Le saxophoniste ténor et compositeur Michael Webster réussit sans peine à conserver sa place au sommet de la musique d’improvisation instrumentale new-yorkaise tout en demeurant éclectique et sincère à sa façon. Il n’est pas un simple musicien, mais un facilitateur de collaborations musicales qui, dans leur ensemble, sont supérieures à la somme de leurs parties. Il ne se contente pas de jouer son instrument, mais adapte son interprétation à sa formation.   

En 2006, l’interprète lançait son premier album solo, Leading Lines, mettant en valeur les talents du contrebassiste récompensé au Grammys John Benitez et des mélodies largement inspirées du jazz latin. « Les arrangements sont exquis », en a dit le pianiste Garry Dial. « L’utilisation des cordes, des bois et des cuivres évoque le génie de Gil Evans et de Maria Schneider. »

En 2011, M. Webster se produisait dans les salles de New York à la tête de l’ensemble émergent Michael Webster Quintet, partageant la scène avec la trompettiste canadienne Ingrid Jensen. C’est de ces échanges musicaux qu’est né l’opus Momentus, enregistré au studio Systems Two Studios à Brooklyn. Le 2 novembre 2011, le quintette prenait la première place des groupes à ne pas manquer à New York dans les Gig Alerts du site Soundcheck du WNYC.    

S’éloignant du genre musical caractéristique de Leading Lines, Momentus se lance dans des narrations procédant du courant de la conscience et dans d’ambitieuses explorations de forme longue. Ce qui séduira à la fois les auditeurs dilettantes et les critiques, cependant, c’est la force et la clarté du matériel thématique de cet album. L’un des aspects centraux de l’œuvre de Michael Webster, qui, en plus de transcender dans ses arrangements, lui confère un caractère universel et entraîne une véritable catharsis, c’est la sensation que la mélodie jouit d’une primauté absolue.

L’artiste habite à Brooklyn, New York, et continue de composer, de se produire et de faire des tournées aussi bien avec ses propres groupes qu’à titre de collaborateur.