In Conflict foisonne de chansons d’amour, et plus particulièrement de chansons sur certains états liminaux et les combats que leur livrent les gens qui nous sont chers.

« L’objectif de cet album consiste à aborder la “folie” de façon positive », affirme Owen, tournant au ridicule des citations angoissantes sur des notions singulières de l’aliénation mentale. « La dépression, la dépendance, le trouble dans le genre et l’état créatif sont dépeints comme des manières d’être positives, sympathiques et empathiques. Sans être préférables en soi, elles sont présentées comme des positions valides et équivalentes que nous assumons et qui définissent notre humanité. »

Les chansons sont sublimes, mais profondément perturbantes. Elles causent le déplaisir avec charme et volupté. Quoique composée avec la rigueur d’une œuvre classique, la musique ne s’inscrit pas dans cette lignée, ni même dans celle de l’indie classique. Pallet n’est pas simplement « cautionné » par les représentants de l’establishment de la musique artistique (bien qu’il le soit), il est également apprécié pour sa simplicité, pour la façon dont son art se reflète et retentit dans le courant dominant de la culture pop, et pour la catharsis émotionnelle qui s’opère dans ses compositions.

In Conflict est le fruit de plusieurs années de collaboration. Owen a récemment écrit de la musique sur commande pour le Barbican de Londres, le Ballet national du Canada et Anonymous 4. Il a signé des arrangements pour vingt-cinq albums différents, y compris ceux de Pet Shop Boys, R.E.M., Robbie Williams, Taylor Swift, Linkin Park et The National. Il a composé la musique des jeux vidéo Portal 2 et Sword & Sworcery. Il a reçu un prix Emmy pour la piste sonore du projet Fourteen Actors Acting, commandité par le New York Times Magazine, en plus d’être en nomination aux Oscar pour son travail sur Her, le dernier long métrage de Spike Jonze. En plus de tout cela, Owen continue de participer activement aux tournées d’Arcade Fire, pour qui il joue du synthétiseur et de l’alto. Finalement, il a récemment enregistré les bandes sonores d’une demi-douzaine de films d’art et de performances de directeurs et d’ensembles pas assez connus pour être mentionnés ici (même si Owen lui-même considérerait sans doute un groupe de musique rock de Toronto avec qui il vient d’enregistrer comme l’une de ses plus notables collaborations).