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Dernière mise à jour: 1 octobre 2019
Les concertos de Mendelssohn sont parfois négligés en raison de leur brièveté ou d’une apparente superficialité, mais un examen plus approfondi fait apparaître toute la grandeur et le génie des idées musicales du compositeur. Comme dans n’importe quel concerto, je suis très attentif à la collaboration requise avec l’orchestre, aussi bien dans son ensemble qu’avec un musicien ou un autre, et Mendelssohn ouvre la porte à de nombreux moments d’intime beauté. Je ne peux imaginer meilleurs partenaires pour ce concert que les musiciens d’Orpheus Chamber Orchestra.
Pour moi, travailler avec Orpheus Chamber Orchestra relève réellement de la musique de chambre, mais avec un ensemble d’une taille inusitée, au sein duquel chaque musicien connaît non seulement sa partie, mais aussi son rôle au sein de l’orchestre. Chacun met sa propre perspective au service de la composition, pour en arriver à une vision commune à la fois cohérente, dynamique et neuve. Enregistrer et jouer avec Orpheus Chamber Orchestra a été une expérience gratifiante et inspirante, et j’apprécie vraiment la façon dont ces musiciens se vouent à leur art.
Orpheus Chamber Orchestra se produit au CNA pour la première fois.
Shift, Change, Turn, and Variations : Première canadienne, commande d’Orpheus Chamber Orchestra.
Félix Mendelssohn a grandi dans l’agitation de Berlin, au sein d’une famille cossue qui a agi sur le jeune prodige comme un incubateur musical, lui procurant même une salle de concert privée. Citadin dans l’âme, Mendelssohn s’inspirait de chacune des grandes métropoles qu’il visitait, et ses talents de compositeur et de pianiste ont étendu sa renommée dans toute l’Europe. Ses souvenirs de Rome, Florence et Naples ont façonné l’ardente Symphonie « Italienne », tandis que les attentes élevées de ses admirateurs de Birmingham (la deuxième plus grande ville d’Angleterre) l’ont propulsé vers de nouveaux sommets de passion et de beauté avec son Concerto pour piano no 2, interprété ici par un autre virtuose du piano qui a vu du pays, le Canadien Jan Lisiecki. La compositrice Jessie Montgomery, new-yorkaise depuis toujours et première partenaire artistique d’Orpheus Chamber Orchestra, nous revient avec une nouvelle pièce inspirée des cycles et des saisons de l’expérience humaine.
– Traduit d’après Aaron Grad
VIOLONS
Ronnie Bauch
Abigail Fayette
Laura Frautschi
Emma Frucht
Bryan Hernandez-Luch
Liang-Ping How
Adelya Nartadjieva
Francesca dePasquale
Richard Rood
Miho Saegusa
Stephanie Zyzak
ALTOS
Christof Huebner
Dana Kelley
Nardo Poy
Wendy Richman
VIOLONCELLES
Melissa Meell
Sarah Rommel
James Wilson
CONTREBASSES
Gregg August
Jordan Frazier
HAUTBOIS
Keisuke Ikuma
Kemp Jernigan
FLÛTES
Julietta Curenton
Catherine Gregory
CLARINETTES
Nuno Antunes
Alan Kay
BASSONS
Gina Cuffari
Adrian Morejon
CORS
David Byrd-Marrow
Stewart Rose
TROMPETTES
John Sheppard
Maximilian Morel
TIMBALES
Samuel Budish
MEMBRES HONORAIRES
Richard Goode
Elizabeth Newman
Richard Prins
Connie Steensma
MEMBRES ÉMÉRITES
Martha Caplin, violon
Sarah Clarke, alto
Nicolas Danielson, violon
Matt Dine, hautbois
Guillermo Figueroa, violon
Maureen Gallagher, alto
David Jolley, cor
Joanna Jenner, violon
Kyu Young Kim, violon
Julia Lichten, violoncelle
Charles Neidich, clarinette
William Purvis, cor
David Singer, clarinette
Naoko Tanaka, violon
IN MEMORIAM
Dennis Godburn, basson
Charles William Henry, violon
New York, 1981
Vit maintenant à Princeton, New Jersey
Jessie Montgomery reçoit ses premières leçons de violon classique à quatre ans, et en apprend tout autant auprès des formations rock et jazz qui passent par le studio de son père, dans l’East Village de Manhattan. Après avoir étudié le violon (interprétation) à l’école Juilliard et la musique de film (composition) à l’Université de New York, elle se taille une réputation de compositrice, interprète et éducatrice incontournable sur la dynamique scène musicale new-yorkaise, et elle met tous ces talents à contribution dans son nouveau rôle de partenaire artistique inaugurale d’Orpheus Chamber Orchestra. Records from a Vanishing City, sa précédente œuvre de commande pour l’ensemble, est à l’origine de sa fulgurante ascension dans le monde de la musique orchestrale; cette œuvre est jouée à une fréquence inusitée pour une partition contemporaine, et lui attire des commandes ultérieures d’organisations comme l’Orchestre philharmonique de New York et le National Symphony Orchestra, qui assureront la croissance de son catalogue dans les années à venir.
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Puisant son inspiration dans un autre projet qu’elle réalise pour Orpheus Chamber Orchestra, cette saison, un nouvel arrangement des Saisons de Tchaïkovsky, Jessie Montgomery voit dans cette commande « une belle occasion de poursuivre la tradition des œuvres basées sur les quatre saisons, puisque le changement et l’alternance sont des expériences que nous vivons tous, en tant qu’êtres humains. » Elle décrit sa composition comme « une exploration musicale des saisons externes et internes à la fois, lesquelles semblent parfois emprunter le même axe. »
Des harmonies vrombissantes et pulsatives sont au cœur de cette œuvre cyclique, qui comporte des épisodes contrastés et possède un rythme « lent et chantant » en ouverture et fermeture. Une section mélodieuse proche de la marche introduit un assortiment de liaisons, de glissades et d’harmoniques. Une autre section au tempo rapide ouvre la voie à des phrases agiles des bois et à des cordes étoffées par strates, le tout orchestré avec une limpidité naturelle qui en dit long sur la profondeur de l’expérience accumulée par Jessie Montgomery comme interprète au sein d’ensembles virtuoses.
– Traduit d’après Aaron Grad
Hambourg, 3 février 1809
Leipzig, 4 novembre 1847
Mendelssohn était un pianiste de tout premier ordre et il a beaucoup composé pour son instrument, surtout dans sa jeunesse. Son contemporain Ferdinand Hiller décrit de la manière suivante sa façon de jouer du piano : « Quand il était au piano, on avait l’impression d’assister à l’envol d’une alouette. Il possédait une grande habileté, beaucoup d’assurance, de puissance, d’aisance et produisait un son doux et plein ». Voilà autant de qualités que l’on retrouve dans la majeure partie de la musique pour piano de Mendelssohn, y compris dans le Concerto en sol mineur. Schumann surnommait Mendelssohn « le Mozart du XIXe siècle ».
Ce concerto partage avec son successeur en ré mineur et avec le Concerto pour violon plusieurs caractéristiques notables : un premier mouvement en mode mineur doté d’une exposition concentrée, un finale brillant et virtuose, de simples transitions entre les mouvements, plutôt que des interruptions nettes, et un joyeux mélange d’éléments romantiques et classiques : mélancolie et bravoure d’un côté, transparence des textures et clarté formelle de l’autre.
Mendelssohn disait de son concerto en sol mineur que c’était « une œuvre vite faite ». Il le composa en 1830–1831 et le dédia à la jolie jeune femme dont il était amoureux, Delphine von Schauroth. Il avait 22 ans lorsqu’il interpréta la partie solo à la création de l’œuvre à Munich, en 1831.
Le Concerto en sol mineur est une œuvre légère sans grandes prétentions, mais on doit lui reconnaître trois qualités : d’abord, seule une brève introduction – un fougueux crescendo des cordes – précède l’entrée du soliste (il n’y a pas de présentation initiale des thèmes principaux par l’orchestre). Puis, les trois mouvements s’enchaînent les uns aux autres sans aucune pause, de brèves fanfares rythmiques servant de passages de transition (Mendelssohn, tout comme Schumann, tenait particulièrement à lier les différents mouvements d’une grande œuvre par souci d’unité formelle). Enfin, la cadence formelle est omise (le finale, en particulier, est si brillant qu’une cadence serait ici tout à fait superflue).
– Traduit d’après Robert Markow
Né à Hambourg, le 3 février 1809
mort à Leipzig, le 4 novembre 1847
Contrairement à bien d’autres compositeurs, Mendelssohn naît dans le confort d’une famille prospère. Cette situation a pour avantage de lui permettre de voyager où bon lui semble. Une solide éducation dans les arts libéraux et en beaux‑arts l’a préparé à appréhender avec un grand sens de l’observation les sites touristiques, les gens, la culture et l’âme des lieux qu’il visite. En Italie, il est subjugué par les œuvres des grands maîtres, comme Michel‑Ange, le Titien et Giorgione, par les magnifiques édifices de Rome et par le charme naturel de la campagne. En décembre 1832, Mendelssohn commence une nouvelle symphonie, qu’il décrira dans ses lettres, quelques semaines plus tard, comme sa symphonie « italienne ». La Philharmonic Society of London interprète celle-ci pour la première fois le 13 mars 1833.
La lumineuse vitalité de l’Italie et l’enthousiasme de Mendelssohn pour ce pays sont évidents dès les premières mesures de la symphonie. Les violons exposent un thème exubérant, tandis que les vents les accompagnent avec une succession incessante de notes. Tout en étant plus lyrique que le premier, le deuxième thème (clarinettes et bassons) est empreint de la même gaieté impétueuse. Le développement présente un nouveau thème en mode mineur, d’abord exposé délicatement en vagues successives ; il atteint graduellement une foudroyante intensité. Puis, comme par magie, Mendelssohn dissipe la tension avec une note soutenue du hautbois.
Le caractère pénitentiel de l’Andante a fait couler beaucoup d’encre. Mendelssohn aurait peut-être emprunté cette complainte à un air qu’il a entendu pendant une procession de pèlerins à Naples. Le deuxième thème (clarinettes) est un peu plus joyeux et moins grave que le précédent. Le chant se fait réentendre, puis s’éteint finalement dans le lointain, « comme une procession tournant lentement au coin d’une rue », pour reprendre les mots de Klaus G. Roy.
Le troisième mouvement, fluide et gracieux, recrée l’atmosphère chaude et lumineuse du début. La section centrale évoque un boisé serein avec un passage pour deux cors et deux bassons se combinant si admirablement que l’on croirait entendre un quatuor de cors.
Le finale est un mouvement fougueux et tourbillonnant réunissant deux danses italiennes : danse sautillante originaire de Rome, la saltarelle ouvre le mouvement, tandis que la tarentelle napolitaine est caractérisée par des triolets doux et réguliers. Le mouvement est en la mineur, façon peu orthodoxe de clore une symphonie qui s’était ouverte sur une tonalité en la majeur, toute lumineuse et enjouée; mais la vitesse avec laquelle Mendelssohn précipite la fin du morceau est si stupéfiante qu’à peine un auditeur sur mille s’inquièterait de cette petite irrégularité.
L’Orchestre du CNA a interprété la Symphonie « Italienne » de Mendelssohn pour la première fois en 1970, sous la direction de Mario Bernardi, et plus récemment, en 2014, avec Pinchas Zukerman au pupitre.
Traduit d’après Robert Markow
« Une musique cristalline, pénétrante et lyrique » – The New York Times
« Un musicien d’un raffinement et d’une imagination hors du commun » – Boston Globe
Les interprétations et la technique de Jan Lisiecki témoignent d’une maturité bien au-dessus de son âge. À 28 ans, le pianiste canadien donne plus d’une centaine de concerts par année dans le monde entier, et il a travaillé et développé des liens étroits avec les plus grands chefs d’orchestre et les plus prestigieux ensembles de notre temps.
En juillet, il sera de retour aux BBC Proms au Royal Albert Hall de Londres avant de se produire pour la première fois avec l’Orchestre philharmonique de Berlin et de donner un récital dans l’auditorium principal du Carnegie Hall devant quelque 2800 personnes. Récemment, il a joué au sein de nombreux orchestres célèbres, dont l’Orchestre philharmonique de New York, l’Orchestre symphonique de Boston, l’Orchestre symphonique de Chicago, l’Orchestre de Paris et la Staatskapelle de Dresde. Artiste résident de l’Elbphilharmonie de Hambourg en 2022-2023, il a également obtenu une résidence à la Philharmonie de Cologne la même année.
Il n’était âgé que de quinze ans quand il a signé un contrat d’enregistrement exclusif avec Deutsche Grammophon. La marque a lancé ses célébrations de l’année Beethoven 2020 en publiant un enregistrement en direct des cinq concertos de Beethoven au Konzerthaus de Berlin, avec Jan Lisiecki au piano et à la direction de l’Academy of St Martin in the Fields. Ses enregistrements ont été récompensés par des prix JUNO, ECHO Klassik et Diapason d’Or. Son huitième enregistrement pour la prestigieuse étiquette, un album double consacré à l’intégrale des Nocturnes de Chopin, qu’il présente dans son programme actuel de récitals dans plus de 30 villes à travers le monde, a été lancé en août 2021, et est disponible sous forme de vinyle depuis février 2022; l’album s’est immédiatement placé en tête des classements classiques en Amérique du Nord et en Europe.
À dix-huit ans, il est devenu le plus jeune lauréat du prix Gramophone du jeune artiste de l’année, et il a reçu le prix Leonard Bernstein. Il a été nommé ambassadeur de l’UNICEF au Canada en 2012.
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre