Voici quelques bons souvenirs et moments historiques des tournées internationales précédentes de l’Orchestre du CNA.
Pour la violoniste Elaine Klimasko, qui en est à sa 44e saison avec l’ensemble, la tournée européenne de 1973 qui s’est amorcée en Pologne a été particulièrement marquante pour un motif tout personnel : elle lui a permis de rencontrer de lointains parents qui avaient fait le voyage depuis l’Ukraine pour venir l’entendre. Mais sur le plan musical, « la prestation de Pinchas Zukerman dans le concerto de Beethoven à Leipzig en 1990 a sans doute été l’une des interprétations les plus remarquables jamais données de cette oeuvre », affi rme-t-elle en évoquant la présence du maestro comme chef invité et soliste dans le cadre de la tournée. « Une autre innovation majeure est l’ampleur du volet éducatif qui complète désormais chacune de nos tournées. Pinchas y attache beaucoup d’importance et a su concrétiser sa vision avec un immense succès. »
Le violoniste Brian Boychuk considère pour sa part les parties de carte qu’il dispute avec d’autres membres de l’Orchestre comme le fi l conducteur qui relie toutes les tournées entre elles. Tout a commencé dans un hall d’hôtel à Tel-Aviv lorsque le départ imminent des musiciens pour la Jordanie a été brusquement annulé, la frontière étant devenue trop dangereuse. « Cette partie a commencé il y a 13 ans et se poursuit toujours, raconte-t-il. Nous avons joué dans des autobus, des avions, des hôtels, partout. » Il a même adapté son étui à violon de tournée en y ajoutant une surface plane et des pattes, pour que l’objet puisse faire office de table à cartes.
La plupart des souvenirs de tournée de Chris Dearlove, directeur administratif de l’Orchestre de 1998 à 2007, sont associés à une crise. « Il y a eu l’annulation du concert d’Amman, en Jordanie, en raison du confl it armé. Nous avons dû trouver en catastrophe 60 places à bord d’un vol vers l’Italie. Puis nous avons fait escale à Locarno au moment où la ville était inondée. Nous avons surnommé ce périple la ‘tournée entre l’enfer et la crue’ », se rappellet-il avec un sourire en coin. « Mais tout finit habituellement par s’arranger, car les tournées sont le fruit de plusieurs années de planification et de réflexion. »
Par Hattie Klotz
Prélude Rédacteur en chef, Carl Martin