Compositrice

Lili Boulanger

France

Dernière mise à jour: 8 février 2023

Lili Boulanger (1893–1918) est une compositrice française. Faisant preuve d’un immense talent musical dès sa tendre enfance, elle devient la première femme à remporter le prestigieux prix de Rome en 1913. Bien qu’atteinte d’une maladie chronique, elle est une compositrice prolifique qui crée des œuvres expressives et puissantes pour chorale, voix, piano, ensemble de musique de chambre et orchestre. Elle travaille sur un opéra lorsqu’elle est emportée par la tuberculose intestinale, à l’âge de 24 ans seulement. Son style distinctif, caractéristique de la musique française du début du XXe siècle, est notamment influencé par Gabriel Fauré et Claude Debussy en ce qui a trait à la synthèse de l’harmonie tonale et modale, combinée à une utilisation créative de la couleur instrumentale et des textures superposées.

Née Marie-Juliette Olga à Paris, le 21 août 1893, Lili Boulanger grandit dans une famille de musiciens : son père est le compositeur français Ernest Boulanger et sa sœur aînée Nadia, également compositrice, enseignera plus tard à de nombreux musiciens éminents du XXe siècle (en plus d’être une fervente défenseure des œuvres de Lili). Son talent musical s’exprime dès l’âge de deux ans et est nourri par des leçons de violon, de piano, de chant et de harpe. Son état de santé fragile, qu’elle doit à un système immunitaire affaibli par une bronchopneumonie contractée en 1895, l’empêche de bénéficier d’une éducation complète au Conservatoire de Paris, mais elle suit des cours privés de composition auprès de Georges Caussade. En janvier 1912, elle est admise dans la classe de composition de Paul Vidal. Si elle ne remporte pas le prix de Rome cette année-là, elle l’obtient l’année suivante pour sa cantate Faust et Hélène. Elle signe ensuite un contrat avec l’éditeur de musique Ricordi, ce qui lui garantit un revenu mensuel et lui permet de se consacrer entièrement à la composition.

Au cours de sa première résidence à Rome, Lili termine plusieurs œuvres, dont le cycle de mélodies Clarières dans le ciel. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale l’oblige à rentrer à Paris, où sa sœur Nadia et elle mettent sur pied le Comité franco-américain du Conservatoire national afin de venir en aide aux soldats musiciens en leur acheminant des biens et du courrier. Elle retourne à Rome en février 1916, où elle progresse dans la création de nombreuses œuvres d’envergure, comme son opéra La Princesse Maleine. Or, vers la fin de l’année, elle est extrêmement affaiblie par la maladie et revient à Paris, où elle passera les dernières années de sa vie et où elle mettra la touche finale aux compositions qu’elle a déjà commencées. Elle meurt le 15 mars 1918, à Mézy-sur-Seine.

Rédigée par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.

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