Du flamenco ardent, flamboyant et fascinant : Mariá Pagés et sa compagnie présentent Autorretrato (Autoportrait) le 27 mars 2013

Renommée dans le monde entier pour sa façon unique d’aborder le flamenco – elle a été parmi les premiers à y voir un art vivant en constante évolution – la célèbre danseuse de Séville (Espagne) présente Autorretrato, un autoportrait flamboyant créé à New York à la demande de Mikhaïl Barychnikov. Elle est accompagnée sur scène par six musiciens (deux guitares, un violoncelle, des percussions et deux voix) et huit danseurs. La pièce est ponctuée par la voix du regretté poète portugais José Saramago (Prix Nobel de littérature), ajoutant une coloration lyrique éclatante. Pour rester dans une veine poétique, ajoutons que Mariá Pagés possède un panache évident, livrant un flamenco parfaitement poli et éminemment personnel.

En effet, Mariá Pagés incarne toute l’énergie du flamenco – un art truculent et festif, et cependant d’une élégance altière. Voici ce qu’elle dit au sujet d’Autorretrato : « L’idée de développer cet autoportrait pour la scène m’a encouragée à poursuivre ce travail. Je ressentais alors le besoin de me connaître plus profondément; j’avais besoin d’un temps d’arrêt pour m’observer, m’examiner dans le miroir. Au terme de cette analyse, j’ai transposé en mouvements ce que j’avais découvert – créant une atmosphère et un propos scéniques particuliers. Je me suis efforcée d’épouser le point de vue d’un peintre qui dessine ou peint son autoportrait. À vrai dire, la danse est le seul moyen de me connaître véritablement. Disons que la danse fait partie de moi depuis toujours; nous ne nous sommes jamais perdues de vue; nous ne faisons qu’une. En fin de compte, c’est par la danse que je dévoile le mieux qui je suis. »

Autorretrato est bel et bien un autoportrait époustouflant – à la fois touchant, poétique et humoristique, éclatant de joie, de douleur et de plaisir. C’est une magnifique démonstration de la vitalité et de la puissance renouvelées de cet art ancestral. Ici, le flamenco est ramené à l’essentiel – la guitare, la voix, les palmas (claquements de mains), le zapateado (battement de pieds). Et Mariá Pagés est d’une fluidité parfaite, utilisant le haut de son corps avec une habileté renversante, en un mouvement ondoyant et sinueux extraordinairement évocateur, mettant de l’avant l’aspect dramatique d’un dos arqué, d’une poitrine qui pointe et de bras qui battent l’air. Les membres de sa compagnie de danseurs et de musiciens sont impeccablement synchronisés, du plus infime déplacement du menton au martèlement le plus spectaculaire des pieds sur le sol. Vêtus d’élégants costumes gris, les quatre hommes investissent la scène, tandis que leurs partenaires féminines volent littéralement autour d’eux, ajoutant couleur et poids émotif d’un simple battement de cils.

Les auditoires réservent un accueil délirant à Autorretrato, et les critiques sont à court de superlatifs pour encenser ce spectacle. Richard Storm écrit dans le Sarasota Herald Tribune (octobre 2009) : « (...) un art et des habiletés d’un niveau rarement atteint, particulièrement sur scène. Mme Pagés maîtrise toujours à la perfection ses talents remarquables, y compris sa technique de flamenco irréprochable et son aptitude à véhiculer aussi bien un érotisme torride qu’un esprit incisif et mordant. » Terry O’Donovan affirme pour sa part dans stage.co.uk (février 2010) : « À mesure que ses costumes gagnent en extravagance, ses prestations se font toujours plus éclatantes. Quand on crpoit qu’elle a tout donné de son incroyable talent et atteint la limite de ses habiletés, elle trouve le moyen de surprendre avec un solo encore plus renversant (…) elle respire et ressent chaque moment avec une passion pleine de sensibilité. » Plus récemment, en septembre 2012, on pouvait lire dans La Vanguardia : « Mariá Pagés imprègne sa danse de fantaisies gestuelles; la maîtrise de ses bras qui ondulent constamment est d’une beauté inusitée, et la précision de ses coups de talon atteint la perfection. Mais Mariá [Pagés] est plus qu’une simple ‘bailaora’ (danseuse de flamenco) : elle est capable de capter l’essence même de tout ce qui inspire les poètes et de l’injecter dans sa danse; c’est une chorégraphe exceptionnelle. » Et dans El País : « Un ravissement pour les yeux. Avec une formidable maîtrise, cette artiste tisse une danse féconde, élégante, musicale et intense, qui exprime un art théâtral évocateur et expressif à souhait. »

La Compañía María Pagés apporte un peu du soleil de l’Espagne dans la grisaille de mars à Ottawa – ne manquez pas ça!


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