Vide ne veut pas nécessairement dire qu’il y a un manque, en tout cas pas pour moi.
Entre les soirs étoilés à Téhéran et les perséides à Caraquet, il y a eu Paris, Toronto, Ottawa et Montréal ; le récit de Mani Soleymanlou est celui de l’exil et d’une identité morcelée. Lui qu’on appelle ici l’Iranien et qui est sans cesse obligé d’épeler son nom bredouille à peine le farsi et ne connaît de la civilisation perse que Les mille et une nuits !
Tout au long de cette superbe prise de parole s’exprime le désir de renouer avec une identité presque mythique. Sur les traces de ses origines. Pourtant, lorsque cette identité fantasmée est confrontée à la réalité de l’Iran contemporain, le choc est frontal. Il découvre avec stupeur qu’il est autant un étranger là-bas qu’ici. Alors : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? De quoi sommes-nous faits ? Mani investit ces questions au fil d’un monologue intègre et généreux ; il s’en amuse, il s’en émeut, il en joue.
Mani Soleymanlou, a reçu le prix de la critique de l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) dans la catégorie « Interprétation masculine — Montréal », pour son rôle dans Un, en novembre 2013.
En jouant son propre rôle, dans une urgence et une authenticité remarquables, Mani Soleymanlou a donné dans ce spectacle un nouveau relief à un genre, le solo autofictionnel, en l’appuyant sur une variété de tons et de rythmes. Jouant habilement de complicité avec son public, tout en n’hésitant pas à le confronter à l’occasion, il a convaincu de l’importance de sa quête, dans laquelle il a magnifiquement su impliquer le spectateur.
Extraits critiques
Mani Soleymanlou transforme sa trajectoire en une divertissante épopée intime qui se balance brillamment entre gravité et autodérision. ransforme sa trajectoire en une divertissante épopée intime qui se balance brillamment entre gravité et autodérision.
Alexandre Vigneault , La Presse
Une réflexion d’ordre politique et social qui offre un regard franc sur la situation des jeunes Iraniens d’aujourd’hui et le gouffre qui sépare leurs conditions de vie de celles de l’auteur.
Alexandre Cuvelier, L'Express
Zigzaguant entre ses souvenirs d'enfance, de courtes leçons d'histoire, et des clichés folkloriques, il nous livre un parcours, le sien, avec lucidité et autodérision, et, sans en avoir l'air, nous invite à réfléchir sur la question de l'identité.
Aurélie Olivier, revue Jeu
Petit solo grandiose, Un propose une écriture d’une grande qualité, au ton juste, direct et simple, provoquant rires et sympathie.
Pascale St-Onge, montheatre.qc.ca
TABLE RONDE : THÉÂTRE, IMMIGRATION, QUÉBEC
Le vendredi 7 mars à 14 h 30
À la Salle académique de l’Université d’Ottawa
(133, rue Séraphin-Marion, Ottawa)
Entrée libre
À l’occasion de la présentation du spectacle Un, le Théâtre français et le Département de théâtre de l’Université d’Ottawa vous convient à une table ronde consacrée à la question de l’artiste immigré et de son identité et au paysage actuel du théâtre québécois. Participeront à cette table ronde Mani Soleymanlou, Sasha Samar (que l’on a pu voir récemment dans Moi, dans les ruines rouges du siècle), Christina Iovita (de l’Université Concordia) et Peter Batakliev (de l’Université d’Ottawa). Douglas Clayton animera la discussion. Venez découvrir le parcours et le travail artistique de chacun des participants, ainsi que les défis et les problèmes auxquels ils ont dû faire face lors de leur arrivée au pays et auxquels ils sont toujours confrontés.