compilée par Isaac Robitaille
Résistance de la rivière Rouge
1812 : Fondation de la colonie de la rivière Rouge sur le site de ce qui est aujourd’hui Winnipeg.
1836 : La Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) contrôle la colonie ; celle-ci est habitée majoritairement par des Métis. Il y a des conflits constants entre les habitants et l’administration de la CBH.
1850 : Des colons protestants s’établissent progressivement sur les terres et imposent leur culture et leur religion.
1869 : Le gouvernement canadien commence à arpenter les fermes appartenant aux Métis de la colonie, et ce, sans vraiment respecter les droits d’occupation de ces derniers. En novembre, la CBH signe le transfert de son territoire à la Couronne britannique. Louis Riel est proclamé porte-parole du Comité national des Métis (CNM) et, à la tête d’un groupe de militants, prend la direction de la colonie de la rivière Rouge. Les communautés métisses se rallient rapidement à lui, et ensemble ils empêchent le gouvernement de prendre possession de leurs terres. La résistance prend le contrôle de Fort Garry et tente de négocier. Le CNM se transforme en gouvernement provisoire, et Louis Riel en prend la tête. Le gouvernement provisoire, après consultations, accepte de se joindre à la Confédération si les droits des Métis sont protégés et respectés.
1870 : Durant l’hiver, les conflits armés continuent. Parmi les prisonniers détenus par les résistants, Thomas Scott, un soldat orangiste, est condamné à mort et exécuté. Cet acte mène au refus de l’amnistie des chefs rebelles, dont Louis Riel, malgré le fait que les négociations continuent. Un accord est signé entre le gouvernement provisoire et la Confédération canadienne, et le 12 mai, la Loi sur le Manitoba reçoit la sanction royale, donnant naissance à cette nouvelle province et garantissant aux Métis le titre de leurs terres. Le gouvernement gère très mal ce processus de transferts des titres à cause du système des certificats (scrip). Les Métis, étant toujours désavantagés, sont forcés d’aller s’établir plus vers l’ouest.
Résistance du Nord-Ouest
1880 : Des chefs des différentes tribus (Nêhiyawak/Cris des plaines, Siksika/Pieds-Noirs, Kainai/Gens-du-Sang, et Piikani, ces trois dernières formant la Confédération des Pieds-Noirs) des plaines de l’Ouest sont aux abois, car les troupeaux de bisons disparaissent, et la famine se fait sentir. En outre, ils ont été dépossédés de leurs territoires à la suite de la signature de traités non respectés par Ottawa. Les Métis vivent toujours dans une situation incertaine quant à leurs terres. Des colons blancs réclament la construction au plus vite d’un chemin de fer.
1884 : Gabriel Dumont part au Montana demander à Louis Riel de revenir de son exil pour aider les Métis et Autochtones de la Saskatchewan à faire en sorte que leurs droits sur leurs terres soient reconnus et à lutter contre les ambitions du gouvernement canadien.
1885 :
- Mars : Les Métis exigent des droits permanents sur leurs terres. Ils rédigent une Déclaration révolutionnaire des droits, déclarent un nouveau gouvernement provisoire, s’installent dans l’église de Batoche et nomment Louis Riel et Gabriel Dumont président et commandant militaire respectivement. Ils demandent le contrôle du poste de traite de Fort Carlton et se placent stratégiquement entre ce dernier et Batoche à Duck Lake. La Police à cheval du Nord-Ouest (PCNO), dirigée par Crozier, se dirige également à Duck Lake. La bataille a lieu, et les Métis en sortent vainqueurs. Le gouvernement d’Ottawa décide d’accélérer la mobilisation de ses forces.
- Avril : Le gouvernement réussit à mobiliser une force d’environ 5 000 hommes sous le commandement du major-général Frederick Middleton. Les résistants commencent le siège du fort Battleford. La majorité des chefs des Prairies signent des traités avec Ottawa, qui les déplace sur des réserves. Une bande crie résiste, dirigée par le chef Big Bear, qui refuse de voir son peuple transférer dans une réserve. Le gouvernement lui coupe les vivres, et c’est la famine qui provoque leur attaque contre les forces canadiennes à Frog Lake. En raison de l’épisode de Frog Lake et du siège de Battleford, Middleton décide de diviser ses hommes en trois colonnes : une se dirige vers Batoche; une reste à Calgary, et la dernière se rend à Battleford. Gabriel Dumont et ses hommes décident d’aller à la rencontre du bataillon marchant vers Batoche, et c’est l’affrontement à la Coulée des Tourond (Fish Creek). Cette bataille de Fish Creek voit Dumont et ses troupes (malgré un ratio de 1 pour 9) vaincre les troupes du gouvernement.
- Mai : La troisième colonne en route vers Battleford tombe sur les forces cries et assiniboines à Cut Knife Creek, où elle est défaite. (Les soldats canadiens sont épargnés grâce à la clémence de Poundmaker, qui ordonne la retraite.) Middleton attend des renforts et, le 9 mai, attaque Batoche. Le 12, les Métis, à court de munitions, sont défaits. Riel se rend le 15, et Dumont s’enfuit au Montana. D’autres troupes canadiennes arrivent, les hommes de Poundmaker et d’autres tribus sont battus à Battleford ; Poundmaker se rend le 26.
- Juin : Un dernier combat au lac Loon marque la fin du conflit ; presque tous les chefs capitulent sauf Big Bear, qui réussit à s’enfuir, mais qui se rendra en juillet.
- Septembre : Louis Riel est jugé pour haute trahison. Le 18 septembre, il est condamné à mort. Les chefs Big Bear et Poundmaker sont condamnés à trois ans de prison.
- Novembre : le 16, Riel est pendu à Regina. Le 27, six guerriers cris et deux assiniboines sont pendus à Battleford : Kah-Paypamhchukwao/Esprit Errant, Manchoose/Mauvaise Flèche, Pahpah-Me-Kee-Sick/Celui qui Marche dans le Ciel, Kit-Ahwah-Ke-Ni/L’Homme Misérable, A-Pis-Chas-Koos/Petit Ours, Nahpase/Corps de Fer, Itka/Jambe Croche et Waywahnitch/L’Homme qui Manque de Sang. Les élèves de l’école résidentielle de Battleford (ouverte en 1883) doivent assister à ces pendaisons. L’amnistie générale est déclarée pour les autres combattants.
Carte de 1885 conçue par Léo Larivière