LES METTEURS EN SCÈNE MAIKO YAMAMOTO ET JAMES LONG REMPORTENT LE PRIX SIMINOVITCH 2019 EN THÉÂTRE
Pour la première fois de son histoire, le Prix Siminovitch est remis à un duo d’artistes du théâtre.
21 novembre 2019 – OTTAWA (Canada) – Collaborateurs de longue date et directeurs artistiques du Theatre Replacement de Vancouver, Maiko Yamamoto et James Long sont les lauréats du Prix Siminovitch 2019. La plus prestigieuse distinction du monde du théâtre au Canada, assortie de la bourse la plus importante dans ce domaine au pays – 100 000 $ –, est remise, pour la première fois de son histoire, à une équipe de créateurs; Yamamoto et Long recevront 75 000 $, tandis que 25 000 $ seront attribués à leur protégé, le metteur en scène et créateur vancouvérois Conor Wylie.
D’autres exceptionnels candidats étaient aussi en lice pour le Prix Siminovitch cette année, soit Christian Barry, cofondateur et codirecteur artistique de la compagnie 2b theatre; Ravi Jain, fondateur et directeur artistique de Why Not Theatre; et Christian Lapointe, directeur artistique du Théâtre Carte blanche. Le nom des lauréats a été dévoilé lors d’une cérémonie qui s’est tenue au Centre national des Arts (CNA), partenaire du Prix Siminovitch, laquelle a été animée par le comédien québécois Marc Béland et Jillian Keiley, directrice artistique du Théâtre anglais du CNA.
« C’est pour nous un immense honneur d’avoir remporté le Prix Siminovitch 2019 », notent Maiko Yamamoto et James Long. « Nous sommes remplis de fierté de former le premier duo de lauréats du Prix. Nous nous sentons inspirés par ce que cette reconnaissance signale dans le contexte des pratiques actuelles en théâtre au Canada. Nous remercions chaleureusement la famille Siminovitch, le conseil d’administration du Prix, ainsi que les membres du jury pour leur soutien à la création théâtrale. »
« Yamamoto et Long sont de véritables pionniers dans leur domaine; leur influence se fait sentir non seulement dans leur propre communauté, à Vancouver, mais aussi à travers le pays et partout dans le monde », souligne Vanessa Porteous, présidente du jury. « Séparément, chacun de ces deux artistes mérite notre attention. Cependant, c’est à l’excellence de leur travail en étroite collaboration qu’ils doivent la récompense qui leur a été accordée; la collaboration est au cœur même de leur pratique théâtrale. Qui plus est, Yamamoto et Long remettent en question les manières de faire du théâtre – espaces où il est présenté, participants au processus créatif, types de récits mis en scène et a priori sur ce à quoi il devrait ressembler. Leur travail est profondément contemporain et a partie liée avec tous les aspects de la vie d’aujourd’hui. Je pense que personne ne fait ce qu’ils font, comme ils le font, ailleurs au pays. Les créations de Yamamoto et Long ont déjà eu un impact d’envergure sur la prochaine génération d’artistes et nous avons hâte de voir à quoi ils se consacreront dans l’avenir. »
« Depuis près de deux décennies, le Prix Siminovitch rend hommage à des artistes exceptionnels du monde du théâtre et soutient leur travail de création, lequel transforme le paysage du théâtre au Canada », note la docteure Kathy Siminovitch, présidente du conseil du Prix Siminovitch. « Maiko Yamamoto et James Long repoussent les limites de la mise en scène et représentent bien les valeurs clés du Prix Siminovitch que sont l’innovation et l’excellence. Nous nous réjouissons que ces deux remarquables metteurs en scène aient remporté le Prix cette année. »
Depuis plus de 20 ans, Maiko Yamamoto et James Long font du théâtre expérimental, interculturel et interdisciplinaire. Qu’ils travaillent ensemble ou séparément, ils ont recours à des processus de longue haleine pour créer des spectacles à partir de débuts intentionnellement simples, avec des collaborateurs nouveaux ou non. Leur travail est une authentique recherche de coexistence. Des conversations, des entrevues et des discussions rencontrent l’esthétique de Yamamoto et Long pour produire des expériences théâtrales authentiques, immédiates et pleines d’espoir. Les deux metteurs en scène ont fondé Theatre Replacement en 2003, et les créations de la compagnie ont été présentées dans 43 villes et espaces dans le monde.
En tant qu’artistes indépendants, Yamamoto et Long ont enseigné, monté, écrit et créé des spectacles avec une grande variété de compagnies et d’institutions. Tous deux sont diplômés du programme de théâtre de l’École des arts contemporains de l’Université Simon Fraser. Yamamoto détient en outre une maîtrise en arts visuels et appliqués de l’Université Emily Carr, et Long, une maîtrise en études urbaines de l’Université Simon Fraser.
Les deux metteurs en scène ont fait de Conor Wylie leur protégé. Metteur en scène, artiste, créateur et auteur, ce dernier fait aussi partie, avec Nancy Tam et Daniel O’Shea, du collectif A Wake of Vultures, dédié à la création interdisciplinaire. Actuellement artiste en résidence au Theatre Replacement, Wylie a récemment co-créé MINE, spectacle portant sur les relations mère-fils faisant appel en direct au jeu vidéo à construction libre Minecraft. Il a aussi œuvré à un opéra pour espace multimédia intitulé Visitors from Far Away to the State Machine et à un discours programmatique de motivation aux accents satiriques (eatingthegame), tous deux créés pour la compagnie d’arts interdisciplinaires Hong Kong Exile. Diplômé de l’École des arts contemporains de l’Université Simon Fraser et lauréat du prix du maire de la ville de Vancouver accordé à un artiste émergent en théâtre, Wylie se consacre actuellement à deux projets, GIRL RIDES BIKE, une course-poursuite à moto à travers une société où règne l’abondance, écrite à plusieurs mains et touchant à la science-fiction; et K BODY AND MIND, une prestation théâtrale minimaliste et éclatée qui cherche à séparer la dimension auditive de la dimension visuelle dans l’expérience théâtrale, créant ainsi un casse-tête pour le public, un peu comme le serait une pièce radiophonique se superposant à un film muet.
« C’est un honneur pour moi de me joindre à des artistes aussi marquants et exceptionnels que sont les lauréats et protégés du Prix Siminovitch, indique Conor Wylie. James Long et Maiko Yamamoto sont mes mentors : leur détermination à travailler en collaboration est pour moi une source d’inspiration constante. Dans le monde d’aujourd’hui, avec toutes ses incertitudes, il faut avoir du cran pour choisir de partager, de collaborer et de faire confiance à son ou sa partenaire. J’espère à mon tour avoir l’occasion de partager mon savoir et de renforcer mes capacités en forgeant davantage de relations collaboratives aussi bien au Canada que sur la scène internationale. »
À PROPOS DU PRIX SIMINOVITCH
Le Prix Siminovitch a été lancé en 2000 pour rendre hommage aux valeurs et aux réalisations de Lou Siminovitch, scientifique de renom, et de son épouse, la regrettée dramaturge Elinore Siminovitch, pionnière du théâtre canadien. Le Prix, qui soutient les créateurs du théâtre et reconnaît leur contribution à la scène artistique canadienne, a pour mission de catalyser des expérimentations de toutes sortes et de faire connaître de grands artistes du théâtre au pays et à l’international.
Sur un cycle de trois ans, le Prix rend hommage à un.e metteur.e en scène, un.e dramaturge ou un.e scénographe professionnel.le qui est une figure de proue dans le domaine du théâtre, et dont le travail est reconnu pour sa portée et son influence. Le Prix Siminovitch en mise en scène a été remis à Nadia Ross (2016), Chris Abraham (2013), Kim Collier (2010), Brigitte Haentjens (2007), Jillian Keiley (2004) et Daniel Brooks (2001).
En 2016, le Prix Siminovitch a amorcé un nouveau partenariat avec le Centre national des Arts, qui agit comme catalyseur de la diffusion, de la création et de la transmission des savoirs partout au pays. Le Prix ayant en outre pour tradition d’encourager le mentorat, des étudiants des volets anglophone et francophone du programme de mise en scène de l’École nationale de théâtre du Canada assisteront cette année à la cérémonie et participeront à des ateliers avec les finalistes.
Au fil des ans, le CNA a présenté sur ses scènes des œuvres de tous les lauréats du Prix Siminovitch, parmi lesquels figurent la directrice artistique du Théâtre français du CNA, Brigitte Haentjens, et celle du Théâtre anglais, Jillian Keiley.
Twitter : @PrixSiminovitch
Mot-clic : #PrixSiminovitch
À PROPOS DU CNA
Le Centre national des Arts (CNA) a ouvert ses portes en 1969. Bilingue et multidisciplinaire, le CNA est un carrefour des plus grands talents créateurs au pays, et privilégie les choix audacieux dans chacun de ses volets de programmation : l’Orchestre du CNA, la Danse, le Théâtre français, le Théâtre anglais, le Théâtre autochtone et CNA Présente. Sa devise, Le Canada en scène, reflète le rôle national de l’institution, qui collabore avec des artistes et des organisations d’un océan à l’autre; sert de catalyseur artistique; investit dans de nouvelles œuvres canadiennes ambitieuses; et cultive les publics et les artistes de la relève à l’échelle du pays. Situé sur le territoire non cédé de la nation algonquine anishinaabe, le CNA est accueillant et accessible à tous, et offre au public une grande variété de programmation et d’activités gratuites.
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RENSEIGNEMENTS :
Mary Gordon
Conseillère principale, Communications
Centre national des Arts
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