La Belle au bois dormant avec le Royal Winnipeg Ballet du Canada (4-6 avril)

La Compagnie dans La Belle au bois dormant © Photo: Bruce Monk

Chaque année, les auditoires du CNA accueillent à bras ouverts le Royal Winnipeg Ballet (RWB) qui vient souvent présenter de nouvelles œuvres (Svengali, Wonderland, Dracula, La Flûte enchantée) et donner régulièrement son spectacle Casse-Noisette, dont l'histoire est située au Canada. C'est toujours un plaisir d'accueillir le RWB lorsqu'il vient présenter les ballets narratifs les plus beaux et les plus populaires du répertoire. La Belle au bois dormant offre exactement tout ce que l'on peut attendre d'un ballet : un spectacle théâtral et étincelant, des costumes splendides, des décors opulents, une musique extraordinaire et de la danse vraiment superbe. La version que propose le RWB plairait sans doute aux enfants, mais ce conte de fées est un spectacle somptueux qui s’adresse plutôt au public adulte. C'est une incursion dans un royaume enchanté, un rêve éthéré de beauté et d'émancipation où un simple baiser permet au bien de triompher du mal.

La Belle au bois dormant est un ballet qui témoigne du pouvoir inaltérable du conte et de son charme intemporel. Présenté pour la première fois le 15 janvier 1890 au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, en Russie, il est réglé sur une partition considérée comme la plus célèbre musique de ballet de Tchaïkovski, dans une chorégraphie de Marius Petipa. Maître de ballet aux Théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg de 1871 à 1903, Marius Petipa est souvent cité comme le plus influent chorégraphe de tous les temps. La Belle au bois dormant est la deuxième collaboration entre le compositeur et le chorégraphe, après Le Lac des cygnes (1877) et avant Casse-Noisette (1892).

Le ballet La Belle au bois dormant est entré au répertoire du RWB en 1993. La production actuelle est une commande faite en 2002 par André Lewis (artiste originaire de Hull, qui fait carrière au RWB depuis 35 ans, dont 17 au poste de directeur artistique), dont la mise en scène a été remaniée par Anna-Marie Holmes. Ce spectacle somptueux bénéficie des élégants décors signés par Michael Eagan, des éclairages de Michael Whitfield et de plus de 130 magnifiques costumes dessinés par Shannon Lovelace et Anne Armit.

Le ballet présente de nombreux défis pour les danseurs principaux et les solistes, et La Belle au bois dormant met admirablement en valeur la maîtrise technique et le brio des danseurs et danseuses du RWB. Le rôle de la princesse Aurore est un des plus grands et des plus difficiles de tout le répertoire féminin, étant donné qu'il exige de formidables qualités athlétiques et une technique absolument impeccable. Ne manquez pas le célèbre Adage de la rose, à l'acte premier, lorsqu’Aurore est présentée à quatre soupirants. Cette séquence, qui exige de garder un parfait équilibre tout en conservant un port absolument royal (Aurore doit se tenir seule en équilibre sur une jambe et sur pointe, tout en passant des mains d'un prince à un autre), représente pour une ballerine un véritable défi dont on ne trouve l'équivalent que dans les 32 fouettés en tournant du Lac des cygnes.

 

SYNOPSIS

Le ballet commence le jour du baptême de la princesse Aurore. La fée Carabosse -- véritable monstre de méchanceté, et rôle joué en travesti -- arrive à l'improviste et maudit le bébé pour se venger de n'avoir pas été invitée aux festivités. Elle jette un sort à la princesse, précisant qu'elle se piquera le doigt le jour de son 16e anniversaire et qu'elle en mourra. Cependant, la fée des Lilas parvient à atténuer le mauvais sort en proclamant que la princesse Aurore se contentera de tomber profondément endormie pendant 100 ans. Elle se réveillera ensuite lorsqu'un beau prince viendra poser sur ses lèvres un baiser. Le jour de la fête donnée à l'occasion du 16e anniversaire d'Aurore, une mystérieuse invitée (nulle autre que la vilaine Carabosse) lui offre en cadeau... un joli fuseau. Aurore se pique le doigt et toute la cour sombre dans un profond sommeil. Un siècle plus tard, la fée des Lilas fait apparaître Aurore dans une vision destinée à un prince solitaire. Le prince Désiré est conduit au château où il parvient à neutraliser la méchante fée Carabosse. Il embrasse la princesse endormie, ce qui a pour effet de réveiller toute la cour. On assiste ensuite à une belle et joyeuse cérémonie de mariage au cours de laquelle Aurore et Désiré dansent un grand pas de deux, et l’on est ravi d'applaudir également parmi les invités le Chat botté, le Petit Chaperon rouge, Cendrillon et l'Oiseau bleu (!)

Il y a une explication simple à ce mystérieux mélange de personnages de contes de fées. En effet, le ballet La Belle au bois dormant s'inspire bien du célèbre conte de Charles Perrault, mais le directeur des Théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg, Ivan Vsevolojski, qui avait imaginé le scénario original, a incorporé dans le ballet des personnages d'autres contes de fées de Perrault. Et, croyez-moi, le résultat est magnifique!

Laissez-vous charmer par la beauté intemporelle de La Belle au bois dormant, à la salle Southam, du 4 au 6 avril!


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