par Michel Lapierre
En 1885, alors que Louis Riel est fait prisonnier, Gabriel Dumont se réfugie aux États-Unis où il est recruté par Buffalo Bill, de son vrai nom William Frederick Cody, inventeur de ces spectacles à grand déploiement et certainement l’une des figures les plus marquantes de l’avènement du divertissement de masse. Les Wild West Shows sont un joyeux mélange de plusieurs formes de spectacles et de divertissements populaires de la fin du XIXe siècle, un hybride de vaudeville, de cirque et de rodéo.
Les spectacles commencent par une parade dans la ville, se déroulent en plein air et durent parfois jusqu’à quatre heures ! On y présente des numéros de tirs, des courses de chevaux ou encore des représentations de scènes de chasse avec de véritables bisons. De nombreux tableaux recréent des moments historiques marquants (la défaite du Général Custer en 1876, la fusillade d’OK Corral, etc.) ou des scènes « trépidantes » de la vie dans l’Ouest (le vol d’un train, une attaque de Sioux, etc.)
À son zénith, la compagnie de Buffalo Bill créée en 1883 compte près de 1200 personnes : cowboys, Autochtones de diverses nations, Métis et Mexicains. Les spectacles connaissent de grandes tournées à la logistique impressionnante, le plus imposant d’entre eux transportant des centaines de personnes, de chevaux et de bisons, ainsi qu’une arène démontable pouvant accueillir jusqu’à 20 000 spectateurs. Dans les années 1890, la compagnie remporte le succès en Europe et joue lors de l’Exposition universelle de Chicago en 1893.
Bien qu’on reconnaisse aujourd’hui le caractère exagéré des scènes représentées, le succès populaire écrasant de ces spectacles a fortement contribué au développement de l’imaginaire collectif sur le Far West. La fascination des populations de l’Est américain et d’Europe de l’époque pour le mode de vie des aventureux colons partis à l’Ouest se ressent encore aujourd’hui dans une longue tradition de divertissement.