concertos de Grieg, Tchaïkovsky et Rachmaninov; et, plus récemment, For Glenn Gould, un album réinventant le premier récital de Gould donné aux États-Unis, en 1955.
Le Quatuor pour piano a été écrit pour le festival de musique de chambre de Kingston (Rhode Island), où il a été créé par le quatuor Clarosa le 27 juillet 2016. Le compositeur le décrit ainsi :
« Cette œuvre condensée en un seul mouvement s’articule en quatre sections enchaînées sans pauses. La première est fort dynamique, les cordes accompagnant d’abord un sujet dissonant énoncé par le piano sur un rythme syncopé, avant de donner libre cours à leur propre énergie explosive. Plus calme, la deuxième section forme une danse ternaire sur une mesure hypnotique 5/8. La section suivante est lente, lyrique et sombre, l’harmonie chromatique faisant monter la tension jusqu’à sa résolution finale dans la tonalité de ré majeur. Le finale est une toccata qui consiste en un pot-pourri des sujets précédents. Le quatuor se conclut sur la reprise, par tous les instruments, du sujet de la première section. »
Traduit d’après Robert Markow
Onega, district de Novgorod, 1er avril 1873
Beverly Hills, 28 mars 1943
L’apport de Rachmaninov au répertoire de la musique de chambre est assez limité, mais sa Sonate pour violoncelle reste l’un des sommets du genre, et figure régulièrement au programme des récitals de violoncelle. Faisant suite aux sonates de Beethoven (les premières écrites par un compositeur de premier plan), elle est la plus ancienne sonate pour violoncelle d’un compositeur russe toujours inscrite au répertoire courant de l’instrument.
Cette sonate a vu le jour à l’été 1901, tout de suite après le Concerto pour piano no 2, lequel signalait la fin d’une longue panne d’inspiration et d’une profonde dépression suivant l’échec cuisant de la première symphonie du compositeur. L’optimisme, la confiance en soi et l’exubérance qui marquent ce concerto teintent également la Sonate pour violoncelle. D’une envergure quasi symphonique et remarquable par son écriture richement étoffée, c’est l’une des sonates les plus amples et monumentales jamais écrites pour l’instrument (son exécution dure 35 minutes). Elle est dédiée au violoncelliste Anatoly Brandukov, ami du compositeur, qui l’a créée à Moscou le 2 décembre 1901 avec Rachmaninov lui-même au piano.
Rachmaninov affirmait que cette œuvre avait été écrite « non pour le violoncelle avec un accompagnement de piano, mais pour les deux instruments à égalité ». Néanmoins, la partie de piano est si dense qu’elle menace par moments d’enterrer le violoncelle. Si l’on veut une idée du rôle du piano dans cette œuvre, il suffit de mettre en relief la section de développement du premier mouvement, entièrement centrée sur cet instrument, dans laquelle le violoncelle joue incontestablement un rôle secondaire, tandis que la cadence menant à la reprise est confiée au piano.
La sonate s’amorce sur une ténébreuse introduction lente, essentiellement construite à partir d’un motif formé de deux notes. La section allegro s’ouvre sur un long sujet plaintif du violoncelle. Le piano expose le deuxième sujet, en ré majeur, plus détendu et mélodieux que le premier. L’importance du motif de deux notes de l’introduction lente est manifeste dans toute la section de développement, où il est joué presque continuellement par l’un ou l’autre instrument, ou les deux à la fois.
Le deuxième mouvement est construit sur le modèle courant de la formule scherzo-trio (ABA-C-ABA). Les deux instruments se partagent le sujet initial en do mineur du scherzo, sur un rythme impérieux et haletant, mais c’est le violoncelle qui expose le deuxième sujet passionné, de même que celui du trio central. L’écriture est ici en parfaite adéquation avec l’instrument – lyrique, profondément expressive, avec d’irrésistibles mélodies écrites dans le registre le plus sonore du violoncelle.
Le mouvement le plus remarquable de la sonate est incontestablement son andante, une progression harmonieuse empreinte d’épanchement lyrique, de poésie nocturne et de béatitude. On trouve la quintessence de l’art de Rachmaninov dans ce dialogue musical, qui atteint un intense point culminant à deux occasions, avant de se résoudre dans une conclusion apaisée.
L’exubérant finale comporte l’une des mélodies les plus inspirées de Rachmaninov. Son second sujet, annoncé par le violoncelle, exhale une bonne dose de chaleur lyrique, de beauté sensuelle et de noblesse véritable.
Traduit d’après Robert Markow
« Chambriste dans l’âme » (The Globe and Mail), la violoncelliste canadienne Rachel Mercer crée des « moments de pure magie » (The Toronto Star). Elle se produit comme soliste et chambriste sur cinq continents. Lauréate du Grand Prix Vriendenkrans d’Amsterdam (2001), elle a été du quatuor à cordes Aviv de 2002 à 2010. Actuellement membre du quatuor Ensemble Made in Canada, du duo Mercer-Park et du trio AYR (avec Yehonatan Berick au violon et Angela Park au piano), elle assure aussi la direction artistique de la série de concerts de musique de chambre 5 at the First à Hamilton.
Violoncelle solo de l’Orchestre du CNA, Mercer a tenu la vedette lors du concert du 50e anniversaire de l’ensemble, en septembre dernier. Ce mois-ci, on peut la voir en solo avec l’ensemble pour la création du Concerto pour violoncelle de Stewart Goodyear et, comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises, dans le cadre d’un concert de la série Musique pour un dimanche après-midi.
Rachel Mercer donne fréquemment classes de maître et conférences à propos notamment des prestations musicales et de la gestion de la carrière d’artiste. Passionnée de musique canadienne contemporaine, elle a commandé plus de 25 œuvres, y compris un concerto pour violoncelle solo signé Kevin Lau. Paru sous étiquette Centrediscs, son plus récent album met à l’honneur six compositrices canadiennes. Son premier article, qui porte sur la commande d’œuvres, a été publié dans la revue de l’Association des compositrices canadiennes en 2018.
Angela Park est aujourd’hui l’une des pianistes les plus sollicitées au Canada. Applaudie pour son jeu « d’une telle clarté qu’on en a le souffle coupé » (Chapala, Mexique) et pour sa polyvalence comme soliste et chambriste, elle se produit partout au Canada, mais aussi aux États-Unis, au Mexique, au Japon et en Europe.
On a pu voir Park dans des séries de concerts aussi prestigieuses que Pro Musica (Montréal), au Chamberfest d’Ottawa et au festival de musique Northern Lights (Mexique). Membre fondatrice du quatuor primé Ensemble Made In Canada (EMIC), du duo Mercer-Park et du trio AYR, elle collabore aussi avec Piano Six – New Generation, une organisation qui présente des concerts de pianistes de calibre mondial dans des collectivités éloignées de tout le Canada. Park fait ce soir ses débuts dans le cadre de la série Musique pour un dimanche après-midi.
Parmi ses engagements récents et à venir, notons la création mondiale du Concerto pour piano no 2 de John Burge avec Sinfonia Toronto et des récitals collaboratifs au Centre des arts d’Interlochen. Park a enregistré des albums en solo ainsi qu’avec la violoncelliste Rachel Mercer et l’EMIC, parus sous diverses étiquettes, y compris Centrediscs et NAXOS Canadian Classics.
Angela Park est actuellement professeure adjointe (piano) à l’Université Western, où le quatuor dont elle est membre, l’EMIC, est artiste en résidence depuis 2014.
Yosuke Kawasaki est violon solo de l’Orchestre du CNA. Sa polyvalence artistique lui a permis de faire carrière en musique symphonique, en musique de chambre et comme soliste. Comme musicien d’orchestre, il a fait ses débuts à l’Orchestre symphonique de Montgomery. Il a ensuite été violon solo à l’Orchestre de chambre Mito, à l’Orchestre Saito Kinen et au Japan Century Orchestra. Comme artiste solo et chambriste, il a fait carrière sur cinq continents. Il a collaboré avec des musiciens comme Seiji Ozawa, Pinchas Zukerman et Yo-Yo Ma, et s’est produit dans les plus prestigieuses salles du monde, dont le Carnegie Hall, le Suntory Hall et le Royal Concertgebouw.
Kawasaki est actuellement membre de deux ensembles de Kawasaki, Trio Ink et Mito String Quartet. Passionné de musique de chambre, il est directeur musical du Festival de musique Affinis au Japon. Il est aussi conseiller artistique d’un tout nouveau festival de musique de chambre bulgare appelé Off the Beaten Path.
En tant qu’enseignant, Kawasaki a œuvré partout au Canada, offrant des classes de maître et jouant avec des élèves dans leurs écoles. Spécialiste du répertoire pour quatuor à cordes, il est devenu à 26 ans le plus jeune enseignant de l’académie internationale de musique de chambre Ozawa, un poste qu’il s’est vu confier par Seiji Ozawa. Il a aussi été professeur adjoint de violon à l’Université d’Ottawa de 2013 à 2022, aux côtés du très aimé pédagogue Yehonatan Berick.
Kawasaki a commencé le violon à l’âge de six ans, d’abord sous la tutelle de son père Masao Kawasaki, puis sous celle de Setsu Goto. Il a par la suite été accepté dans la section précollégiale de l’école Juilliard, et a été diplômé de cette institution en 1998. Il y a étudié auprès de Dorothy DeLay, Hyo Kang, Felix Galimir et Joel Smirnoff.
Jethro Marks a été nommé alto solo de l’Orchestre du Centre national des Arts au printemps 2011. L’artiste originaire de Vancouver s’est produit comme soliste et chambriste partout au Canada et aux États-Unis, ainsi qu’en Chine, au Mexique et en Europe, et est un collaborateur régulier de nombreux artistes et ensembles. Il est premier alto des Zukerman ChamberPlayers, ensemble à cordes dirigé par Pinchas Zukerman qui a sorti un quatrième album en 2008 et qui a fait des tournées chaudement applaudies dans des festivals au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Chine, en Amérique du Sud et en Nouvelle-Zélande.
Le jeune Jethro a grandi avec ses quatre frères dans une famille de musiciens. Il a d’abord étudié le violon avec son père, membre de l’Orchestre symphonique de Vancouver. Puis durant sa formation à l’Université de l’Indiana à Bloomington, intrigué par les sonorités riches et sombres de l’alto, il a commencé à s’intéresser à cet instrument et à prendre des leçons auprès d’Atar Arad. Il a remporté notamment le premier prix au concours de quatuor Kuttner ainsi qu’au concours de concerto, et s’est vu décerner le prestigieux Performers Certificate. En 1998, il était le seul altiste admis au Zukerman Program de la Manhattan School of Music, école où il a récolté le premier prix au Concours de concerto. En 1999, il a participé comme étudiant à l’Institut estival de musique du CNA, où il est retourné les deux étés suivants à titre de mentor. Il a fait ses débuts à la radio de CBC en 2003 en interprétant à l’alto le 24e Caprice de Paganini.
Chambriste passionné, Jethro Marks a collaboré avec certains des plus illustres interprètes et ensembles de chambre de notre temps, dont Leon Fleisher, Lynn Harrell, Gary Hoffman, Jaime Laredo, Michael Tree, Itzhak Perlman, Yefim Bronfman, Emanual Ax et le Quatuor Orion. Il a pris part à des festivals du monde entier, notamment le Verbier Festival, le Festival de musique de chambre de Santa Fe, le Festival de musique de St. Barthelemy, le Banff Festival of the Arts, le Festival de Lanaudière, l’Agassiz Festival, les festivals de Ravinia, d’Aspen et de Tanglewood, le Musica Mundi en Belgique, le festival du Schleswig-Holstein en Allemagne, le Mostly Mozart, le 92nd St. Y, ainsi que les Jupiter and Lyric Chamber Music Societies à New York. Il se produit régulièrement dans des concerts de musique de chambre de la série Musique pour un dimanche après-midi du CNA, ainsi que dans le cadre de festivals de musique de chambre d’Ottawa.
M. Marks a fait ses débuts comme soliste avec l’Orchestre du Centre national des Arts en 2004 dans Harold en Italie, et en 2007, il a créé le Concerto pour alto de Steven Gellman avec l’Orchestre symphonique d’Ottawa. En 2014, il a joué un concerto de Malcolm Forsyth avec la violoncelliste Amanda Forsyth. Il se produit souvent avec le pianiste d’Ottawa Mauro Bertoli et donne des récitals partout au Canada. En septembre 2015, il se joint au corps professoral de l’Université d’Ottawa.
Stewart Goodyear se produit régulièrement au Centre national des Arts depuis l’âge de 12 ans. Il comptait alors déjà près de dix ans de piano à son actif, ayant découvert l’instrument à 3 ans et jouant d’oreille, à 4 ans, sur un piano jouet. La discothèque de son père, riche en enregistrements d’œuvres de Beethoven, a éveillé sa fibre musicale et orienté sa carrière. Après avoir remporté le Concours de musique du Canada à 11 ans et interprété son premier concerto en public (le Concerto no 1 de Chostakovitch) avec l’Orchestre de chambre du Manitoba deux ans plus tard, il a obtenu à 15 ans son diplôme du Conservatoire royal de musique de Toronto (École Glenn-Gould), où il a été l’élève de James Anagnoson. Il a poursuivi ses études à l’Institut de musique Curtis de Philadelphie, où il a eu pour maîtres Leon Fleisher, Gary Graffman et Claude Frank, puis à l’École Juilliard de New York, où il a étudié auprès d’Oxana Yablonskaya et obtenu une maîtrise en interprétation au piano.
Son marathon emblématique, l’intégrale des 32 sonates pour piano de Beethoven interprétée en une seule journée, a fait sa renommée; il a notamment accompli cet exploit au Koerner Hall de Toronto. Son coffret de ces œuvres a été cité pour le prix Juno du meilleur enregistrement solo de musique classique (2014). Goodyear est aussi reconnu comme improvisateur, arrangeur et compositeur. Quand il interprète les concertos de la période classique, il invente ses propres cadences sur le vif, différentes chaque fois, à l’exemple des pianistes de l’époque. Comme arrangeur, il a transcrit l’intégrale du ballet Casse-Noisette de Tchaïkovsky pour piano seul. Composant depuis l’âge de 8 ans, il est l’auteur d’une douzaine d’œuvres; certaines portent des titres aussi énigmatiques que Baby Shark Fugue (« Fugue du bébé requin »), Count Up (« Dénombrement »), Dogged by Hell Hounds (« Poursuivi par les chiens de l’Enfer ») ou Callaloo (nom d’un plat antillais typique; la pièce est un hommage symphonique à Trinidad, d’où une partie de sa famille est originaire), tandis que d’autres ont des titres plus conventionnels, telles la Sonate pour piano (créée lors de son récital de fin d’études à l’Institut Curtis), le Concerto pour piano et le Concerto pour violoncelle (qui sera créé par Rachel Mercer, violoncelle solo de l’Orchestre du CNA, le 14 février 2020).