WOLFE
Emma Haché
Studio, du 16 au 19 février à 20 h

Réappropriation poétique et historique d’un fait réel écrite et mise en scène par Emma Haché avec Albert Belzile, Kevin Doyle, Diane Losier, André Roy, Caroline Sheehy, Marie-Pierre Valay-Nadeau.
Collaboration artistique : Luc Rondeau, Marc Poulin, Jean-François Mallet.
Une création du théâtre l’Escaouette de Moncton en coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts.
Matinée scolaire disponible.

La pièce d’Emma Haché est une invitation à regarder l’Histoire sous cet angle particulier : Quels seraient les héros de nos mythes s’il n’y avait pas les épreuves pour nous les révéler ? Et si Wolfe n’était que l’obscur miroir dans lequel on refuserait de se regarder ? Apolline croit que Jackie Vautour, dernier résistant des expropriés du Parc Kouchibouguac, détient les clés qui lui manquent pour comprendre les parts d’ombres et de lumière en elle. Sur sa route, elle croise Wolfe qui lui propose un autre chemin... mais ce n’est pas le genre de raccourci qu’elle attendait.

À titre de directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts, Wajdi Mouawad avait invité trois auteurs de la francophonie canadienne hors Québec à s’associer à la saison 2008-2009 pour échanger sur leurs écritures respectives et sur l’écriture en général. Parmi ces auteurs figurait Emma Haché.

Très sensible aux liens étroits qui se tissent entre écriture et enfance, Wajdi Mouawad a émis le souhait, à l’automne 2008, d’entreprendre avec Emma une promenade d’une semaine en Acadie, « une promenade meublée de silences et d’échanges autour des mystères de l’écriture. ».

Aussi, c’est avec une très grande générosité que Wajdi Mouawad a accepté de nous livrer ses impressions sur ce voyage très révélateur : « Emma était déjà habitée depuis plusieurs années par son projet… et même hantée par les événements entourant l’histoire de Jackie Vautour et ceux de l’expropriation, par le gouvernement fédéral, des terres qui allaient servir à la création du Parc national de Kouchibouguac. Ce qui me touchait profondément, c’était la manière avec laquelle Emma cherchait à faire s’imbriquer les intimités des individus avec les mouvements collectifs de leur époque, les mémoires de leurs territoires avec les puissances du présent. Cela exigeait d’elle une remise en question constante non pas de son récit, mais de la forme sous laquelle elle allait en aborder l’écriture. En ce sens, j’ai eu le très grand privilège de voir, durant cette semaine, le voyage même de l’écriture à l’intérieur de l’esprit d’un auteur. Mon rôle a consisté à écouter, regarder et rencontrer : paysages, bruits, chants, et surtout une humanité bouleversante et sublime, d’autant plus sublime qu’elle était toujours en lien avec l’écriture vivante d’un auteur qui me parlait. »

Une fois n’est pas coutume, dans ce communiqué de presse, j’ai choisi de rester entièrement fidèle à l’esprit qui anime mon directeur artistique et vous révéler la démarche artistique d’Emma Haché sans essayer de vous la résumer au risque d’en perdre la substantifique moelle. Voici donc ce qu’Emma a pu dire de son processus de création : « On ne sait pas toujours ce qui se cache derrière une pulsion ou une idée. J’ai entendu parler du combat de Jackie Vautour quand j’étais adolescente. J’étais fascinée par la force de son engagement, sa capacité de violence, mais aussi par sa grande sensibilité. Par la suite, j’ai pris connaissance de ce qui est arrivé aux expropriés du parc de Kouchibouguac, au Nouveau-Brunswick. Je savais que je voulais parler de ça. Mais au-delà de l’anecdote, je devais d’abord identifier ce que ces évènements pouvaient me révéler de moi-même. Je n’ai pas vécu ces évènements, pourtant, l’onde de choc m’est parvenue. Pourquoi ? Me poser cette question était essentiel, je devais partir de moi pour aller vers l’autre et ensuite partir de l’autre pour me connaître davantage. J’ai découvert que, tout comme les nombreuses personnes qui vont frapper à la porte de Jackie Vautour tous les jours dans le but de rencontrer cette légende vivante, je souhaitais aussi me reconnaître dans la force et l’engagement de cet homme. Au lieu d’aller frapper à sa porte, j’ai écrit une pièce de théâtre. Et c’est un Jackie Vautour légendaire, à la fois humain et plus grand que nature, qui y a pris place. Puis Wolfe a fait son entrée et a bousculé la vie de ces personnes d’une façon si brutale et mystérieuse qu’il m’a fallu aller au-delà de l’histoire personnelle pour entrer dans l’histoire collective, là où les contes et les archétypes deviennent les véritables archives de l’aventure humaine.

La mise en scène de ce spectacle s’est imposée de façon tout à fait naturelle, car j’étais véritablement la seule à pouvoir connaître ce qui sous-tendait toute la poésie de cette pièce de théâtre. J’avais aussi le désir d’embrasser la création scénique entièrement juste pour voir comment cela allait s’imprimer sur le papier. Après dix années d’écriture dramatique, j’en étais rendue là. Dans cette mise en scène, je reviens à l’essentiel, là où les hommes et les femmes ont senti la nécessité de créer les mythes afin de transcender les épreuves de l’existence. ».

À noter que la première de cette pièce aura lieu le 8 février prochain au Théâtre l’Escaouette de Moncton.

RENCONTRE DU JEUDI
Jeudi 17 février à l’issue de la représentation, le public est invité à participer à une rencontre discussion avec l’équipe de création qui aura pour thème : « Qu’en sera t-il au dernier soir d’exil? »

RÉSERVATIONS :
www.cna-nac.ca

TICKETMASTER :
613-755-1111

BILLETTERIE DU CNA
53, rue Elgin – Ottawa
Du lundi au samedi
De 10 h à 21 h

BILLETS
Adulte 34,98 $
Étudiant 18,65 $

GROUPES DE DIX PERSONNES ET + :
15 à 20 % de rabais
613-947-7000 poste 384
grp@nac-cna.ca

- 30 -


RELATIONS PRESSE :
Aude Rahmani
Agente de communication, Théâtre français
613-947-7000 poste 396
Cell : 613-979-2636
arahmani@nac-cna.ca

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