Concert précédant la tournée européenne

2019-05-08 19:00 2019-05-08 21:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Shelley et Brahms

https://nac-cna.ca/fr/event/18734

Ce spectacle revêt en outre une signification particulière, puisqu’il s’agit du dernier concert précédant le départ d’Alexander Shelley et de l’Orchestre à destination de l’Europe pour la tournée en l’honneur du 50e anniversaire du CNA! Vous aurez la chance de découvrir la riche histoire des tournées de l’Orchestre et d’obtenir un aperçu de la tournée qui approche, tant...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
mer 8 mai 2019

≈ 90 minutes · Sans entracte

Nos programmes sont passés au numérique.

Balayez le code QR à l’entrée de la salle pour lire les notes de programme avant le début du spectacle.

Dernière mise à jour: 24 avril 2019

Réflexion

Dans quelques jours, nous nous envolerons pour l’Europe; notre tournée nous mènera dans de vibrants carrefours culturels, soit Londres, Paris, Utrecht, Copenhague Stockholm et Göteborg. Je suis fier de pouvoir mettre en valeur tout le talent et la polyvalence de nos artistes canadiens grâce à nos prestations. Nous interpréterons ainsi Réflexions sur la vie, dédié au parcours d’Alice Munro, d’Amanda Todd, de Roberta Bondar et de Rita Joe, dans son ensemble, ainsi que des œuvres de Sokolović et de Vivier. De talentueux solistes canadiens – James Ehnes, Jan Lisiecki, Erin Wall et David DQ Lee – tiendront la vedette. Nous allons aussi établir des ponts avec diverses communautés, des écoles de musique et des écoles secondaires.

Je suis ravi de faire connaître nos extraordinaires musiciens à de nouveaux auditoires sur le continent européen. Je suis certain que leur savoir-faire et leur dévouement à une interprétation de qualité, comme on le voit sur nos scènes si souvent, sauront inspirer ceux qui viendront les entendre. Ce soir, je vous invite à vous laisser bercer par le brio de notre orchestre alors que nous vous proposons deux œuvres au programme de la tournée : la symphonie dite « Du Nouveau Monde » de Dvořák et la Symphonie no 2 de Brahms. Bravo à nos musiciens et que la tournée commence! 

L’Orchestre du CNA a interprété la Symphonie no 2 de Brahms pour la première fois en 1978, avec Mario Bernardi au pupitre. Sa plus récente prestation a été effectuée en 2018 sous la baguette d’Alexander Shelley.

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Zdenek Macal dirigeait l’Orchestre du CNA lors de sa première prestation de la Symphonie no 9, dite « du Nouveau Monde », de Dvořák, livrée en 1980. Plus récemment, l’ensemble a joué cette œuvre en 2017, sous la direction d’Alexander Shelley, à la Salle Southam et dans le cadre de la Tournée Canada 150.

Répertoire

JOHANNES BRAHMS

Symphonie no 2 en ré majeur, op. 73

Hambourg, 7 mai 1833
Vienne, 3 avril 1897

Après l’austère majesté de la Symphonie no 1, l’idyllique et pastorale Symphonie no 2, avec sa profusion de mélodies faciles à chanter, exerça une grande séduction sur le public. Si Brahms avait durement travaillé pendant 20 ans pour écrire sa première symphonie, Brahms composa la deuxième en l’espace de trois mois au cours de l’été 1877. Le lyrisme chaleureux et détendu de l’œuvre, le charme des nombreuses mélodies qui la composent et son caractère résolument optimiste sont tous attribuables, dans une certaine mesure, au cadre enchanteur des paysages du sud de l’Autriche. En raison de son caractère pastoral, beaucoup d’auditeurs sont naturellement portés à faire un rapprochement entre cette œuvre et la Symphonie no 6 de Beethoven qui suivait, elle aussi, une symphonie héroïque, sévère et sombre en do mineur. La première de la Symphonie no 2 fut donnée par l’Orchestre philharmonique de Vienne, sous la direction de Hans Richter, le 30 décembre 1877.

Les Viennois adoptèrent aussitôt cette symphonie, mais elle eut beaucoup plus de difficulté à s’imposer ailleurs. On sourit aujourd’hui quand on lit qu’à Leipzig, par exemple, où elle fut créée en 1880, un critique estima qu’elle « ne brillait pas particulièrement par son invention ». À Boston (1882), The Post la qualifia de « glaciale », et The Evening Traveller proclama que « le sens du beau » faisait défaut à cette symphonie, tandis que le New York Post (1887) réclama une reprise de la Symphonie « Dramatique » d’Anton Rubinstein pour remplacer la musique « archaïque » de Brahms. Voilà la perspicacité des critiques!

Dès les premières notes, on est immédiatement plongé dans un climat doux et apaisant. Les deux premières mesures contiennent en germe les motifs du mouvement tout entier et de la plupart des mouvements qui suivent. Le motif conducteur de trois notes joué par les violoncelles et les basses, ainsi que l’arpège produit ensuite par les cors, sont repris inlassablement sous de nombreuses formes – au ralenti, en accéléré, à l’envers, fondus dans la masse sonore ou mis résolument en évidence. Le second thème est l’un des plus sublimes de Brahms, entonné par les altos et les violoncelles comme seuls ces instruments peuvent le faire.

Le deuxième mouvement est d’une inspiration plus sombre et plus méditative. La construction est essentiellement de forme A-B-A, avec une section centrale plus agitée en si mineur. Ces deux lignes musicales sont organiquement incorporées à la texture du mouvement. Tout au long de celui-ci, l’attention de l’auditeur est constamment attirée tant par la densité des textures sonores que par les thèmes proprement dits.

La symphonie retrouve son atmosphère douce et détendue au troisième mouvement, où Brahms nous propose, non pas un scherzo, comme l’aurait fait Beethoven, mais plutôt un genre d’intermezzo lyrique qui évoque irrésistiblement les gracieux menuets du XVIIIe siècle. Les forces sont réduites presque aux dimensions d’un orchestre de chambre, et les bois sont mis en évidence à maintes reprises. La section principale est interrompue par deux trios qui présentent chacun une variation métrique de la mélodie jouée par le hautbois dans l’introduction. Ce mouvement plut tellement au public qu’il fut bissé lors de sa création.

Empreint de franchise et d’optimisme, le finale dérive en grande partie des idées mélodiques du premier mouvement, mais Brahms, comme à son habitude, déguise ce matériau sonore avec tant d’habileté qu’on le remarque à peine. Steven Ledbetter, rédacteur des notes de programme de l’Orchestre symphonique de Boston, écrit à ce propos : « Le miracle de cette symphonie reste le fait qu’elle rende un son si agréable et limpide tout en se révélant d’une forme si complexe – un cas patent d’art tellement abouti qu’on n’en voit plus les ficelles. » La symphonie s’achève sur des passages exaltants pour les trombonistes et une conclusion en  majeur, à la fois éclatante et joyeuse.

— Traduit d’après Robert Markow

Artistes

  • chef d'orchestre Alexander Shelley
  • réalisateur Ian Cameron
  • régisseuse Tobi Hunt McCoy