La compositrice finnoise Outi Tarkiainen décrit Midnight Sun Variations comme une œuvre pour orchestre qui :
« évoque la lumière des nuits d’été nordiques, quand le ciel septentrional au-dessus du cercle arctique reflète une palette chromatique tout en nuances qui, à l’approche de l’automne, s’estompe dans la pénombre alors que l’obscurité tombe petit à petit et que le soleil ne franchit plus la ligne d’horizon; quand la contrée européenne la plus sauvage et la plus préservée – habitée par la toundra et les forêts denses de conifères, dont Jean Sibelius a épaissi les mystères dans sa dernière œuvre d’envergure Tapiola (1926) – est baignée d’une clarté aux mille couleurs. »
Commandée par l’Orchestre du Centre national des Arts et l’Orchestre philharmonique de la BBC, alors sous la direction de John Storgårds, à qui l’œuvre a été dédiée, Midnight Sun Variations a été présentée en primeur lors des BBC Proms le 4 août 2019. Depuis, cette œuvre a été interprétée plus d’une dizaine de fois au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Finlande, en Allemagne et pour la première fois ce soir au Canada.
Outre les lumières arctiques changeantes lorsqu’on passe de l’été à l’automne, la compositrice mentionne une autre inspiration pour son travail :
« J’ai eu mon premier enfant une nuit où la dernière journée chaude d’été s’est effacée derrière une aube à la brume automnale. Midnight Sun Variations parle également de donner la vie, de ce moment où la femme se sépare de l’enfant qu’elle porte et redevient ce qu’elle était autrefois alors que l’automne recouvre la lumière. »
« L’œuvre commence par un rayon de soleil étincelant : l’orchestre surgit, ruisselant de lumière, et trace une ronde enjouée avant de revenir au commencement », décrit-elle. Une cascade de gammes dans les instruments à vent et à corde marque le début de chaque cycle (ou variation), sitôt suivie de diverses gestuelles musicales qui renvoient aux phénomènes naturels : des lueurs chatoyantes, le pépiement des oiseaux, le bruit du vent. Les solos solitaires des instruments à vent s’élèvent par-dessus l’orchestre, proclamant avec douceur la paix de la nuit estivale en réponse aux échos soupirants d’un cor. »
Alors, « un nouveau début émerge du côté des instruments à cordes : un accord plaqué avec une force primitive et farouche remplit tout l’espace de sa chaleur. » À ce moment de la partition, Outi Tarkiainen insère une citation de Robert Crottet sur les terres Lapones-Scoltes dans Forêts de la lune en 1949 : « …ce n’est pas notre faute, si dans ton pays, le rêve et la réalité sont si étroitement liés qu’on ne les différencie pas bien l’un de l’autre. » La compositrice poursuit : « C’est le point de départ d’un flux d’accords constamment repris qui finiront par enflammer l’orchestre, jusqu’à ce que les cordes ne s’échappent et ne s’élèvent vers des sommets pour transmettre ce qui est peut-être le message le plus important de tous. » Un point culminant au caractère sismique signale l’avènement du changement, de l’été à l’automne, la naissance d’un enfant. Graduellement, l’œuvre s’estompe en fragments mélodieux de la section des violons, sur une trame de fond à la fois sombre et scintillante.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
I. Allegro
II. Romanze
III. Rondo : Allegro assai
« Je dois vous le dire devant Dieu, et comme un honnête homme, votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse, en personne et de nom. » Selon Leopold Mozart dans une lettre qu’il adressait à sa fille Nannerl, ces mots élogieux venaient de nul autre que le grand compositeur autrichien Franz Joseph Haydn. Le 10 février 1785, dans le casino Mehlgrube à Vienne, il avait assisté à la première représentation de Mozart en tant que soliste pour Concerto pour piano en ré mineur. Haydn n’a pas été le seul à être captivé par cette œuvre : le jeune Beethoven en est devenu un interprète notoire. C’était d’ailleurs une des quelques pièces de Mozart qui ont continué à être jouées au XIXe siècle. Ce concerto figurait au répertoire de Felix Mendelssohn, mais aussi de Clara Schumann et Johannes Brahms. Encore aujourd’hui, cette œuvre est la coqueluche des pianistes et du public.
Le mode mineur du Concerto no 20 est une caractéristique singulière pour un concerto de Mozart (le Concerto no 24, K. 491 étant le seul autre en ce mode); caractéristique essentielle qui lui donne d’ailleurs tout son caractère tumultueux. Dans une atmosphère sombre, un drame musical intense surgit entre le soliste et l’orchestre. Le premier mouvement commence dans le mystère et l’agitation, bâti par des syncopes pulsatives chez les violons et les altos et des figures ascendantes impérieuses chez les violoncelles et les contrebasses. La tension gagne fermement en intensité jusqu’à emporter tout l’orchestre : un motif qui devient ensuite récurrent. Le piano solo entre alors sur un nouveau thème tirant sur la mélancolie et le vague à l’âme, qui est ensuite emporté dans le tourbillon de l’orchestre. Plus tard, le piano entonne un deuxième thème doux en mode majeur. Toutefois, le côté rassurant de la mélodie est vite dissipé par une recrudescence orchestrale. Dans la section du milieu, le premier thème du piano ainsi que les syncopes et figures des cordes dans l’ouverture sont revisités en alternance. S’ensuit alors une séquence de brillants passages au piano. Par la suite, piano et orchestre reprennent les éléments thématiques principaux sous forme d’entrelacs artistiques. Après la cadence du soliste, l’orchestre se lance dans un dernier éclair orageux qui décroît vers la fin du mouvement.
Romanze est une douce sérénade dont la mélodie est produite tour à tour par le piano et l’orchestre. Deux épisodes s’y alternent. Dans le premier, le piano s’étale calmement, comme une continuité du songeur aria opératique. En contraste, le second épisode en mode mineur est tout en anxiété nerveuse : de rapides triolets habitent les touches du piano solo et les instruments à vent entonnent des phrases expressives et des accords soutenus. La turbulence revient en finale, lancée par le piano à lui seul dans un thème provocant, suivi d’une réponse de l’orchestre animée d’une féroce intensité. Au fur et à mesure que le mouvement se déploie, ce conflit s’estompe graduellement, notamment sur l’air enjoué des instruments à vent. Écoutez comme cet air s’essaie au sérieux en mode mineur, mais comme, après la deuxième cadence du soliste, il émerge, plein de soleil et d’entrain, pour nous rassurer : tout est bien qui finit bien.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
I. Maestoso
II. Adagio : Sehr feierlich (très solennel)
III. Scherzo : Nicht schnell (sans précipitation)
IV. Finale : Bewegt, doch nicht zu schnell (animé, mais pas trop rapide)
Anton Bruckner a commencé la composition de Symphonie no 6 en septembre 1879. Y travaillant de manière périodique, il finit de l’écrire deux ans plus tard en septembre 1881. Les deuxième et troisième mouvements sont interprétés à Vienne en février 1883. C’est seulement en 1899 qu’une version très modifiée de la symphonie entière est présentée, sous la baguette de Gustav Mahler, toujours à Vienne. La première représentation de la partition originale se tient en 1901, à Stuttgart, sous la direction de Karl Pohlig.
L’étendue de la gamme dans les symphonies de Bruckner et la manière distincte dont elles se déploient posent souvent un problème de compréhension. Il est donc utile de mentionner certaines empreintes stylistiques pour guider l’oreille. D’abord, la progression de ces œuvres pourrait se rapporter à une large trame narrative semblable à un pieux pèlerinage, soit des obstacles spirituels à la rédemption triomphante, un concept que l’on doit sans doute à la nature dévote du compositeur catholique. Il utilise d’ailleurs entre autres la fréquence des modulations dans les harmonies pour rendre ce sens de progression : il ne reste jamais longtemps sur une clé et repousse ainsi le dénouement à la fin du mouvement ou de la symphonie. Le sentiment d’incertitude créé par ces transitions est souligné par les changements soudains dans les dynamiques et le caractère thématique. Ensuite, les éléments musicaux sont souvent présentés dans des sections qui ressemblent à des blocs juxtaposés à des épisodes délicats et pastoraux, assortis de murs de son monumentaux et granitiques. Ces derniers s’élèvent vers des sommets, où ils ne restent que rarement, excepté dans la culmination finale qui conclut habituellement l’œuvre. Tous ces aspects sont présents dans Symphonie no 6.
Des violons jouant des notes rythmiques et dynamiques donnent le ton pour le thème noble du premier mouvement, qui est d’abord interprété tranquillement par les violoncelles et les contrebasses, avant d’être clamé plus tard par les cuivres et les instruments à vent. Peu après, cette énergie vigoureuse se dissipe et laisse la place au second thème tout en douceur des violons. Sur un rythme de trois temps courts et un long, la mélodie prend des airs de valse. Dans la section centrale de développement, des arpèges en triolet accompagnent le premier thème dans une version lyrique et inversée. L’énergie s’intensifie petit à petit jusqu’à ce que les cuivres reprennent majestueusement le thème principal : tendez l’oreille pour ne pas rater le brusque virage du mi bémol majeur au la majeur, deux clés acoustiquement lointaines. Après une reprise du deuxième thème, la musique se renouvelle et fluctue en vagues montantes reprenant le thème principal, juste avant la flambée culminante des trompettes à la fin du mouvement.
Merveille d’orchestration et d’expression, l’Adagio est le cœur même de Symphonie no 6. Trois mélodies principales sont présentées tour à tour : la première, sérieuse et songeuse, est dans le registre riche et bas des violons; la deuxième, sincère et passionnée, s’ouvre sur un mouvement porté par les violoncelles, puis pris par les violons à une vitesse deux fois moins rapide; la troisième laisse s’exprimer des violons solennels. Ces mélodies gagnent en signification émotionnelle quand elles reviennent : dans le premier thème s’étend vers le moment le plus fort du mouvement, après lequel nous tombons dans l’opulence du troisième thème. L’Adagio se termine après la reprise du troisième thème sur une section finale empreinte de tendre nostalgie.
Le Scherzo est caractérisé par une énergie infatigable et des textures imprévisibles. Par moment, l’orchestre s’emballe soudainement à grand renfort de cuivres. Ce trio contrastant a une qualité pastorale : les trois cors semblent rappeler la chasse et trouver écho dans la chaleur des instruments à cordes et le côté bucolique des instruments à vent.
Dans la finale, toute impression de cohérence structurelle et émotionnelle est mise à l’épreuve par des changements abrupts dans les éléments thématiques contrastés, peut-être une manifestation musicale des obstacles spirituels. La finale commence par des phrases anxieuses chez les violons, propulsées par une ligne de basse descendante en cordes pincées sur un trémolo des altos. Après ce bouillonnement initial, les cuivres entonnent un motif menaçant et descendant, puis une fanfare, qui évoque un bref triomphe. Le deuxième thème s’ensuit, charmant, introduit par un contrepoint dans les cordes. Plus tard, quelques éclaircies de paix et de calme subsistent alors que les cuivres essaient de renforcer la menace. Emporté par l’orchestre dans toute sa majesté, un passage laisse entrevoir une résolution qui n’aboutit pas. Tout s’arrête et reprend, et ainsi de suite : le deuxième thème est repris, puis, petit à petit, les premières phrases. Finalement, après un développement du motif descendant, les trombones terminent la symphonie par une version glorieuse du thème d’ouverture du premier mouvement.
Notes de programme rédigées par Hannah Chan-Hartley, Ph. D.
Premier chef invité de l’Orchestre du Centre national des Arts à Ottawa et premier chef de l’Orchestre philharmonique de la BBC, John Storgårds mène de front une carrière de chef d’orchestre et de violoniste virtuose, et est renommé pour ses programmes innovants. Il assure également depuis 25 ans la direction artistique de l’Orchestre de chambre de Laponie (OCL), renommé partout dans le monde pour ses prestations audacieuses et ses enregistrements primés.
Sur la scène internationale, Storgårds se produit régulièrement avec l’Orchestre du Gewanhaus de Leipzig, les orchestres philharmoniques de Munich et de Radio France, la Staatskapelle de Dresde, l’Orchestre symphonique de la WDR de Cologne, le London Philharmonic, l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne de même que les principaux orchestres scandinaves, y compris l’Orchestre philharmonique d’Helsinki, dont il a été chef attitré de 2008 à 2015. En Amérique du Nord, il est fréquemment invité des orchestres symphoniques de Boston et Chicago, des orchestres de Toronto, Montréal, Saint-Louis, Cincinnati, Detroit et Dallas, du National Symphony de Washington DC ainsi que de l’Orchestre de Cleveland et du New York Philharmonic.
La discographie primée du maestro comporte des enregistrements d’œuvres de Schumann, Mozart, Beethoven et Haydn, mais aussi des raretés de Holmboe et Vask, où on peut l’entendre comme soliste au violon. Avec le BBC Philharmonic, il a gravé sous étiquette Chandos l’intégrale des symphonies de Nielsen (2015) et de Sibelius (2014). Parmi ses enregistrements les plus récents, on trouve celui, encensé par la critique, de la Dixième symphonie de Mahler avec l’Orchestre de chambre de Laponie, paru chez BIS, une symphonie achevée et arrangée pour cet ensemble par Michelle Castelletti. Il y a également l’enregistrement de la Symphonie no 11, « L’année 1905 », de Shostakovich avec l’Orchestre philharmonique de la BBC, qui fait partie d’une collection de symphonies du compositeur enregistrées chez Chandos. Parmi d’autres enregistrements, signalons divers albums d’œuvres de Nørgård, George Antheil, Korngold, Aho et Rautavaara (cité pour un GRAMMY et lauréat du prix Gramophone en 2012).
Lauréat de la médaille d’argent et du prix Krystian Zimerman lors du Concours International de Piano Frédéric-Chopin à Varsovie en 2015, le pianiste Charles Richard-Hamelin se démarque aujourd’hui comme l’un des plus importants de sa génération. Il s’est aussi fait remarquer à l’échelle internationale en 2014 en recevant le deuxième prix au Concours Musical International de Montréal ainsi que le troisième prix au Seoul International Music Competition. Charles Richard-Hamelin a été récipiendaire de l’Ordre des Arts et des Lettres du Québec et du prestigieux Career Development Award offert par le Women’s Musical Club of Toronto.
Il a été l’invité de plusieurs grands festivals tels La Roque d’Anthéron en France, le Festival du Printemps de Prague, le Festival Chopin et son Europe à Varsovie et le Festival George Enescu à Bucarest. En tant que soliste, il a pu se faire entendre avec une cinquantaine d’ensembles dont les principaux orchestres symphoniques canadiens (Montréal, Toronto, CNA, Métropolitain, Québec, Vancouver, Edmonton, Calgary...) ainsi qu’avec l’Orchestre Philharmonique de Varsovie, le Tokyo Metropolitan Symphony Orchestra, l’Orchestre Symphonique de Singapour, le Korean Symphony Orchestra, l’OFUNAM (Mexique), les Violons du Roy et I Musici de Montréal. Il a collaboré avec des chefs de grande renommée comme Kent Nagano, Rafael Payare, Bernard Labadie, Antoni Wit, Vasily Petrenko, Jacek Kaspszyk, Aziz Shokhakimov, Peter Oundjian, Jacques Lacombe, Fabien Gabel, Carlo Rizzi, Alexander Prior, Giancarlo Guerrero, Christoph Campestrini, Lan Shui et Jean-Marie Zeitouni. Charles Richard-Hamelin est également actif comme chambriste au Canada et à l’étranger. À ce titre, il s’est produit en concert avec, entre autres, Andrew Wan, James Ehnes, Marie-Nicole Lemieux, Myriam Leblanc, le Quatuor Dover, le Nouveau Quatuor Orford, le Quatuor Apollon Musagète et le Quatuor Meccore. Diplômé de l’Université McGill, de la Yale School of Music et du Conservatoire de Musique de Montréal, il a étudié auprès de Paul Surdulescu, Sara Laimon, Boris Berman, André Laplante et Jean Saulnier. Il a été également pianiste au sein du Trio Hochelaga entre 2013 et 2015.
Récipiendaire de plusieurs Prix Opus et Prix Félix, Charles Richard-Hamelin enregistre depuis 2015 exclusivement sous l’étiquette Analekta. Sa discographie comprend plusieurs disques en solo, une intégrale des dix sonates pour violon et piano de Beethoven avec Andrew Wan et deux projets avec orchestre (concertos de Chopin avec l’OSM – Nagano et concertos de Mozart nos 22 et 24 avec Les Violons du Roy – Cohen). Ses albums ont reçu de nombreuses critiques élogieuses ici (Le Devoir, La Presse, The WholeNote) comme à l’international (Gramophone, Diapason, Télérama, BBC Music Magazine, Crescendo).
(Née en 1985)
Outi Tarkiainen est née à Rovaniemi en Laponie finlandaise, un lieu qui s’est révélé une source inépuisable d’inspiration pour elle. Outi a longtemps été attirée par la force expressive de la voix humaine, mais a aussi écrit, outre des œuvres pour voix, des œuvres pour chambre, pour instruments solos et pour orchestre et soliste. « Je vois la musique comme une force de la nature qui peut imprégner une personne et même changer des destinées entières. »
Elle a reçu des commandes d’orchestres comme l’Orchestre symphonique de San Francisco, l’Orchestre symphonique de la BBC, l’Orchestre philharmonique de la BBC, le Royal Stockholm Philharmonic et l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise. Sa musique a d’ailleurs été interprétée par les Orchestres de Saint-Louis, Detroit, Houston et bien d’autres. Ses premières œuvres avec des orchestres de jazz ont donné naissance à Into the Woodland Silence (2013), qui combine le mysticisme naturel de la compositrice aux textures singulières typiques des formations orchestrales de jazz. Parmi les œuvres notoires d’Outi figurent un cycle de mélodies d’orchestre comportant des textes de poètes sámi The Earth, Spring’s Daughter (2015), le concerto pour saxophone Saivo (2016, sélectionné pour le prix musical du conseil nordique) et Midnight Sun Variations, qui a été présenté pour la toute première fois aux BBC Proms en 2019 (sélectionné pour le prix de composition musicale de la Fondation Prince Pierre de Monaco). Son premier opéra intégral, A Room of One’s Own (2021), est une commande du Théâtre Hagen en Allemagne – qui en a également assuré la première représentation.
Outi a étudié la composition à la Sibelius Academy d’Helsinki, à l’École Guildhall de Londres et à l’Université de Miami. Elle a été compositrice résidente du Festival de Musique Classique d’Uzerche en France et cometteure en scène artistique du Silence Festival en Laponie.
Rédigé par Andrew Mellor
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756–1791)
Nous devons au compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart une abondante production dans pratiquement tous les genres musicaux de son temps. Il a écrit des opéras, des concertos, des symphonies (et d’autres types de pièces instrumentales), des quatuors à cordes et autres œuvres pour ensembles de chambre constitués de différentes combinaisons d’instruments, de la musique vocale sacrée et profane, de la musique de danse, et des pièces solistes pour instruments à clavier. Bon nombre de ses œuvres les plus importantes sont encore fréquemment jouées, de nos jours, dans les salles d’opéra et de concert. La beauté des mélodies, l’élégance de l’architecture et de la forme, et la richesse des textures et des harmonies, combinées à une approche du discours fortement influencée par l’opéra italien, caractérisent son style de maturité.
Mozart naît à Salzbourg le 27 janvier 1756. Son père, Leopold, violoniste et compositeur, reconnaît très tôt les talents musicaux de son fils, et se consacre dès lors à son éducation (de même qu’à celle de Nannerl, la sœur de Wolfgang), dans laquelle la musique occupe une grande place. Au cours des dix années suivantes, Leopold emmène ses deux enfants dans de longues tournées à travers l’Europe, au cours desquelles le jeune Mozart se produit (y compris dans ses propres compositions) au clavecin et au violon, tant dans les riches demeures de l’aristocratie qu’à la faveur de concerts publics. Après avoir assumé pendant trois ans le rôle de konzertmeister (violon solo) « honoraire » à la cour de Salzbourg, Mozart acquiert le statut d’employé rémunéré en 1772. À ce poste, il remplit d’abord ses fonctions avec ardeur, produisant de la musique aussi bien pour l’église que pour la cour; avec le temps, toutefois, son enthousiasme pour ce dernier rôle s’effrite en raison des contraintes que lui impose son employeur, l’archevêque Hieronymus Colloredo, en limitant l’exécution de pièces instrumentales. Sans se laisser démonter, Mozart n’en continue pas moins de composer de la musique profane, instrumentale et vocale, pour différents mécènes. En 1777, il demande à Colloredo de le relever de ses fonctions, mais ce dernier le met plutôt à pied. Il reviendra néanmoins en 1779 comme organiste de la cour, après avoir tenté en vain de décrocher un poste ailleurs.
En juin 1781, alors qu’il se trouve à Vienne à la demande de Colloredo, Mozart voit finalement exaucé son vœu d’être libéré du service de l’archevêque. Il amorce dans la capitale autrichienne une carrière de professeur, claviériste et compositeur indépendant. En août 1782, il épouse Constanze Weber; le couple aura six enfants, dont quatre mourront toutefois en bas âge. De 1784 à 1788, il vit la période la plus féconde et fructueuse de son existence, alors qu’il dirige lui-même des concerts, devient un claviériste très recherché pour les concerts publics et privés, et crée quelques-unes de ses œuvres les plus remarquables (dont douze concertos pour piano, six quatuors à cordes dédiés à Haydn, les opéras Le nozze di Figaro et Don Giovanni, et ses trois dernières symphonies). Sa musique est alors largement diffusée et jouée. En dépit de ces succès, Mozart connaîtra toutefois, par la suite, de graves difficultés financières, dues en partie au coût du maintien de son statut social dans la société viennoise. Dans les dernières années de sa courte existence, il achèvera, entre autres, son Quintette avec clarinette et ses opéras Die Zauberflöte et La clemenza di Tito. Mozart travaille à l’écriture d’un Requiem qui lui a été secrètement commandé par le comte Walsegg-Stuppach quand il succombe à la maladie, à Vienne, le 5 décembre 1791, laissant cet ultime chef-d’œuvre inachevé.
par Hannah Chan-Hartley (traduit de l’anglais)
Anton Bruckner
(1824–1896)
Le musicien autrichien Anton Bruckner était un compositeur, enseignant et organiste virtuose mondialement connu. Son répertoire de composition est très vaste : des œuvres pour orgue, piano et ensemble de chambre (y compris pour quintettes à cordes), mais aussi des œuvres importantes pour voix et instruments, des œuvres chorales autant sacrées que profanes et neuf symphonies qui, avec ses œuvres sacrées, sont ses créations les plus connues aujourd’hui. Ses symphonies renferment les traditions formelles de l’ère classique à la Ludwig van Beethoven et Franz Schubert, tout en penchant pour l’innovation et pour les techniques d’harmonie et d’orchestration de Richard Wagner, l’une de ses idoles. Sa musique tout entière est également façonnée par la ferveur de sa foi catholique.
Né à Ansfelden, près de Linz, le 4 septembre 1824, Bruckner participe aux activités musicales de son village dès son plus jeune âge. Ses parents l’envoient chez son cousin Johann Baptist Weiss pour étudier le violon, le piano et la composition. Après la mort de son père en 1837, il devient choriste dans l’abbaye augustinienne de Saint-Florian. Pendant trois ans, en plus du chant et de son enseignement formel, il étudie le violon et l’orgue et joue du piano lors des concerts de chambre de l’abbaye. À partir de 1841, il enseigne dans différents villages. En 1845, il revient à Saint-Florian, où il reste pendant une décennie en tant que maître d’école assistant et enseignant de chant. En 1850, il devient provisoirement l’organiste du monastère. Malgré cette vie bien occupée, il trouve le temps de composer. À cette époque, il crée surtout des œuvres chorales et des cantates profanes.
En 1855, Bruckner devient l’organiste Dom-und-Stadtpfarrkirchen à Linz; il se lance également avec une assiduité étonnante dans une étude rigoureuse des harmonies et des contrepoints auprès du théoricien viennois Simon Sechter, jusqu’en 1861. Pendant toute cette période, il s’abstient de composer. De 1861 à 1863, il étudie la forme et l’orchestration avec Otto Kitzler, qui lui fait découvrir les drames musicaux de Wagner. Il termine par la suite plusieurs de ses œuvres importantes, dont la Symphonie no 1, qu’il achève en 1866.
Bruckner s’installe à Vienne en 1868 pour enseigner au conservatoire de la ville, où il restera jusqu’à sa retraite en 1891. Il a également travaillé comme organiste à la Hofkapelle et a acquis une réputation internationale en tant que virtuose, faisant des tournées de Nancy à Paris en 1869, puis à Londres en 1871. En tant que compositeur, il se concentre sur l’écriture de symphonies et termine les numéros 2 à 5 entre 1871 et 1876. La première de sa Symphonie no 3 (dédiée à Wagner) est un désastre : contrecoup d’un débat politico-musical du côté du public et des établissements viennois conservateurs qui qualifient son œuvre de « décadente » du fait de son influence wagnérienne. Bruckner entreprend alors de réviser ses partitions. Toutefois, vers le milieu des années 1880, Bruckner trouve du soutien pour sa création du côté des jeunes compositeurs et musiciens issus des groupes comme du côté du Cercle viennois Richard Wagner, dont Gustav Mahler fait partie. Les représentations de sa Symphonie no 7, mais également de sa Symphonie no 3 (dont celle au Metropolitan Opera de New York) assoient sa réputation de compositeur. Souffrant d’une santé précaire vers la fin de sa vie, Bruckner s’éteint le 11 octobre 1896, alors qu’il travaillait sur la finale de sa Symphonie no 9.
Rédigé par Hannah Chan-Hartley
PREMIERS VIOLONS
Yosuke Kawasaki (violon solo)
Jessica Linnebach (violon solo associée)
Noémi Racine Gaudreault (assistante violon solo)
Elaine Klimasko**
Marjolaine Lambert
Jeremy Mastrangelo
Manuela Milani
Frédéric Moisan
Martine Dubé*
Annie Guénette*
Soo Gyeong Lee*
Erica Miller*
Sarah Williams*
SECONDS VIOLONS
Mintje van Lier (solo)
Winston Webber (assistant solo)
Mark Friedman
Carissa Klopoushak
Leah Roseman
Edvard Skerjanc**
Karoly Sziladi
Emily Westell
Andréa Armijo-Fortin*
Renée London*
Sara Mastrangelo*
Heather Schnarr*
ALTOS
Jethro Marks (solo)
David Marks (solo associé)
David Goldblatt (assistant solo)
Paul Casey
Ren Martin-Doike
David Thies-Thompson**
Kelvin Enns*
Sonya Probst*
VIOLONCELLES
Rachel Mercer (principal)
Julia MacLaine (assistant principal)
Timothy McCoy
Marc-André Riberdy
Leah Wyber
Desiree Abbey*
Karen Kang*
CONTREBASSES
Joseph Phillips (solo invite)*
Hilda Cowie (assistante solo par intérim)
Marjolaine Fournier
Vincent Gendron
Paul Mach*
FLÛTES
Joanna G’froerer (solo)
Stephanie Morin
Kaili Maimets*
HAUTBOIS
Charles Hamann (solo)**
Anna Petersen
Susan Butler*
Melissa Scott*
COR ANGLAIS
Anna Petersen
CLARINETTES
Kimball Sykes (solo)
Sean Rice
Shauna Barker*
BASSONS
Christopher Millard (solo)
Vincent Parizeau
Joelle Amar*
CORS
Lawrence Vine (solo)
Julie Fauteux (solo associée)
Elizabeth Simpson
Lauren Anker
Louis-Pierre Bergeron
Olivier Brisson*
TROMPETTES
Karen Donnelly (solo)
Steven van Gulik
Michael Fedyshyn*
Larry Larson*
TROMBONES
Donald Renshaw (solo)
Colin Traquair
TROMBONE BASSE
Douglas Burden
TUBA
Chris Lee (solo)
TIMBALES
Feza Zweifel (solo)
PERCUSSIONS
Jonathan Wade
Tim Francom*
Louis Pino*
HARPE
Angela Schwarzkopf*
CLAVIER
Frédéric Lacroix*
MUSICOTHÉCAIRE PRINCIPALE
Nancy Elbeck
MUSICOTHÉCAIRE ADJOINT
Corey Rempel
CHEF DU PERSONNEL
Meiko Lydall
CHEF ADJOINTE DU PERSONNEL
Laurie Shannon
*Musiciens surnuméraires
** En congé
Les membres de l’Orchestre sans fonction attitrée sont cités en ordre alphabétique