Le célèbre chef d’orchestre Peter Oundjian dirige le pianiste Andreas Haefliger et l’Orchestre symphonique de Toronto dans un concert de la série Grands interprètes le 20 novembre à la salle Southam du Centre national des Arts

Dans le premier concert de la saison 2010-2011 de la série Grands interprètes du Centre national des Arts (CNA), Peter Oundjian, le très renommé directeur musical et chef attitré de l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO), dirige l’ensemble torontois et le pianiste invité Andreas Haefliger à la salle Southam du CNA le samedi 20 novembre à 20 h. Du 10 au 18 novembre, à Toronto, le TSO a présenté un festival slave, interprétant la musique de compositeurs enracinés dans les traditions folkloriques d’Europe de l’Est. Les concerts mettaient en lumière l’histoire et les sonorités slaves distinctives qui embrasent leurs compositions. L’ensemble interprètera au Centre national des Arts quatre chefs-d’œuvre du répertoire slave tirés de ce festival.

Les œuvres au programme du concert sont les suivantes :
GLINKA              Ouverture de Rousslan et Lioudmila
CHOPIN              Concerto pour piano no 2
SMETANA          « La Moldau » de Má Vlast (« Ma patrie »)JANÁCEK           Taras Boulba

Glinka : Ouverture de Rousslan et Lioudmila
Mikhaïl Glinka conçut Rousslan et Lioudmila (composé entre 1837 et 1842) peu après la triomphale création de son premier opéra, Une vie pour le tsar. Basé sur un poème narratif de Pouchkine, Rousslan et Lioudmila est un opéra « magique », alternativement héroïque et fantastique, sensuel et enchanteur, humoristique et terrifiant. L’action se déroule en des temps anciens et dans des lieux exotiques, et s’apparente à maints égards à l’univers des contes de fées. Glinka a composé cinq actes d’une musique colorée et inventive, brillamment orchestrée. L’étincelante ouverture, basée sur les thèmes de l’opéra, capte l’essence même du conflit dramatique au cœur de l’histoire tout en reflétant l’ampleur de la partition de Glinka. Après une introduction pleine de fougue, le héros, Rousslan, est dépeint de façon mémorable dans le vigoureux premier thème; cependant, à mesure que la musique se déploie, des harmonies et des couleurs instrumentales plus exotiques se font jour, évoquant, entre autres, les princes rivaux de Rousslan pour l’obtention de la main de Lioudmila, la fille du grand-duc de Kiev. Les thèmes principaux sont repris par la suite et, dans l’énergique coda – comme dans l’opéra lui-même – Rousslan en ressort finalement vainqueur.
D’après les notes de programme de Kevin Bazzana © Copyright 2010 Toronto Symphony Orchestra

Chopin : Concerto pour piano no 2 en fa mineur, op. 21
Le Concerto pour piano no 2 de Chopin est interprété par l’éminent pianiste suisse Andreas Haefliger. En 1830, Chopin s’imposait déjà comme un pianiste et un compositeur remarquable quand il triompha, à dix-neuf ans, avec ce concerto pour piano. Adepte du style brillant alors en vogue, le compositeur concevait le concerto comme un écrin destiné à mettre en valeur un soliste virtuose, en rupture avec les idéaux de dialogue musical équilibré qui caractérisaient l’école classique. Ce qui fait de l’opus 21 de Chopin un concerto quintessenciel du romantisme primitif – brillant, imaginatif et radieux – est précisément la prédominance du piano. Après avoir introduit le premier mouvement, l’orchestre cède à l’instrument soliste la responsabilité de tout développement musical ultérieur. Le premier mouvement est typique du style brillant, tandis que le second porte indubitablement la marque de l’opéra italien; Chopin confessa plus tard que ce mouvement était l’expression de sa passion secrète pour Constance (Konstancia) Gladkowska, qu’il avait « servie fidèlement, sans lui en toucher un seul mot, pendant six mois ». Dans le troisième mouvement, on retrouve l’influence manifeste de la mazurka polonaise, sous une forme brillamment stylisée. On a pu dire des concertos de Chopin qu’ils « s’impriment dans la mémoire davantage par la poésie de leurs détails que par la force de leur architecture ». Ces détails sont si hardis et colorés, si inventifs et personnels que les concertos sont aujourd’hui les seules œuvres de jeunesse de Chopin d’une telle ampleur qui conservent une place de choix dans le répertoire.
D’après les notes de programme de Kevin Bazzana © Copyright 2010 Toronto Symphony Orchestra

Smetana : « La Moldau » de Má vlast (« Ma patrie »)

Le portrait musical haut en couleurs que brossa Bed?ich Smetana de la grande rivière de Bohême, la Moldau, vit le jour en 1874, alors que le compositeur régnait sans partage sur la vie musicale de son pays. Il fut frappé de surdité la même année, ce qui ne l’empêcha pas de composer les deux premiers des six poèmes symphoniques nationalistes qui forment le cycle Má vlast (« Ma patrie »). Achevé en 1879, ce cycle est dédié à la ville de Prague. La Vltava (Moldau en allemand) est la plus longue rivière tchèque. Smetana connaissait bien la Vltava et la campagne environnante, et il en dépeint tout le cours dans ce pittoresque poème symphonique, en ayant recours à des épisodes contrastés sur le modèle du rondo, et en manipulant les motifs et les ressources orchestrales avec beaucoup d’ingéniosité. L’ouverture, évocation saisissante des deux ruisseaux à la source de la rivière, débouche sur l’ample thème déferlant (exposé par les violons) qui représente la Vltava – sans doute l’air le plus célèbre de Smetana. Les épisodes subséquents évoquent une chasse en forêt (fanfares de cuivres), une noce paysanne (polka), des naïades au clair de lune (cordes en sourdine et bois murmurés), le tourbillon des rapides de Saint-Jean et, finalement, l’arrivée majestueuse de la rivière à Prague et sa progression jusqu’à l’Elbe, dont elle est un affluent.
D’après les notes de programme de Don Anderson © Copyright 2010 Toronto Symphony Orchestra

Janácek : Taras Boulba (Rhapsodie d’après N. V. Gogol), JW VI/15 – première à Ottawa

La carrière de Leoš Janá?ek chevauche la fin de l’ère romantique et la naissance du modernisme. Il en résulte une fascinante hybridation musicale qui a donné naissance à un style éminemment personnel : excentrique, changeant, éclatant d’inventivité, de couleurs vives et de contrastes abrupts. Taras Boulba est la première pièce de concert d’une telle ampleur qu’il ait écrite. Le caractère profondément nationaliste de cette œuvre, composée pendant la Première Guerre mondiale, découle de l’admiration que vouait le compositeur au peuple russe. Par extension, il y voyait aussi une expression du rêve d’une nation tchèque libre que nourrissaient ses compatriotes. Taras Boulba est inspiré du court roman du même nom publié en 1835 par Nicolas Gogol, chronique des batailles d’un chef cosaque ukrainien du XVIIe siècle contre les Polonais qui avaient envahi son pays. Le compositeur a choisi trois épisodes marquants du récit de Gogol pour les traduire en musique. Le premier mouvement évoque les répercussions de la liaison qu’entretient Andreï, l’un des fils de Taras Boulba, avec une femme polonaise. Dans le second mouvement, le fils aîné de Taras Boulba, Ostap, est capturé par les Polonais et déporté à Varsovie. Dans le troisième mouvement, Taras Boulba est capturé à son tour, au terme d’une féroce bataille. Ses ennemis le clouent à un arbre auquel ils mettent le feu, le narguant tout en célébrant leur victoire. Avant de rendre son dernier soupir, Boulba leur lance ces paroles prophétiques : « Un tsar s’élèvera de la terre de Russie, et nulle puissance en ce monde ne pourra faire autrement que s’y soumettre! »
D’après les notes de programme de Don Anderson © Copyright 2010 Toronto Symphony Orchestra

L’Orchestre symphonique de Toronto se produit à la salle Southam du Centre national des Arts le samedi 20 novembre à 20 h. Les billets sont en vente à 20,45 $, 31,21 $, 42,51 $, 49,50 $, 53,81 $, 64,57 $ et 75,33 $ (11,38 $, 16,76 $, 22,41 $, 25,91 $, 28,06 $, 33,44 $ et 38,82 $ pour les étudiants, sur présentation d'une carte d'étudiant en règle). On peut se les procurer à la Billetterie du CNA (en mains propres) et par l'intermédiaire de Ticketmaster (frais de service en sus) au 613-755-1111 ou en ligne, via site Web du CNA à l'adresse www.cna-nac.ca .

Les étudiants à plein temps de treize (13) à vingt-neuf (29) ans munis d'une carte de membre Buzz en directmc dûment enregistrée peuvent se procurer jusqu'à deux (2) billets par présentation (s'il en reste) à 12 $ chacun. Ces billets sont disponibles en ligne (www.cna-nac.ca) ou à la Billetterie du CNA, à compter de 10 h la veille et jusqu’à 18 h le jour même de la présentation (ou jusqu’à deux heures avant le début d’une présentation en matinée). Les groupes de dix (10) personnes et plus épargnent de 15 % à 20 % du prix courant des billets à l’unité pour toutes les présentations de Musique, de Théâtre ou de Danse du CNA; réservations : 613-947-7000, poste 634, ou grp@nac-cna.ca .

Bientôt sur notre site Web : la nouvelle FRISE CHRONOLOGIQUE de la BoîteàmusiqueCNA 200 œuvres orchestrales, 80 compositions canadiennes, 1 FRISE CHRONOLOGIQUE. Découvrez une infinité de connexions musicales et l’apport du Canada à l’histoire de la musique orchestrale. Le Centre national des Arts est très reconnaissant au ministère du Patrimoine canadien pour son soutien financier dans la création de cette présentation en ligne pour le Musée virtuel du Canada, qui lui a permis d’inclure 65 œuvres canadiennes supplémentaires. Nous remercions également notre partenaire CBC Radio 2, qui nous a gracieusement fourni des enregistrements de haute qualité de prestations d’archives de l’Orchestre du CNA.

Pour plus de détails, consultez le site Web du CNA à l’adresse www.cna-nac.ca .

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Renseignements :
Gerald Morris
Agent de communication, Musique, CNA
613-947-7000, poste 335
[courriel]  gmorris@nac-cna.ca

L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE TORONTO (TSO), l’ensemble symphonique le plus en vue au Canada, célèbre sa 89e saison en 2010-2011. Plus de 300 000 mélomanes et 70 000 élèves assistent aux concerts de l’Orchestre au Roy Thomson Hall chaque année, et cinq millions de Canadiens les écoutent sur les ondes de CBC Radio. L’Orchestre est aussi actif sur la scène internationale, ayant effectué de nombreuses tournées au fil des ans (sa dernière tournée en Europe remonte au printemps 2000) et publié des disques distribués dans le monde entier. L’Orchestre a été fondé en 1922 par un groupe de musiciens torontois réunis autour du chef d’orchestre viennois Luigi von Kunits. Le New Symphony Orchestra, comme il s’appelait alors, a donné son premier concert en avril 1923 au Massey Hall. L’ensemble s’est rebaptisé Orchestre symphonique de Toronto quatre ans plus tard. Von Kunits en a assuré la direction musicale jusqu’à sa mort, survenue en 1931. Sir Ernest MacMillan, nommé à ce poste la même année, allait connaître le plus long règne de l’histoire de l’Orchestre, assumant les fonctions de directeur musical de 1931 à 1956. Pendant les vingt-cinq saisons où il a occupé le pupitre de chef d’orchestre, l’Orchestre symphonique de Toronto a véritablement pris son envol, gagnant en stature et en prestige, et faisant découvrir aux auditoires torontois des compositeurs alors contemporains comme Holst, Sibelius et Stravinsky – ce dernier dirigeant lui-même l’Orchestre dans ses propres compositions en 1937. Huit directeur musicaux se sont succédés à la barre depuis la fin du règne de MacMillan : Walter Susskind (1957-1964), Seiji Ozawa (1965-1969), Karl Ancerl (1969-1972), Victor Feldbrill (1973-1978), Sir Andrew Davis, aujourd’hui chef lauréat de l’Orchestre (1975-1988), Gunther Herbig (1989-1994), Jukka-Pekka Saraste (1994-2001) et Peter Oundjian (depuis 2003). L’Orchestra a déménagé du Massey Hall au Roy Thomson Hall en 1982. Au cours de la saison 2001-2002, l’acoustique du Roy Thomson Hall a été entièrement refaite avec succès. Tout au long de son histoire, l’Orchestre symphonique de Toronto a accueilli quelques-uns des plus grands artistes de la planète, pour ne mentionner que Martha Argerich, Maxim Vengerov, Yo-Yo Ma, Evgeny Kissin, Kathleen Battle, Jessye Norman, Karen Kain et l’acteur Christopher Plummer. Des compositeurs de renom comme Henri Dutilleux, R. Murray Schafer et le regretté Sir Michael Tippett, entre autres, ont assisté en personne à des concerts où l’Orchestre interprétait leur musique. L’Orchestre symphonique de Toronto sert aussi la collectivité avec l’un des plus vastes programmes de rayonnement et d’éducation musicale en activité au Canada. Chaque année, l’ensemble touche plus de 100 000 jeunes dans la région du Grand Toronto et ailleurs en Ontario avec ses activités arrimées au programme scolaire, reconnues dans toute l’Amérique du Nord comme des modèles du genre.

ANDREAS HAEFLIGER est issu d’une illustre famille de musiciens. Après avoir grandi en Suisse, il est allé étudier à l’école Juilliard à New York. Fort d’une technique et d’une musicalité exceptionnelles, alliées à un sens inné de l’architecture et du phrasé, il n’a pas tardé à s’imposer comme un pianiste de premier plan. Les engagements avec d’importants orchestres des États-Unis se sont vite enchaînés – notamment avec l’Orchestre philharmonique de New York, le Cleveland Orchestra, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et les orchestres symphoniques de Boston, Pittsburgh, Chicago et San Francisco. Il retourne régulièrement en Europe pour se produire avec les plus grands orchestres, comme le Royal Concertgebouw, l’Orchestre philharmonique de Rotterdam, l’Orchestre philharmonique de Munich, l’Orchestre du Festival de Budapest, le Deutsche Symphonie Orchester Berlin, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre symphonique de Londres, le Philharmonia Orchestra et l’Orchestre symphonique de Vienne, en plus d’apparaître dans plusieurs festivals. Il est aussi un soliste de récital très renommé, ayant fait ses débuts new-yorkais à ce titre en 1988 avant de devenir un habitué d’importants lieux de récital et festivals dans le monde entier. Depuis quelques années, ses récitals s’articulent autour de la série « Perspectives sur Beethoven », dans le cadre de laquelle il interprète l’intégrale des œuvres pour piano de Beethoven ainsi que la musique de compositeurs apparentés comme Mozart, Bartók, Brahms, Janá?ek, Schoenberg et Ligeti; les récitals ont été enregistrés pour la marque Avie. À la suite du succès gigantesque récolté par son enregistrement des Sonates de Mozart sous l’étiquette Sony Classical, il a signé trois autres enregistrements pour Sony, consacrés respectivement aux pièces Davidsbündlertanze et Fantasiestücke de Schumann, aux Impromptus de Schubert, et à la musique de l’éminente compositrice russe contemporaine Sofia Gubaidulina. Par la suite, il a enregistré pour la marque Decca avec le Quatuor Takacs et Matthias Goerne – notamment, avec ce dernier, les Goethe Lieder de Schubert, un disque couronné d’un Preis Der Deutschen Schallplattenkritik. Plus récemment, il a fait paraître une série d’enregistrements en récital sous l’étiquette Avie, tous largement louangés par la critique.

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