avec l’Orchestre du CNA

2020-11-07 20:00 2020-11-07 21:30 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : Cœur-à-cœur musical

https://nac-cna.ca/fr/event/27460

CNA en direct

Date de diffusion originale : samedi 7 novembre 2020 Ce concert met en lumière des contrastes sonores, culturels et émotionnels, de même que la virtuosité musicale à son état pur. Vous entendrez des œuvres écrites entre 1957 et 2018 par des compositeurs canadiens, britanniques et américains. Grâce à ses couches de textures, de couleurs et de cultures, Coincident Dances de la compositrice américaine Jessie...

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Salle Southam ,1 rue Elgin,Ottawa,Canada
sam 7 novembre 2020
Diffusion en direct

≈ 90 minutes · Sans entracte

Nos programmes sont passés au numérique.

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Répertoire

JESSIE MONTGOMERY

Coincident Dances pour orchestre

La célèbre compositrice américaine Jessie Montgomery (née en 1981) est également violoniste et éducatrice. Elle est lauréate du prix Leonard Bernstein de la Fondation de l’ASCAP et de la médaille d’excellence Sphinx. Ses œuvres sont fréquemment interprétées dans le monde entier par des solistes et des ensembles de premier plan. Depuis 1999, elle est affiliée à la Sphinx Organization, qui soutient les jeunes cordistes d’origines afro-américaine et latinx, et elle œuvre comme compositrice en résidence pour les Sphinx Virtuosi, l’ensemble de tournée professionnel phare de l’organisation. Membre fondatrice de PUBLIQuartet et ancienne membre du Catalyst Quartet, elle est diplômée de la Juilliard School et de l’Université de New York et est actuellement doctorante en composition musicale à l’Université de Princeton. Elle enseigne le violon et la composition à The New School. En mai 2021, elle a entamé son mandat de trois ans en tant que compositrice en résidence Mead auprès de l’Orchestre symphonique de Chicago. 

Selon sa biographie, sa musique, qui comprend des pièces pour instrument seul, de chambre, vocales et orchestrales, « allie la musique classique occidentale à des éléments de musique vernaculaire, d’improvisation, de poésie et de conscience sociale, ce qui fait d’elle une interprète pénétrante de la sonorité et de l’expérience américaines du XXIe siècle. » Le Washington Post a qualifié ses œuvres de « turbulentes, follement colorées et explosant de vie » – des mots qui, en fait, décrivent parfaitement sa pièce orchestrale Coincident Dances. Fruit d’une commande de l’ensemble Chicago Sinfonietta en 2017, il s’agit d’une vibrante fête de rue sonore qui, dans les mots de la compositrice, « est inspirée par les sons trouvés dans les différentes cultures de New York, capturant l’énergie frénétique et la palette auditive multiculturelle que l’on peut entendre même lors d’une courte promenade dans un quartier de la ville de New York. »

Débutant par un solo rhapsodique de contrebasse, l’œuvre franchit ensuite plusieurs univers sonores différents, fusionnant des musiques aussi variées que le consort anglais, la samba, la musique de danse mbira du Ghana, le chant et la techno. « La raison pour laquelle j’ai choisi ces styles », explique-t-elle, « a pour origine, dans certains cas, l’expérience vécue d’avoir entendu fortuitement deux musiques jouées en simultané, ce qui se produit la plupart des jours de la semaine au fil de mes déambulations dans les rues de New York, ou encore la fois où j’ai entendu du jazz latin qui émanait d’une voiture garée alors que du rhythm and blues jouait dans mes écouteurs. Certaines de ces combinaisons sont des expériences pures et simples. L’orchestre joue ainsi le rôle d’un DJ sur une piste de danse multiculturelle. » 

HENRI TOMASI

Concerto pour trombone et orchestre (Hillary Simms, trombone)

HANNAH KENDALL

Verdala (première canadienne)

Marjan Mozetich

Affairs of the Heart (Duncan McDougall, violon)

VIOLET ARCHER

Sinfonietta

I. Andantino ma energico
II. Larghetto piacevole
III. Allegro molto con brio

La compositrice canadienne Violet Archer avait une prédilection pour la musique orchestrale. Bien qu'elle ait reçu une formation de pianiste et d’organiste, elle a œuvré pendant près de huit ans (1940-1947) comme percussionniste au sein de l’Orchestre symphonique des femmes de Montréal, jouant de tous les instruments à percussion, à l’exception des timbales. Elle attribuait à cette expérience son amour et sa compréhension de l’écriture pour orchestre. « Appartenir à cet ensemble m’a permis d’apprendre à connaître le son de l’orchestre ‘de l’intérieur’ », expliquait-elle dans un essai autobiographique. « Cela m'a également fait prendre conscience de l'importance de la valeur dynamique des instruments à percussion dans le tissu orchestral. »  

Sa Sinfonietta de 1968, qui lui avait été commandée par l’Orchestre symphonique de Saskatoon, offre un bel exemple de son style et de son art caractéristique de l’écriture pour grand ensemble instrumental. Dans chacun de ses trois mouvements, des groupes d’instruments se voient attribuer divers motifs mélodiques qu’ils présentent, développent et recombinent en dialogue les uns avec les autres. La trame étant relativement dépouillée plutôt que dense, les timbres distinctifs des instruments – ainsi que l’art consommé des musiciens et des musiciennes de l'orchestre – sont mis en lumière.  

L'énergique premier mouvement présente un aspect grandiose, cérémoniel, avec ses fanfares de trompettes et les roulements de la caisse claire. Il progresse tout d’abord en mettant individuellement en valeur, tour à tour, trois sections principales de l'orchestre et leurs motifs respectifs – les cordes, puis les bois qui dialoguent et, plus tard, les cuivres qui émettent des énoncés audacieux. Dans l’intervalle, on trouve des épisodes de contrepoint ludique. À mesure que les motifs se déploient, les sections se combinent progressivement, augmentant l'intensité et le volume du son pour culminer dans un cri final endiablé.  

Le deuxième mouvement est une tendre sérénade, avec une mélodie lyrique dont les phrases se transmettent d’un instrument à l’autre. Les tintements cristallins du triangle évoquent une atmosphère nocturne et onirique. Dans la section médiane, les cordes introduisent un motif envoûtant, semblable à un chant, qu’elles portent à un sommet passionné. Ensuite, la sérénade revient, le triangle prenant de plus en plus de place avant de s’éteindre avec la flûte à la fin.   

Enjoué et ponctué de touches humoristiques, la finale comporte un air sautillant, un motif excentrique de notes alternées, et une phrase majestueuse de notes soutenues répétées sur un trémolo vigoureux. Un point culminant quelque peu angoissant est atteint et freine l’orchestre dans son élan, pour céder la place à une cadence de clarinette solo. Cependant, les violons ne tardent pas à interrompre la rhapsodie de la clarinette en reprenant l’air fugace du début, aboutissant à une audacieuse conclusion sur le motif des notes alternées.  

Artistes

  • trombone Hillary Simms
  • compositrice Jessie Montgomery
  • compositeur Henri Tomasi
  • compositrice Hannah Kendall
  • compositeur Marjan Mozetich
  • violon Duncan McDougall
  • compositrice Violet Archer
  • Avec Orchestre du Centre national des Arts
  • chef d'orchestre Alexander Shelley