Cinq visages pour Camille Brunelle au Théâtre français du CNA
Ottawa, le 2 octobre 2014 – Sur scène, cinq jeunes adultes se montrent, s’exposent et se surexposent. Ils érigent leur existence à partir de films vus, de soirées vécues et de rencontres espérées. Ils définissent et construisent leur avenir publiquement, en toute impudeur, et font de leur vie un théâtre. Cinq visages pour Camille Brunelle de Guillaume Corbeil, mis en scène par Claude Poissant, pose un regard subtil et troublant sur la vie de toute une génération qui se met en scène sur les sites de réseautage. Ce spectacle percutant et contemporain sera présenté par le Théâtre français au Studio du CNA du 15 au 18 octobre 2014, à 20 h.
Par l’énumération d’amis virtuels et d'une orgie de références culturelles, les cinq personnages se dévoilent dans une langue vive, un discours laconique et des quêtes éperdues ; il faut à tout prix, et pour toujours, être de son temps! Mais que révèlera cette urgence de dire, d’être? Est-elle délibérée?
Porté par cinq comédiens exceptionnels de vérité et une mise en scène au rythme effréné, ce texte, qui explore nos nouveaux modèles de communication, se veut une réflexion sur la façon dont on se définit aujourd’hui, sur la façon dont on désire projeter notre propre image. La pièce aborde aussi des questions sous-jacentes, en particulier sur le degré de conscience et de contrôle que l’on possède face à ces modèles.
En tuant Dieu, on a crevé l’oeil omniscient qui donnait un sens à chacune de nos actions : tout ce que je faisais, Il le voyait et je le faisais pour Lui. Les caméras de nos cellulaires, omniscientes de par leur omniprésence, sont venues remplir le vide de l’orbite et c’est l’Autre, l’ami, qui maintenant joue le rôle du témoin de mon existence, dans le public comme dans l’intime.
Guillaume Corbeil
Guillaume Corbeil a reçu, pour sa pièce Cinq visages pour Camille Brunelle, le prix Michel-Tremblay 2013 de la Fondation du Centre des auteurs dramatiques (CEAD), le prix du meilleur texte (remis par l’Association québécoise des critiques de théâtre) et le prix du public au Festival d’écriture dramatique contemporaine Primeurs, en Allemagne. Le texte est publié chez Leméac sous le titre Nous voir nous (2013).
Texte : Guillaume Corbeil // mise en scène : Claude Poissant // distribution : Julie Carrier-Prévost, Laurence Dauphinais, Francis Ducharme, Mickaël Gouin et Ève Pressault // assistance à la mise en scène et régie : Andrée-Anne Garneau // scénographie : Max-Otto Fauteux // lumière : Martin Labrecque // musique : Nicolas Basque // conception photo et vidéo : Geodezik (Janicke Morissette, Jean-François Brière et Gabriel Coutu-Dumont) // costumes : DVtoi // assistance aux costumes : Sylvain Genois //maquillages : Suzanne Trépanier // mouvement : Caroline Laurin-Beaucage // direction technique : Victor Lamontagne // stagiaire à la mise en scène : Jean-Simon Traversy // éclairagiste en tournée : Marie-Aube St-Amant Duplessis // direction de production :Catherine Desjardins-Jolin // production : Théâtre PÀP
Le Théâtre français remercie le journal Le Droit pour sa collaboration dans la présentation de ce spectacle.
Extraits de critiques
Cette proposition théâtrale est troublante, percutante, parce qu’elle avance que ce besoin d'exister virtuellement vient uniquement pour combler un immense vide identitaire, une vieille peur de tomber dans l'oubli. (...) Le Théâtre PÀP réussit ici un coup de génie avec ce spectacle audacieux et réussi tant dans la forme que dans le contenu.
Luc Boulanger, La Presse
Une pièce d’orfèvrerie, au rythme implacable, portée par cinq comédiens à l'avenant et par une mise en scène délicieusement ironique de Claude Poissant, qui a évité tous les pièges du pathos, sachant garder une distance avec son sujet.
Philippe Couture, Le Devoir
Les réseaux sociaux commencent à faire leur entrée sur nos scènes de théâtre, mais rarement ont-ils trouvé meilleures analyse et cohérence qu’avec ce texte de Corbeil duquel Poissant a su tirer un excellent moment de théâtre, parmi les meilleurs que le Théâtre PÀP nous ait donnés ces dernières années.
Élsa Pépin, Voir