En dehors des directeurs musicaux, l’Orchestre du CNA a surtout travaillé sous deux chefs «intérimaires», très différents. Il y a eu de 1982 à 1986, Franco Mannino et,présence presque continu de 1978 à 2006, mais de façon particulièrement dense, Franz-Paul Decker. Après le départ de Bernardi, l’Orchestre du CNA a découvert le volubile et sympathique Sicilien de Rome, Franco Mannino qui soumettra l’orchestre à un régime ensoleillé, méridional, à des interprétations prévisibles aussi. Avec du Rossini enthousiaste, du Puccini à faire fondre le cœur, avec des compositions de Mannino lui-même, avec peu d’œuvres canadiennes. Franz-Paul Decker est d’une tout autre école, celle d’Europe centrale, celle d’une vaste culture musicale, celle d’un emploi précis des forces orchestrales en fonction de lumineuses qualités dramatiques, d’une connaissance stylistique profonde et d’un véritable souffle symphonique. Et cela, des œuvres chorales de Jean-Sébastien Bach à la musique pour bandonéon de Piazzolla.