2019-05-24 18:00 2019-05-24 20:00 60 Canada/Eastern 🎟 CNA : L’Orchestre du CNA du Canada à Stockholm

https://nac-cna.ca/fr/event/20005

L’Orchestre du Centre national des Arts, sous la direction d’Alexander Shelley, poursuit la tournée européenne célébrant son 50e anniversaire en Suède. L’entrée en poste de Shelley au CNA a été remarquée : le magazine MacLean’s a écrit que, grâce à Shelley, l’Orchestre est devenu, « presque du jour au lendemain […] l’une des formations les plus...

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Konserthuset ,Stockholm,Sweden
ven 24 mai 2019
Konserthuset Stockholm Sweden

Répertoire

CLAUDE VIVIER

Lonely Child

Montréal, 14 avril 1948
Paris, 7 mars 1983

Quand il a été assassiné dans son appartement parisien à 34 ans, le Québécois Claude Vivier était déjà largement reconnu comme l’un des plus brillants compositeurs que le Canada ait produits. Depuis, sa renommée a atteint des proportions quasi mythiques, et sa musique continue d’être jouée avec une régularité plutôt rare pour un compositeur contemporain. À la suite de l’annonce de la mort de Vivier, le critique et musicologue Harry Halbreich écrivit dans Harmonie-Panorama Musique : « Sa musique ne ressemble vraiment à aucune autre, et se situe tout à fait en marge de tous les courants. D’une expression directe et bouleversante, sa musique ne désorientait que les cœurs secs, incapables de classer ce marginal de génie. Claude Vivier avait trouvé ce que tant d’autres cherchaient et cherchent : le secret d’une véritable nouvelle simplicité. »

Claude Vivier a étudié la musique à Montréal, en Hollande, en France et en Allemagne. Épris des cultures asiatiques, il a effectué un séjour prolongé à Bali qui a profondément influencé sa musique. Une fascination pour le plain-chant, reliquat de ses racines catholiques, et les thèmes récurrents de la mort et de l’immortalité colorent aussi sa musique. Au moment de sa mort, Vivier travaillait à une œuvre chorale intitulée Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele? (« Crois-tu en l’immortalité de l’âme? »). Dans la préface qu’il a écrite pour la publication de la partition de Lonely Child, Jaco Mijnheer note : « La musique de Claude Vivier est une image réfléchie de sa vie intime. […] D’une manière implicite ou explicite, l’ignorance de ses origines, la recherche de sa mère, sa vocation religieuse, son homosexualité et même sa mort prématurée lui ont inspiré les thèmes de ses compositions. Les quarante-neuf œuvres qu’il a composées pendant sa courte carrière sont la production impressionnante d’un être passionné autant par la musique que par la vie. »  

Lonely Child de Claude Vivier est une commande de la Société Radio-Canada. Composée en 1980, la pièce a été créée l’année suivante par l’Orchestre de chambre de la SRC à Vancouver et la soprano Marie-Danielle Parent, sous la direction du chef Serge Garant. La partition est dédiée à la chanteuse Louise André, professeure à l’Université de Montréal. Lonely Child est généralement considérée comme la première œuvre de maturité de Vivier. La composition de 20 minutes est parsemée de passages instrumentaux semblables dont elle tire son matériau mélodique. 

Vivier a commencé par composer les parties instrumentales, auxquelles il a ensuite greffé les paroles. Le texte est surtout en français, mais puise aussi dans une langue inventée, inspirée du malais et d’autres langues que le compositeur parlait. Lonely Child est à la fois la première œuvre de maturité de Vivier et aussi la première composition où ce dernier utilise ses « couleurs », que Jaco Mijnheer décrit ainsi : « … des spectres harmoniques construits par l’addition de fréquences. Dans ces couleurs, qui dans ses compositions ultérieures contribueront à la personnalisation de son style, la distinction entre harmonie et timbre s’efface : les différents instruments sont à peine discernables séparément et se fondent dans le son de l’orchestre qui devient par là même un vaste instrument de couleurs. »

Le texte commence par « Bel enfant de la lumière dors […] toujours dors » et se termine par « Hors temps apparaît mon enfant, les étoiles au ciel brillent pour toi, Tazio, et t’aiment éternellement ». À travers ces paroles, on ne peut s’empêcher d’entendre la voix du compositeur qui s’adresse à l’enfant du titre. Vivier l’orphelin, l’enfant esseulé, l’âme perdue, semble, dans ses propres mots, chercher à « trouver cette voix de l’enfant solitaire voulant embrasser le monde de son amour candide – cette voix que tous entendent et veulent habiter éternellement. »

— Traduit d’après Robert Markow

FELIX MENDELSSOHN

Concerto pour violon

Hambourg, 3 février 1809
Leipzig, 4 novembre 1847

L’impression d’aisance et de grâce naturelle qui s’en dégage et son poli ne laissent rien transparaître des efforts considérables que Mendelssohn investit dans la création de ce concerto immensément populaire. Il mit plus de cinq ans (1838–1844) à écrire cette dernière composition d’envergure, entretenant pendant cette longue gestation un échange de vues animé sur les détails architectoniques et techniques du concerto avec son dédicataire, le violoniste Ferdinand David (1810–1873). Lorsque Mendelssohn fut nommé chef de l’Orchestre de la Gewandhaus de Leipzig, il confia à David le poste de violon solo. À la création du concerto, le 13 mars 1845, David en était le soliste, bien entendu. 

Formé dans la pure tradition classique, Mendelssohn n’en possédait pas moins une veine romantique qui se manifeste dans l’imagination poétique dont sa musique est imprégnée, et dans les libertés qu’il prend par rapport aux formes établies. Par exemple, il n’y a aucune introduction donnée par l’orchestre; le soliste expose le thème principal presque d’entrée de jeu. Les trois mouvements s’enchaînent d’un trait, sans aucune pause. Une cadence, qui devrait normalement apparaître vers la fin du premier mouvement d’un concerto, survient ici avant la reprise, plutôt qu’après.

On qualifie fréquemment ce concerto de « bien élevé », et nulle part ce terme n’est-il mieux choisi que pour décrire le calme ravissement et la beauté lyrique du thème principal du second mouvement. Un moment de douce mélancolie en la mineur est énoncé alors que les trompettes et les timbales ajoutent une touche d’agitation. Le thème principal revient ensuite à plusieurs reprises avec de légères variations, et un passage plein de tendresse, à nouveau en la mineur, mène au finale. Comme dans les deux mouvements précédents, le soliste donne la première exposition du thème principal, d’une légèreté et d’une gaieté délicates.

– Traduit d’après Robert Markow

Symphonie no 2

Artistes

  • Chef d'orchestre Alexander Shelley
  • Soprano Erin Wall
  • Violon James Ehnes