≈ 95 minutes · Avec entracte
Dernière mise à jour: 3 octobre 2023
Cher public,
C’est avec beaucoup de fébrilité que je vous souhaite la bienvenue à ma première ouverture de saison en tant que productrice générale de la Danse au Centre national des Arts. J’ai le privilège de vous recevoir pour une série de spectacles concoctée par Cathy Levy, qui a tiré sa révérence au printemps dernier. Je la salue bien chaleureusement.
Cette saison est marquée par une riche variété de spectacles qui sauront vous faire voyager à travers les multiples expressions de la danse. Nous l’amorçons avec une présentation de la compagnie de Cassa Pancho, Ballet Black, venue du Royaume-Uni pour une première visite au Canada. Cette compagnie travaille de façon absolument remarquable à mettre à l’avant-plan des voix et des artistes de communautés noires ou d’origine asiatique. Leurs histoires essentielles sont magnifiquement écrites, mises en scène et dansées. Nous sommes ravis et chanceux de les avoir avec nous.
Vivez la poésie chorégraphique de William Tuckett sur des airs vibrants de violoncelle et les paroles de Adrienne Rich, et, en seconde partie de la soirée, laissez-vous bercer par l’histoire fascinante de la merveilleuse et battante Nina Simone, une création du jeune chorégraphe Mthuthuzeli November.
Passez une excellente soirée et une excellente saison, et j’espère vous revoir et vous croiser souvent autour des spectacles de danse.
Venez explorer la danse avec nous!
Voici la première tournée nord-américaine du Ballet Black!
Pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore, sachez qu’assister à un spectacle du Ballet Black est une véritable expérience en soi. Notre mission est de rendre visible l’invisible dans le paysage du ballet classique, aussi bien sur la scène, dans les coulisses que dans la salle. Je parle bien sûr des interprètes, mais aussi des chorégraphes, des producteurs, des productrices, des membres du corps enseignant et du public, entre autres. Pour accomplir cette mission, nous avons mis sur pied il y a vingt ans une école et une compagnie professionnelle. Selon moi, si l’on veut opérer un vrai changement, il faut jouer sur les deux tableaux : d’une part, fournir aux jeunes des modèles forts sur scène pour les encourager à se lancer et, de l’autre, diversifier les visages qui composent les hautes sphères pour qu’ils reflètent la pluralité du pays. Des changements réels se produiront une fois que toute la communauté artistique aura emboité le pas.
Au cours de cette soirée, nous vous présenterons notre tout dernier programme double. Je suis très heureuse de revoir sur scène le spectacle Then Or Now. Crée par William Tuckett en 2020, ce magnifique spectacle n’a été présenté que dans quatre théâtres à l’automne 2021, en raison de la pandémie. Et il mérite d’être vu par le plus grand nombre.
Notre second ballet à l’affiche, Nina: By Whatever Means, est le fruit d’un travail collectif mené par le chorégraphe et artiste senior, Mthuthuzeli November. Ce ballet raconte l’histoire de Nina Simone, de ses débuts au piano à l’église jusqu’à son deuxième mariage mouvementé, en passant par ses prestations les plus mythiques sur scène, qui ont fait d’elle l’une des plus grandes voix de tous les temps.
Habituellement, pour chaque nouveau projet, le choix du thème, de la musique et du style de la pièce est très discuté. Mais pour ce ballet, l’amour commun que nous portons à Nina Simone a guidé nos choix, donnant lieu à une belle unanimité.
J’aimerais remercier Cathy Levy, initiatrice de ce partenariat, ainsi que Caroline Ohrt, productrice générale de Danse CNA, et toute son équipe de nous accueillir au Centre national des Arts.
Bon spectacle!
Chorégraphie et mise en scène : William Tuckett
Conception des éclairages : David Plater
Conception des costumes : Yukiko Tsukamoto
Poésie : Adrienne Rich (1929-2012)
Direction de la poésie : Fiona L Bennett
Enregistrements de la poésie : Hafsah Bashir, Natasha Gordon et Michael Shaeffer
Une sélection de poèmes tires de Dark Fields of the Republic 1991-1995 d’Adrienne Rich et utilisés avec la permission de l’agence littéraire The Frances Goldin Literary Agency.
Enregistrement musical :
Daniel Pioro, Then Or Now – variations on a theme de Heinrich Ignaz Franz von Biber
Passacaille pour violon seul (1676) Composé par Heinrich Franz von Biber (1644-1704)
Est-il indispensable que j’écrive de façon détournée
sur la situation? Est-ce là ce que
vous attendez de moi?
Alors ou maintenant d’Adrienne Rich
Dark Fields of the Republic, Poems: 1991-1995
Nous vivons une époque où pratiquement tout ce que nous faisons – répondre à un appel aux armes, décider de rester passif – est devenu un acte politique. Petites ou grandes, personnelles ou publiques, nos actions semblent avoir plus de poids qu’auparavant. Créer une œuvre pour le Ballet Black dans ce climat m’a semblé très différent des collaborations précédentes; toujours exaltant, mais avec une grande responsabilité. De qui la danse devait-elle raconter l’histoire en ces temps de changements politiques et sociaux? Ayant travaillé avec la poésie comme « partition parlée » pendant un certain temps, j’ai demandé à Fiona de m’aider à trouver une œuvre poétique qui répondait à cette énigme narrative. En lisant Dark Fields of The Republic d’Adrienne Rich, j’ai été (et demeure) subjugué par sa capacité à appeler le lectorat à l’action, par son rejet de l’apathie, de l’injustice et de l’oppression, par son raisonnement selon lequel l’amour est tout – qu’il soit romantique, social ou politique. À la fois précise et ouverte, Adrienne Rich laisse de l’espace pour la lecture et pour la danse.
Parallèlement, j’avais écouté l’enregistrement de Daniel de la Passacaille de Von Biber et je me disais que sa structure « glissante », qui donne l’impression d’être improvisée, serait un merveilleux canevas pour créer. Daniel a révélé plus tard que Biber souhaitait en effet que l’interprète prenne une part active à la pièce elle-même, improvise et s’y investisse en tant qu’artiste. Finalement, en combinant les poèmes, Daniel et les voix de Natasha, Hafsah et Michael, notre ingénieur du son, Ian, a produit une structure et une bande sonore qui m’ont permis de créer cette pièce avec Yuki et David. Je suis immensément reconnaissant envers cette équipe hautement créative, le Ballet Black et, en particulier, la succession d’Adrienne Rich pour leur soutien inconditionnel à ce projet.
William Tuckett
On va à la poésie parce qu’on pense qu’elle a quelque chose à voir avec soi. On va aussi à la poésie pour faire l’expérience du non-moi, pour entrer dans un champ de vision qu’on ne pourrait pas appréhender autrement... Quelqu’un qui écrit un poème s’appuie sur la conviction qu’il se trouve une gamme vibrante et délicate de différences, qu’un « je » peut devenir un « nous » sans effacer ses semblables, qu’il existe un langage partiellement commun auquel d’autres peuvent apporter leurs propres battements de cœur, leurs souvenirs, leurs images. Un langage qui a lui-même appris des battements de cœur, des souvenirs et des images d’autrui.
Adrienne Rich, extrait de What is Found There, Notebooks On Poetry And Politics, 1994 (traduit de l’anglais)
Adrienne Rich compte parmi les poètes modernes les plus en vue de notre époque. Née à Baltimore (États-Unis) en mai 1929, elle a publié au cours de sa vie plus de vingt recueils de poésie et huit volumes de prose non-fictionnelle. Érudite, militante et écrivaine dont l’œuvre a établi de nouvelles formes littéraires, elle a reçu de nombreuses récompenses, bourses et prix, dont le National Book Award et le Prix de la Fondation Lannan pour l’ensemble de sa carrière. Elle était une militante infatigable et une ambassadrice des droits de la personne et de la justice sociale. Très engagée dans le mouvement des droits civiques, elle a été une voix de premier plan dans le mouvement féministe et s’est élevée contre toutes les formes d’oppression et d’injustice. Son approche exemplaire de l’activisme politique, son intégrité intellectuelle et artistique font d’elle une source d’inspiration extrêmement pertinente et vitale pour notre époque. Elle est décédée en 2012 et son héritage reste une force agissante dans l’évolution de la poésie contemporaine.
Lorsque Will m’a invitée à proposer des poèmes pour une nouvelle pièce avec le Ballet Black dans l’optique d’explorer les notions d’appartenance et de chez-soi, nous avons commencé à chercher des poèmes qui serviraient ce thème et qui offriraient également un équilibre passionnant entre le son, l’image et l’histoire à travers lesquels nous pourrions créer. Nous avons examiné les œuvres d’un grand nombre de poètes, d’hier et d’aujourd’hui, et nous avons échangé des poèmes pendant plusieurs semaines. Quand j’ai fait parvenir à Will « What Kind of Times Are These? », le poème qui ouvre le recueil Dark Fields of the Republic, la question contenue dans ce titre (« quel genre d’époque vivons-nous? ») et la séquence de poèmes dans son ensemble ont résonné si fortement en nous que nous avons tout de suite compris que nous avions trouvé notre source. Alors que Will commençait à travailler avec les interprètes et que la collaboration entre la musique, la poésie et la danse s’amorçait, ces étonnants poèmes, avec leur équilibre unique de tendre intimité et de provocation épique, nous ont guidés, interpellés et inspirés.
Dark Fields of the Republic est publié par W. W. Norton et peut être acheté en ligne. Pour plus de détails sur la vie et l’œuvre d’Adrienne Rich, consultez le site de l’Adrienne Rich Literary Trust : adriennerich.net (en anglais seulement).
Fiona L Bennett
Directrice du contenu poétique, Then Or Now, 2020
Il existe un lieu entre
deux bouquets d’arbres où
l’herbe pousse
en montée
et la vieille route
révolutionnaire s’interrompt dans
les ombres
près d’une maison de rencontre
abandonnée par les
persécutés
qui ont disparu dans ces
ombres.
J’ai marché là cueillant
des champignons au bord de
l’effroi, mais
ne vous y trompez pas,
ceci n’est pas un poème russe,
ceci n’est pas ailleurs
mais ici,
notre pays se rapprochant
de sa vérité et de sa terreur,
ses propres façons de faire
disparaître des gens.
Je ne vous dirai pas où est
l’endroit, l’ombre grillagée
des bois
à la rencontre du ruban non marqué
de lumière —
carrefours hantés,
paradis d’humus :
Je sais déjà qui veut
l’acheter, le vendre, le faire
disparaître.
Et je ne vous dirai pas
où c’est, alors pourquoi vous dire
quoi que ce soit? Parce que vous
écoutez encore, parce qu’en
des temps comme ceux-ci,
pour que vous consentiez à écouter,
il est nécessaire
de parler des arbres.
Ces années-là, dira-t-on, nous avons perdu la trace
du sens de nous, de tu.
nous nous sommes trouvés
réduits à je,
et tout cela est devenu
idiot, ironique, terrible :
nous tâchions de mener une vie personnelle,
et oui, c’était la seule vie
dont nous pouvions témoigner.
Mais les grands oiseaux sombres de l’histoire ont crié et
piqué
dans notre climat personnel.
Ils se dirigeaient autre part, mais leurs
becs et leurs ailes rognées ont
longé la plage, à travers les rubans de brouillard
où nous nous tenions, disant je.
De toi, je veux plus que je ce que j’ai jamais demandé,
tout ça – les terribles histoires des journaux télévisés
de la vie à mon époque, la conscience que c’est pire que ça,
bien pire – la conscience de ce que signifie se faire mentir.
Brume des matins, faim de clarté,
café et pain avec confiture de prunes amères.
Engourdissement de l’âme dans les quartiers paisibles.
Des vies tictaquant comme si.
Le déferlement d’une machine à écrire, soudain silencieux.
Bleu perçant le bouillard, deux libellules passent.
Niveaux acceptables de cruauté, toujours à la hausse.
Quoi que tu apportes dans tes mains, il faut que je le voie.
Soudain, je comprends le verbe sans temps.
Sentir les cheveux d’une autre femme, goûter sa peau.
Connaître les corps dérivant sous l’eau.
Être humaine, dit Rosa – je ne peux pas te l’apprendre.
Un chat lape l’eau d’un bol en fleurs de souci – son moment.
Sans doute l’amour de la vie est-il sans fin,
le manque de sang-froid, un fusible grillé?
Je veux plus de toi que ce que j’ai jamais su demander.
Amaryllis en éclosion, épis de maïs en floraison
dans les jardins mexicains, maïs et roses.
Jours qui raccourcissent, champs de fraises où fermentent
les fruits rejetés, meurtris.
C’est une fille née dans l’âpre lumière d’août
loin au nord, une lumière bientôt épluchée
comme un oignon jusqu’au néant. Autour d’elle, les ions
tombent
en torrents, des yeux glacés regardent fixement, le corps du monstre
piégé dans la baie est secoué de spasmes.
Ce sur quoi elle ouvre ses yeux gris
est draconien. Même l’homme et la femme qui scrutent
son regard décalé, cherchant un point focal,
sont draconiens.
C’est la fin d’un siècle.
Si elle peut vieillir, s’il reste quoi que ce soit :
quelqu’un pour parler, dira-t-on d’elle,
Elle a grandi pour le voir, elle était notre mère, mais
de naissance elle est des leurs?
Des nuits comme celle-ci : sur la branche froide du pommier
une étoile blanche, puis une autre
explosant de l’écorce :
sur le sol, clair de lune taquinant les petits cailloux
Comme il taquine les plus grosses pierres, comme il monte avec les vagues
posant par moments sa joue sur le sable
comme il lèche les récifs brisés, comme il remonte les falaises,
se faufile le long des rails
Comme il déverse sa vanité dans la crevasse
de la carrière de sable et de gravier
comme il se penche sur le fuselage bâché
de l’avion pulvérisateur des cultures
Comme il s’infiltre par les fissures dans les roulottes
tout ensommeillées
comme il s’attarde sur les paupières des dormeurs
comme pour se racheter
Est-il indispensable que j’écrive de façon détournée
sur la situation? Est-ce là ce que
vous attendez de moi?
« La beauté de la chose était la culpabilité.
Elle entrait en nous, schnapps avalé d’un trait,
langue fourchue sur glace. La culpabilité
nous a rendu notre innocence.
Nous n’avons rien fait tandis que certaines
mesures extrêmes étaient prises. Nous dérivions. Dans
l’immense salle de bal de la Reine des Neiges avions rêvé
du monde entier et d’une nouvelle paire de patins.
Mais nous avions aussi souffert.
Le miracle était qu’on ne ressentait
rien. Sentiment de n’avoir rien
Fait. Rien à faire. Se sentir libre.
Et nous avions souffert, aussi.
C’est à cette liberté que nous aspirions,
aiguille froide dans le flux sanguin.
En fin de compte la culpabilité était une sensation. »
Dangereux bien sûr de tracer
des parallèles Encore plus dangereux d’écrire
Comme s’il y avait une voie toute tracée, nous et nos poèmes
protégés : la vie individuelle, protégée
poèmes, idées, planant
entre ciel et terre, en toute innocence
Je suis sortie sur le pont et chaque planche
était illuminée de rosée froide. Il pourrait geler cette nuit
Bien sûr chaque planche est unique mais chacune luit
mouillée, sous un ciel complexe : gonflements d’encre
Gris pesant déferlant sur la côte
soudain un arc-en-ciel de hasard
Se déployant
Dangereux de ne pas penser
Comment était encore la terre par endroits
quand les cheminées tremblaient aux premières
émanations
C’est déjà arrivé quand nous étions encore
en quête de modèles Une rotation de la tête
vers une longue fenêtre horizontale dominant la ville
pour voir les gens qu’on emporte
voisins, vendeurs, paramédicaux
chassés de leurs porches, leurs étals de tomates
leurs débats avec des mécaniciens d’automobile
et les enfants des cours d’école
Ceux qui emportent sont bien plus nombreux que ceux qui sont pris
à ce stade de toutes façons
Alors : rêve écourté : notre maison :
quatre hommes franchissent la porte déverrouillée.
L’un en laine légère d’été et cravate de soie
L’un en vêtements de travail brunis par le sang
L’un avec la chemise ouverte, une mince
lanière avec un médaillon d’argent autour du cou
L’un en shorts et nu à partir du nombril
Et ils sont venus pour nous, eux quatre et nous deux
et je songe, peut-être sont-ils encore humains
et je leur demande Quand pensez-vous que tout ça a commencé?
Comme pour tenter de les détourner de leur but
comme pour tenter d’en appeler à un lien commun
comme si l’un deux pouvait être toi
comme si je m’exerçais pour quelque chose
à venir
Et maintenant que tu lis ces poèmes
— toi, dont j’aime les yeux et les mains
— toi, dont j’aime la bouche et les yeux
— vous, dont j’aime les mots et l’esprit —
ne croyez pas que j’ai voulu défendre une cause
ou construire un décor :
j’ai tâché d’écouter
La voix publique de notre temps
tâché d’étudier notre espace public
du mieux que j’ai pu
— tâcher de me souvenir et de rester
fidèle aux détails, de noter
avec précision comment l’air bougeait
et où se trouvaient les aiguilles de l'horloge
et qui était en charge des définitions
et qui se tenait prêt à les recevoir
lorsqu’au nom de compassion
on a substitué celui de culpabilité
quand tout ressenti avec un humain inconnu
a été déclaré obsolète.
Voix
des grains
De la forêt achetée
et condamnée,
lien dessiné
dans le massif rocheux
le séisme a cherché
et jeté
Envoi d’amour : Molly l’envoie
Ivan l’envoie, Kaori
l’envoie à Brian, Irina l’envoie
sur des aérogrammes vert pâle Abena l’envoie
à Charlie et à Joséphine
Arturo l’envoie, Naomi l’envoie
Lourdes l’envoie à Naoual
Walter l’envoie à Arlene
Habib l’envoie, Vashti
le fait flotter jusqu’à Eqbal dans un avion en papier
Se morfondant à la réunion, sur une carte postale
Yoel le griffonne à Gerhard
Reza dans son courriel
le trouve attendant Patricia
Mario et Elsie
l’envoient à Francísco
Karolina l’envoie chaque mois
à la maison avec un mandat-poste
June le scelle d’un baiser à Dahlia
Mai l’envoie, Montserrat
le gribouille à Faíz sur une note de service
Lenny le télégraphie avec des roses
à Lew qui le prend dans son
souffle ténu, Julia l’envoie
haut et fort, Dagmar l’écrit en braille
à Maureen, María Christina
l’envoie, Meena et Moshe l’envoient
Patrick et Max sont toujours
à l’envoyer de l’un à l’autre
et même Shirley, même George
se retrouvent tard après la fermeture
à l’envoyer, à l’envoyer.
L'envoi d'amour est inoffensif
ne vous oblige à rien ne vous rend pas malade
l’envoi d’amour on le veut
fulgurant et circonspect
l’envoi d’amour est parfois insouciant
Joaquin le savait, Eira le savait
l’envoi d’amour sans cœur
— eh bien, des gens font ça tous les jours
Terence il y a des années
a fermé la fenêtre, sans rien dire
Grace qui riait toujours appuie
sa joue contre la vitre blindée
ses larmes s’étendent
comme les des cicatrices d’une planète
Vivian pend son imperméable
à un crochet, se tourne vers la classe
son amour tout entier
là, suprême
Victor pointe son objectif
sur des visages qui disparaissent
— captés maintenant ou qui
les reverra jamais?
Tu racontais une histoire sur l’amour c’était ton histoire
Je suis venue et suis restée dehors
à écouter : : la mort était dans l’entrée
la mort était dans l’air mais l’histoire
avait sa propre vie nulles présomptions
sur les femmes dans ce chant d’amour pour un homme
En écoutant j’ai pénétré l’archet grattant la corde de basse
et le déchirant cri du cor
j’étais le souffle aspirant le marmonnement rugueux de l’archet :
Vigile pour le garçon des baisers échangés, (jamais plus sur cette terre
échangés,)
Vigile pour les camarades promptement abattus . . .
Je te racontais une histoire sur l’amour
comment même à la guerre il vient à parler son propre langage
Oui as-tu dit mais le larynx est plein de sang
le couteau a bien visé la gorge
Eh bien ai-je dit l’amour est haï il n’a pas de prix
Non as-tu dit tu parles de sensations
T’est-il arrivé de ne rien ressentir? c’est ce qu’est la guerre à présent
Puis une ombre a assombri ton visage
Continue de parler d’une voix normale as-tu chuchoté
Rien ne nous écoute
Tu racontais une histoire sur la guerre c’est notre histoire
une vieille histoire qui doit pourtant être dite
l’histoire du nouveau qui a fui l’ancien
comment le grand rêve s’est étiré et transformé
le vaisseau de l’espoir trépidant sur la pointe de l’iceberg
les affections privées chancelantes et décalées
Ainsi nous sommes jetés ensemble ainsi nous sommes mis à part
dans une république qui tremble sur ses lèvres vitreuses
séparée comme si la fosse fondamentale
n’avait pas été calculée dès le départ dans l’imposant
échafaudage.
Chorégraphie et mise en scène : Mthuthuzeli November
Conception des éclairages : David Plater
Conception des costumes : Jessica Cabassa
Conception des décors et scénographie : Mthuthuzeli November
Conception additionnelle des décors et contrauction : Richard Bolton & Alistage Ltd.
Musique : Mandisi Dyantyis, Mthuthuzeli November and Nina Simone (1954-2002)
Avec les voix du Zolani Youth Choir et la compagnie Ballet Black
Mood Indigo (1958) tiré de l’album: Little Girl Blue
Compositeurs: Albany Bigard et Duke Ellington
Interprété par Nina Simone
Sinnerman (Live in New York, 1965) de l’album: The Best of Nina Simone
Composé et interprété par: Nina Simone
Les pièces musicales et discours de Nina Simone sont autorisés par la Fiducie Nina Simone et Rich & Famous Records, Ltd. courtoisie de Steven Ames Brown.
Interprètes: Isabela Coracy (dans le rôle de Nina), Ebony Thomas (le mari), Taraja Hudson, Sayaka Ichikawa, Helga Paris-Morales, Love Kotiya, Megan Chiu, et Bhungane Mehlomakulu
Remerciements:
Charlotte Broom, Richard Bolton, Jessica Cabassa, Lily de-la-Haye, Kiruna-Lind Devar, Mandisi Dyantyis, Jethro Harris, Georgina Lloyd-Owen, Odwa Mvunge, Skye November, Cassa Pancho, les artistes de la compagnie Ballet Black, Steven Wilkins, Alex Wilson et la Zolani Youth Choir.
Chère Miss Simone,
J’ai songé bien des fois à la façon dont je pourrais commencer cette lettre, et même après toutes ces années, mes mots ne sont toujours pas à la hauteur de mes émotions. Cette question me hante : qu’aurais-je dit si j’avais eu la chance de vous rencontrer? Que vous aurais-je demandé? Aurais-je osé m’approcher de vous ou serais-je resté figé à admirer votre présence de loin? Mais après m’être plongé dans votre univers et avoir appris à vous connaître à travers votre musique et les valeurs que vous avez défendues, je pense que j’aurais trouvé le courage de vous serrer dans mes bras, en espérant que vous auriez saisi toute l’authenticité du geste.
Je tenais à vous dire que nous créons un ballet dans l’espoir de partager un petit aperçu de l’existence que vous avez vécue. Vous devriez les voir, tous ces beaux corps bruns sur scène, pleinement investis dans cette entreprise qui permet de s’exprimer réellement du fond du cœur. C’est un peu ce pour quoi vous vous êtes battue. Savoir que je peux m’affirmer, que la souffrance s’est quelque peu atténuée, me réchauffe chaque jour le cœur. Je vous en suis profondément reconnaissant.
Je fais partie d’une compagnie qui célèbre le fait d’être à la fois artiste et Noir. Comme interprètes de ballet, nous avons subi énormément d’injustices, de critiques et de remarques haineuses, non seulement à cause de la couleur de notre peau, mais aussi parce que cette forme d’art que nous aimons tant n’était pas tout à fait prête à nous accepter. Je sais que votre rêve était de devenir une pianiste de concert classique et que les circonstances de l’époque ne vous ont pas permis de le réaliser. Le monde n’était pas prêt pour vous, Miss Simone, et même aujourd’hui, peu de gens s’attendent à ce qu’une personne noire fasse quelque chose de remarquable. Je dis tout cela parce que, tout comme vous, nous avons consacré nos vies à nous entraîner pour devenir des artistes de ballet classique de premier plan, mais bien des portes nous restent fermées. Mais il nous faut poursuivre coûte que coûte, ça va de soi.
J’espère que les gens comprendront que si je fais ce ballet, c’est parce que vous comptez énormément pour moi. Je prie Dieu chaque jour de me donner la force de réaliser une œuvre assez belle pour vous honorer comme il se doit et pour rendre hommage à ce que vous avez représenté. Parfois, j’ai l’impression que je n’y arriverai pas et, à d’autres moments, vous me dites que je peux le faire. Je puise quotidiennement de la force en vous. Si seulement vous pouviez voir les personnes avec qui je travaille tous les jours, vous apprécieriez leur grande beauté. À quel point elles sont en phase avec leur art. Ça vous plairait beaucoup.
Je m’aperçois que je ne me suis pas encore présenté. Je me sens nerveux, tout simplement, et en écrivant ces mots, je dois prendre une pause pour me calmer. Je m’appelle Mthuthuzeli, un nom xhosa qui signifie « consolateur ». Je suis le quatrième et avant-dernier enfant de ma fratrie. Ma mère m’a donné ce nom parce qu’elle pensait que j’étais ce dont elle avait besoin à ce moment-là. Le fait d’avoir grandi auprès d’une mère monoparentale m’a amené à apprécier beaucoup de choses dans la vie. Elle est tellement belle, et elle danse comme vous. Elle est d’une force renversante.
Il y a une chorale de jeunes dans le township où j’ai grandi, appelée Zolani Youth Choir. J’avais toujours rêvé de travailler avec cet ensemble vocal et j’ai eu l’occasion de le faire lorsque j’ai composé la musique de ce ballet. Quel cadeau que de voir des jeunes personnes aussi dévouées! Je leur ai dit que je créais une pièce de danse sur vous, et il n’en fallait pas plus pour les faire sourire et les mobiliser dans un tel projet. J’ai pris conscience à quel point vous comptiez pour tout le monde.
Je faisais de la musique avec quelqu’un qui est devenu un bon ami et un mentor, il s’appelle Mandisi Dyantyis. Il m’a demandé pourquoi je faisais une pièce de danse sur vous. Je lui ai répondu que c’était parce que j’avais l’impression que peu de gens connaissaient votre histoire et je voulais lui donner vie. C’est vrai, mais je pense que j’avais surtout envie de me rapprocher de vous. J’ai décrit cette démarche comme une lettre d’amour qui vous est adressée, mais ce n’est peut-être pas tout à fait ça non plus. J’ai probablement nourri le sentiment que je pouvais m’adresser à vous, de la même façon que vous me parlez à travers votre musique. C’est peut-être ce à quoi j’aspire? Je ne sais pas. Il pourrait aussi s’agir d’un effort pour inciter les gens à en apprendre un peu plus sur vous, par-delà la musique.
Ce que j’essaie de dire, sans doute, c’est MERCI. Merci, Nina, pour tout ce que vous avez fait au cours de votre vie. Aujourd’hui encore, vous continuez à nous inspirer.
Affectueusement,
Mthuthuzeli November
Artiste senior et chorégraphe de Nina: By Whatever Means
P.S. : ON VOUS AIME, MISS SIMONE
Compositrice, Nina: By Whatever Means
Plus qu’une simple chanteuse, compositrice et pianiste, Nina Simone est une icône musicale et politique du XXe siècle. Née Eunice Kathleen Waymon en 1933 en Caroline du Nord, elle commence à jouer du piano à l’âge de quatre ans et étudie la musique classique à l’École Juilliard. Cependant, ses intérêts musicaux se portent rapidement vers le jazz, le blues et le gospel, qu’elle mélange sans heurt pour créer un son unique, à la fois puissant et plein d’âme.
Les prouesses musicales de Simone et ses interprétations pleines d’émotion captivent le public, et son engagement dans le mouvement des droits civiques renforce encore son statut d’icône culturelle. Ses chansons les plus politisées, comme MississippiGoddam et To Be Young, Giftedand Black, abordent les questions d’inégalité raciale et de justice sociale et incitent une génération à se battre pour le changement. Tout au long de sa carrière, elle sera confrontée à divers obstacles et à de la discrimination, mais son engagement pour sa musique et son militantisme ne faiblira jamais. Elle a reçu plusieurs nominations aux prix Grammy, a été acclamée tant par le public que par ses pairs, et continue d’être célébrée comme une pionnière de la soul, du jazz et de la musique pop. Malgré sa disparition en 2003, l’influence de Nina Simone sur la musique et le paysage culturel reste palpable, et son héritage continue d’inspirer aussi bien les artistes que les activistes.
Intervention no 1 :
J’ai l’immense plaisir et l’honneur d’accueillir pour cette dixième édition du Festival international de jazz de Montreux l’incroyable, l’incomparable, la fantastique, la seule et unique Nina Simone.
Nina Simone :
Bonsoir. Cela fait bien longtemps que je ne vous ai pas vus. Depuis 1968. J’ai décidé de ne plus participer à des festivals de jazz. Cette décision n’a pas changé. Je vais chanter pour vous, ou nous allons partager ensemble quelques moments, après quoi je passerai à un niveau supérieur, je l’espère, et j’espère que vous me suivrez.
Nous allons commencer par le début, l’histoire d’une petite fille qui s’appelait Blue.
(chant)
Intervention no 3 :
Ouais!|
Vas-y!
Hé!
Ouais!
Très bien, maintenant. Ouais!
(chant)
Martin Luther King Jr :
Mais cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre.
(chant)
Intervention no 5 :
Révérend King, comment les choses se présentent-elles pour demain?
Martin Luther King Jr :
Les choses se présentent merveilleusement bien. Nous avons des gens qui viennent de tout le pays. Je pense que nous aurons des représentants de presque tous les États de l’Union, et naturellement un grand nombre de personnes de l’État de l’Alabama. Nous espérons voir, et nous nous y attendons, le plus grand témoignage pour la liberté qui ait jamais eu lieu, qu’on ait jamais vu sur les marches d’un capitole de n’importe quel État du Sud. Et toute cette marche ajoute une dimension dramatique à cet élan global. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que nos enfants verront leur identité et leur dignité bafouées par les panneaux « Réservé aux Blancs ».
On nous avait dit que nous n’arriverions jamais jusqu’ici.
Avant d’arriver ici, certains nous ont dit qu’il faudrait passer sur leurs cadavres. Mais le monde entier sait aujourd’hui que nous sommes ici et que nous nous adressons aux forces de l’État de l’Alabama pour leur dire : « Personne ne nous fera rebrousser chemin. »
Ils vont le répéter à la ville elle-même. Ils vont le répéter à…
Nina Simone :
Je pense que ce que vous essayez de demander, c’est pourquoi j’insiste tant pour leur donner cette identité noire, ce pouvoir noir, en les poussant à s’identifier à la culture noire. Je crois que c’est ce que vous cherchez à savoir. Premièrement, je n’ai pas le choix. À mes yeux, nous sommes les plus belles créatures du monde, le peuple noir. Et je l’affirme dans tous les sens du terme, en dehors comme en dedans. Et pour moi, nous avons une culture qui n’est surpassée par aucune autre civilisation, mais nous n’en savons rien. Encore une fois, je crois l’avoir déjà dit plus tôt dans cet entretien, je pense que mon travail consiste à les rendre suffisamment curieux ou à les persuader par tous les moyens d’être plus conscients d’eux-mêmes, d’où ils viennent, de ce qu’ils font et de ce qu’ils possèdent déjà, et de le mettre en lumière. C’est ce qui me contraint à les y pousser. Et je le ferai par tous les moyens nécessaires.
(chant)
Voilà tout!
Née de parents trinidadiens et britanniques, Cassa Pancho est la fondatrice et directrice artistique du Ballet Black, qu’elle a mis sur pied en 2001 après avoir suivi une formation professionnelle en danse. Elle a été l’une des premières danseuses et chorégraphes de la compagnie. Son objectif de départ était de fournir des modèles aux jeunes interprètes noirs et asiatiques qui aspirent à faire carrière en danse. Un an plus tard, elle a ouvert la BB Junior School à Shepherd’s Bush. Elle a obtenu en 2009 son diplôme du programme d’animation culturelle Step Change du National Theatre. Depuis la création de la compagnie, elle a commandé des œuvres à un large éventail de chorégraphes, dont Liam Scarlett, Richard Alston, Sophie Laplane, Javier de Frutos, Annabelle Lopez-Ochoa, Shobana Jeyasingh, Henri Oguike, Arthur Pita, William Tuckett et Mthuthuzeli November. Le Ballet Black a remporté le prix national de danse du Cercle des critiques au Royaume-Uni à titre de meilleure compagnie en 2009, de meilleure compagnie indépendante en 2012 et de meilleure compagnie de taille moyenne en 2022. Cassa Pancho a été reçue Membre de l’Ordre de l’Empire britannique dans le cadre des titres et distinctions honorifiques attribués l’occasion de la nouvelle année en 2013, pour services rendus au ballet classique, et a été membre du jury du concours de chorégraphie Kenneth Macmillan et du concours des jeunes danseurs et danseuses de la BBC, ainsi que du jury de la Arts Foundation Futures Dance en 2022. Elle est marraine de la Central School of Ballet et vice-présidente du London Ballet Circle. En 2017, de concert avec Cira Robinson, une ancienne danseuse du BB, elle a collaboré avec le célèbre fabricant britannique de chaussons de ballet Freed of London pour créer deux toutes nouvelles couleurs de pointes, afin de permettre aux interprètes d’origine noire et asiatique d’acheter des pointes de couleur chair prêtes à l’emploi. En 2018, Cassa Pancho a reçu le prix Freedom de la Ville de Londres.
En 2020, elle a rédigé un guide pour l’amélioration de l’équité et de l’accès au ballet à l’intention des écoles et des compagnies de danse, qui a été largement diffusé dans le monde artistique. Elle est membre du conseil d’administration du Scottish Ballet et siège au comité pour l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Elle œuvre aussi comme consultante en EDI auprès de plusieurs organisations britanniques du monde de la danse, dont le National Youth Ballet et l’Elmhurst School of Ballet. En 2022, elle a collaboré avec les artistes du Ballet Black pour créer Say It Loud, un ballet célébrant le 20e anniversaire de la compagnie. Cette production a remporté le prix de la meilleure production de danse aux Black British Theatre Awards en 2022.
À ce jour, Cassa Pancho a fait appel à plus de 40 chorégraphes pour créer une soixantaine de nouveaux ballets pour la compagnie. Elle enseigne régulièrement à la BB Junior School de Shepherd’s Bush, dans l’ouest de Londres, et est diplômée de l’Université Durham.
Depuis plus de 25 ans, William Tuckett évolue au sein du Royal Ballet à titre de chorégraphe et d’interprète. Reconnues sur la scène internationale, ses œuvres sont présentées en Europe, aux États-Unis, au Canada, au Japon et en Chine. Touche à tout, Will Tuckett a travaillé dans les domaines du théâtre subventionné et commercial, de l’opéra, des comédies musicales, du ballet et de la télévision, notamment avec l’English National Ballet, le Ballet national du Canada, le Ballet national de Chine, le Ballet Black, le Royal Opera, l'Opera North, le Welsh National Opera, le Garsington Opera, le théâtre Sadler’s Wells, le Parco Theatre de Tokyo, la Royal Shakespeare Company, le Shakespeare’s Globe Theatre, l’Almeida Theatre, Sage Gateshead, le Egg Theatre, la Whitechapel Gallery, la Tate Modern, la National Gallery, la BBC, Channel 4 et Sky Arts. Nommé associé à la création du ROH2 pour la Royal Opera House en 2006, il est chargé de concevoir et de monter des œuvres innovantes pour attirer les familles et de nouveaux auditoires.
Mthuthuzeli November est le chorégraphe de Nina: By Whatever Means. Né à Cape Town, en Afrique du Sud, il commence la danse à quinze ans par le biais du programme de rayonnement, Dance For All. En 2011, il obtient une bourse d’entrée à la Cape Academy of Performing Arts (CAPA). Diplômé avec distinction, il remporte à deux reprises la médaille d’or au Concours international de ballet d’Afrique du Sud dans la catégorie Danse contemporaine, dans la division junior en 2012, puis dans la division senior deux ans plus tard. Il a travaillé avec la Cape Dance Company sous la direction de Debbie Turner, ainsi qu’avec les chorégraphes Bradley Shelver et Christopher Huggins. En 2014, il signe sa première chorégraphie avec la compagnie junior de la Cape Dance Company. L’année suivante, il s’envole vers le Royaume-Uni pour intégrer l’équipe de tournée Ballet Central de la Central School of Ballet, avec laquelle il se produit dans tout le pays. Il danse dans la production sud-africaine de West Side Story, avant de rejoindre les rangs du Ballet Black comme stagiaire première année en septembre 2015. Promu artiste junior l’année suivante, il crée des rôles pour Cristaux d’Arthur Pita et Storyville de Christopher Hampson. Il chorégraphie son premier ballet, Interrupted, pour le Ballet Black en juillet 2016. Son œuvre solo lui faut d’être sacré Artiste émergent d’Afrique du Sud au festival Klein Karoo Nasionale Kunstefees. En 2017, il est le danseur principal dans la reprise de Captured de Martin Lawrance, et crée le rôle du Loup dans le spectacle Red Riding Hood d’Annabelle Lopez-Ochoa. De 2019 à 2022, il crée des rôles pour les œuvres de Martin Lawrance, William Tuckett et Gregory Maqoma, et participe avec Cassa Pancho et le Ballet Black à la création de Say It Loud, un spectacle célébrant les 20 ans de la compagnie. En 2017, la Cape Dance Company lui commande une nouvelle œuvre, avec le financement du National Arts Council of South Africa, qui a été présentée en avant-première au Artscape Theatre, à Cape Town. En 2018, il crée un spectacle solo pour Precious Adams de l’English National Ballet, dans le cadre de son concours pour artistes de la relève. À la demande du Ballet Black, il crée en 2019 Ingoma, son premier spectacle sur une grande scène au Royaume-Uni, qui a tourné dans toute l’Europe. Avec cette création, il remporte un prix Laurence Olivier et le prix de la meilleure production de danse aux Black British Theatre Awards. S’ensuit WASHA: The Burn From The Inside (une commande conjointe du Ballet Black, du Grange Festival et du Studio Wayne McGregor). Il a également dansé Un pas de deux avec le Ballet Black lors de la prestation de l’artiste britannique de grime, Stormzy, au Festival Glastonbury en 2019. Devenu artiste senior en 2020, il réalise le premier court métrage du Ballet Black, Like Water, récoltant sept récompenses. En 2021, son œuvre The Waiting Game pour le Ballet Black, reporté en raison de la pandémie, prend enfin l’affiche au Royaume-Uni. Il signe la chorégraphie de plusieurs ballets pour le Cape Town Opera, le Cape Town City Ballet et le Grange Festival, et de plusieurs commandes pour le concours des artistes de la relève de l’English National Ballet, le Northern Ballet, le Tanz Ensemble for Luzerner Theater, le Ballet Central et la Rambert School. Il est l’auteur de deux œuvres chorégraphiques filmées, My Mother’s Son pour le festival Fall For Dance North, et Burn From the Inside pour la troupe Ballet Black.
Cassa Pancho, MBE
Fondatrice et directrice artistique
Mthuthuzeli November
Artiste senior et chorégraphe de
Nina: By Whatever Means
Richard Bolton
Producteur
Acaoã Theophilo De Castro
Artiste senior
Megan Chiu
Artiste senior
Isabela Coracy
Artiste senior
Taraja Hudson
Apprentie (2e année)
Sayaka Ichikawa
Artiste senior
Love Kotiya
Apprentie (1ère année)
Bhungane Mehlomakulu
Artiste junior
Mthuthuzeli November
Artiste senior
Helga Paris-Morales
Artiste junior
Ebony Thomas
Artiste senior
Productrice générale
Caroline Ohrt
Productrice principale
Tina Legari
Coordonnatrice des projets spéciaux et adjointe de la productrice générale
Mireille Nicholas
Chargée de compagnies
Sophie Anka
Associée en éducation et artiste-enseignante
Siôned Watkins
Directeur technique
Brian Britton
Stratège communication
Sylvain Lavoie
Stratège marketing
Marie-Chantale Labbé-Jacques
Stratège marketing
Marie-Pierre Chaumont
Alliance internationale des employés de scène et de théâtre