THE DRAGONFLY OF CHICOUTIMI
Du 12 au 15 octobre 2011 à 20 h
Gaston Talbot est un francophone de Chicoutimi qui, un jour, se réveille anglophone. « I travel a lot », lance d’emblée le dragonfly avant de prendre son envol. Suite à un traumatisme d’enfance, il était entré dans un profond mutisme jusqu’à ce qu’un songe étrange vienne l’en tirer, et se retrouve sur scène pour se présenter, raconter son rêve et offrir son témoignage. Sa devise : « TO KEEP IN TOUCH ». Pour y arriver, il accumulera les mensonges, mais sa tentative de reconstruction échouera précisément sur le lieu du drame, son lieu natal au nom amérindien qui signifie « up to where the river is deep ».
Deuxième spectacle de la saison 2011-2012 du Théâtre français du Centre national des Arts, ce désormais classique de la dramaturgie québécoise avait ébloui la critique lors de sa création en 1995 avec le regretté Jean-Louis Millette dans le rôle-titre. Il était effectivement assez original qu’un auteur francophone, en l’occurrence Larry Tremblay, ose écrire une pièce en anglais. Or, on le saisit rapidement, les mots du protagoniste sont anglais mais sa syntaxe demeure française.
Gaston Talbot témoigne d’une image en mouvement, telle celle que renvoie un cours d’eau, image brouillée d’une figure défigurée par le flot d’une identité complexe – et complexée ; c’est un corps tremblant qui tend ici le miroir à son auditoire, se butant au fait que « the truth is not easy to catch »…
Le metteur en scène Claude Poissant, qui présentait au CNA en mars 2009 Je voudrais me déposer la tête de Jonathan Harnois, a décidé de faire du Dragonfly of Chicoutimi, pièce originalement écrite sous forme de monologue, une partition à cinq voix. Ainsi, Dany Boudreault, Patrice Dubois, Daniel Parent, Étienne Pilon et Mani Soleymanlou deviendront cinq incarnations d’un héros blessé évoquant tout un pays à lui seul.
MORALITÉ
On ne s’afflige pas d’avoir une identité culturelle ou sexuelle,
quand toutes deux appartiennent à un extérieur qui
brille,
mais si l’une d’entre elles est faible ou honteuse aux yeux des autres,
on la méprise, on la raille et on la tait.
Cependant, nul masque ne peut cacher indéfiniment la douleur et le drame,
et on finit par révéler bien malgré soi
son profond sentiment de perte, d’aliénation et d’angoisse.
Larry Tremblay est écrivain, metteur en scène, acteur et spécialiste de kathakali, danse-théâtre qu’il a étudiée lors de nombreux voyages en Inde. Il a publié une vingtaine de livres comme auteur dramatique, poète, romancier et essayiste. Grâce à une suite ininterrompue de nouvelles pièces (Leçon d’anatomie, Ogre, The Dragonfly of Chicoutimi, Le Génie de la rue Drolet, Les Mains bleues, Téléroman, Cornemuse, Le Ventriloque, Panda panda, L’Histoire d’un cœur), son œuvre est aujourd’hui reconnue au Québec et à l’échelle internationale. Ses pièces ont ainsi été traduites dans une quinzaine de langues et ont été produites dans de nombreux pays.
Codirecteur artistique et directeur général, Claude Poissant est l’un des fondateurs (1978) du THÉÂTRE PÀP (Petit à Petit), une compagnie de création vouée au théâtre contemporain. Formidable entreprise de découverte dramaturgique, le PÀP a créé des œuvres majeures de la dramaturgie québécoise (Les Feluettes de Michel Marc Bouchard, Cul sec de François Archambault et Motel Hélène de Serge Boucher) et a révélé des voix nouvelles d’ici et d’ailleurs (Rouge gueule d’Étienne Lepage, Porc-épic de David Paquet, Les Amis de Kobo Abe et Le Traitement de Martin Crimp). Claude Poissant signe plusieurs mises en scène dont Stampede de François Létourneau, L’Hôtel des horizons de Reynald Robinson et Unity, mil neuf cent dix-huit de Kevin Kerr (pièce présentée au CNA en mars 2003). Il a, de plus, dirigé les Laboratoires du Théâtre français en juin 2011.
Cette production du Dragonfly of Chicoutimi est le fruit de la troisième collaboration entre Larry Tremblay et Claude Poissant, après Le Ventriloque (Masque de la production « Montréal » pour la saison 2001-2002) et, au printemps 2008, Abraham Lincoln va au théâtre.
« Le pari, qui consistait essentiellement à exprimer, de manière tangible, le caractère intime et collectif de la tragédie, la valeur d’une langue, d’une identité culturelle à l’heure des nivellements et des accommodements, est relevé haut la main. »
Christian Saint-Pierre, Voir
Texte
Larry Tremblay
Mise en scène
CLAUDE POISSANT
Assistance à la mise en scène, régie et direction de tournée
CATHERINE LA FRENIÈRE
Avec
DANY BOUDREAULT, PATRICE DUBOIS, DANIEL PARENT, ÉTIENNE PILON et MANI SOLEYMANLOU
Scénographie
OLIVIER LANDREVILLE
Conception sonore
ÉRIC FORGET
Costumes
MARIE-CHANTALE VAILLANCOURT
Éclairages
ERWANN BERNARD
Accessoires
DAVID OUELLET
Mouvement
CAROLINE LAURIN-BEAUCAGE
Maquillages
FLORENCE CORNET
Accompagnement linguistique
MARYSE WARDA
Direction technique en tournée
Judith Saint-Pierre
Production
THÉÂTRE PÀP, en coproduction avec le
FESTIVAL TRANSAMÉRIQUES
Direction technique à la création
VINCENT ROUSSELLE
Sonorisateur
Olivier Gaudet-Savard
Construction du décor
PRODUCTIONS YVES NICOL INC.
Chargé de projet
BENOIT FRENIÈRE
Patine du décor
LONGUE VUE PEINTURE SCÉNIQUE
Chargé de projet
YVES ROCHON
Conception du rideau
JD INTERNATIONAL INC.
Durée
1 h 15 sans entracte
STUDIO DU CNA
53, rue Elgin, Ottawa
Billets
Adultes : 34,98 $
Étudiants : 18,99 $
Buzz en direct : 12 $
Billetterie du CNA
(lundi au samedi, de 10 h à 21 h)
www.cna-nac.ca
Ticketmaster
1-888-991-2787
Groupes (10 personnes et plus)
613-947-7000, poste 634
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Abonnements
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