Après «Ça va ça va», après «Ce qu’il reste» – deux extraits chaleureusement accueillis par le public québécois – Lou-Adriane Cassidy renchérit avec un album complet, C’est la fin du monde à tous les jours. Si ses passages respectifs aux finales du Festival de la Chanson de Granby et des Francouvertes ont laissé son nom glisser d’une oreille à une autre, elle tisse depuis sa trajectoire avec assurance.
On a pu voir Lou-Adriane assumer pleinement la charge pesante de plusieurs grandes scènes, notamment celles du Festival d’été de Québec, des Francos de Montréal, du Festif de Baie Saint-Paul. On a pu la voir ouvrir brillamment des spectacles d’artistes locaux ou internationaux comme Patrice Michaud, Émile Bilodeau, Gabrielle Shonk, Fishbach ou Jane Birkin. On a pu entendre sa voix s’allonger sur celles d’Hubert Lenoir, de Keith Kouna. On peut désormais écouter Lou-Adriane en tant qu’auteure, en tant que compositeure, en tant qu’interprète – ce qui continue d’accroître l’écart fascinant entre son jeune âge et la maturité qui, déjà, enserre fermement et sa musique, et sa carrière.
Imbriquant la pop des seventies à la langueur envoûtante des chansons françaises, l’album à paraître de l’artiste trace des entrelacs entre orchestrations sobres et lyrisme classique, qui soutiennent à tout coup une proposition sombre, mais pas que. De ce dualisme s’échappent les ramifications de l’innocence et de la malice, de l’ingénuité et de l’insondable, encore de l’enfance martelée du vertige de grandir.
Plus que jamais habitée par ce qui fait la singularité troublante de sa voix, Lou-Adriane fait, avec C’est la fin du monde à tous les jours, la promesse de quelque chose de grand. La promesse de sonder le fond de nos ventres, sans filtre, aucun.