Il n’y a pas de fumée sans feu.

L’histoire de Whitehorse est celle de deux musiciens applaudis qui ont uni leur destinée sous un nouveau nom sans recourir à des batteurs, claviéristes ou bassistes, et qui se sont même passés d’un producteur. Tout comme Luke Doucet et Melissa McClelland, le premier album du duo prouve que la plus simple des équations – un et un – peut être gage de succès lorsque de riches jeux de guitares sont appuyés par une indiscutable expertise en écriture et des chansons racontées avec un désir ardent.

Bien sûr, toute prestation en direct comporte son lot de défis. Melissa et Luke se donnent en spectacle avec le son d’une formation complète en utilisant des boucles et un arsenal d’instruments de percussion, passant constamment d’une guitare à une autre. Lorsque Whitehorse a pris d’assaut les planches de la réputée salle Massey Hall de Toronto lors de son premier concert à guichet fermé en 2013, l’effet renversant de ses spectacles précédents se traduisait par un agile ballet dans lequel se superposaient plusieurs pistes d’instruments et de voix.

Maintenant, avec son deuxième album longue durée, Leave No Bridge Unburned, Whitehorse défie les lois de la logique. Pour le réaliser, le duo a engagé le producteur expatrié Gus Van Go, qu’il a connu au gala des prix Polaris de 2013, soirée où Whitehorse a joué à titre de candidat de la courte liste pour The Fate of the World Depends on This Kiss. L’équipe de studio de Whitehorse a instantanément doublé à la suite de cette apparition lorsque Gus et son collaborateur habituel Werner F ont transformé la dynamique de composition de chanson du duo en conversation de groupe. Leave No Bridge Unburned marque le début d’un renouveau pour Whitehorse, une ère où l’influence musicale, tout comme la constitution du groupe, a pris de l’ampleur.

Formé par les musiciens Luke Doucet et Melissa McClelland, également mari et femme, Whitehorse a vu le jour en 2010. Durant des années, ils se sont accompagnés lors des tournées avec leur formation respective jusqu’à ce qu’ils décident de mettre de côté leur prospère carrière personnelle pour créer un nouveau groupe se fondant sur la maîtrise de la guitare, un don pour les harmonies exceptionnelles et un flair pour les compositions narratives et dramatiques. Depuis ses débuts, Whitehorse a fait la courte liste pour un prix Polaris avec The Fate of the World Depends on This Kiss, a joué devant des salles combles partout au Canada, et s’est établi aux États-Unis comme un groupe à surveiller en raison des remarquables critiques que s’est attiré son premier album longue durée.

Dans Leave No Bridge Unburned, Whitehorse adopte un son rock plus puissant et plus audacieux. Toute affirmation laissant croire que le duo erre quelque part dans les limites du folk doit être mise au rancart. Leave No Bridge Unburned est un album impétueux, percutant et réglé au quart de tour. Même si le mixage est maintenant plus riche, que davantage de collaborateurs apportent leurs idées et qu’une sonorité plus affirmée ponctue les compositions, Whitehorse continue d’être une histoire racontée avec intimité et passion. Deux musiciens, un groupe, aucun regret.