Lana et Lilly Wachowski ont redéfini ce qui est techniquement et thématiquement possible, tout en déjouant habilement les attentes du public. Des films visionnaires comme la trilogie The Matrix et Cloud Atlas ont fait d’elles les productrices de média transgenres les plus influentes au monde, et leur affirmation identitaire a rétroactivement placé les esthétiques trans au cœur même de la culture populaire américaine.   

Cáel M. Keegan perçoit les films des Wachowski comme une approche envers l’expérience trans* qui documente un parcours transgenre et la promesse que nous pourrions apprendre « à sentir ce qui se trouve au-delà des limites du monde donné ». Keegan dévoile comment les cinéastes abordent la relation entre l’identité et le codage (qu’il s’agisse d’ordinateurs ou de gènes), d’héritage et d’appartenance, et comment le fait d’être transgenre est rattaché à une vision utopique d’un ordre post-racial. Ce faisant, il émet l’hypothèse d’une esthétique trans* qui explore la plasticité du cinéma pour créer de nouveaux univers sociaux, de nouvelles temporalités et de nouvelles entrées et sorties sensorielles. Le cinéma vient déranger, réarranger et faire évoluer l’échange cinématographique avec les sens de la même façon que l’expérience trans* dérange, réarrange, et fait évoluer les genres et les sexes discrets.  

Présenté en anglais seulement