Un panneau marque la limite de la ville.

Une buse est perchée au sommet. Poussiéreuse, décolorée, écaillée, couverte de graffitis et trouée par quelques balles perdues, l’affiche trône sur un tapis d’herbe desséchée. On peut y lire, en grosses lettres noires :   

Bienvenue à Faded Gloryville. Abandonnez vos rêves à l’entrée.

Dans l’imaginaire de l’auteure-compositrice-interprète canadienne Lindi Ortega, c’est un endroit qui nous est tous familier, ou qui ne tardera pas à l’être. Certains y sont de passage, d’autres pour rester, et d’autres encore parviennent à s’échapper. Sans oublier ceux qui ne peuvent s’empêcher de revenir…

C’est ici que l’interprète a trouvé son inspiration pour une nouvelle collection impressionnante de chansons country, réunies dans un quatrième album longue durée paru sous étiquette The Grand Tour, nouvelle division de Last Gang Record.

On retrouve au cœur de l’album les expériences sonores et visuelles de ceux qui n’ont su résister à l’appel de Faded Gloryville, à ses saloons, ses refuges pour sans-abri et ses motels miteux, poussés par la boisson, les dettes, la vanité, l’échec, la peur ou la malchance.   

Les fans de Lindi Ortega ne seront pas surpris d’apprendre que l’interprète fougueuse et passionnée, véritable force de la nature, n’a jamais eu l’intention de s’établir à Faded Gloryville.

C’était pour elle une simple halte routière où elle a fait le plein avant de prendre la clé des champs. Trois très différentes sessions d’enregistrement plus tard, elle avait capté l’essence de son séjour à Faded Gloryville. 

Pour ses deux premières séances en studio, elle a retrouvé Dave Cobb, qui a produit son album finaliste aux JUNO 2013, Tin Star, ainsi que le producteur canadien Colin Linden, avec qui elle a collaboré sur Cigarettes & Truckstops, mis en nomination pour un Prix Polaris en 2012.  

Selon Ortega, le résultat devrait plaire aux nombreux fans tombés sous le charme de ses chansons d’amour d’un style qui, bien que tout à fait unique, rappelle ceux de Hank Williams, Patsy Cline et Johnny Cash.

La dernière session propose un son à la Muscle Shoals que l’on identifie notamment à Solomon Burke, Ray Charles et Otis Redding. L’artiste s’aventure dans l’inconnu avec à ses côtés John Paul White de Civil Wars et Ben Tanner d’Alabama Shakes.

Des chansons à faire taper du pied aux ballades qui ont fait sa réputation, l’interprète confère à l’album une énergie et une charge émotive sans pareil.

Sous les airs mélodieux et merveilleusement malmenés de Lindi Ortega, livrés avec imagination, cœur et humour, on retrouve les histoires des vieux de la vieille de Faded Gloryville.