Sur KAESHAMMER (Alert Music/Universal), sorti en 2011, Michael Kaeshammer ne vous conquiert pas seulement avec sa virtuosité, il vous invite à prendre part à un dialogue. Il s’agit bel et bien d’un auteur-compositeur-interprète doué, d’un technicien hautement qualifié et d’un pianiste incendiaire, mais il est aussi, sur la scène comme ailleurs, un hôte accompli.

Enregistré en 2010 aux studios Drive Shed et Keen de Toronto, et produit par Ron Lopata (Jacksoul, Ron Sexsmith), KAESHAMMER ressemble à une carte d’amour à la vie, un recueil de chansons originales aussi enjouées que contagieuses. Littéralement, un festin pour vos oreilles où se mélangent les ingrédients de la large sphère d’influences jazz, soul, pop et R&B de Kaeshammer, le tout relevé d’une bonne dose d’allégresse.

Cette joie est une évidence dès la première note de KAESHAMMER, tout comme la mystérieuse capacité de cet artiste à prendre çà et là des tons musicaux diversifiés pour créer un son à la personnalité unique, un amalgame singulier de jazz teinté de pop. Un bon exemple est la chanson d’amour accrocheuse « A Little Bit Of Love », qui tient aussi bien de Billy Joel et Paul McCartney que du Professor Longhair et d’Albert Ammons.

À l’instar des repas qu’il mijote pour ses amis dans son loft de l’est de Toronto, loin d’être présentés comme un menu fixe, les spectacles de Kaeshammer sont préparés avec la participation active du public. Ils sont une fête en évolution constante, prête à vous emporter à tout moment dans une violente bourrasque d’euphorie aussi indéniable qu’épidémique.

Les prestations de Kaeshammer, aussi bien sur ses albums que sur les planches, sont une invitation à participer à la célébration. Il ne joue pas pour vous. Il joue avec vous. Vous ne faites pas simplement partie de l’histoire, mais vous êtes un membre virtuel de la formation.

« Pour moi, ce qui fait un spectacle c’est aussi bien l’énergie qui provient de la scène que celle qui émane de l’auditoire. Mon but est de rester fidèle à moi-même, d’écrire avec mon cœur et de démontrer à quel point j’aime la vie. C’est ce que je souhaite transmettre. Après mes spectacles, certaines personnes me demandent : “Avez-vous vraiment tant de plaisir?” Et je leur réponds : “Vous n’en avez pas la moindre idée. C’est encore plus exaltant que ce que vous pouvez imaginer.” »

Une soirée avec Michael et son groupe ne rime en rien avec un concert où vous vous assoyez, vous regardez et vous applaudissez poliment de temps à autre. Leur but n’est pas de vous intimider avec la profondeur savante de leur musique, mais de vous divertir, de vous instruire et de vous intégrer. Il s’agit d’une folle expédition sans destination fixe qui aboutit là où les musiciens et le public souhaitent aller.

Sur la scène comme dans ses albums, Michael cherche à conquérir son auditoire. C’est là que se trouve le bonheur, tout simplement. Et même si Micheal Kaeshammer n’a jamais eu de difficulté à exprimer sa joie, ce pianiste né en Allemagne et élevé au Canada l’exprime avec plus d’enthousiasme que jamais sur KAESHAMMER, son troisième album avec Alert Music.