l’auditoire dans un univers de jazz : Le Festival Années folles de l’Orchestre du CNA

Alexander Shelley et l'Orchestre du CNA © Dwayne Brown

Dans le cadre de cinq soirées inoubliables, dont la première a eu lieu le 8 octobre et la dernière, le 17, le directeur musical Alexander Shelley et l’Orchestre du CNA ont plongé l’auditoire dans un univers de jazz et de musique évocatrice. Elgar, Cole Porter, Sibelius, Weill, Gershwin, Stravinsky, Prokofiev, Ravel et même Charlie Chaplin étaient au programme dans cette ode à une ère musicale extraordinaire.

Le début du XXe siècle a été le théâtre de changements sans précédent. Alors que le monde se remettait à peine des ravages de la Première Guerre mondiale, le nationalisme cédait le pas à une mondialisation balbutiante, et beaucoup de frontières devenaient poreuses. Des compositeurs quittaient leur pays natal — de leur plein gré ou en exil — et s’imprégnaient de nouvelles influences, tout en réinventant leurs propres traditions.

La musique des années 1920 a soulevé plus de questions qu’elle n’a apporté de réponses. Avec l’arrivée de nouvelles technologies, la musique a pris une direction inattendue, poussant plusieurs artistes à se questionner sur la suite des choses.

« Cette musique a soulevé des questions très intéressantes, notamment sur le rôle du nationalisme dans les sphères artistique, politique, identitaire... Elle nous pousse aussi à nous demander dans quelle mesure nous sommes le produit de la mondialisation », affirme Alexander Shelley.  

Le Festival Années folles de l’Orchestre du CNA tente de trouver réponse à ces questions en traversant le fossé qui sépare jazz et musique de concert. L’influence du romantisme est toujours présente dans Tradition en mutation, concert inaugural du festival. On la perçoit dans les œuvres d’Elgar, Bartók et Sibelius. Mais, au fil des concerts, elle cède finalement la place à une exploration du choc créatif des approches intellectuelle et pop. Et c’est ce qu’on retrouve dans Qu’est-ce que le classique?, dernier concert du festival, qui met notamment à l’honneur les musiques de Ravel et de Gershwin.     

Comme l’explique le maestro Shelley : « La musique au programme de ce festival est accessible, mais aussi très éloquente. Peu de périodes dans l’histoire de l’humanité ont été aussi foisonnantes sur le plan de la création que les Années folles, époque au cours de laquelle une mondialisation grandissante a exposé les artistes à des sonorités et des cultures nouvelles et inspirantes. »
 


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