Hier soir, l'Orchestre du centre national des arts a brisé avec la tradition et a joué son concert à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, en tenue de ville. T-shirts, bottes de cowboy, pantalon orange, chemise à carreaux, on se croyait en pleine répétition. Aurais-je dû garder mon t-shirt des Canadiens? C'était ma chance... (désolé pour les fans des Sénateurs). Un problème de traversier empêcha notre camion de tournée de se rendre à temps pour le concert. Nous avons empli à raz-bord notre vol nolisé avec tout ce qu'on pouvait. Malheureusement, ou heureusement – on a toujours besoin d'une bonne histoire de tournée – les boîtes contenant nos habits de concert demeurèrent à Terre-Neuve ainsi que quelques instruments, dont ma contrebasse. Chouette...
Comme tout le monde sait, les contrebasses, ça court les rues. Je me suis donc étiré le bras et m'en suis attrapée une en passant. La bête était à peine domptée. J'ai dû composer avec cette délicate situation de manière professionnelle mais aussi de ferme façon. Comme deux autres de mes collègues contrebassistes, elles aussi munies de nouvelles montures, nous attaquâmes avec fougue le défi qui nous était dévolu. Haut la main, nous remportâmes la victoire avec l'aide de tous les musiciens de l'orchestre. Et, croulant sous les applaudissements d'un public conquis, nous rendîmes enfin la liberté à nos instruments d'un soir. La séparation fut des plus émouvantes... je vous épargne les détails.
Comme toute bonne chose à une fin, nous voilà parti pour Halifax. Deux choses viendront à moi alors : premièrement, ma belle et délicieuse épouse et, deuxièmement, ma bonne vieille contrebasse. (Ne pas confondre les adjectifs svp.)
P.S. Notre équipe moustachue tient toujours la route. Nous sommes toujours ouvert à vos dons si l'envie vous prend. Trouvez-nous sur ca.movember.com, équipe MoNACO. Merci.
...parce qu'il y a toujours une prostate près de vous...
