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Pour rendre les honneurs funèbres et enterrer son frère Polynice, Antigone brave l’interdiction de Créon, maître de Thèbes. Celui-ci la condamne et l’emmure vivante, malgré les supplications d’Hémon, son propre fils et fiancé d’Antigone. Les présages du devin Tirésias le font douter de son choix trop tardivement : Antigone et Hémon se sont donné la mort.
Posant la question de la justice et de la tentative de réconciliation entre un homme et la vie, Antigone est « faite pour aimer, non pour haïr ».
« ANTIGONE. Ô tombeau qui seras ma chambre nuptiale, demeure souterraine qui seras la mienne à jamais ! en m’en allant vers toi, je rentre auprès des miens, hôtes pour la plupart de ce séjour des morts où veille Perséphone. J’y descends la dernière, et la plus malheureuse, avant que d’avoir épuisé la part de vie qui m’était destinée. Mais je nourris sans faille au fond de moi l’espoir d’être accueillie là-bas en fille chérie de mon père, chérie de toi, mère, chérie de toi aussi, mon frère, puisque c’est moi qui, de mes propres mains, vous ai lavés, parés, et offert les libations funèbres. »
Sophocle, Antigone (trad. de Robert Davreu), Arles, Actes Sud-Papiers, 2011, p. 35.