DERNIÈRE SAISON DE WAJDI MOUAWAD COMME DIRECTEUR ARTISTIQUE DU THÉÂTRE FRANÇAIS DU CENTRE NATIONAL DES ARTS
NOUS NE SOMMES PAS DANGEREUX
Le Théâtre français du Centre national des Arts (CNA) dévoile sa saison 2011-2012 orchestrée par son directeur artistique Wajdi Mouawad. Après trois saisons ponctuées de rendez-vous marquants, l’auteur, metteur en scène et comédien propose, pour sa dernière saison à la barre du Théâtre français, dix-neuf spectacles parmi lesquels on compte trois premières canadiennes, une première nord-américaine et une exclusivité nord-américaine présentée en arabe et en français.
Pour la saison 2011-2012, Wajdi Mouawad et Benoît Vermeulen, artiste associé à la direction du volet Enfance/jeunesse, ont choisi de donner la parole à des auteurs, des metteurs en scène et des concepteurs qui nous invitent à nous questionner sur le sentiment d’inquiétude qui peut habiter chacun d’entre nous. Ils mettent en lumière les idées préconçues que nous pouvons avoir sur ce que doit être un spectacle de théâtre en jouant sur sa forme, son propos et en adoptant une démarche artistique singulière.
Ainsi, succédant aux paroles Nous somme en guerre, Nous sommes en manque et Le kitsch nous mange, une pensée accompagnera les spectateurs du Théâtre français tout au long de leur odyssée 2011-2012 : Nous ne sommes pas dangereux. Cette phrase éditoriale qui s’est manifestée puis imposée progressivement à nous lors de l’esquisse de la programmation a un lien très intime avec les œuvres de l’artiste visuelle associée établie à Edmonton, Dana Holst. En effet, cette dernière met en scène des petites filles rebelles faisant la chasse à des bêtes sauvages tout en vivant des fantasmes de contes de fées. Aujourd’hui, elle résonne de façon toute particulière lorsque l’on songe à la crise nucléaire japonaise devenue maintenant mondiale, aux questions sociales soulevées en période électorale et nous pousse à nous interroger sur nos choix en tant que société.
Le théâtre est fait pour être, au milieu de la forêt de la ville, une clairière poétique. Un espace où le simple chant d’un oiseau nous rappelle cette vérité : « Une vie occupée ne fait pas une vie pleine. » Plus le geste artistique est libre, plus celui qui le regarde l’est aussi. C’est en cela qu’il est dangereux.
Wajdi Mouawad
FAITS SAILLANTS DE LA SAISON 2011-2012
- Deux premières canadiennes seront présentées au Centre national des Arts : Un spectacle-lecture La Sentinelle, un texte de Wajdi Mouawad et Nathan, une création d’un jeune auteur, metteur en scène et comédien, Emmanuel Schwartz.
- Une première canadienne dans la série Enfance : Une lune entre deux maisons, un texte de Suzanne Lebeau qui sera revisité par une nouvelle génération d’artistes.
- Une première nord-américaine avec Des Femmes, les trois tragédies de Sophocle revisitées par Wajdi Mouawad et qui seront jouées sous une forme particulière.
- Une exclusivité nord-américaine présentée en arabe et en français prendra l’affiche au Studio du Centre national des Arts, Photo-Romance, une création de deux artistes libanais.
- Les créations de l’ancien directeur artistique (Denis Marleau) et de la prochaine directrice artistique (Brigitte Haentjens) du Théâtre français seront présentées dans cette dernière programmation de Wajdi Mouawad : Jackie tiré de Drames de princesses : La Jeune Fille et la Mort IV d’Elfriede Jelinek et L’Opéra de quat’sous dans une traduction de Jean-Marc Dalpé.
- Un équilibre est de nouveau atteint entre les spectacles pour adultes et ceux pour les jeunes et les enfants. Dix spectacles destinés aux adultes, six spectacles destinés aux enfants et trois spectacles pour les 11 ans et plus.
- Un spectacle pour les 18 mois à 4 ans sera de nouveau présenté au Salon du Centre national des Arts : Marguerite de Jasmine Dubé.
SPECTACLES DE LA SAISON 2011-2012
CHANTE AVEC MOI
27-28-29-30 septembre et 1er octobre 2011 à 19 h 30 au Théâtre
Texte et mise en scène : Olivier Choinière - Co-mise en scène : Alexia Bürger - Assistance à la mise en scène : Charlotte Ménard - Interprétation : Christian Baril, Marie Bernier, Delphine Bienvenu, Sabrina Bisson, Philippe Brault, Julie Carrier-Prévost, Simone Chevalot, Guillaume Chouinard, Annie Darisse, Étienne De Santis-Savoie, Ève Duranceau, Éric Forget, Marie-Michelle Garon, David Giguère, Émilie Gilbert, Mathieu Gosselin, Johanne Haberlin, Kevin Houle, Guillermina Kerwin, Ève Landry, Christian Laporte, Jean-Sébastien Lavoie, Milène Leclerc, Valérie Le Maire, Marika Lhoumeau, Pierre Limoges, Jean Maheux, Mathieu Marcil, François Marquis, André Morissette, Iannicko N’Doua, Emmanuelle Orange-parent, Frédéric Paquet, Christian Perrault, Isabel Rancier, Philippe Robert, Daniel Rousse, Brigitte Saint-Aubin, Ines Talbi, 10 autres comédiens et un artiste de la chanson différent chaque soir - Direction musicale : Philippe Brault - Chorégraphie : Line Nault - Éclairages : Erwann Bernard - Sonorisation : Olivier Gaudet-Savard - Direction technique : Cynthia Bouchard-Gosselin - Direction de production : Annie Lalande - Une création de L’ACTIVITÉ
Il était une fois l’histoire d’un monde merveilleux où la musique possédait, disait-on, le pouvoir inouï d’adoucir les mœurs en plongeant chaque sujet dans la plus profonde allégresse. Un jour, un homme vit briller devant ses yeux un instrument qui semblait n’attendre que lui. Il se dit que l’occasion était bien trop belle pour ne pas se laisser aller à jouer discrètement quelques notes. À son plus grand étonnement, il composa une mélodie si réjouissante qu’elle n’eut de cesse d’être reprise en chœur par tous les habitants de la cité.
« Je chante.
Oui, je chante
Pour que tu chantes avec moi. »
À quelques lieues de là, emmurée dans sa tour d’ivoire, la fée Utopie finit pourtant par perdre patience.
- - - Moralité - - -
On voit ici que les cœurs les plus purs
Font très mal d’écouter et de chanter à tue-tête
La simple et doucereuse mélodie du bonheur.
Et pour vous en convaincre,
Nul besoin de stratagèmes expérimentaux,
Seul le vécu vous fera valoir
Les dangers de trop beaux idéaux.
Ne dit-on pas que la chanson est le beat de l’air du temps, le miroir d’une société, voire d’une époque? Dans ce spectacle réunissant pas moins de cinquante comédiens, Olivier Choinière explore l’insoutenable légèreté de la chanson. « L’inoffensif devient l’ordre auquel il faut obéir : chante avec moi », exhorte l’auteur.
THE DRAGONFLY OF CHICOUTIMI
12-13-14-15 octobre 2011 à 20 h au Studio
Avec des mots d’anglais dans une syntaxe française
Texte : Larry Tremblay - Mise en scène : Claude Poissant - Interprétation : Dany Boudreault, Patrice Dubois, Daniel Parent, Étienne Pilon et Mani Soleymanlou - Scénographie : Olivier Landreville - Éclairages : Erwann Bernard - Musique : Éric Forget - Costumes : Marie-Chantale Vaillancourt - Accessoires : David Ouellet - Maquillage : Florence Cornet - Mouvement : Caroline Laurin-Beaucage - Assistance à la mise en scène, direction de production et régie : Catherine La Frenière - Accompagnement linguistique : Maryse Warda - Direction technique : Vincent Rousselle - Machiniste de plateau : Judith Saint-Pierre - Une production du Théâtre PÀP, en coproduction avec le Festival TransAmériques. Le texte est publié aux éditions Les Herbes Rouges.
Il était une fois l’histoire d’un homme qui, dans son enfance, avait vécu une tragédie et qui s’était tu à jamais. Gaston was born in Chicoutimi, in the beautiful province of Quebec, in the great country of Canada, and he had a dream and that dream came true. Dans son rêve, un jeune garçon curieusement affublé d’un corps d’adulte et d’un visage fracturé à la manière d’un tableau de Picasso frappe à la porte d’une jolie maisonnette située à la lisière d’une grande forêt magique, avec l’espoir de trouver du réconfort dans le doux giron maternel. Sitôt son rêve évanoui, le miracle qu’il avait attendu quarante ans durant se produisit enfin. Il retrouva en un instant l’usage de la parole. Cependant, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir, tandis qu’il racontait son histoire, qu’il ne s’exprimait plus dans sa langue maternelle, mais avec des mots empruntés à celle de Shakespeare. Qu’est-ce qui avait bien pu provoquer cette incroyable transformation?
- - - Moralité - - -
On ne s’afflige pas d’avoir une identité culturelle ou sexuelle,
Quand toutes deux appartiennent à un extérieur qui brille,
Mais si l’une d’entre elles est faible ou honteuse aux yeux des autres,
On la méprise, on la raille et on la tait.
Cependant, nul masque ne peut cacher indéfiniment la douleur et le drame,
Et on finit par révéler bien malgré soi
Son profond sentiment de perte, d’aliénation et d’angoisse.
Le monologue de Larry Tremblay, longtemps défendu par Jean-Louis Millette depuis sa création en 1995, a été revisité par Claude Poissant qui a décidé d’en multiplier l’impact par cinq. L’inventivité du metteur en scène vient appuyer le regard tantôt fantaisiste, tantôt lucide de l’auteur.
BANQUISE
22 octobre 2011 à 13 h 30 et le 23 octobre 2011 à 13 h 30 et 15 h 30 au Studio
3 à 7 ans
Scénario : Christine Smeysters et Hadi El Gammal - Mise en scène : Christine Smeysters - Musiques : Hadi El Gammal - Interprétation : Matthieu Moureau, Hélène Blesch, Julien De Bormanet et Hadi El Gammal - Scénographie et costumes : Nathalie Maufroy - Réalisation des décors : Nathalie Maufroy, Florine Delory, Laure Cerbelaud - Éclairages : Gaëtan van den Berg Un spectacle du Théâtre Maât de la Belgique dont la tournée est organisée avec la Maison Théâtre et les Gros-Becs.
Il était une fois…
Un cirque à l’abandon dans le grand Nord…
Paxo, Paccor et Piole, trois pingouins musiciens.
Pravitch, le vieux concierge qui se prenait pour le dompteur.
La Banquise.
La fonte des glaces.
La folie des hommes…
Il était une fois… une fable musicale drôle et émouvante sur fond de tangos et de valses.
Ce spectacle est avant tout une fable, une allégorie. La musique y tient une place de choix. Il s’adresse à l’imaginaire des enfants dont la compagnie espère toucher le cœur avant l’esprit. Au-delà d’un message écologique, il y est évoqué la folie de l’homme qui, par sa mégalomanie et son goût du pouvoir, déchaîne, une fois de plus, des forces qui le dépassent.
JACKIE
22-23-24-25-26 novembre 2011 à 19 h 30 au Théâtre
Texte : Elfriede Jelinek - Traduction : Magali Jourdan et Mathilde Sobottke - Mise en scène : Denis Marleau et Stéphanie Jasmin - Interprétation : Sylvie Léonard - Caméraman : Olivier Schmitt - Décor, accessoires et vidéo : Denis Marleau et Stéphanie Jasmin - Costumes : Isabelle Larivière - Éclairages : Marc Parent - Musique et environnement sonore : Nicolas Bernier - Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti - Assistance à la mise en scène : Martin Émond - L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Une coproduction UBU + ESPACE GO.
Dans une somptueuse maison toute blanche vivait une princesse aussi belle que vertueuse qui était aimée et respectée de tous les souverains et peuples de la terre. Épouse souriante, mère aimante, Jackie avait de l’esprit comme nulle autre pareille et affichait en toute chose une grâce admirable. Or, comme les infortunes de la vie touchent aussi bien les monarques que les sujets, et que toute félicité ne va pas sans son lot de maux, le ciel fit en sorte que la princesse connût très tôt la douleur de la mort, perdant plusieurs de ses enfants en son sein. Et comme un malheur ne vient jamais seul, malgré toutes les qualités exceptionnelles et le charme universel de la princesse, le prince John demeura insatiable vis-à-vis des plaisirs de la chair, cultivant secrètement un véritable harem composé de jeunes belles du royaume. C’est ainsi que l’exubérante fraîcheur et l’agréable teint d’une certaine Marilyn enflammèrent le prince d’un feu si violent qu’il ne put longtemps le cacher à la face du monde. Blessée par cet inqualifiable affront et poursuivie sans cesse par l’ombre de la mort, la princesse Jackie développa une obsession sans commune mesure pour son apparence et brandit ses armoiries Chanel tel un écran protecteur contre le monde extérieur.
- - - Moralité - - -
C’est sans doute un bel avantage
Que d’avoir de l’esprit, de la naissance et autres semblables talents,
Que l’on reçoit du ciel en partage.
Mais vous aurez beau les avoir,
Pour votre bonheur ce seront choses vaines,
Si vous n’avez pour les faire valoir,
Qu’une image comme armure de l’âme.
Jackie, de l’Autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature en 2004, est le quatrième tableau des Drames de Princesses, œuvre dans laquelle la parole est donnée aux modèles féminins prisonniers du miroir qu’on leur renvoie. Avec le personnage de celle qui fut la première dame des États-Unis, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin mettent en scène ce que peut être une image qui parle.
LES ZURBAINS 2011
26 novembre 2011 à 20 h au Studio
14 ans et plus
Auteurs : Safa Abdel Rahman, Dany Boudreault (auteur professionnel de cette édition), Emma Champagne, Sabrine Mazz et Gabriella Peguero-Rodriguez - Mise en scène : Monique Gosselin -Interprétation : Jean-Philippe Lehoux, Aurélie Morgane, Véronic Rodrigue, Dominic L. St-Louis et Sophie Thibeault - Assistance à la mise en scène et régie : Martine Richard - Scénographie : Josée Bergeron-Proulx - Costumes : Sandrine Bisson - Éclairages : Mathieu Marcil - Environnement sonore : Antoine Bédard - Direction de production et technique : Jérémi Guilbault Asselin - Auteurs-tuteurs : Jean-Philippe Lehoux, Michel Ouellette et Patrick Saucier- Une création du Théâtre Le Clou.
Il était une fois l’histoire captivante d’une compagnie de théâtre qui désirait profondément stimuler un dialogue intergénérationnel autour de l’écriture en valorisant l’artistique, le geste intime, la recherche de la parole et la pensée individuelle. Elle était fascinée par l’écriture contemporaine, une langue vivante qui pouvait prendre toutes les couleurs imaginables et s’inspirer de la rue ou de la réalité sociale et culturelle des différentes communautés. Aussi, le Théâtre Le Clou avait décidé de créer un concours d’écriture dans les écoles secondaires de Montréal, Québec, Toronto et Ottawa/Gatineau, mis en place un atelier passionnant de réécriture avec des artistes professionnels et s’était adjoint la collaboration de diffuseurs engagés et généreux. Ce bouillonnement créatif fourmillant d’échanges interpersonnels, d’apprentissages dramaturgiques et de stimulations artistiques avait donné naissance, chaque année, à des œuvres uniques et à des spectacles où la parole adolescente pouvait prendre librement son envol pour raconter à sa façon le monde.
Mené par le Théâtre Le Clou, le projet Les Zurbains est réalisé de concert avec le Théâtre Denise-Pelletier de Montréal, le centre de diffusion de théâtre jeunesse Les Gros Becs de Québec, le Théâtre français de Toronto et le Théâtre français du Centre national des Arts d’Ottawa. La jeune auteure de notre région est Gabriella Peguero-Rodriguez du Collège Nouvelles-Frontières de Gatineau.
BEAUTÉ, CHALEUR ET MORT
7-8-9-10 décembre 2011 à 20 h au Studio
Conception et interprétation : Nini Bélanger et Pascal Brullemans - Assistance à la mise en scène : Manon Claveau - Scénographie et accessoires : Julie Vallée-Léger - Lumières : David-Alexandre Chabot - Conception sonore : Nicolas Letarte - Régie : Maude Labonté - Direction technique : Charles Maher - Conseils artistiques : Dominique Pétin et Benoît Vermeulen - Une présentation et une production de Projet MÛ créée en résidence à La Chapelle.
Un couple d’errants cherchait un passage sur les glaces incertaines d’un lac. Arrivés en son centre, ils s’arrêtèrent, virent le ciel immense au-dessus d’eux, les arbres dénudés, les joncs cassés, et sous leurs pieds, cette fine paroi cristalline qui les séparait des eaux profondes. Tout était calme et paisible. Puis, sans crier gare, la femme frappa du talon et fit voler le plancher en mille éclats. Ils coulèrent à pic dans les eaux froides et mortelles. Ils revirent leurs souvenirs, l’amour et la douleur. Une vie tendre et brutale à la fois. Mais, à l’instant de leur dernier souffle, une toute petite main les saisit et les ramena à la surface. C’était l’enfant-poisson, celle qui n’avait jamais vécu. Ils se réveillèrent sur les berges printanières, étonnés d’être toujours en vie. Ils reprirent leur chemin, mais cette fois, c’était celui du retour. Et depuis, ils racontent, à qui veut bien l’entendre, l’histoire extravagante de cet étrange sauvetage.
- - - Moralité - - -
Écoute, penche-toi que l’on te dise à l’oreille
Ce qui habite tout créateur, bien au creux de son cœur.
Il cache en lui des milliers d’idées lumineuses
De toutes les couleurs et de tous les parfums,
Où fleurissent des mots magiques,
Tendres et vivants, pour empêcher une fleur de mourir et de faner à jamais…
Après nous avoir donné Endormi(e), un spectacle troublant pour lequel la metteure en scène Nini Bélanger a remporté le Cochon d’or 2009–2010, Projet MÛ récidive cette fois avec Beauté, chaleur et mort, une docufiction qui explore les zones troubles entre représentation théâtrale et intimité, et qui plonge encore plus profondément dans le malaise que crée cette impudeur sur scène.
LE CHANT DE LA MER
17 décembre 2011 à 13 h 30 et le 18 décembre 2011 à 13 h 30 et 15 h 30 au Studio
5 à 9 ans
Écriture et mise en scène : Jean-Philippe Joubert - Interprétation et création : Danièle Belley, Laurie-Ève Gagnon, Sonia Montminy et Olivier Normand - Musique et conception sonore : Mathieu Campagna - Espace et accessoires : Claudia Gendreau - Costumes et accessoires : Julie Morel - Éclairages et projections vidéo : Jean-Philippe Joubert - Technique : Michelle Bouchard - Cette création est le volet enfance de la trilogie du Projet EAU de la compagnie Nuages en pantalon.
Il était une fois une petite fille et un capitaine de navire qui s’étaient perdus sur la rive d’un océan asséché. Restée seule sur l’autre grève, la mère de l’enfant les appelait désespérément de son chant. Quelles étaient les possibilités qui s’offraient à eux pour se tirer de ce mauvais pas?
L’enfant chercha à dessiner la mer tout en s’appliquant à lui donner la bonne couleur.
Le capitaine éveilla son imaginaire et consulta une mystérieuse femme-poisson.
Éplorée, la mère versa toutes les larmes de son corps pour combler cet insupportable vide…
Seraient-ils bientôt enfin réunis?
Par son approche ludique et imagée, presque sans mots, Le Chant de la mer est à la fois drôle et mélancolique, léger et touchant. Il nous parle de l’eau et de ses mystères. L’eau occupe une place de choix dans les médias. La préservation de cette ressource naturelle doit être la priorité de tous. Mais qu’en est-il lorsque nous portons un autre regard sur l’eau? L’eau n’est-elle pas le miroir de nos peurs, de nos rêves, de nos souvenirs, de nos joies, de nos peines, bref, de ce que nous sommes au fond de nous-mêmes? À travers ce spectacle, la compagnie de création Nuages en pantalon explore notre lien intime et sensible à l’eau et cherche à démontrer qu’elle est bel et bien notre Être et notre langage.
LE GRAND VOYAGE DE PETIT ROCHER
21 janvier 2012 à 13 h 30 et le 22 janvier 2012 à 13 h 30 et 15 h 30 au Studio
6 à 10 ans
Idée originale : Chantal Lavallée Texte : Chantal Lavallée et Robert Bellefeuille - Mise en scène : Robert Bellefeuille - Conseils dramaturgiques : Esther Beauchemin - Interprétation : Sasha Dominique, Céleste Dubé, Fanny Rainville et deux comédiens à confirmer - Régie et assistance à la mise en scène : Diane Fortin Scénographie : Jean Bard Environnement sonore : Louise Beaudoin - Costumes et accessoires : Marianne Thériault - Éclairages et direction technique : Guillaume Houët - Une création du Théâtre de la Vieille 17.
Un petit rocher voulait naviguer…
Mais, un p’tit rocher, ça n’peut pas flotter!
Un petit rocher voulait voyager…
Mais, un p’tit rocher, ça n’peut pas marcher!
Un petit rocher voulait s’envoler…
Mais, un p’tit rocher, ça n’peut pas décoller!
Rêver, rêver, rêver, Petit Rocher n’peut pas s’en empêcher
Mais… avec ses amis, il peut tout réaliser.
Malgré un océan qui les sépare,
Chantal et Robert, deux amis de toujours,
Ont écrit pour vous cette histoire
Pleine de personnages improbables,
De rochers, de sandales en plastique et de chapeaux melon.
LA SENTINELLE
10-11 février 2012 à 19 h 30 au Théâtre
En première canadienne
Texte : Wajdi Mouawad - Interprétation : Jane Birkin - Une création pour France Culture présentée le 14 juillet 2009 dans le cadre du festival d’Avignon - Production : Au Carré de l’Hypoténuse – France, Abé Carré Cé Carré – Québec.
Comme il faisait chaud et lumineux ce jour-là, on eut dit que le royaume avait disparu sous une chape de plomb encore en ébullition. Seule et hagarde, une pauvre femme sans âge errait dans les rues effervescentes et bondées menant au palais tel un spectre affolé. Son âme et son corps n’avaient pu résister plus longtemps aux assauts multiples et répétés de l’air marin cinglant et meurtrier de son horrible rêve éveillé. Et, les yeux exorbités par l’éclat aveuglant et terrifiant de son cauchemar devenu alors réalité, elle était tout habitée par l’urgence de réciter sa litanie désespérée à qui voulait bien l’écouter. Mais quel pouvait donc être le chant pandémoniaque de cette sentinelle éternelle qui, accrochée à sa gabie, nous offrait sa vie pour qu’un jour nous puissions espérer jouir d’un répit infini?
- - - Moralité - - -
La fable semble vouloir nous faire entendre
Que souvent de la vie,
Même si elle semble juste et tendre,
Il ne faut sous-estimer les fluctuations,
Qui peuvent conduire à l’aliénation.
Personne ne peut se prétendre à l’abri,
Jusqu’à son dernier souffle de vie,
De succomber à la folie.
Fruit de l’admiration réciproque que peuvent se témoigner Wajdi Mouawad et Jane Birkin, La Sentinelle est un texte non publié qui vous sera livré sous la forme d’une lecture-spectacle. La Sentinelle est un chant poétique fait de mots pour dire les maux de ceux qui sont morts sacrifiés et privés de leur dignité.
L’OPÉRA DE QUAT’SOUS
28-29 février et 1er-2-3 mars 2012 à 19 h 30 au Théâtre
Texte : Bertolt Brecht - Traduction : Jean Marc Dalpé - Mise en scène : Brigitte Haentjens - Musique : Kurt Weill - Interprétation : Sébastien Ricard, Jacques Girard, Kathleen Fortin, Marc Béland, Céline Bonnier, Ève Gadouas, Maxime Gaudette, Ève Pressault, Francis Ducharme, Pierre-Luc Brillant, Kseniya Chernyshova, Larissa Corriveau, Sharon James, Émilie Laforest, Marika Lhoumeau, Nicolas Michon, Frédéric Millaire-Zouvi et Mani Soleymanlou - Assistance à la mise en scène et régie : Marie-Hélène Dufort - Dramaturgie : Florent Siaud - Scénographie : Anick La Bissonnière - Costumes : Yso - Lumières : Guy Simard - Direction musicale et arrangements : Bernard Falaise - Interprétation musicale : Bernard Falaise, Guillaume Dostaller, Jean Derome, Nicolas Letartre et Pierre-Luc Brillant - Conception sonore : Frederic Auger - Maquillage et coiffures : Angelo Barsetti - Une création de Sibyllines en collaboration avec le Théâtre français du Centre national des Arts.
Dans une ville baignée par la lumière crue de milliers de lanternes rouges régnaient en maîtres incontestés deux bandits aussi avides que cupides, Maîtres Mackie et Peachum. Leurs serviteurs étaient contraints de subir en silence leur méprisable joug, s’ils voulaient espérer disposer de leur vie ou de la protection de la maréchaussée. Ainsi, sans renâcler, ils s’acquittaient de leurs viles corvées et versaient la dîme imposée. Cette situation aurait pu s’éterniser, n’eût été d’un inattendu hyménée. Tandis que Maître Peachum s’adonnait sans vergogne à l’exploitation de la misère humaine et régnait sans partage sur les pauvres loqueteux, son unique fille succomba aux ardeurs de son cœur enflammé et décida, en secret, de convoler en justes noces avec le roi des bandits, le sieur Mackie. Outragés et courroucés par l’affront que pouvait représenter une telle union, ses parents entreprirent de laver leur honneur sans aucune sommation. Et c’est ainsi que la guerre fut déclarée entre les deux clans, laissant place à de nombreuses perfidies et échauffourées.
- - - Moralité - - -
Ce conte semble difficile à croire,
Puisqu’il désavoue tout ce qui a pu nous être enseigné.
Il n’en est pas pour autant un conte en l’air,
Car il nous démontre de façon claire
Que vertu et probité ne riment pas toujours avec grandeur et gloire.
Brigitte Haentjens deviendra, dès la saison 2012–2013, la première directrice artistique du Théâtre français du Centre national des Arts, un poste qu’elle occupera jusqu’en 2016. Habituée des salles du Théâtre français, elle y a présenté au cours des dernières années plusieurs de ses spectacles, dont Woyzeck, Tout comme elle, Vivre et La Cloche de verre.
LES OURS DORMENT ENFIN
3 mars 2012 à 13 h 30 et le 4 mars 2012 à 13 h 30 et 15 h 30 au Studio
7 à 11 ans
Texte : Geneviève Billette - Mise en scène : Stéphanie Lépine - Assistance à la mise en scène et régie : Marie-Christine Martel -
Conception des décors : Geneviève Lizotte - Conception sonore : Eric Shaw - Conception des éclairages : Anne-Marie Rodrigue-Lecours - Conception des accessoires : Valérie Archambault - Assistance aux décors : Valérie Archambault Réalisation des costumes : Sophie Limoges - Direction technique : Jérémi Guilbault Asselin - Direction de production et régie : Marjorie Bélanger - Conseils à la mise en scène : Benoît Vermeulen - Compagnie accompagnatrice : Théâtre Bouches Décousues - Un spectacle de l’Eldorado Théâtre qui a bénéficié d’une résidence de création à la Maison Théâtre « La chambre d’amis », au Théâtre de la Ville et Aux Écuries.
Il était une fois
Un gentil gardien de zoo qui ne vivait que pour ses ours.
Il mit ainsi en esclavage sa propre liberté.
Il était une fois
Un petit orphelin victime des éléments,
Qui ne demandait qu’à s’enraciner.
L’homme espérait sa fiancée…
L’enfant-oiseau cherchait un nid pour se poser.
Pouvaient-ils se comprendre, pourraient-ils s’entraider?
Quand tout tourne à l’envers, vers quel saint se vouer?
Chacun, de son côté, peut toujours rechercher
Mais leurs efforts seront vains sans ce que l’on appelle la solidarité.
Les créations de l’Eldorado Théâtre ont toujours comme origine des textes inédits. La force de ses productions réside dans leur originalité. L’Eldorado Théâtre fait confiance à son jeune public en lui présentant des œuvres empreintes de poésie. Dans la mise en scène, le corps est mis à l’avant-plan. Le mouvement guide le rythme des scènes et sert le texte. S’inspirant du jeu clownesque, la compagnie a cherché cette fois à explorer l’efficacité de l’économie du geste. L’auteure Geneviève Billette, lauréate du Prix Annick-Lansman, propose dans ce texte deux figures évoquant des réalités rarement montrées en théâtre jeune public. En effet, trop d’adultes craquent sous la pression et trop d’enfants se retrouvent pris dans l’engrenage du stress des adultes. Cette pièce est d’une actualité hélas criante.
GAËTAN (PIÈCES À ASSEMBLER À LA MAISON)
14-15-16-17 mars 2012 à 20 h au Studio
Texte, mise en scène et interprétation : Marcel Pomerlo - Œil extérieur : Dominique Leduc - Scénographie : Cédric Lord et Marcel Pomerlo (d’après les tableaux de Marc Tremblay) - Costumes : Marcel Pomerlo - Musique : Éric Forget - Images vidéo : Vincent Rouleau - Accessoires et assistance aux costumes : Audrey Gaudet - Lumières : Marc Parent - Assistance à la mise en scène et régie : Martin Boisjoly - Direction de production : Lucie Mineau - Direction technique : Geoffrey Levine - Muse : Geneviève Robitaille -
Une coproduction de Momentum et du Théâtre français du Centre national des Arts.
Au cœur d’une belle province vivait un homme en morceaux qui « tenait en dépit des malgré ». Pour lui, une petite maison blanche au bord de l’eau, le ciel et la mer rimaient avec un bonheur imaginaire. De son âme comme de celle d’un stradivarius émanait une sonorité unique quand il prononçait les noms de Sœur Yvette Saint-Sauveur, Chet Baker, Renoir, Louis-Cristobal Gauthier, Hermann Hesse, ou encore Lucette et Jean-Guy, ses deux fidèles cactus. Gaëtan Desrosiers-Blanc, car tel était son nom, possédait sans le savoir un très grand pouvoir, qui lui permettait de percevoir et de contempler l’authentique Beauté, là où elle se trouvait. Son sanctuaire secret, communément appelé Musée National, était peuplé de tous les joyaux et trésors du passé sur lesquels il veillait, la nuit tombée, dans la plus grande piété. Il avait également le don inouï de dialoguer en toute intimité avec les chefs-d’œuvre oubliés et de se raconter ainsi la poésie de toute une vie. Mais quel pouvait être ce récit? Quels étaient donc ces fragments de vie choisis que Gaëtan, après un éblouissement, voulait nous donner en partage si généreusement?
- - - Moralité - - -
Nombreux sont ceux qui connaissent au moins indirectement
L’histoire de Gaëtan,
Même si tous n’en sont pas conscients.
Sphinx des temps modernes,
Ce frère souvent ignoré et bafoué
Nous révèle le plus précieux des secrets,
Qui consiste à découvrir dans l’Art
Une force puissante et nitescente
Qui conduit à la reviviscence de l’âme.
Avec cette pièce lumineuse et épurée où peinture et littérature se conjuguent tout en délicatesse avec joies et blessures, Marcel Pomerlo, qui nous a déjà offert son touchant solo L’Inoublié ou Marcel Pomme-dans-l’eau : un récit-fleuve et sa mise en scène de Sonate d’automne de Bergman, mêle inextricablement l’art à la vie.
L’OCÉANTUME
30-31 mars 2012 à 20 h au Studio
11 ans et plus
D’après le roman de Réjean Ducharme publié aux Éditions Gallimard - Adaptation, mise en scène et scénographie : Sylvain Scott -
Interprétation : Carmen Ferlan, Marie-Claude Guérin, Guillaume Tellier et Anne Trudel - Assistance à la mise en scène et régie : Dominique Cuerrier - Environnement sonore : Antoine Bédard - Éclairages : Luc Prairie - Costumes : Linda Brunelle - Conseils dramaturgiques : Martin Faucher - Direction de production et technique : Carlos Ponte - Direction technique et régie : Nicolas Fortin - Une création du Théâtre Le Clou ayant bénéficié d’une résidence à la Maison de la culture Frontenac.
Il était une fois trois valeureux enfants.
La première, blessée, délaissée par ses parents,
La deuxième, naïve, sereine, mais bien trop obéissante,
Et puis, le handicapé, source de railleries cuisantes.
Ils décidèrent un jour, pour vivre, de s’échapper
Vers le grand océan et enfin respirer,
Laver la blessure, la crainte et l’infirmité,
Obéir à ce rêve d’enfant en route vers la liberté.
Peut-être vous, les grands, gardez-vous en dedans
Un peu des espoirs que vous aviez enfants.
Vous partirez alors, nostalgiques instants,
Suivre dans leurs élans trois valeureux enfants.
Ce spectacle offre au spectateur une plongée dans l’univers de Réjean Ducharme, auteur québécois marquant. Tout ici est puissant : personnages tantôt magnifiés, tantôt monstrueux qui s’expriment dans cette langue à la fois franche et poétique. Toutes les conventions théâtrales sont à l’œuvre pour illustrer cette démonstration tragicomique du monde de l’enfance en réaction avec celui des adultes.
PHOTO-ROMANCE
4-5-6-7 avril 2012 à 20 h au Studio
En exclusivité nord-américaine
En arabe et en français
Conception, texte et mise en scène : Lina Saneh et Rabih Mroué - Scénographie : Samar Maakaroun - Musique : Charbel Haber - Traduction : Masha Refka - Interprétation : Rabih Mroué, Lina Saneh, Charbel Haber - Réalisation de la bande-image : Lina Saneh, Rabih Mroué et Sarmad Louis - Direction de la photographie : Sarmad Louis - Assistance à la réalisation et production générale : Petra Serhal - Costumes : Zeina Saab de Melero - Maquillage : Stéphanie Aznarez - Interprétation : Rabih Mroué, Lina Saneh - Participation spéciale : Mona Mroué - Coproduction : Festival d’Avignon, Théâtre de l’Agora Scène nationale d’Evry et de l’Essonne, Festival/Tokyo, Hebbel am Ufer (Berlin), L’Établissement public du Parc et de la Grande Halle de la Villette (Paris), Associazione Festival delle Colline (Turin), Association Libanaise pour les Arts Plastiques, ASHKAL ALWAN (Beyrouth) - Avec le soutien de l’Ambassade de France au Liban, Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC).
Il était une fois l’histoire singulière et truculente de deux artistes libanais qui avaient décidé de s’inspirer librement d’une œuvre cinématographique classique pour explorer de façon incisive leur art et les singularités de leur pays. Aussi, pour mieux nous interpeller et nous donner à réfléchir, ils avaient imaginé une intrigue ingénieuse, pleine de rebondissements, qui reposait essentiellement sur une mise en abyme continuelle. À travers une partition écrite pour quatre mains, ils nous invitaient à écouter une mélodie insolite, jouée sur deux octaves différentes. Le premier intervalle nous conviait à vivre la rencontre de deux solitudes incarnées par un ancien militant de gauche vivant en marge de la réalité sociale et politique actuelle du Liban polarisée entre deux extrêmes, l’un fondamentaliste, l’autre ultra capitaliste, et une femme au foyer divorcée que les soucis familiaux, ménagers, financiers, sociaux et religieux avaient fini par éteindre et marginaliser. La deuxième huitaine, pour sa part, nous plongeait dans le travail de deux créateurs aux prises avec une commission de censure des œuvres artistiques. Étrange balance chromatique théâtrale!
- - - Moralité - - -
La marginalité coûte bien des soins,
Et réclame un peu de complaisance.
Peut-on croire que tôt ou tard,
Elle recevra sa récompense?
Les diamants et les pistoles
Peuvent beaucoup sur les esprits,
Et même si les paroles éclairées
Sont d’un plus grand prix,
Elles n’ont pas encore réussi à faire loi.
Lina Saneh et Rabih Mroué poursuivent dans Photo-Romance leur questionnement sur le jeu et la représentation. Cette pièce ouvre un dialogue entre théâtre, photos, cinéma, musique, politique, fiction et réalité.
MARGUERITE
14-15 avril 2012 à 10 h, 11 h 30 et 15 h 30 au Salon
De 18 mois à 4 ans
Texte et mise en scène : Jasmine Dubé (d’après un poème de Pierre Morency) - Collaboration artistique : Patrice Charbonneau-Brunelle et les interprètes - Interprétation : Charles Dauphinais, Marie-Eve Huot, Pier-Luc Lasalle, Philomène Lévesque-Rainville -
Tableaux : Reno Hébert - Un spectacle du Théâtre Bouches Décousues.
«Quand j’étais un tout petit…
Quand j’étais une toute petite…
Quand j’étais un tout petit poisson dans la mer…
Un tout petit poisson dans ma mère…
J’étais un petit bourgeon de poisson…
Un petit bourgeon de petit garçon…
De petite fille.»
Ainsi commence le voyage.
Pépins d’hier, graines de poèmes, mots ciselés, vieilles berceuses.
Les toiles chantent la pomme aux étoiles.
L’accordéon se prend pour la mer.
Au clair de lune les petits pétales pétillent…
Un peu, beaucoup, passionnément.
Et de l’autre côté du monde, Marguerite sourit.
Marguerite a d’abord été un chantier d’exploration auquel ont participé de jeunes artistes dont plusieurs ont suivi le stage en direction de la petite enfance mis sur pied par Petits bonheurs et dont Jasmine Dubé était la marraine. À chaque passage des saisons, ils se sont donné rendez-vous pour cultiver et enrichir leur jardin. C’est ainsi que Marguerite a dévoilé ses premières pousses au Festival Petits bonheurs en mai 2009.
DES FEMMES
25 avril 2012 - - - Les Trachiniennes à 19 h 30
26 avril 2012 - - - Antigone à 19 h 30
27 avril 2012 - - - Électre à 19 h 30
28-29 avril 2012 - - - Les Trachiniennes+Antigone+Électre à 13 h 30
Au Théâtre
En première nord-américaine
Texte : Sophocle - Traduction : Robert Davreu - Mise en scène : Wajdi Mouawad - Assistance à la mise en scène : Alain Roy -
Conseil artistique : François Ismert - Scénographie : Emmanuel Clolus - Costumes : Isabelle Larivière - Lumières : Eric Champoux -
Musique originale : Bertrand Cantat, Bernard Falaise, Pascal Humbert et Alexander MacSween - Réalisation sonore : Michel Maurer -Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti - Interprétation : Pierre Ascaride, Bertrand Cantat, Olivier Constant, Sylvie Drapeau, Charlotte Farcet, Raoul Fernandez, Pascal Humbert,Patrick Le Mauff, Sara Llorca, Alexander MacSween, Marie-Ève Perron et Emmanuel Schwartz - Production Au Carré de l’Hypoténuse (France), Abé Carré Cé Carré (Québec) - Coproduction Centre national des Arts du canada – Théâtre français (Ottawa), Théâtre Nanterre-Amandiers Centre dramatique national, Célestins Théâtre de Lyon, Théâtres départementaux de la Réunion, Mons 2015 – Capitale Européenne de la Culture, Le Manège – Centre dramatique de Mons, Théâtre Royal de Namur, Le Grand T Nantes scène conventionnée Loire-Atlantique, Théâtre du Nouveau Monde (Montréal), Comédie de Genève – Centre dramatique, Maison de la Culture de Bourges – Scène nationale (la Maison de la Culture reçoit le soutien du Ministère de la culture et de la communication, ainsi que de la région Centre, du conseil général du Cher et de la ville de Bourges), le Festival d’Avignon, le Festival GREC de Barcelone 2011, le Festival d’Athènes dans le cadre du Réseau Kadmos - Avec le soutien de l’Espace Malraux – Scène nationale de Chambéry, du Théâtre 71 – Scène nationale de Malakoff et du Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées.
Un jour, les Dieux décidèrent, pour se divertir, de laisser aux hommes une part de Liberté. Ceux-ci, avides, s’en emparèrent pour jouir à loisir de leur nouvelle puissance. Gloire, honneurs, amours, enfin ils en étaient maîtres. La force et la volonté remplaceraient désormais le destin, jusqu’alors dicté par les Dieux. Un homme s’attribua le pouvoir, mais, pour le conserver, devint un despote. Un autre, étourdi de gloire, crut juste de bafouer sa famille. Le troisième choisit le crime pour accéder au trône.
Tout cela déplut fort en Olympie et la décision fut prise d’y remédier : ce serait le rôle des femmes.
- Ainsi fut créée, par amour fraternel, la politique contestataire et son âpre parcours solitaire. Idéalisme contre réalisme, responsabilité contre fatalité. Dur combat, dût-il mener à la mort.
- Ainsi se développa l’amour filial, la justice devant l’infamie. Inceste et meurtre condamnés à la peine capitale. Honneur du père sauvé par sa fille.
- Ainsi furent révélés les affres et les dangers de la jalousie. Les méandres de l’amour conjugal n’en font pas un long fleuve tranquille.
- - - Moralité - - -
La puissance des femmes est-elle un don des Dieux?
Celle des hommes un ersatz de divinité?
Antigone, Électre et Déjanire, par leur sacrifice, glorifient la Liberté,
Qui ne peut survivre Sans le respect de toutes et tous.
Wajdi Mouawad nous l’avait promis en prenant la direction artistique du Théâtre français du Centre national des Arts et il a tenu parole! Des Femmes est le premier des trois opus des tragédies de Sophocle que Wajdi Mouawad compte revisiter. Un cadeau de départ qu’il nous offre pour nous inviter à nous questionner sur la justice, la démocratie, la loi et le crime.
Des Femmes réunit trois tragédies de Sophocle en un seul et même spectacle et explore le dialogue qui peut naître entre elles. Ce dialogue entre raison et folie tente d’avancer sur le chemin étroit de la justice menacé par le ravin qui toujours le longe, celui de la vengeance. Si Les Trachiniennes mettent en scène l’aveuglement de l’amour qui conduit à la mort, Antigone pose la question de la possible réconciliation entre les ennemis et Électre nous laisse entrevoir un monde déserté par la justice laissant place à la vengeance séculaire.
La présentation Des Femmes au CNA et au TNM ne pourra se faire sans tenir compte des événements qui ont conduit, suite aux déclarations de certaines personnalités politiques engagées dans la campagne électorale actuelle, à l’application stricte de la règle de fermeture des frontières canadiennes opposée à l’un des artistes du spectacle. En ce sens, l’œuvre qui sera donnée à voir sur les scènes canadiennes fera radicalement sentir l’absence et témoignera du sentiment de solidarité des comédiens, concepteurs et techniciens engagés dans cette aventure artistique envers l’un des leurs.
S’EMBRASENT
27-28 avril 2012 à 20 h au Studio
14 ans et plus
Texte : Luc Tartar - Mise en scène : Éric Jean - Assistance à la mise en scène et régie : Stéphanie Raymond - Interprétation : Francesca Bárcenas, Christian Baril, Matthieu Girard, Talia Hallmona et Béatrice Picard - Scénographie : Magalie Amyot - Éclairages : Martin Sirois - Costumes : Stéphanie Cloutier - Environnement sonore : Olivier Gaudet Savard -Un spectacle du Théâtre Bluff.
Dans la cour d’école, Jonathan et Latifa s’embrassèrent. Un événement qui aurait pu être en soi banal, n’eût été de cette onde de choc qui se propagea autour d’eux comme une traînée de poudre. Les témoins de la scène, interloqués, n’en sortirent pas indemnes et tous furent éblouis par l’incandescente histoire des corps et des sens qui se jouait devant eux. Plus rien n’avait de sens, tout volait en éclats, plus aucune certitude ne tenait, seul comptait ce coup de foudre, ici et maintenant.
Par sa forme unique qui séduit et étonne, S’embrasent revisite de manière audacieuse le coup de foudre. Mêlant récits et témoignages, l’œuvre dévoile non seulement toute la force de la passion, mais aussi celle de l’attirance sexuelle. Marquant la première incursion de la grande dame du théâtre québécois Béatrice Picard dans le monde de la production pour adolescents, S’embrasent nous rappelle que le désir est possible... à tout âge!
NATHAN
2-3-4-5 mai 2012 à 20 h au Studio
En première canadienne
Texte et mise en scène : Emmanuel Schwartz - Interprétation : Étienne Pilon, Francis La Haye, Éric Robidoux, Ève Pressault, Monia Chokri, Marie-France Marcotte, Bernard Meney, Émile Gilbert, Mani Soleymanlou, Guillaume Tellier et deux comédiens à confirmer -
Dramaturgie : Alice Ronfard - Son : Nobody Nose (Francis La Haye et Emmanuel Schwartz) - Décors : Julie Measroch - Lumières et direction technique : Alex Pilon-Guay - Costumes : Frugzina Lanyi - Maquillages et coiffures : David Mikaël - Assistance à la régie : Alexandra Sutto - Direction de production : Maryse Beauchesne - Administration : Marianne Lamarre - Revizor : Sarah Berthiaume - Une création d’Abé Carré Cé Carré–Québec.
C’est l’histoire d’une histoire dans l’Histoire d’une famille ou plus précisément d’une lignée, celle des Bénédict d’Amérique, racontée par la plume incisive de son fantasmagorique héritier Nathan, généalogiste, apprenti prophète laïc. Le démiurge cherchait ainsi à exercer l’insensé sacerdoce qui consistait à transformer le chaos du monde en un merveilleux ordonnancement structuré, intelligible et irréfragable. Lorsque, dans son récit, réalité et fiction se confondaient pour assumer son hyperbolique dessein, la terre était balayée par des vents secs et tourbillonnants chargés des relents pestilentiels du viol, du meurtre, du sang, de l’inceste, des larmes, de la colonisation et de la surconsommation. Si l’on voulait une histoire simple, mieux eut fallu s’endormir et rêver d’une utopie. Ici, la violence du monde a broyé la jeunesse et l’a écrasée. Rien n’a été beau sinon la beauté elle-même. Dans cette histoire, les passions retenues ont provoqué des incendies anatomiques, et les paroles prononcées ont ouvert les portes de mise en abyme, révélant des tunnels sinueux à emprunter pour atteindre le sens des choses et le cœur des histoires personnelles.
- - - Moralité - - -
Il n’y a rien de moral.
Celui qui croit être dans le droit, dans le juste, dans l’implacable,
Se trompe, ment et saccage.
La peur de l’exclusion et la tristesse l’ont conditionné.
Face au reflet que projette le miroir de notre propre conscience,
Ne sommes-nous pas tous menteurs et fabulateurs?
Emmanuel Schwartz est un jeune auteur, metteur en scène, acteur et musicien. Les habitués du Théâtre français ont pu le découvrir notamment sous les traits de Wilfrid dans la pièce Littoral de Wajdi Mouawad. Il est également codirecteur artistique de la compagnie de création Abé Carré Cé Carré–Québec.
UNE LUNE ENTRE DEUX MAISONS
26 mai 2012 à 13 h 30 et le 27 mai 2012 à 13 h 30 et 15 h 30 au Studio
En première canadienne
De 3 à 6 ans
Texte : Suzanne Lebeau - Mise en scène : Marie-Eve Huot - Interprétation : Simon Labelle-Ouimet et Philomène Lévesque-Rainville -
Assistance à la mise en scène : Dominique Cuerrier - Scénographie : Patrice Charbonneau-Brunelle - Conception lumière : Thomas Godefroid - Conception sonore : Nicolas Letarte - Costumes : Cynthia Saint-Gelais - Direction de production et technique : Dominique Gagnon - Régie : Dominique Gagnon et Éric Gendron - Une nouvelle création de la compagnie du Théâtre le Carrousel.
Que tu sois très sérieux
Et toujours occupé
Ou que tu sois joyeux
Mais un peu isolé,
La nuit et le tonnerre,
L’inconnu, ses mystères,
Souvent te feront peur.
Accueille tes amis
Ouvre-leur ton cœur,
Le jour chassera la nuit,
Tu trouveras une part de bonheur.
Une lune entre deux maisons met en lumière une période déterminante dans l’évolution de l’enfant, celle de l’affirmation de soi. Durant cette étape de sa vie, l’enfant se définit par rapport au monde, à l’autre et à l’inconnu, et commence à se poser ses premières questions. Cette création sera le reflet de l’imaginaire d’une nouvelle génération d’artistes s’adressant à une nouvelle génération de spectateurs.
LE THÉÂTRE DANS TOUS SES ÉTATS
Il était une fois dix héros qui désiraient partir à la recherche de la toison d’or qu’est le Théâtre… LE CLUB DES ARGONAUTES DU THÉÂTRE FRANÇAIS!
Pour les y aider, l’équipe du Théâtre français du Centre national des Arts a voulu reconduire son projet de médiation culturelle.
Le Club des argonautes du Théâtre français a pour but de permettre à dix personnes néophytes en théâtre de cheminer à nos côtés pour découvrir et explorer les multiples facettes de l’art théâtral. Ce voyage initiatique et sensible mêle rencontres et discussions conviviales avec des intervenants du milieu, et les participants peuvent assister gratuitement à cinq spectacles phares de la saison 2011-2012 du Théâtre français. Notre volonté, et surtout notre souhait, est que ces dix personnes, à travers cette expérience privilégiée et intimiste, puissent acquérir les clés d’une autonomie artistique et culturelle basée non pas sur des compétences académiques, mais sur le développement d’une intelligence émotionnelle et d’une réflexion personnelle.
- - - CRITÈRES D’ADMISSIBILITÉ - - -
POUR DEVENIR UN ARGONAUTE DU THÉÂTRE FRANÇAIS
- avoir 18 ans et plus
- être néophyte en théâtre
- être entièrem