«Ressusciter le Requiem de Mozart sous la forme d’une exaltante danse-chorale africaine»
Pour leur Requiem, unique, hors normes, Alain Platel et Fabrizio Cassol profitent du caractère inachevé de l’œuvre ultime de Mozart pour opérer un métissage musical et culturel des plus atypiques. Mariant l’Occident et l’Afrique, ils orchestrent une vibrante danse-chorale, un rituel scénique qui célèbre la mort dans toute sa fulgurance.
L. est une vieille dame qui vit ses derniers instants entourée des siens, dans un film qui surplombe la scène. Sur le plateau, des blocs noirs rappellent des tombes, un mémorial. Portée par quatorze musiciens et chanteurs, cette ode pour les morts se transforme en rituel lumineux, profond et transcendant.
Révélant les liens entre le contrepoint et la polyphonie africaine, la partition agencée par Fabrizio Cassol fusionne le chant lyrique, le jazz et la musique populaire. Des interprètes d’Afrique du Sud, d’Europe et du Congo jouent et chantent en regardant la mort en face. Figure majeure de la scène artistique contemporaine, Alain Platel – chorégraphe, metteur en scène et fondateur des Ballets C de la B, à Anvers – aborde avec aplomb et sensibilité le thème de la vie qui prend fin, en embrassant d’un même élan le deuil et l’espoir.
Cinquième collaboration entre Cassol et Platel, Requiem pour L. est la première création des Ballets C de la B à faire partie d’une saison du Théâtre français du CNA.