On pourrait dire que Nick Sherman fait bande à part, ou même qu’il est une sorte de loup solitaire. Il est né à Sioux Lookout, une ville rurale à laquelle il se sent toujours attaché, mais a passé une bonne partie de sa jeunesse dans la nature, à se déplacer entre sa ville, la petite communauté de la Première Nation du lac Weagamow et le territoire de piégeage de sa famille près du lac Caribou Nord. Son inspiration lui vient non seulement de ses souvenirs d’enfance, des sons propres au territoire de piégeage et des chants intemporels de la réserve – ceux des fêtes comme ceux des lamentations –, mais aussi des œuvres de grands auteurs-interprètes, comme William Elliott Whitmore, Ray LaMontagne et Sam Cooke. Sa voix douce, qui accompagne sa maîtrise solide et sans prétention de la guitare, évoque l’honnêteté et la vitalité de la jeunesse, laissant entrevoir une certaine lassitude face au monde. Son dernier album, Knives & Wildrice, s’inspire de la vie des gens de sa communauté, de son éducation et de ses expériences personnelles, maintenant qu’il élève ses propres enfants dans le Nord du Canada. Son héritage autochtone résonne dans son blues de forêt boréale avec une candeur désarmante.