≈ 90 minutes · Avec entracte
Dernière mise à jour: 19 avril 2024
DOBRINKA TABAKOVA Le sourire des ailes flamboyantes pour quatuor à cordes (8 min)
Jessica Linnebach, violon
Emily Kruspe, violon
Carissa Klopoushak, alto
Rachel Mercer, violoncelle
DINUK WIJERATNE La disparition de Lisa Gherardini pour quatuor à cordes (10 min)
Jessica Linnebach, violon
Emily Kruspe, violon
Carissa Klopoushak, alto
Rachel Mercer, violoncelle
ENTRACTE
DAVID BRUCE Gumboots pour clarinette et quatuor à cordes (22 min)
Sean Rice, clarinette
Jessica Linnebach, violon
Emily Kruspe, violon
Carissa Klopoushak, alto
Rachel Mercer, violoncelle
Sean Rice, animateur
Crédits:
© 2019 Dobrinka Tabakova/Valonious Press. Touts droits reservés.
Gumboots de David Bruce. Copyright © 2008, Red Balloon Music. Tous droits réservés. Représentant exclusif : Bill Holab Music.
Dobrinka Tabakova (née en 1980) est une compositrice « passionnante et profondément émouvante » (The Washington Times), avec « des harmonies tonales éclatantes et d’amples envolées [qui] véhiculent une grande profondeur émotionnelle » (The Strad). La Société philharmonique royale de Londres, la BBC Radio 3 et l’Union européenne de radiotélévision lui ont commandé des œuvres. Son premier album signature, String Paths, paru sous l’étiquette ECM Records, a été mis en nomination pour un prix Grammy en 2014. En 2017, elle a été nommée compositrice en résidence auprès du BBC Concert Orchestra. Un album de ses œuvres orchestrales, enregistré par l’Orchestre Hallé, est paru en octobre 2023.
Née dans la ville historique de Plovdiv, en Bulgarie, Dobrinka Tabakova vit à Londres depuis 1991, où elle a obtenu un diplôme de la Guildhall School of Music et un doctorat du King’s College. On a pu entendre sa musique dans des films et des spectacles de danse, et elle a été programmée dans des festivals en Europe et aux États-Unis, notamment les BBC Proms et le Bang on a Can. Elle a été compositrice en résidence au Festival d’été de Davos, en Suisse, et à la cathédrale de Truro, en Cornouailles (R.U.), de même qu’auprès de l’Orchestre symphonique de la radio MDR de Leipzig et de l’Orchestra of the Swan (Stratford, R.U.). Elle a notamment été primée pour son hymne pour le jubilé d’or de la reine Elizabeth II, en plus de remporter le premier prix et le volet Medallion au concours Sorel de composition chorale à New York. En 2022, elle a été nommée artiste associée de l’Orchestre Hallé.
Son quatuor à cordes de 2019 intitulé The Smile of Flamboyant Wings (« Le sourire des ailes flamboyantes ») lui a été commandé par la Cité de la Musique, qui inclut la Philharmonie de Paris, le Festspielhaus (palais des festivals) de Baden Baden et l’European Concert Hall Organization (ECHO), dans le cadre du programme des étoiles montantes de l’ECHO. Écrite expressément pour le Quatuor Goldmund, l’œuvre, selon une description publiée, « tire son titre du tableau du même nom de Joan Miró, bien qu’elle ne soit pas conçue comme une représentation musicale de l’œuvre d’art. S’il existe des similitudes avec le tableau et l’œuvre de Miró, c’est à un niveau plus abstrait, par exemple dans le rapport entre le linéaire et l’horizontal, et l’interaction entre l’espace utilisé et l’espace libre sur la toile ». Une « ouverture sur des rythmes élaborés et une mélodie fluide et imprévisible plantent le décor »; une section centrale de type choral suit, et la pièce se termine par une reprise transformée du matériau d’ouverture.
Originaire du Sri Lanka, le Canadien Dinuk Wijeratne (né en 1978) est un compositeur, chef d’orchestre et pianiste maintes fois primé, notamment lauréat d’un prix Juno. Il a été dépeint dans The New York Times comme un « créateur exubérant », et le Toronto Star a salué en lui « un artiste préfigurant notre avenir culturel ». Transcendant les frontières dans ses projets collaboratifs, il est aussi à l’aise avec les orchestres symphoniques et les quatuors à cordes qu’avec les tablistes et les DJ; sur la scène internationale, on a pu le voir dans des cadres aussi différents que la scène de l’Orchestre philharmonique de Berlin et le Festival de jazz de la mer du Nord.
La disparition de Lisa Gherardini lui a été commandée comme pièce imposée pour le concours international de quatuor à cordes de Banff en 2022. Le compositeur décrit sa pièce comme suit :
Cette escapade musicale virtuose pour quatuor à cordes s’inspire du vol audacieux de La Joconde de Léonard de Vinci qui s’est réellement produit au musée du Louvre en 1911.
Le tableau le plus célèbre du monde a connu des débuts discrets. En 1503, Léonard l’a peint pour le marchand de soie florentin Francesco del Giocondo, qui lui avait commandé le portrait de sa femme, Lisa Gherardini. Le marchand voulait ainsi marquer la naissance de leur deuxième fils, un heureux événement d’autant plus important que les taux de mortalité maternelle et infantile étaient effroyablement élevés à l’époque.
L’extraordinaire histoire vraie du vol de La Joconde ressemble au scénario d’un film hollywoodien à sensation. Un discret homme à tout faire italien, Vincenzo Peruggia, s’est caché pendant la nuit dans l’un des placards du Louvre et a choisi exactement le bon moment pour sortir et décrocher le tableau du mur. Ancien employé du musée, il connaissait l’horaire des tournées des gardiens. Selon l’expression consacrée, il s’agissait d’un « coup monté de l’intérieur ».
La musique de cette pièce se nourrit de l’idée que c’est en fait un vol très médiatisé (et une disparition subséquente de deux ans) qui a fait passer La Joconde du statut d’œuvre d’art relativement inconnue à celui de légende.
Se déployant en trois sections, la pièce s’articule autour de deux thèmes principaux représentant respectivement « Lisa » et « le vol ». Dans la première section, alors qu’on imagine une jeune femme au sourire énigmatique posant pour son portrait, le thème de Lisa est introduit au violoncelle tandis que les violons évoquent des coups de pinceau tout en délicatesse. La deuxième section est annoncée par un pizzicato de violoncelle agité et quelque peu « désordonné » – le vol est en cours. Alors que le malfaiteur atteint son but, le thème de Lisa réapparaît de manière précipitée et troublée, tandis qu’on emporte son portrait. La musique atteint un point culminant chaotique tout de suite après l’imitation des sirènes de police par les violons, avant de s’évanouir. La troisième section fait une incursion dans le Paris d’aujourd’hui. Lisa a retrouvé sa place au musée, sa stature, son statut et sa célébrité.
Nous avons tendance à oublier que Lisa était une personne réelle. En travaillant sur cette musique, j’ai moins pensé à la technique magistrale et à l’art du portrait qu’à Lisa elle-même. Je l’ai imaginée comme un personnage qui a traversé le temps, passant d’une humble obscurité à une disparition soudaine et mystérieuse, jusqu’à la célébrité surmédiatisée qui lui attire 30 000 visites par jour. Je ne peux m’empêcher de me demander si Lisa aurait voulu recevoir toute cette attention, sans parler de tous les égoportraits qu’on prend avec elle.
Dans les dernières secondes de la pièce, le thème du vol fait une brève réapparition. Lisa pourrait-elle nous être enlevée à nouveau? Et se pourrait-il qu’elle préfère en réalité disparaître une fois pour toutes?
Né à Stamford, dans le Connecticut, en 1970, David Bruce a grandi en Angleterre et jouit aujourd’hui d’une renommée croissante des deux côtés de l’Atlantique. Sa musique s’inspire des danses endiablées et des complaintes poignantes de la musique rom, du flamenco, du klezmer et d’autres traditions folkloriques, s’inscrivant dans la continuité directe de compositeurs comme Stravinsky, Janáček, Berio et Bartók qui partageaient les mêmes passions. Souvent pleine d’esprit et toujours haute en couleur, vibrant de rythmes terreux, la musique de David Bruce est d’une simplicité rarement entendue dans la musique contemporaine, mais offre aussi une qualité émotionnelle d’une intimité et d’une sensibilité saisissantes.
Le Carnegie Hall a été un fervent défenseur de sa musique, avec plusieurs commandes dont Gumboots pour clarinette et quatuor à cordes (2008), initialement pour Todd Palmer et le Quatuor à cordes Saint-Laurent. Le compositeur décrit sa pièce en ces termes :
Il existe un paradoxe dans la musique, et en fait dans tout art : le fait que des œuvres d’art enrichissantes ont été produites, voire inspirées par des conditions ancrées dans la tragédie, la brutalité et l’oppression. Un exemple célèbre en est le Quatuor pour la fin du Temps d’Olivier Messiaen, écrit alors qu’il se trouvait dans un camp de prisonniers de guerre. La danse gumboot porte cette caractéristique; elle est née des conditions de travail brutales en Afrique du Sud sous l’apartheid, où les mineurs noirs étaient enchaînés les uns aux autres et portaient des gumboots (bottes en caoutchouc) pour travailler dans les mines d’or inondées, parce que cela coûtait moins cher aux propriétaires de fournir les bottes que d’évacuer l’eau de la mine. Il semble que les travailleurs faisaient claquer les bottes et les chaînes pour communiquer, ce qui était interdit dans la mine, et cela s’est transformé plus tard en une forme de danse. À en juger par les exemples de danse gumboot disponibles en ligne, cette danse se caractérise par une vitalité et une joie de vivre extraordinaires. C’est donc un exemple saisissant, à mes yeux, de la manière dont quelque chose d’inspirant qui rend la vie plus belle peut naître d’une réalité beaucoup plus négative. Bien sûr, ce paradoxe a une explication beaucoup plus simple : la résilience de l’esprit humain.
Mon Gumboots se compose de deux parties de longueur à peu près égale. La première est douce et lente, tantôt nostalgique, tantôt évoquant une sorte de tranquillité et de paix intérieures. La deuxième est tout à fait à l’opposé : elle se compose de cinq « danses gumboots » de plus en plus vives, souvent exubérantes et toujours pleines de vitalité.
Cependant, bien qu’on retrouve certaines influences musicales africaines dans la musique, je ne pense pas que la pièce porte spécifiquement « sur » les interprètes de gumboot : elle pourrait plutôt être considérée comme une célébration abstraite du pouvoir vivifiant de la danse, passant de l’introspection à la célébration. J’aime à penser, cependant, que l’arc émotionnel de la pièce, en particulier le vif contraste entre les deux parties, amènera l’auditoire à conjecturer une sorte de « sens » extérieur à la musique – la douceur de la première moitié devrait nous « hanter » tandis que nous apprécions l’agitation de la seconde; cette agitation elle-même devrait nous forcer à remettre en question ou à réévaluer le calme de la première moitié. Mais je m’aventurerais en terrain glissant si je tentais d’imposer une signification plus précise – le fait est que vous choisirez la signification et entendrez l’histoire qui vous conviennent, que je le veuille ou non.
Notes de programme compilées et établies par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
Depuis sa création en 1969, l’Orchestre du Centre national des Arts (CNA) reçoit des éloges pour la passion et la clarté de ses interprétations, pour ses programmes éducatifs novateurs et pour son apport à l’expression de la créativité canadienne. Sous la conduite inspirée du directeur musical Alexander Shelley, l’Orchestre du Centre national des Arts est le reflet de la diversité des paysages, des valeurs et des communautés du Canada, et est reconnu pour sa programmation audacieuse, ses contenus nrratifs marquants, son excellence artistique et ses partenariats innovants.
Alexander Shelley a amorcé son mandat à la direction musicale de l’Orchestre du CNA en 2015, succédant à Pinchas Zukerman, qui a été aux commandes de l’ensemble pendant 16 saisons. Premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra, Shelley a été le premier chef de l’Orchestre symphonique de Nuremberg de 2009 à 2017. Demandé partout dans le monde, il a dirigé entre autres la Philharmonie de Rotterdam, DSO Berlin, le Leipzig Gewandhaus et la Philharmonie de Stockholm, et il maintient des liens avec la Deutsche Kammerphilharmonie et l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne.
Chaque saison, l’Orchestre du CNA met en vedette des artistes de réputation internationale, tels que notre artiste en résidence James Ehnes, Angela Hewitt, Joshua Bell, Xian Zhang, Gabriela Montero, Stewart Goodyear, Jan Lisiecki et le premier chef invité John Storgårds. L’ensemble se distingue à l’échelle du monde pour son approche accessible, inclusive et collaborative. Par le langage universel de la musique et des expériences musicales communes, il communique des émotions profondes et nous rapproche les uns des autres.
Violoniste canadienne d’ascendance allemande et libanaise, Jessica Linnebach est une artiste accomplie menant une carrière riche et diversifiée de soliste, de chambriste et de musicienne d’orchestre.
Reconnue pour sa « sonorité évoquant le caramel brûlé, sa virtuosité téméraire […] et son lyrisme romantique » (ARTSFILE), Jessica s’est produite comme soliste avec des orchestres du monde entier. Chambriste passionnée, elle fait partie du quatuor à cordes Ironwood avec ses collègues de l’Orchestre du CNA Emily Kruspe, Carissa Klopoushak et Rachel Mercer. L’ensemble participe à de nombreuses séries de concerts, telles les Sessions WolfGANG et Musique pour un dimanche après-midi au CNA, et à des festivals de musique de chambre, comme le Chamberfest d’Ottawa, Pontiac Enchanté, Ritornello et Classical Unbound. S’employant à atteindre un vaste public, Jessica est membre de la direction artistique de Classical Unbound, le festival de musique de chambre du comté de Prince Edward.
Acceptée au prestigieux Institut de musique Curtis de Philadelphie à l’âge de dix ans, Jessica demeure l’une des plus jeunes élèves à avoir obtenu un baccalauréat en musique de cet établissement. Elle y eut pour maîtres Aaron Rosand, Jaime Laredo et Ida Kavafian. Elle a ensuite étudié auprès de Pinchas Zuckerman et Patinka Kopec à la Manhattan School of Music de New York, qui lui a décerné une maîtrise alors qu’elle n’avait que 18 ans.
Jessica vit à Ottawa et occupe le poste de violon solo associée à l’Orchestre du CNA depuis 2010. Leader née, elle a été à plusieurs reprises violon solo invitée pour l’Orchestre symphonique de Pittsburgh, l’Orchestre symphonique d’Indianapolis et l’Orchestre philharmonique de Buffalo.
Jessica joue sur un violon datant d’environ 1840, créé par le luthier Jean-Baptiste Vuillaume (modèle de 1737 Guarnerius del Gésu). Ses archets ont été confectionnés par Ron Forrester et Michael Vann.
Originaire de Toronto, la violoniste Emily Kruspe nourrit une passion pour les collaborations musicales, la musique de chambre, l’harmonie et le sens du rythme. Elle s’est produite à maintes reprises en Amérique du Nord et en Europe, notamment avec le Quatuor Rolston de 2018 à 2020. Elle se produit régulièrement avec l’ARC Ensemble de Toronto et a participé au dernier album de la formation, Chamber Works by Alberto Hemsi. Son amour de la musique de chambre lui vient des festivals auxquels elle a pris part dans sa jeunesse : Yellow Barn, le Festival de musique de chambre de Kneisel Hall, le festival du Centre des arts de Banff et le Festival de musique de chambre du Domaine Forget. Comme musicienne d’orchestre, Emily a joué avec l’Orchestre symphonique de Toronto, l’Orchestre du Ballet national du Canada et l’Orchestre de la Compagnie d’opéra canadienne. Elle a été lauréate du concours de concertos de l’École Glenn Gould et de celui de l’Université de Toronto, titulaire de la bourse du Quatuor à cordes Orford et a été nommée Jeune artiste de la CBC. Elle a également été nommée l’une des musiciennes classiques canadiennes de moins de 30 ans les plus en vue par la CBC en 2018.
Emily a fait ses études de premier cycle à l’Université de Toronto sous la direction d’Erika Raum, a obtenu un diplôme d’artiste à l’École Glenn Gould sous la direction de Paul Kantor et de Barry Shiffman, et a étudié à Colburn avec Martin Beaver. Elle a également été titulaire en 2017-2018 de la Bourse de la famille Rebanks et a obtenu une résidence en interprétation internationale au Conservatoire royal de Toronto, puis un violon de la Banque d’instruments de musique du Conseil des arts du Canada. Elle est membre de l’Orchestre du Centre national des Arts depuis octobre 2022 et se produit régulièrement avec le quatuor Ironwood, composé de ses collègues de l’OCNA Jessica Linnebach, Carissa Klopoushak et Rachel Mercer. Dans ses temps libres, elle aime faire du vélo, enseigner, et promener à répétition ses chats Figaro et Rosie autour de sa demeure.
Interprète charismatique et attachante, Carissa Klopoushak se démarque par son esprit curieux, sa créativité et sa polyvalence. Elle mène une carrière aux multiples facettes en tant que violoniste, altiste, chambriste, musicienne d’orchestre et programmatrice. On a dit de son jeu qu’il avait « toutes les qualités requises : sensibilité musicale et technique naturelle » (Concours de musique Eckhardt-Gramatté). Carissa Klopoushak vit à Ottawa. Elle est violoniste au sein de l’Orchestre du Centre national des Arts et du quatuor Ironwood et directrice artistique du Chamberfest Ottawa.
Cette collaboratrice passionnée a joué dans plusieurs festivals de musique de chambre aux quatre coins du Canada et a parcouru le pays de long en large, donnant des récitals dans le cadre de la série Début Atlantique et à titre de gagnante du Concours de musique national Eckhardt-Gramatté (2009). Elle s’est jointe à l’Orchestre de chambre d’Australie pour une série de tournées, de résidences et d’enregistrements pendant la saison 2013–2014 et a partagé la scène avec des artistes de renom comme Lara St. John, Jon Kimura Parker, Inon Barnatan, le Gryphon Trio, le quatuor Cecilia, Mark Fewer, Martin Beaver, John Storgårds, Branford Marsalis, Miloš Karadaglić et Richard Reed Parry. Elle est depuis 2014 membre du quatuor Ironwood avec ses collègues et amies de l’OCNA Jessica Linnebach, Emily Kruspe et Rachel Mercer.
Son amour de la musique de chambre l’a poussée vers la création et la programmation; elle cherche continuellement à réinventer l’expérience de concert pour le XXIe siècle par ses programmes originaux et novateurs. Nommée directrice artistique du Chamberfest Ottawa en 2020, elle assure la programmation et la gestion d’un festival estival de deux semaines (un des plus grands au monde), d’une série de concerts à l’automne et à l’hiver et de diverses initiatives de médiation culturelle et d’éducation. Elle s’est fait les dents comme programmatrice, cofondatrice et codirectrice du festival de musique de chambre Ritornello, dans sa ville natale de Saskatoon, et comme codirectrice avec Ironwood du festival Classical Unbound, dans le très vinicole comté de Prince Edward.
Musicienne fluide et dynamique défiant toute catégorisation, Carissa Klopoushak se nourrit de diverses expériences musicales enrichissantes. Elle est la chanteuse principale, la violoniste et l’arrangeuse du groupe de turbo-folk ukrainien Тут і Там (prononcé « Toute-i-tâm »). Le groupe a quatre albums à son actif et a tourné dans tous les grands festivals ukrainiens au Canada, à Sydney, en Australie, et dans toute l’Ukraine. Artiste multidimensionnelle, Carissa Klopoushak a aussi cocomposé et enregistré une partition de ballet pour une production de Ancestors & Elders des Ukrainian Shumka Dancers d’Edmonton, a interprété la première canadienne du Concerto no 1 de Vivian Fung avec l’Orchestre symphonique de Saskatoon et a tourné au Canada, en Chine et en Europe avec l’Orchestre du Centre national des Arts.
Carissa Klopoushak milite ardemment pour plus d’inclusion dans le milieu de la musique classique, programmant et jouant des créations et des œuvres composées par des femmes et donnant une plateforme aux voix sous-représentées. Elle se laisse guider dans son parcours artistique par l’universalité de la musique – sa capacité à tisser des liens entre les gens et à bâtir des communautés. Autant comme musicienne que comme présentatrice, elle cherche à créer des rapprochements. C’est la recherche d’un rapport vrai et honnête, combinée à une bonne dose de curiosité, qui nourrit sa voix artistique. Elle apporte à chaque projet sa grande polyvalence, sa voix unique et son dévouement sans bornes.
Carissa Klopoushak est titulaire d’un doctorat en interprétation (violon) de l’Université McGill, où elle s’est intéressée au répertoire pour violon classique peu connu de compositeurs ukrainiens. Lauréate à deux reprises du Concours de la Banque d’instruments de musique du Conseil des arts du Canada, elle a joué sur deux violons Vuillaume de la collection, dont tout récemment un magnifique modèle Maggini de 1851.
Elle utilise maintenant un instrument fabriqué en 2009 par Mark Schnurr de Flesherton, en Ontario, et un alto de Denis Cormier. Son premier album en duo avec le pianiste canadien Philip Chiu, SOUNDWORLDS, est paru en 2016. Dans ses temps libres, elle aime être aux platines, passer du temps avec sa partenaire, Emily, et leurs chats, Fig et Rosie, ou se consacrer à son amour du café.
Qualifiée de « chambriste authentique » (The Globe and Mail) qui sait créer des « moments de pure magie » (Toronto Star), la violoncelliste canadienne Rachel Mercer s’est produite comme soliste et chambriste sur cinq continents.
Lauréate du Grand Prix Vriendenkrans d’Amsterdam (2001), elle est violoncelle solo de l’Orchestre du CNA à Ottawa et codirectrice artistique de la série de concerts de musique de chambre 5 at the First à Hamilton et à Orléans, en Ontario. Elle est membre du duo Mercer-Park, du trio St. John-Mercer-Park et du quatuor Ironwood, et a été violoncelliste pour le quatuor pour piano Ensemble Made in Canada, lauréat d’un prix JUNO (2008-2020), pour le trio AYR (2010-2020) et pour le quatuor Aviv (2002-2010). Elle a donné des classes de maître en Amérique du Nord, en Afrique du Sud et en Israël ainsi que des conférences sur le jeu et les carrières en musique. Participant activement à la diffusion de la musique canadienne contemporaine, elle a commandé et joué plus de 30 compositions, dont des concertos pour violoncelle signés Steward Goodyear et Kevin Lau et des œuvres solo et de musique de chambre de Vivian Fung, Andrew Downing, Alice Ho, David Braid, Kelly-Marie Murphy, John Burge et Jocelyn Morlock.
Parmi ses récents albums de musique de chambre et d’œuvres solo, on compte Kevin Lau: Under A Veil of Stars (Leaf Music), Our Strength, Our Song (Centrediscs), John Burge: One Sail (Naxos), Alice Ho: Mascarada (Centrediscs), ainsi que les suites complètes de Bach (Pipistrelle, 2012) jouées sur le violoncelle Stradivarius Bonjour de 1696 provenant de la Banque d’instruments de musique du Conseil des arts du Canada. Rachel Mercer joue actuellement sur un violoncelle fabriqué au XVIIe siècle en Italie du Nord.
Natif de St. John's (T.-N.-L.), Sean Rice s’est abondamment produit en Amérique du Nord et dans le monde entier. On a pu l’entendre en récital sur les ondes du réseau national de Radio-Canada/CBC et de la station radiophonique SRF, en Suisse, ainsi que dans les diffusions en direct du Festival de Lucerne (Biennale philharmonique de New York, 2016; Orchestre des anciens du festival, 2019).
Reconnu comme interprète de musique contemporaine, il a été qualifié de « protagoniste exubérant d’une grande précision technique » par le New York Times lors d’une prestation du Quintette pour clarinette et cordes de Magnus Lindberg. Il s’est notamment produit au Festival de Lucerne (2019, 2016, 2008-2010), au Chamberfest d’Ottawa, au Musée d’art moderne de New York (série Summergarden, 2007-2009), au Festival estival de musique de Toronto et au Festival de musique de Banff. Ses prestations ont été saluées par la critique dans le New York Times, l’Ottawa Citizen, Musical Toronto et Artsfile. À l’occasion d’une récente interprétation de la pièce Ayre de Golijov au Chamberfest d’Ottawa, Musical Toronto a écrit : « Les interprètes étaient excellents, en particulier Sean Rice, clarinettiste de l’OCNA, qui a livré un solo mélodramatique rivalisant avec les meilleurs efforts klezmer de Giora Feidman ».
À un âge précoce, Sean a été invité à se produire en concert en matinée avec l’Orchestre du Centre national des Arts (Tournée au Canada atlantique de 2002). On a depuis pu l’entendre comme soliste avec l’Orchestre symphonique de Québec, le Nouvel Ensemble Moderne, l’ensemble Axiom, The New Juilliard Ensemble et Symphony Nova Scotia, entre autres. Lauréat de nombreux prix, il a remporté le Concours de concerto canadien de l’Orchestre symphonique de Québec (2006). Au lendemain de ses débuts montréalais avec les Jeunesses Musicales, en 2007, on pouvait lire dans La Presse : « […] le clarinettiste canadien Sean Rice y révéla une technique impeccable, une authentique musicalité, une sonorité tour à tour éclatante et chaleureuse, et un vrai talent de chambriste. » Sean a poursuivi sa saison 2007-2008 avec une première tournée nationale en compagnie du pianiste Jean-Philippe Sylvestre dans le cadre des tournées des Jeunesses Musicales Canada. Il a depuis tourné dans les plus grandes villes des États-Unis, d’Europe, de Malaisie, du Brésil et du Japon.
À titre de pédagogue, Sean a été professeur invité à l’Université Memorial (2017-2018) et a dirigé l’Ensemble de musique contemporaine de l’Université d’Ottawa (2012-2017). Il a également été invité à animer des classes de maître dans des établissements aussi prestigieux que le Collège royal de musique, le Conservatoire central de Beijing, l’Université de Colombie-Britannique et l’Université de l’Ouest de l’Angleterre. De plus, il a siégé au jury de nombreux concours, y compris le Concours national de festivals de musique de l’Association canadienne de festivals de musique. Il se joindra au corps professoral (clarinette) de l’Université d’Ottawa à l’automne 2021.
Sean a fait ses débuts de chef d’orchestre en 2012 à titre de directeur musical de l’Ensemble de musique contemporaine de l’Université d’Ottawa. À l’automne 2017, il a dirigé un ensemble formé d’instrumentistes de l’Orchestre du Centre national des Arts et lancé sa carrière de chef d’orchestre international au festival de la Société internationale de musique contemporaine de Vancouver. Il a en outre été à la tête de l’Orchestre symphonique d’Ottawa pour son concert inaugural de la saison 2021-2022, première prestation de l’ensemble depuis l’éclosion de la pandémie.
Par ailleurs, Sean est de plus en plus reconnu comme animateur d’événements et de balados de musique classique. Sous sa houlette, la série BaladOCNA du Centre national des Arts a non seulement connu beaucoup de succès, mais atteint une réputation internationale grâce à Classic FM, qui la cite au palmarès des dix meilleurs balados de musique classique dans le monde. Sean anime de plus les Sessions Wolfgang, une série de musique contemporaine qu’il a contribué à développer et organiser pour le CNA.
Diplômé de la Memorial University of Newfoundland (baccalauréat en musique), Sean a étudié auprès de Paul Bendzsa. Il a poursuivi sa formation à l’École Juilliard (maîtrise et doctorat) où il a eu pour maître Charles Neidich. Résidant actuellement à Ottawa, Sean se produit régulièrement à titre de récitaliste et de chambriste; il est deuxième clarinette/clarinette basse de l’Orchestre du Centre national des Arts.