≈ 2 heures · Avec entracte
Dernière mise à jour: 16 septembre 2019
Les solistes qui se produisent ce soir dans Peer Gynt – Carmen Harris, Lynlee Wolstencroft et Ryan Hofman –
sont titulaires d’une maîtrise en musique (chant) de l’Université d’Ottawa.
Choristes des chœurs :
Ewashko Singers (ES)
Ensemble Calixa-Lavallée (CL)
Pianiste de répétition : Claire Stevens
Soprano
Michelle Bawden CL
Ashley Bedard ES
Anastasiya Gorodnicha CL
Alison Kennedy ES
Ilene McKenna ES
Rosemary Cairns Way ES
Alto
Barb Ackison ES
Donna Ager ES
Wanda Allard ES
Shelly Arturo ES
Elizabeth Burbidge ES
Rachel Hotte ES
Caroline Johnston ES
Chloe Monette CL
Rebecca Taves ES
Ténor
Johnathan Bentley ES
David Lafranchise ES
Bryan Parker ES
Robert Ryan ES
Ryan Tonelli CL
Basse
Grant Cameron ES
Alain Franchomme ES
Braeden Kloke ES
James Kubina ES
Kevin Marimbu CL
Mathieu Jean Roy CL
Kyle Simpson CL
Stephen Slessor ES
Christopher Yordy ES
Vit maintenant à Winnipeg (Man.)
D’ascendance crie, Andrew Balfour est un compositeur, chef d’orchestre, chanteur et concepteur sonore novateur, fort d’un imposant catalogue d’œuvres chorales, instrumentales, électroacoustiques et orchestrales, telles Take the Indian (méditation chantée sur les enfants disparus); Empire Étrange: The Death of Louis Riel; Bawajigaywin (« quête de vision »); et Manitou Sky, un poème symphonique pour orchestre. Son nouvel opéra autochtone, Mishabooz’s Realm, lui a été commandé par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et le Highlands Opera Workshop.
Balfour est fondateur et directeur artistique de l’ensemble vocal Camerata Nova, qui présente, pour une 22e année consécutive, une série de concerts à Winnipeg. Il se spécialise dans la création de concerts thématiques, dont beaucoup abordent des questions autochtones. Ces programmes novateurs explorent un thème au moyen d’un large éventail de musiques comprenant des créations, des arrangements inédits et des collaborations originales à la croisée des genres et des disciplines.
Passionné d’éducation musicale et actif dans sa communauté, le compositeur œuvre auprès des écoles des réserves du nord et du centre-ville de Winnipeg, au nom du Centre national des Arts, de Camerata Nova, de l’Orchestre symphonique de Winnipeg et de différents districts scolaires.
Balfour a reçu en 2007 un prix du maire de Winnipeg, parrainé par le Conseil des arts de la ville, à titre d’artiste à mi-carrière le plus prometteur.
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Ambe est basée sur une chanson originale en ojibwé offerte à Andrew Balfour et au Chœur de concert de l’Université du Manitoba par le chanteur et joueur de tambour traditionnel Cory Campbell. Celui-ci décrit ainsi sa chanson : « C’est un appel à suivre la voie sacrée de l’existence ou “sentier rouge,” voire, en toute franchise, à nous laisser guider par ce qui nous interpelle, parce que tout arrive pour une raison et à raison. »
Balfour a créé une composition originale inspirée de la chanson de Campbell, qui en reprend les paroles et fait écho au rythme régulier du tambour qui unifie la pièce. Les mélodies de Balfour sont originales, mais reflètent par moments la chanson de Campbell. Pour Balfour, le rythme régulier qui parcourt tout le morceau représente les battements du cœur de la Terre-Mère, et la première mélodie lyrique de la soprano, qui émerge de cette trame rythmique à la septième mesure, évoque le puissant totem de l’Aigle, lequel représente l’amour, la sagesse et la force.
– Traduit d’après Andrew Balfour
Commande du Centre national des Arts et de la Compagnie d’opéra canadienne
Midland, Ontario, 24 août 1981;
vit actuellement à Oakville
D’origine métisse et canadienne-française, le compositeur Ian Cusson se spécialise dans la mélodie, l’opéra et les pièces orchestrales. Il s’intéresse, dans son œuvre, à l’expérience autochtone canadienne, en particulier à l’histoire du peuple métis, à l’union des identités raciales mixtes et à la rencontre des cultures occidentales et autochtones. Il a étudié la composition auprès de Jake Heggie (San Francisco) et Samuel Dolin, et le piano sous la houlette de James Anagnoson à l’École Glenn Gould. Il a aussi eu pour mentor Johannes Debus.
Lauréat d’un Prix national d’excellence décerné aux Autochtones, d’une bourse des Projets Chalmers de perfectionnement professionnel et de plusieurs bourses des conseils des arts du Canada, de l’Ontario et de Toronto, Cusson a été l’un des tout premiers compositeurs en résidence à l’Orchestre du Centre national des Arts dans le cadre du programme Carrefour (2017–2019). Il est actuellement compositeur en résidence à la Compagnie d’opéra canadienne (2019–2021). Compositeur agréé du Centre de musique canadienne, il est aussi membre de la Ligue canadienne des compositeurs. Ian Cusson réside à Oakville avec sa femme et leurs quatre enfants.
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Le CNA et la Compagnie d’opéra canadienne ont commandé ce nouvel air pour remplacer l’aria « Kuyas » qui ouvrait l’Acte III de l’opéra Louis Riel d’Harry Somers et Mavor Moore (1967). La partition originale utilisait sans autorisation un chant appartenant au peuple Nisga’a. Cette nouvelle aria sera désormais intégrée à toutes les productions futures de l’opéra.
Participer à la création d’une nouvelle pièce pour l’opéra Louis Riel est bien plus qu’une simple affaire de composition. C’est une occasion de contribuer à redresser un tort historique, en rendant au peuple auquel il appartient un chant qu’on s’était illégitimement approprié. C’est un pas important vers la réconciliation.
La tâche de composer une nouvelle musique pour Louis Riel, souvent considéré comme l’opéra canadien le plus important, n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Il faut être humblement conscient des attentes et des critiques qui en découleront inévitablement. Comment écrire de la musique devant être intégrée à un opéra qui divise l’opinion publique et fait l’objet de commentaires érudits depuis plus d’un demi-siècle?
Je me suis tourné vers l’intrigue elle-même pour déterminer la voie à suivre, en prenant en compte la fonction de la scène où se trouve cette aria dans le déroulement de l’opéra. L’objectif que je me suis fixé était de saisir le ton que ce passage exigeait.
L’Acte III débute au moment où Marguerite, jeune épouse de Louis Riel, chante une berceuse à leur enfant pour l’endormir. Elle chante les espoirs et les rêves qu’elle caresse pour son tout-petit – qu’il ait les pattes du cerf pour le porter à travers les prairies, les ailes de l’aigle, le cœur de l’homme, la sagesse des étoiles… Cet instant des plus intimes est au cœur de l’opéra. Sa musique nécessite un degré élevé de simplicité et de limpidité, elle constitue une pause avant le point culminant de l’opéra, soit le moment où Riel rentre au Canada pour mener son peuple à la rébellion, ce qui entraînera son exécution par l’État canadien.
Donner une voix à un personnage historique de ma propre communauté est une expérience hors du commun. C’est un regard vers le passé, au-delà du temps et des générations. Mais c’est aussi une projection dans l’avenir, vers les futures générations des peuples autochtones de ce pays. J’ai écrit cette pièce au nom de toutes mes relations.
– Traduit d’après Ian Cusson
Née à Mnidoo Mnissing en 1966, Giniw dodem (clan de l’aigle royal)
Vit maintenant à Mnidoo Mnissing et Halton (Ontario)
Active sur le plan international depuis 1995, la compositrice de la Première nation Odawa Barbara Croall a vu ses œuvres commandées et interprétées par certains des plus grands orchestres, ensembles et solistes du Canada, des États-Unis, du Royaume‑Uni, de l’Europe, de l’Amérique latine et de l’Asie. Comme musicienne, elle joue, interprète et compose de la musique pour le pipigwan et la voix à la façon traditionnelle anishinaabe. Compositrice de formation classique, elle détient des diplômes et certificats en musique du Centre Acanthes (France), de Musikhochschule à Munich (Allemagne), du Conservatoire royal de musique (Toronto) et de l’Université de Toronto.
Fille d’une survivante des pensionnats autochtones, Croall est aussi la descendante directe de chefs héréditaires qui ont signé d’importants traités en Ontario et combattu lors de la guerre de 1812.
Parmi ses enregistrements de concerts et de musique, on retrouve : CBC Radio One, CBC Radio Two, Bayerische Rundfunk-Bayern 3, Deutsche Radio Swiss (DRS-II), Radio France, Italian National Television, APTN (Aboriginal Peoples Television Network, Canada) et Kennedy Center Live Broadcasts (Washington, É-U ).
Elle a reçu de nombreux prix, dont le prix Glenn Gould en composition (1989), plusieurs bourses du Conservatoire royal de musique et de l’École Glenn Gould (1992–1996) ainsi que des prix de la National Aboriginal Achievement Foundation (1993–1998), trois citations pour le prix K.M. Hunter (2003, 2007, 2012), un prix du Visual and Expressive Arts Program (National Museum of the American Indian, 2009) et une citation aux prix Dora Mavor (2012).
Barbara est également la fondatrice et directrice de Women of the Four Directions (WFD), organisme qui fait la promotion des activités artistiques et culturelles des femmes autochtones. Elle a également siégé au comité consultatif de First Nations Composers’ Initiative (FNCI).
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Œuvre pour cordes, mezzo-soprano et flûte, Zasakwaa (Présence d’une forte gelée) accueille la venue de l’hiver à travers le prisme d’une femme, esprit de la terre. Dans la cosmologie anishinaabe (Odawa), la tradition orale nous a transmis l’histoire de Mindemoyenh (la vieille femme), esprit de la terre et symbole de la sagesse et du savoir ancestral de la femme. Enfant, très souvent je me suis baignée dans le magnifique lac Mindemoya de Manidoo Mnissing (l’île Manitoulin), reconnu pour ses eaux peu profondes et ses sables ondulés, côté est; mais aussi pour la grande île qui s’y élève, surnommée Mindemoyenh par les Anishinaabeg, et dont la forme rappelle celle d’une vieille femme, couchée sur le dos, entourée d’eaux tranquilles. (Les peuples colonisateurs l’ont depuis renommée île Treasure.) Plusieurs croient qu’elle était la première femme ancestrale à émerger de la terre et de la pierre au moment de la création de Manidoo Mnissing, tel un esprit protecteur. À l’automne, lorsque surviennent les premières gelées qui précèdent biboon (l’hiver) et que nombre des créatures terrestres sombrent dans un profond sommeil, l’île-femme s’immobilise sous le poids de la glace et de la neige. Et le calme s’installe.
La soliste mezzo-soprano donne ici voix à l’esprit de l’île, et évoque sa grand-mère, la lune, Nookomis, veillant sur toutes celles qui la célèbrent et lui rendent hommage durant les cérémonies de la pleine lune. La flûtiste soliste incarne quant à elle une figure en transformation : vents froids par moments, puis esprit de l’air, souffle de vie, et Bineshiinh (petit oiseau), qui demeure auprès de Mindemoyenh tout au long de l’automne et de l’hiver, lui chantant de joyeuses et réconfortantes mélodies pour briser sa solitude hivernale. L’appel du Gookooko’oo (hibou), alors que Mindemoyenh tombe enfin dans un sommeil hibernal, nous rappelle la présence d’un autre esprit protecteur, le hibou, gardien des dormeurs et chasseur silencieux qui plane sous le couvert de la nuit et les rayons du clair de lune.
– Traduit d’après Barbara Croall
Bergen (Norvège), 15 juin 1843;
Bergen, 4 septembre 1907
Paysages, sons et folklore norvégiens sont au cœur de l’œuvre de Grieg, surtout dans la musique de scène qu’il a composée pour le drame poétique Peer Gynt (1867) d’Henrik Ibsen. Dramaturge le plus célèbre de Norvège, Ibsen (1828–1906) n’envisageait pas, au départ, de faire représenter sa pièce monumentale qui, dans son esprit, se prêtait davantage à la lecture qu’à la scène, avec ses éléments empruntés aux contes de fées norvégiens et ses aspects fantastiques, satiriques et allégoriques. Il finit par changer d’avis et pria Grieg de lui écrire la musique d’accompagnement de la production, qui fut créée le 24 février 1876 à Christiania (auj. Oslo). Grieg composa ensuite des numéros supplémentaires pour les reprises à Copenhague (1885, 1892) et Christiania (1902).
Nous entendons ce soir une séquence d’une heure regroupant près des deux tiers de la musique de scène composée pour Peer Gynt : aux huit numéros des deux populaires suites pour orchestre qui en ont été tirées s’ajoute du matériau supplémentaire comprenant chœurs, narration et voix solistes. Les mélomanes familiers des deux suites remarqueront que certains de leurs numéros intègrent aussi, sous leur forme initiale, des éléments vocaux. La pièce d’Ibsen relate les aventures d’un personnage plutôt antipathique, égocentrique et complètement irresponsable, qui quitte sa ville natale pour parcourir le monde dans une quête incessante de gratification, ses manières grossières lui attirant l’animosité de tous ceux qu’il rencontre.
La pièce s’ouvre sur des noces. Peer montre d’emblée son vrai visage, alors qu’il enlève la mariée et l’abandonne aussitôt. Il fait ensuite la connaissance de turbulentes bergères qui appellent en vain leurs amants perdus (trolls); il leur propose de remplacer ces messieurs. Plus tard, Peer apparaît dans l’antre du roi de la montagne, où de hideux petits trolls, symbolisant les traits les plus détestables de l’esprit humain, le pourchassent et le tourmentent. Il éclate de rire en voyant danser de façon disgracieuse la fille du roi, qui n’est pas jolie. En colère, le roi de la montagne lance son armée de trolls aux trousses de Peer dans une scène tout à fait effrayante.
Au terme de longues années d’errance, Peer rentre à la maison à temps pour assister aux derniers instants de sa mère bien-aimée, Åse, qui meurt dans ses bras. Cette scène empreinte de tristesse, orchestrée pour les cordes seules, s’appuie sur un matériau musical ténu, un motif ascendant de trois notes. Les pérégrinations de Peer reprennent et l’entraînent en Afrique du Nord. Au matin évoque la beauté idyllique et la quiétude d’un lever du soleil dans le désert. De belles danseuses divertissent Peer en exécutant la Danse arabe, puis Anitra, fille d’un chef de tribu, fait de même seule. Peer la courtise alors avec une sérénade – seul moment de la pièce où l’acteur qui interprète ce rôle est appelé à chanter. Unique véritable amour de Peer, Solveig chante son espoir qu’il reviendra un jour se blottir dans ses bras.
Peer rentre finalement en Norvège pour une dernière fois, en pleine tempête, métaphore, sans doute, de son esprit troublé. Il trouve réconfort et pardon dans les bras de Solveig, qui lui chante le dernier numéro de la partition musicale, une réconfortante berceuse d’une infinie tendresse.
– Traduit d’après Robert Markow
Décrit comme « un communicateur né, sur scène comme dans la vie » (The Telegraph), Alexander Shelley se produit sur six continents avec les plus grands ensembles et solistes de la planète.
Reconnu pour sa technique de direction « impeccable » (Yorkshire Post) et pour « la précision, la distinction et la beauté de sa gestique […] quelque chose que l’on n’a plus vraiment vu depuis Lorin Maazel » (Le Devoir), le maestro est aussi célébré pour la clarté et l’intégrité de ses interprétations et pour la créativité et l’audace de sa programmation. Il a à ce jour dirigé plus de 40 premières mondiales d’envergure, des cycles acclamés des symphonies de Beethoven, de Schumann et de Brahms, des opéras, des ballets et des productions multimédias novatrices.
Il est depuis 2015 directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada et premier chef associé de l’Orchestre philharmonique royal de Londres. En avril 2023, il a été nommé directeur artistique et musical d’Artis—Naples en Floride, prenant ainsi les rênes artistiques de l’Orchestre philharmonique de Naples et de tous les volets de cette organisation multidisciplinaire. La saison 2024-2025 est sa première à ce poste. Alexander Shelley ajoute également à ses autres fonctions de chef d’orchestre une nomination au poste de directeur artistique et musical de l’Orchestre symphonique du Pacifique (dans le comté d’Orange, à Los Angeles). Il sera directeur musical désigné à compter de septembre 2025 avant d’entamer son premier mandat de cinq ans à la saison 2026-2027.
Alexander Shelley se produira également cette saison avec l’Orchestre symphonique de la Ville de Birmingham, l’Orchestre symphonique du Colorado, l’Orchestre philharmonique de Varsovie, l’Orchestre symphonique de Seattle, le Chicago Civic Orchestra et l’Orchestre symphonique national d’Irlande. Il est régulièrement invité par les plus grands orchestres d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Australasie, dont l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, le Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre de la Suisse Romande, les orchestres philharmoniques d’Helsinki, de Hong Kong, du Luxembourg, de Malaisie, d’Oslo, de Rotterdam et de Stockholm et les orchestres symphoniques de Sao Paulo, de Houston, de Seattle, de Baltimore, d’Indianapolis, de Montréal, de Toronto, de Munich, de Singapour, de Melbourne, de Sydney et de Nouvelle-Zélande.
Alexander Shelley a succédé à Pinchas Zukerman à titre de directeur musical de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en septembre 2015, devenant le plus jeune chef à occuper ce poste dans l’histoire de l’ensemble. Ce dernier a depuis été qualifié de « transformé », « passionné », « ambitieux » et « déchaîné » (Ottawa Citizen) et classé parmi les plus audacieux en Amérique du Nord pour sa programmation (Maclean’s). Le maestro a mené ses troupes dans des tournées d’envergure au Canada, en Europe et au Carnegie Hall, où il a dirigé la première de la Symphonie no. 13 de Philip Glass.
À la tête de l’Orchestre du CNA, Alexander Shelley a commandé des œuvres révolutionnaires, dont Réflexions sur la vie et RENCONTR3S, et fait paraître plusieurs albums finalistes aux prix Juno. En réaction à la pandémie et aux questions de justice sociale qui dominent notre époque, il a lancé les séries vidéo L’OCNA en direct et INCONDITIONNEL.
En août 2017 se concluait le mandat du maestro Shelley à la direction de l’Orchestre symphonique de Nuremberg, période décrite comme un âge d’or par la critique et le public.
Sur la scène lyrique, Alexander Shelley a dirigé La veuve joyeuse et le Roméo et Juliette de Gounod (Opéral royal danois), La bohème (Opera Lyra / Centre national des Arts), Louis Riel (Compagnie d’opéra canadienne / Centre national des Arts), Iolanta (Deutsche Kammerphilharmonie de Brême), Così fan tutte (Opéra Orchestre National Montpellier), Les noces de Figaro (Opera North), Tosca (Innsbruck) ainsi que Les noces de Figaro et Don Giovanni en version semi-scénique au CNA.
Lauréat du prix ECHO et du Deutsche Grunderpreis, le chef s’est vu décerner en avril 2023 la Croix fédérale du Mérite par le président allemand Frank-Walter Steinmeier en reconnaissance de ses services à la musique et à la culture.
À titre de fondateur et directeur artistique de la Schumann Camerata et de sa série avant-gardiste 440Hz à Düsseldorf et de directeur artistique du projet Zukunftslabor de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, ainsi que par ses nombreuses tournées à la tête de l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne, il cherche constamment à inspirer les futures générations d’instrumentistes et d’adeptes de musique classique.
Alexander Shelley fait régulièrement des présentations instructives et passionnées sur ses programmes avant et après les concerts. Il participe aussi à de nombreuses entrevues et produit des balados sur le rôle de la musique classique dans la société. Seulement à Nuremberg, il a accueilli en neuf ans plus d’un demi-million de personnes aux concerts annuels du Klassik Open Air, le plus grand événement de musique classique d’Europe.
Né à Londres en octobre 1979 et fils de célèbres pianistes concertistes, Alexander Shelley a étudié le violoncelle et la direction d’orchestre en Allemagne. Il s’est d’abord signalé en remportant à l’unanimité le premier prix au Concours de direction d’orchestre de Leeds en 2005. La critique l’a décrit comme « le jeune chef d’orchestre le plus passionnant et le plus doué à avoir récolté ce prix hautement prestigieux ».
Le poste de directeur musical bénéficie du soutien d’Elinor Gill Ratcliffe, C.M., O.N.L., LL.D. (hc).
Saluée par la critique pour un son, un impeccable phrasé et un art musical consommé qui se distinguent par leur beauté, leur clarté et leur fluidité, Joanna G’froerer poursuit une brillante carrière de musicienne d’orchestre, chambriste, soliste et pédagogue. Devenue flûte solo de l’Orchestre du Centre national des Arts du Canada en 1992, à l’âge de 20 ans, elle est l’une des plus jeunes instrumentistes qu’ait recrutées l’ensemble.
Née à Vancouver dans une famille de musiciennes et musiciens professionnels, elle a étudié la flûte dans cette ville auprès de Kathleen Rudolph, et a eu pour maître Timothy Hutchins à l’Université McGill, obtenant une licence en musique en 1993. Sa formation orchestrale comprend également le Camp artistique d’Interlochen et l’Orchestre national des jeunes du Canada.
Joanna se produit régulièrement avec l’Orchestre du CNA, avec qui on a pu l’entendre comme soliste dans plus d’une trentaine de programmes depuis 1992. Elle a aussi joué des concertos avec plusieurs des autres grands ensembles du Canada, dont les orchestres symphoniques de Vancouver, de Victoria et de Québec. Elle a déjà remporté le Concours de l’Orchestre symphonique de Montréal.
Au nombre de ses enregistrements, notons un album de quatuors avec flûte de Mozart avec Pinchas Zukerman, Martin Beaver et Amanda Forsyth, paru sous étiquette SRC et sacré meilleur album canadien de musique de chambre par le magazine Opus en 2002; un enregistrement du concerto pour flûte et de la Fantaisie pour un gentilhomme de Rodrigo avec l’Orchestre symphonique de la principauté des Asturies sous la direction de Maximiano Valdes pour Naxos, « interprété de manière exquise par la virtuose canadienne Joanna G’froerer » (Anthony Holden, The Observer); également chez Naxos, un album de musique pour instruments à vent de Saint-Saëns, choix des éditeurs du magazine Gramophone en 2011; et un nouvel enregistrement du Concerto brandebourgeois no 2 de Bach avec Jens Lindemann, James Ehnes, Jon Kimura Parker et Charles Hamman, finaliste pour un prix JUNO en 2021.
On a pu voir Joanna lors de festivals de musique de chambre à Montréal, Toronto, Vancouver et Ottawa ainsi qu’au Festival Scotia d’Halifax, au Festival de Campos do Jordão au Brésil et au Festival Affinis au Japon. Membre du quintette à vent de l’Orchestre du CNA, elle forme également le duo G’froerer-Gott avec la harpiste Michelle Gott.
Cofondatrice du festival Classical Unbound du comté de Prince Edward, elle en a été la codirectrice artistique pendant ses trois premières saisons.
À titre de pédagogue, Joanna a enseigné la flûte à l’Institut estival de musique du CNA, au Domaine Forget et auprès de l’Orchestre national des jeunes du Canada. Elle a de plus animé des classes de maître dans des universités et conservatoires partout au Canada ainsi qu’aux États-Unis, en Europe et en Asie. Elle fait actuellement partie du corps professoral de la Faculté de musique de l’Université McGill à Montréal.
Artiste Wm. S. Haynes, elle se produit sur scène avec une flûte Haynes en or 19,5 carats comportant un mécanisme léger en argent et des têtes de 19,5 et 14 carats.
Mezzo-soprano très demandée et encensée par la critique, membre des Premières Nations Kwagiulth et Stó:lō à l’ascendance anglaise, irlandaise et écossaise, Marion Newman est reconnue comme l’une des chanteuses les plus accomplies du Canada pour ses interprétations d’œuvres allant de Vivaldi à Vivier, de même que pour ses rôles opératiques comme Carmen ou Rosine (Le barbier de Séville). Sélectionnée aux prix Dora pour son premier rôle dans Shanawdithit (Nolan et Burry) avec le Tapestry Opera de Toronto – en première mondiale –, elle « incarne son personnage avec une dignité et un courage imposants », selon Ian Ritchie.
Nouvelle animatrice de l’émission Saturday Afternoon at the Opera de CBC, Marion est aussi éditrice invitée au Chan Centre for the Performing Arts de l’Université de la Colombie-Britannique pour une nouvelle série de concerts présentant des œuvres d’artistes autochtones.
Marion a joué le rôle de Dre Wilson dans la première à l’Opéra de la ville de Vancouver et au Pacific Opera Victoria de Missing (Clements et Current), qui raconte en anglais et en gitxsan l’histoire des femmes autochtones disparues et assassinées du Canada, de même que le rôle de Tsianina Redfeather dans le drame musical de Jani Lauzon, I Call Myself Princess, au Globe Theatre de Regina.
Sur la scène nord-américaine, Marion s’est produite avec le Symphony Nova Scotia, l’Orchestre du Centre national des Arts, le quatuor à cordes Emily Carr, la société de musique nouvelle Continuum, le chœur du Elora Festival, le chœur Elmer Iseler, l’Orchestre baroque de Portland et le Chœur St-Laurent de Montréal.
Temps forts de sa saison : le Requiem de Mozart, une coproduction de la Compagnie d’opéra canadienne et de Against the Grain Theatre; l’atelier en direct du projet « Echoes », avec le Gryphon Trio; et la version pour quatuor à cordes de Five Orchestral Songs on Poems of Marilyn Dumont (Cusson), avec le New Orford String Quartet Concert, pour les Cecilia Concerts de Halifax.
En 2022, Marion fera sa première à l’Opéra d’Anchorage pour le rôle de Dre Wilson, dans une nouvelle production de Missing. Elle créera également le rôle de Dawn avec l’Opéra national du pays de Galles pour la première à venir de Migrations, une série d’histoires écrites par cinq personnes à partir de leur propre expérience de la migration ou du travail auprès des réfugiés.
Plus récemment, Marion a présenté What is Classical Indigenous Music?, dans lequel elle s’est également produite avec les Confluence Concerts de Toronto. Elle a aussi travaillé pour la première fois avec l’Orchestre symphonique de Rhode Island pour le Messie de Haendel.
En parallèle de sa carrière bien remplie d’interprète, Marion a cofondé l’Opéra Amplified et a travaillé dans de nombreux domaines des arts du spectacle comme éditrice, administratrice des arts, conférencière et enseignante. Elle est aussi conseillère dramaturgique pour Namwayut/Nous ne faisons qu’un, un nouvel opéra en création avec des artistes autochtones, noirs et de couleur et l’Opéra de Calgary.
Marion a interprété beaucoup d’œuvres qui font écho à son identité autochtone, comme Ancestral Voices (Tovey) avec l’Orchestre symphonique de Vancouver, Nuyamł-ił Kulhulmx (« Chanter la Terre », de Höstman) avec l’Orchestre symphonique de Victoria et Five Orchestral Songs on Poems of Marilyn Dumont avec l’Orchestre symphonique de Regina.
Ancien chef de chœur des Petits chanteurs de Vienne et des Cantata Singers of Ottawa, Laurence Ewashko fête cette année ses 35 ans d’activités chorales dans la région de la capitale nationale. Il œuvre à faire connaître et aimer une musique vocale de qualité, au Canada et à l’étranger, grâce à ses talents d’animateur d’ateliers choraux, de répétiteur et de membre de jurys. Ce fidèle collaborateur du Centre national des Arts a préparé de nombreux chœurs pour de grands chefs d’orchestre.
Professeur titulaire en études chorales à l’Université d’Ottawa, il dirige les deux chœurs de l’École de musique. Laurence Ewashko a reçu le prestigieux prix Leslie-Bell pour la direction chorale et de nombreuses récompenses du Conseil des arts du Canada. Il est le chef fondateur des Ewashko Singers, ensemble fondé en 1992.
Nés en 1992 à l’occasion d’un événement diffusé en direct pour les 50 ans de Radio Canada International, les Ewashko Singers sont devenus l’un des ensembles vocaux les plus polyvalents de la région de la capitale nationale.
De Beethoven à Mahler ou Verdi en passant par Richard Rodgers et Howard Shore, ils interprètent avec talent un large éventail de styles musicaux dans plusieurs langues. Sous la houlette de Laurence Ewashko, directeur artistique, les Ewashko Singers mettent régulièrement en avant des compositeurs et jeunes talents canadiens. En plus de leurs propres concerts, ils se joignent souvent à d’autres chœurs et ensembles musicaux locaux. Récemment, ils se sont produits avec l’Orchestre du Centre national des Arts pour un enregistrement en direct de Golden slumbers kiss your eyes d’Ana Sokolović, récompensé d’un prix Juno, et pour une reprise de l’opéra Louis Riel d’Harry Somers dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire du Canada.
Le Chœur Calixa-Lavallée est l’ensemble choral de marque du École de musique de l’Université d’Ottawa. La participation à cet ensemble, sous la direction de Laurence Ewashko, permet aux choristes d’élargir leurs connaissances de plusieurs façons : en interprétant un large répertoire de style varié, en aiguisant le sens de l’harmonisation, et en améliorant leur lecture à vue, leur connaissance des langues et des techniques vocales et chorales. Le Chœur Calixa-Lavallée se produit régulièrement pendant l’année scolaire, à la fois à l’Université et dans la région d’Ottawa.
D’ascendance crie, Andrew Balfour est un compositeur, chef d’orchestre, chanteur et concepteur sonore novateur, fort d’un imposant catalogue d’œuvres chorales, instrumentales, électroacoustiques et orchestrales, telles Take the Indian (méditation chantée sur les enfants disparus); Empire Étrange: The Death of Louis Riel; Bawajigaywin (« quête de vision »); et Manitou Sky, un poème symphonique pour orchestre. Son nouvel opéra autochtone, Mishabooz’s Realm, lui a été commandé par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et le Highlands Opera Workshop.
M. Balfour est fondateur et directeur artistique de l’ensemble vocal Camerata Nova, qui présente, pour une 22e année consécutive, une série de concerts à Winnipeg. L’ensemble se spécialise dans la création de concerts thématiques, dont beaucoup abordent des questions autochtones. Ces programmes novateurs se penchent sur un thème à travers un large spectre musical – nouvelles compositions, arrangements inédits, collaborations interdisciplinaires et entre artistes évoluant dans des sphères musicales variées.
Passionné d’éducation musicale et de rayonnement, le compositeur œuvre auprès des écoles des réserves du nord et du centre-ville de Winnipeg, au nom du Centre national des Arts, de Camerata Nova, de l’Orchestre symphonique de Winnipeg et de différents districts scolaires.
Andrew Balfour a reçu en 2007 un prix du maire de Winnipeg, parrainé par le Conseil des arts de la ville, à titre d’artiste à mi-carrière le plus prometteur.
Ian Cusson (né en 1981) est un compositeur canadien de mélodies, d’opéras et de pièces orchestrales. D’origine métisse (communauté métisse de la Baie Georgienne) et canadienne-française, il explore, dans son œuvre, l’expérience autochtone au Canada, en particulier l’histoire du peuple métis, l’union des identités raciales mixtes et la rencontre des cultures occidentales et autochtones.
Il a étudié la composition auprès de Jake Heggie et Samuel Dolin ainsi que le piano sous la houlette de James Anagnoson à l’École Glenn-Gould. Lauréat d’un Prix national d’excellence décerné aux Autochtones, il a obtenu de nombreuses subventions, y compris une bourse des Projets Chalmers de perfectionnement professionnel et plusieurs bourses des conseils des arts du Canada, de l’Ontario et de Toronto.
Ian Cusson a été l’un des deux premiers compositeurs en résidence à l’Orchestre du Centre national des Arts dans le cadre du programme Carrefour (2017-2019). Il a également été compositeur en résidence à la Compagnie d’opéra canadienne (2019-2021). Il a été co-directeur artistique du programme L’opéra au XXIe siècle du Centre Banff et lauréat, en 2021, du Prix Jan V. Matejcek pour la nouvelle musique classique de la SOCAN et d’un Prix Johanna-Metcalf des arts de la scène. Compositeur agréé du Centre de musique canadienne, il est aussi membre de la Ligue canadienne des compositeurs.
Ian Cusson réside à Toronto avec sa femme et leurs quatre enfants.
Barbara Assiginaak, C.M., O.Ont.
Barbara Assiginaak est une compositrice et musicienne anishinaabekwe (d’origine odawa, ojibwée et potawatomi; Mnidoo Mnissing, Giniw Dodem) qui partage son temps entre la composition, la scène et l’enseignement. Habituée des cérémonies traditionnelles aux côtés des personnes aînées, elle participe également aux activités écologiques liées à l’exploitation de la terre. Ses méthodes d’enseignement sont enracinées dans les enseignements traditionnels anishinaabeg. Depuis son plus jeune âge, elle compose de la musique pour le pipigwan (flûte traditionnelle en bois), le dewe’igan (tambour) et la voix dans le respect des traditions orales et sonores des Anishinaabeg. De formation classique, Barbara Assiginaak détient un baccalauréat en musique (composition) de l’Université de Toronto, un diplôme en composition de la Musikhochschule de Munich (Allemagne), un diplôme du Centre Acanthes, ainsi qu’un diplôme ARCT en interprétation au piano. Depuis ses débuts en 1995, Barbara Assiginaak est l’auteure de nombreuses œuvres pour chœur, voix, ensemble de musique de chambre, chanson d’art et orchestre (y compris des concertos) pour le théâtre, la danse, le cinéma, l’opéra, le multimédia et des projets interdisciplinaires. Elle interprète régulièrement ses œuvres en solo (voix, pipigwan, percussions et autres instruments anishinaabe).
En tant que descendante directe des chefs héréditaires qui ont signé des traités en Ontario et fille et petite-fille de survivants des pensionnats autochtones, Barbara Assiginaak s’est nourrie de ces histoires pour alimenter son travail. Elle a participé activement aux activités de la Commission de vérité et réconciliation. Déjà, dès 1992, elle s’est imprégnée des souvenirs de pensionnat que sa mère lui contait dans son enfance pour composer une œuvre pour ensemble de musique de chambre.
Elle a reçu de nombreux prix, dont le prix Glenn Gould en composition (Université de Toronto), une nomination aux prix Dora, trois nominations pour le prix K.M. Hunter, plusieurs bourses du Conservatoire royal de musique, de l’École Glenn Gould et de la National Aboriginal Achievement Foundation (1992-1996) et un prix du Visual and Expressive Arts Program (National Museum of the American Indian). On a pu entendre ses œuvres à CBC Radio One, CBC Radio Two, Bayerische Rundfunk-Bayern 3, à la radio suisse allemande DRS-II, à Radio France, à APTN, à la télévision nationale italienne et sur d’autres plateformes de diffusion en continu en ligne. Elle est actuellement professeure adjointe et coordonnatrice en composition à la Faculté de musique de l’Université Wilfrid-Laurier.
Tobi Hunt McCoy poursuit sa collaboration saisonnière avec l’Orchestre du CNA à titre de régisseuse. Lors des saisons précédentes, elle a notamment été à la régie pour Le Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn avec Christopher Plummer en 2001 et Colm Feore en 2014. Pour l’Orchestre symphonique d’Edmonton, elle a assuré avec Jack Everly la coproduction de La belle époque de la radio, un concert Pops de musique des années 1940 qu’ils avaient produit ensemble en 2007 pour l’Orchestre du CNA.
En 2018, McCoy a fait ses débuts de comédienne à la Salle Southam en jouant son propre rôle dans L’Orchestre de la planète X de la Magic Circle Mime Co. Comme régisseuse, elle a fait un peu de tout : aidé Suzanne et la comtesse à expliquer les subtilités de l’amour conjugal au comte et à Figaro dans Les Noces de Figaro; gardé les yeux ouverts (pour la première fois de sa vie) pendant la scène des singes volants dans le Magicien d’Oz; demandé (par erreur!) à Patrick Watson de montrer une pièce d’identité en coulisses; retenu son souffle devant les prouesses des acrobates du Cirque à Broadway; continué d’exercer son français de la Colombie-Britannique grâce aux conseils des choristes d’Ottawa et acclamé Luke et la princesse Leia avec Charlie Ross, Émilie Fournier et Erik Ochsner dans le cadre du concert Pops Star Wars.
Dans son temps libre, elle s’occupe du département d’arts, d’anglais, de théâtre et de techniques de documentation au Lisgar Collegiate Institute.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre