Opéra Louis Riel – Première Ottavienne au Centre national des Arts le 15 juin
« Les miens dormiront pendant 100 ans, et quand ils se réveilleront, ce seront les artistes qui leur rendront leur esprit. » — Louis Riel, 1885
OTTAWA – Après une semaine triomphale à l’affiche du Four Seasons Centre for the Performing Arts de Toronto, l’opéra Louis Riel de la Compagnie d’opéra canadienne (COC) sera présenté à la salle Southam du Centre national des Arts (CNA) les 15 et 17 juin 2017 dans le cadre du festival Scène Canada (15 juin–23 juillet). Le CNA est fier de s’associer à la COC pour la production de Louis Riel à Ottawa, présenté dans le cadre de la série Signature Mark Motors Audi , qui mettra notamment en vedette l’Orchestre du Centre national des Arts, les Ewashko Singers, le chef de chœur Laurence Ewashko, de même que des membres de la communauté autochtone locale.
Louis Riel occupe une place de choix, fort méritée, dans le canon opératique canadien. Composé par Harry Somers pour le Centenaire du Canada en 1967, l’opéra, dont le livret a été écrit par Mavor Moore, raconte un moment controversé de notre histoire, centré sur l’énigmatique leader métis, sa vision et sa résistance à l’expansion du Canada vers l’Ouest. Sous la direction du metteur en scène Peter Hinton, la COC a assemblé une distribution entièrement canadienne menée par le baryton de renommée mondiale Russell Braun dans le rôle-titre.
En tant que tout premier opéra canadien présenté par la COC, Louis Riel est sans contredit un produit de son époque. Mais plus de 50 ans après sa création, cette œuvre qui sort de l’ombre un épisode chaudement débattu de l’histoire du Canada est toujours aussi pertinente et éclairante. Le COC a par ailleurs entrepris de corriger les omissions et injustices de la production de 1967 en intégrant la voix des Métis, trop longtemps négligée et ignorée, à la nouvelle mouture, qui invite les auditoires à remettre en question ce qu’ils ont appris. « Comme les Premières Nations avaient été évincées de la production originale, Hinton a utilisé deux chœurs. Le premier, le Chœur parlementaire, le même que dans la version de 1967, commente l’action en retrait. Le nouveau, appelé « Assemblée de la terre », est un chœur silencieux composé d’interprètes métis et autochtones qui réagissent à ce qui se passe sur scène », a expliqué le journaliste Christopher Hoile, dans sa critique du 25 avril 2017 pour le magazine Now. La nouvelle production jette un regard critique sur notre passé culturel et artistique, abordé du point de vue de ceux qui n’ont pas pu se faire entendre. Chaque facette de la production est imprégnée de la perspective et de la sensibilité autochtones et métisses.
« Le défi, c’était de prendre un produit des années 1960 et de le mettre au goût du jour en privilégiant l’inclusion », explique Peter Hinton.
Choisi en raison de son engagement de longue date au sein du milieu artistique autochtone, Peter Hinton a fait profiter la production de son expérience et de sa sensibilité uniques. Déjà à l’époque où il était directeur artistique du Théâtre anglais du CNA (2005-2012), il s’était engagé à produire des œuvres d’artistes autochtones chaque saison. Peter Hinton est renommé pour la sensibilité aux particularités culturelles avec laquelle il aborde les œuvres d’artistes autochtones. Son King Lear à distribution entièrement autochtone, qui réunissait plus de 40 interprètes métis ou des Premières Nations, a fait date. Il a également signé la mise en scène de pièces de Tomson Highway et de la dramaturge métisse Marie Clements.
« Louis Riel est l’un des grands opéras canadiens, une épopée qui raconte notre histoire », a dit Peter Herrndorf, président et chef de la direction du Centre national des Arts. « Quand Alexander Neef nous a lancé l’idée d’un partenariat, il y a de cela quelques années, nous avons immédiatement accepté l’invitation. Nous nous entendions pour dire qu’aucun autre metteur en scène au Canada ne saurait mieux traiter cette matière que Peter Hinton. »
Aux côtés de Hinton, l’assistante à la mise en scène Estelle Shook, une artiste métisse de Colombie-Britannique, cherche à s’assurer, en donnant son point de vue sur la production, que les Métis contemporains pourront se réapproprier cette histoire. « Pour nous, l’opéra n’a jamais été un monde familier », a-t-elle expliqué en entrevue avec le Toronto Star. « C’est surtout une certaine élite qui fréquente l’opéra. En mettant cette production, et toutes les interrogations qu’elle soulève, sur la place publique [...] nous mettons cartes sur table. C’est la voie de l’avenir. »
Hinton et Shook ont créé un chœur muet qui ne figure pas dans le livret original. Cet ensemble d’hommes et de femmes autochtones — l’Assemblée de la terre — représente les personnes directement touchées par les victoires et les reculs des Métis, mais qui n’ont jamais pu se faire entendre. L’Assemblée de la terre se transforme silencieusement sur scène au rythme de l’histoire : elle devient le feu de la première vision de Riel, le coude de la rivière Saskatchewan Sud, près de l’endroit où Riel est emprisonné, puis une barricade pour faire échec au gouverneur général. L’autre chœur, le Chœur parlementaire, qui fait partie du livret original, est un groupe de 35 hommes et femmes qui, d’une part, agit comme un chœur de tragédie grecque — commentant l’action sans y participer — et, d’autre part, représente la fonction des députés de l’ère moderne, qui légifèrent et valident les luttes de tous les Canadiens et Canadiennes à Ottawa.
Cette production qui corrige plusieurs lacunes de la trame sonore et du livret originaux met en vedette des artistes autochtones dans un éventail de rôles.
Santee Smith fait ses débuts à la COC en tant que chorégraphe de Louis Riel. Une des plus brillantes artistes de la scène canadienne de la danse, Smith appartient au clan de la Tortue de la nation mohawk des Six Nations de la rivière Grand. Elle est aussi directrice artistique fondatrice et chorégraphe du Kaha:wi Dance Theatre.
Le renommé artiste de théâtre Cole Alvis, aux origines métisses, irlandaises et britanniques, est le chef de l’Assemblée de la terre et joue également l’activiste, un nouveau rôle dans lequel il livrera l’énoncé de reconnaissance du territoire traditionnel et donnera le ton du spectacle. L’actrice métisse Jani Lauzon, finaliste aux JUNO, prononcera la première réplique de l’opéra dans le nouveau rôle de la chanteuse folk. Elle jouera également Elzéar Lagimodière, un partisan de Riel, ainsi qu’un certain nombre d’autres rôles. Billy Merasty, acteur et dramaturge d’origine crie encensé par la critique, fait ses débuts à la COC dans le rôle de Poundmaker, chef des Cris des plaines.
La soprano Joanna Burt, artiste métisse appartenant à la nation des Ojibways Saugeen (Ontario), fera ses débuts à la COC dans la peau de Sara Riel, la sœur de Louis Riel. « Je tenais à faire partie de la production, parce que je suis convaincue qu’en tant que femme autochtone, je peux y apporter beaucoup de choses », a dit Burt dans une entrevue sur les ondes des CBC. « Que vous soyez ou non membre d’une Première Nation, Métis ou Inuit, c’est une histoire qui interpelle tout le monde, car elle parle de promesses brisées et de résistance. » Le baryton-basse cri Everett Morrison, également à ses débuts à la COC, incarnera le chef de guerre cri Wandering Spirit, qui s’est joint au camp de Louis Riel peu avant les événements de 1885. Enfin, le chanteur, acteur et danseur Justin Many Fingers (Mii-sum-ma-nis-kim), de la réserve Lavern Kainai Blackfoot en Alberta, interprétera deux séquences de danse dans le cadre de la reconstitution d’une chasse au bison métisse.
La musique de Louis Riel composée par Somers comprend la chanson « Kuyas », chantée en cri par l’interprète de Marguerite Riel, la femme de Louis Riel, au début du troisième acte. L’air est basé sur un chant de deuil nisga’a, le « chant de Skateen », qui fut enregistré par Marius Barbeau et transcrit par Sir Ernest MacMillan sur la rivière Nass en 1927.
Harry Somers a repris le « chant de Skateen » sans connaître le protocole nisga’a qui stipule que de tels chants ne peuvent être entonnés qu’à des moments précis et que par ceux qui détiennent les droits héréditaires de les interpréter. Pour les Nisga’a, chanter des chants de deuil hors contexte constitue une infraction aux lois traditionnelles et peut avoir un impact spirituel négatif sur la vie des interprètes et de ceux qui les écoutent.
En signe de respect pour les peuples nisga’a et métis, et pour souligner le fait que les chants de chaque nation ne sont pas interchangeables, la coproduction CNA/COC de Louis Riel tient à reconnaître le détenteur actuel des droits héréditaires du chant de Skateen : Sim’oogit Sg̱at’iin, le chef héréditaire Isaac Gonu, Gisḵ’ansnaat (clan du Grizzly), Gitlax̱t’aamiks, C.-B.
Afin de reconnaître le peuple nisga’a et de rectifier l’attribution du chant de Skateen, la première de Louis Riel au CNA le 15 juin débutera par une prestation oratoire et musicale de G̱oothl Ts’imilx Mike Dangeli et Wal’aks Keane Tait, de la nation nisg̱a’a, avec la participation de Git Hayetsk et des Kwhlii Gibaygum Nisg̱a’a Traditional Dancers, deux troupes de danse de Vancouver (C.-B.) renommées mondialement.
Comme l’original, la production de 2017 de Louis Riel est chantée en anglais, en français et en cri. Elle comprend toutefois une nouvelle traduction en cri et un dialogue en michif, la langue des Métis et de Louis Riel lui-même. L’acteur et écrivain natif du Manitoba Billy Merasty, d’origine crie, signe la nouvelle traduction en cri. Les dialogues traduits en michif sont l’œuvre du spécialiste Norman Fleury, traducteur, professeur, historien et aîné métis. La production elle-même est surtitrée en quatre langues.
« Le plus grand défi, sans doute, de la mise en scène de cet opéra est posé par la collision de la tradition européenne de l’opéra comme discipline artistique avec la voix, la culture et la représentation de l’indigénéité dans cette histoire, de dire Hinton. »
Louis Riel sera présenté à la salle Southam du CNA les 15 et 17 juin 2017. Les billets sont en vente à partir de 25 $ par l’entremise de la Billetterie du CNA, par téléphone au 1 888 991-2787 (ARTS) ou en ligne à Ticketmaster.ca. Pour plus de détails, consultez le site cna-nac.ca. nac-cna.ca
Les groupes de 10 personnes ou plus économisent 15 % à 20 % du prix courant. Pour réserver vos sièges, téléphonez au 613-947-7000, poste 634 ou écrivez-nous à grp@nac-cna.ca.
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*Certaines restrictions s’appliquent. Valide pour les performances de la Scène Canada seulement. Ne peut être jumelé à un abonnement au CNA ou à une autre offre.
LE FESTIVAL SCÈNE CANADA DU CNA, 15 JUIN AU 23 JUILLET
La SCÈNE CANADA, c’est un portrait vivant et vibrant... un reflet audacieux et éclectique de la scène artistique et culturelle canadienne d’aujourd’hui.
Plus de 1000 artistes et 100 événements en musique, théâtre, danse, arts visuels et médiatiques, cinéma, cirque, arts culinaires et plus seront à l’honneur dans cette formidable vitrine nationale des plus grands talents de chez nous. Le festival Scène Canada braquera les feux sur des artistes phares qui nous inspirent, des figures dynamiques qui nous brassent, et les diverses cultures qui nous rassemblent.
Les festivals Scène sont nés en 2003 avec la Scène Atlantique. Le succès de ce premier festival a été suivi par la Scène Alberta (2005), la Scène Québec (2007), la Scène Colombie-Britannique (2009), la Scène Prairies (2011), la Scène du Nord (2013) et la Scène Ontario (2015). Cet été, la Scène Canada braque les projecteurs sur les arts et la culture et présente un festival à portée nationale.
PARTENAIRES
La Scène Canada tient à remercier son partenaire principal TD, le gouvernement du Canada, Canada 150, Ontario 150 et le Conseil des arts du Canada. Le festival est aussi rendu possible grâce au soutien des provinces et territoires de l’Alberta, de l’Ontario, de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick, des Territoires-du-Nord-Ouest, de la Nouvelle-Écosse, du Nunavut et du Yukon.
Un festival de cette envergure ne pourrait être possible sans le généreux soutien de nos donateurs et de nos entreprises partenaires. La Fondation du Centre national des Arts remercie les parrains d'honneur Margaret et David Fountain, les partenaires principaux Bonnie et John Buhler, les partenaires participants Gail Asper, O.C, O.M, LL.D., Michael Paterson et PCL Constructors Canada Inc., notre partenaire média principal CBC/Radio-Canada, le transporteur ferroviaire officiel VIA Rail, les partenaires de transport aérien First Air et Air North, ainsi que des amis du CNA Adrian Burns et Greg Kane, c.r., Susan Glass et Arni Thorsteinson, PCL Constructors Canada Inc., et The Slaight Family Foundation, ainsi que les Amis du CNA – Scène Canada Adrian Burns & Gregory Kane, Q.C., et Susan Glass et Arni Thorsteinson.
Merci au festival partenaire le Festival Danse Canada, à l’hôtel partenaire Sheraton Ottawa, aux transporteurs partenaires VIA Rail, Airt North et First Air, au média partenaire majeur CBC/Radio-Canada, aux médias partenaires Ottawa Citizen et LeDroit.
À PROPOS D’ALEXANDER SHELLEY ET DE L’ORCHESTRE DU CNA
L’Orchestre du Centre national des Arts a amorcé en septembre 2015 une nouvelle ère avec l’arrivée d’Alexander Shelley au poste de directeur musical de l’ensemble. Le maestro passe invariablement pour l’un des jeunes chefs d’orchestre d’Europe les plus en vue, une renommée qu’il s’est acquise notamment à titre de premier chef de l’Orchestre symphonique de Nuremberg et, depuis peu, dans le rôle de premier chef associé du Royal Philharmonic Orchestra de Londres. Créé en 1969 lorsque le Centre national des Arts du Canada a ouvert ses portes, l’Orchestre du CNA donne plus de 100 concerts par année avec le concours de prestigieux solistes comme Itzhak Perlman, Renée Fleming, James Ehnes, Emanuel Ax et Yo-Yo Ma. L’ensemble se signale par la passion et la clarté de ses interprétations sur scène comme sur disque, par ses programmes innovateurs d’enseignement et de médiation artistique, et par son apport à l’expression de la créativité canadienne. Depuis sa création, l’Orchestre a commandé 80 œuvres, principalement auprès de compositeurs canadiens. Il a lancé en 2001 le Prix de composition du CNA, qui récompense des compositeurs canadiens. Ce prix a été décerné à ce jour à Denys Bouliane, John Estacio, Peter Paul Koprowski, Kary Kulesha, Alexina Louie et Ana Sokolović.
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POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMETS OU DEMANDES D’ENTREVUES :
Andrea Ruttan
Agente de communication, Orchestre du CNA
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Marie-Chantale Labbé-Jacques
Agente de communication et marketing
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Cell. : 613-983-5887