Ce fut un moment marquant pour Kalolin Johnson.
La jeune musicienne de la Première Nation d’Eskasoni s’est produite à bien des endroits, dont Ottawa. Mais elle n’avait encore jamais chanté devant un auditoire de 2 000 élèves, aînés et dignitaires dans sa propre collectivité.
Au concert, Kalolin a interprété avec l’Orchestre du CNA We Shall Remain, une chanson qu’elle a écrite avec son père, Tom Johnson, et son professeur de musique, Carter Chiasson. « C’était une occasion vraiment spéciale parce qu’ici, tout le monde me connaît », explique Kalolin. « C’est ici que je suis née, et je me suis sentie très fière. »
L’orchestre a aussi interprété I Lost My Talk, une œuvre multimédia basée sur le poème de la poétesse et aînée mi’kmaq Rita Joe, évoquant son expérience des pensionnats autochtones. « En écoutant I Lost My Talk, on se met dans la peau d’une survivante des pensionnats autochtones », affirme Kalolin. « Ramener ce chant à Eskasoni était vraiment magnifique. »
Kalolin connaît très bien l’œuvre émouvante de Rita Joe. En 2016, son école a participé au Projet national de chanson inspirée de Rita Joe, financé par des donateurs du CNA. L’initiative a inspiré aux élèves de cinq collectivités de tout le Canada une chanson qu’ils ont écrite et interprétée pour exprimer ce que le poème signifiait pour eux. Kalolin et ses camarades de l’école secondaire Allison Bernard Memorial ont été mis en nomination aux prix de la musique de la Côte est pour leur chanson Gentle Warrior.
« Des programmes éducatifs comme le Projet national de chanson inspirée de Rita Joe sont très importants pour notre collectivité, parce qu’ils mettent en évidence les capacités de nos jeunes. Nous découvrons aux élèves des talents qui auraient pu passer inaperçus autrement », fait remarquer Kalolin.
Ce n’est pas l’Orchestre du CNA qui la contredira. En effet, la Tournée Canada 150 comportait plus de 80 activités éducatives et de médiation culturelle, associant les musiciens à 6 000 élèves, enseignants, dirigeants communautaires et artistes des quatre provinces de l’Atlantique.
Kalolin est reconnaissante envers toutes les personnes qui ont contribué à rendre possible le concert d’Eskasoni, dont les généreux donateurs. « Sans votre généreux appui, nous ne pourrions pas aborder des sujets comme les pensionnats autochtones en musique », souligne-t-elle. « Grâce à vous, les jeunes de ma collectivité ont eu l’occasion d’entendre un orchestre professionnel sur scène. Cette expérience leur a fait découvrir une réalité à laquelle ils peuvent aspirer, et nous a donné la chance d’être touchés collectivement par la musique. »