(la trilogie)

2019-04-24 19:00 2019-04-27 21:00 60 Canada/Eastern 🎟 NAC: AmericanDream.ca

https://nac-cna.ca/en/event/18642

Fragments of the American dream A suspenseful, tender and comical tale where past and present collide. A family saga that reveals a quest for happiness thwarted by the vicissitudes of life. A road trip both personal and universal that questions our fascination with the American dream. Part comedy of manners, part historical saga, Claude Guilmain’s ambitious trilogy AmericanDream.ca follows the story of the Cardinal family, whose branches have spread across America,...

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Azrieli Studio,1 Elgin Street,Ottawa,Canada
April 24 - 27, 2019

≈ 3 hours and 45 minutes including one intermission and one short break · With intermission

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Last updated: April 11, 2019

This program is only in French ›

AmericanDream.ca
(la trilogie)

À la fois comédie de mœurs et saga historique, l’ambitieuse trilogie AmericanDream.ca, de Claude Guilmain, brosse un portrait de la famille Cardinal, dont les branches ont traversé l’Amérique de John F. Kennedy, les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre en Afghanistan. 

Le récit, remanié depuis sa présentation à la biennale Zones Théâtrales et présenté ici en primeur dans son intégralité, est constitué de multiples allers-retours entre les grands événements de l’histoire, dont les images enveloppent la scène, tout comme des drames intimes des personnages.

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MAUDE : 
Une femme que tu connais pas t’a dit qu’elle était la fille de notre grand-père pis tu l’as crue ?

ALAIN : Un dénommé Joseph Cardinal habitait La Nouvelle-Orléans en 1969. Notre père, Maurice Cardinal, est décédé en Nouvelle-Orléans en 1969. J’ai vérifié les certificats de décès. Les deux hommes sont morts le même jour. Les deux décès ont été constatés au même hôpital. Joseph Cardinal est mort d’une balle à la tête et Maurice, notre père, est mort d’une crise cardiaque, le même jour.

Je suis convaincu que tout ça a un rapport avec Dallas.

MAUDE : Dallas ?

AmericanDream.ca, Partie 2 : Pax Americana, Acte 3 – La chute (scène 1), Éditions L’Interligne, 2016
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La famille Cardinal est réunie pour célébrer un anniversaire. Six membres d’une même famille vont s’échanger des banalités alors que chacun vit un drame personnel dont seul le public est témoin. Au fil des confidences et des révélations se tisse une fresque familiale avec, en toile de fond, la disparition de Joseph Cardinal, le grand-père des protagonistes, qui va nous entraîner de New York dans les années 1940 à une journée noire à Dallas en novembre 1963. Dans la famille, personne ne sait ni où ni quand il est mort, mais l’éventuelle découverte du sort du grand-père aura un effet très différent sur le destin de chacun. 

Claude Guilmain interroge dans AmericanDream.ca notre fascination pour le rêve américain. Dis-moi ce qui te hante et je te dirai qui tu es…

Mon rêve américain

par CLAUDE GUILMAIN

Je suis né à Montréal et j’ai passé les premières années de ma vie sur la Rive-Sud. Mes parents étaient tous deux de la région. On parlait uniquement français à la maison. Le voisin à deux portes de chez nous était un petit Anglais. En jouant aux cowboys avec lui, je n’arrivais pas à lui faire comprendre que je venais de le descendre, alors j’ai demandé à mon père : « Papa, comment on dit ça, “t’es mort”, en anglais ? » Il m’a répondu : « You’re dead. » C’étaient mes premiers mots en anglais.

En 1937, mon père, alors âgé de sept ans, son frère et leurs parents déménagent à New York. Quand son père a quitté leur appartement dans le Upper West Side de Manhattan pour ne jamais plus revenir, mon père avait douze ans. Ma grand-mère est donc rentrée à Saint-Hilaire avec ses deux garçons. 

On allait souvent chez ma grand-mère quand j’étais jeune. Surtout après notre déménagement à Toronto en 1966. L’été suivant, pendant l’Expo 67, on est retournés à Montréal presque toutes les fins de semaine et on restait chez ma grand-mère. On nous a toujours dit qu’elle était veuve, et jamais il ne fallait poser de questions au sujet du décès de notre grand-père. Mais, un jour, en confidence, mon père m’a avoué que son père n’était pas mort, mais disparu. Ma mère ne m’en a parlé qu’une seule fois, où à voix basse elle m’a mentionné qu’il aurait fait de la prison.

J’ai commencé ce qui est devenu AmericanDream.ca en écrivant un monologue pour le comédien Pier Paquette. Se sont par la suite ajoutés les monologues des autres personnages qui, à leur façon, allaient raconter une partie de ma vie. Émilie (qui était un personnage masculin dans la première ébauche) est née de mon séjour en Afghanistan à l’occasion du tournage d’un documentaire. Le personnage de Maude est sorti de la frustration qu’a vécue Louise Naubert, ma conjointe, face au système de santé à la suite d’un diagnostic de cancer. Le drame d’Alain s’est précisé quand une amie a été licenciée après plusieurs années de service. Pat est l’éternelle bien intentionnée qui tombe inévitablement sur les nerfs de son entourage, alors que l’angoisse de Claude est à l’image de la mienne. Brigitte, c’est l’incarnation de ma quête personnelle en ce qui concerne l’Histoire et plus particulièrement l’interventionnisme américain. 

En 1969, mon père accédait à la direction des ventes d’une multinationale américaine. J’avais alors onze ans, et nous déménagions à Cedar Rapids, en Iowa. Martin Luther King et Robert Kennedy venaient d’être assassinés, on allait marcher sur la lune, Richard Nixon faisait son entrée à la Maison-Blanche, et la guerre au Vietnam battait son plein. Alors que notre famille essayait de s’adapter à sa nouvelle vie dans un pays étranger, elle était quotidiennement submergée par l’actualité. J’ignorais, à l’époque, à quel point ces événements allaient marquer ma vie. Si nous étions restés aux États-Unis, nous aurions vu nos camarades de classe américains conscrits. Mais le rêve américain de mon père et notre aventure en Iowa ont échoué, et nous sommes rentrés au Canada après un an. 

De fil en aiguille s’est tissée AmericanDream.ca. Ayant déterminé ce qu’allaient vivre les personnages au temps présent, je me suis mis à leur construire un passé. Ce passé, je l’ai trouvé dans ma recherche au sujet de mon grand-père. J’avais écrit Partie 1 avant de connaître son véritable destin. Il est mort chambreur à La Nouvelle-Orléans en 1972, seul, sans amis, sans famille et, selon son certificat de décès, de nationalité inconnue. Dans AmericanDream.ca, tout ce qu’Alain découvrira au sujet de son grand-père, incluant la proximité avec Lee Harvey Oswald quelques mois avant l’assassinat de John F. Kennedy, est directement lié au passé de mon grand-père. Tout, sauf Dallas. Et c’est là que la fiction prend son envol. 

Ma culture aura été celle de mon père : films de guerre, de cowboys et comédies musicales. Est-ce que mon père imaginait ce qu’avait été la vie de son père quand nous regardions, lui et moi, des films américains alors que ma mère et mon frère dormaient ? Mon rêve américain aura été de faire de mon grand-père un héros comme dans ces films. Le solitaire qui voyage d’un pays à l’autre, toujours impliqué dans des événements historiques ou en périphérie de ceux-ci, des événements qui auront marqué nos vies. 

On dit que la réalité dépasse souvent la fiction. 

P.-S. – La trilogie AmericanDream.ca est le fruit de sept ans de travail dramaturgique et de recherche effectués en parallèle avec la réalisation de deux documentaires sur le Royal 22e Régiment (Le 22e Régiment en Afghanistan et Je me souviens : 100 ans du Royal 22e Régiment) et plus récemment d’un film au sujet du refus du Canada de participer à la guerre en Irak en 2003 (Sur la corde raide). Je dirais que la trilogie AmericanDream.ca et ces trois documentaires, produits par l’Office national du film du Canada, font partie d’une même œuvre. 

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Nous vous invitons à consulter le Cahier Quatorze du Théâtre français, dans lequel on retrouve un album d’illustrations créées par Claude Guilmain pour la production.

Théâtre la Tangente

Direction artistique, Louise Naubert
Direction générale, Claude Guilmain

Fondé en 1994 à Toronto par Louise Naubert et Claude Guilmain, le Théâtre la Tangente propose des projets de créations hybrides où se croisent le théâtre, la musique, la danse, la vidéo ; des productions dont l’architecture repose sur la parole, le corps et l’espace et dont les thèmes explorent le lien avec soi-même dans le rapport à l’autre.

En jetant un regard sur notre condition humaine qui nous pousse à toujours chercher un sens à ce qui nous arrive (hasard, probabilité, destinée), le Théâtre la Tangente privilégie des créations qui proposent une vision du monde singulière et unique. Des productions qui portent à réflexion. Les projets artistiques de la compagnie sont le fruit de recherche et d’exploration et non de commandes. C’est la polyvalence de ses artistes qui est à l’origine des projets pluridisciplinaires de ce théâtre de création.
 

HISTORIQUE DE LA COMPAGNIE

L’égoïste de Claude Guilmain est créé en 1997 au Théâtre Factory, à Toronto, et publié chez Prise de parole en 1999. Le texte est finaliste au Prix Trillium 2000 de l’Ontario.

Les cascadeurs de l’amour, récit poétique de Patrice Desbiens adapté et mis en scène par Louise Naubert, est sélectionné en 1999 par Les 15 jours de la dramaturgie des régions comme spectacle d’ouverture. Le spectacle reçoit le Masque de la production franco-canadienne 2000.

Les cascadeurs de l’amour est présenté au festival Les Météores à Douai (France) en mars 2000.

La passagère, texte de Claude Guilmain publié chez Prise de parole, est présenté au Festival du théâtre des régions en 2001.

Parasites au bloc de Lina Blais et Louise Naubert est créé au Toronto Centre for the Arts en 2003.

Requiem pour un trompettiste de Claude Guilmain est créé en ouverture de la biennale Zones Théâtrales en septembre 2005 et est finaliste pour le Masque de la production franco-canadienne 2006.

Claude Naubert est finaliste au Prix Trille Or 2007 dans la catégorie « Meilleure trame sonore » pour Requiem pour un trompettiste.

Le récit poétique Comment on dit ça, « t’es mort », en anglais ? de Claude Guilmain, adapté et mis en scène par Louise Naubert, est créé en mars 2009 au Théâtre Michael Young du Young Centre for the Performing Arts, dans le quartier de la Distillerie à Toronto.

Comment on dit ça, « t’es mort », en anglais ? est présenté à la biennale Zones Théâtrales en septembre 2009 et publié aux Éditions L’Interligne à l’automne 2012.

Le spectacle L’implorante mis en scène par Louise Naubert et Claude Guilmain est créé en juin 2011 au Théâtre Glendon, à Toronto, puis présenté en septembre 2011 à la biennale Zones Théâtrales et repris en octobre 2012 à La Nouvelle Scène, à Ottawa.

En janvier 2012, Requiem pour un trompettiste est présenté à l’Espace Libre, à Montréal.

En juin 2013, AmericanDream.ca – Partie 1 : Malaises est créé au Théâtre Glendon, à Toronto.

En septembre 2015, AmericanDream.ca – Partie 2 : Pax Americana est offert en avant-première au Théâtre Glendon, puis AmericanDream.ca – Partie 1 : Malaises et Partie 2 : Pax Americana est présenté en ouverture de la biennale Zones Théâtrales en septembre 2015.

Claude Guilmain reçoit le Prix littéraire Christine Dumitriu Van Saanen 2017, décerné par le Salon du livre de Toronto, pour le texte AmericanDream.ca – Partie 1 : Malaises / Partie 2 : Pax Americana, publié aux Éditions L’Interligne. 

Artists

  • claude-guilmain-cr-louise-naubert
    Written, Directed and Designed by Claude Guilmain
  • louise-naubert-cr-david-leyes-2
    Directed and Performed by Louise Naubert
  • sasha-dominique-1
    Actor Sasha Dominique
  • Actor Magali Lemèle
  • bernard-meney
    Actor Bernard Meney
  • louise-naubert-cr-david-leyes-2
    Actor Louise Naubert
  • pier-paquette-cr-andreanne-gauthier
    Actor Pier Paquette
  • anie-richer-cr-andreanne-gauthier
    Actor Anie Richer